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Le triomphe de la vérité

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Double exposition à la Marina: Entre émotion et fierté, les Béninois au plus près de leurs illustres ancêtres


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Ouverte au public à compter du dimanche 20 février dernier, la double exposition au palais de la présidence draine du monde. Au rendez-vous de ces objets féeriques, les béninois et visiteurs du monde entier déambulent ensemble dans une atmosphère bon enfant. L’attente a été longue, mais l’héritage est immense.

Le palais de la Marina au cœur de l’engouement touristique et multiculturel. Vendredi 25 février 2022, l’enceinte de la présidence fait montre de son attraction inhabituelle. Des allés et venus réguliers pimentent l’atmosphère. Il est 17h et quart. Les béninois prennent d’assaut l’espace muséal de plus de 2 000 mètres carrés, aménagé à la présidence pour admirer les œuvres de leurs illustres ancêtres. Déjà à la guérite, une affluence interminable de piétons et de cyclistes s’observe. Une horde de personnes venues des coins divers, assiège les alentours et la devanture. Pendant que certains assis sur les gazons sont accrochés à leur téléphone, d’autres défilent, écouteurs dans les oreilles, jettent de temps en temps un regard sur l’horloge. L’ambiance règne dans un vacarme à arracher les oreilles. Entre cris et klaxons des conducteurs, les visiteurs s’assemblent et se discutent entre eux. Sous un soleil enveloppé dans l’horizon, le ciel se décharge de ses nuages gris et l’air limpide souffle. Au bout du temps, un militaire, son arme accrochée, intime l’ordre à l’assistance de se mettre en rang. Aussitôt, l’injonction est mise en application. Deux rangs se forment. La joie de vivre le passé envahit complètement la foule. Contexte sécuritaire et sanitaire obligent. A l’entrée, les visiteurs, visage masqué, se succèdent et présentent leurs pièces d’identité. De l’autre côté de la sortie, l’on sort sourire aux lèvres après de long moment festif autour d’une fascinante exposition inattendue. Dans la foulée, les herbes revigorées, dans le jardin vert, dansent au rythme du vent. Les palmiers alignés dont les branchages balancent, occupent la vue. De jour comme de nuit, des milliers de visiteurs viennent se plonger dans les univers fantastiques du palais récemment rénové.

Le rendez-vous de toutes les émotions
L’exposition donne lieu à une mobilisation des populations impatientes de découvrir des trésors déportés vers la France, il y a environ 130 années. Ces œuvres majestueusement exposées à la Marina, reprennent valeurs. Le trône du Roi Guézo, le statut du roi Béhanzin, les portes du palais d’Abomey et les objets de guerre… plus rien n’égare à l’apparence. Ces objets scintillent grâce aux lumières et attirent les regards. Au croisement des parcours, le ballet des visiteurs comme au cinéma contemple les œuvres. C’est un patrimoine mémoriel et artistique absolument remarquable que toute une équipe s’active pour remonter à la source, des informations précieuses. Une folle drôle devant les objets assez surprenants des artistes aussi aux talents inexprimables. Des tapisseries monumentales de Yves Appolinaire mettant à l’honneur le Vodùn, en passant par les robots afro-futuristes d’Emo de Medeiros et les peintures monumentales et colorées de Moufouli Bello montre la vitalité artistique de la scène contemporaine. Les quelques visiteurs rencontrés ont découvert des talents éclore et ne manquent pas de compliments. Foulard rabattu sur les yeux, Roxanne Batossi et ses compagnons déambulent autour des vitrines pour voir toute l’essence exceptionnelle et mythique de ces objets. Immergés dans la douceur et la vitalité des œuvres imaginées par les chevronnés de l’art, sous la lueur rouge des centaines de lanternes, l’émerveillement des uns et la curiosité des autres. « On est ravi. Il n’y a pas que des béninois. C’est un très grand succès pour le moment », a laissé entendre Yassine Lassissi, Directrice artistique et commerciale de la Galerie nationale. L’héritage est immense. « Je suis venu d’Abomey pour visiter l’exposition. C’est une exposition très remarquable et très éducative. C’est très beau aussi. Ça permet quand même de connaître notre histoire et de promouvoir aussi nos arts et culture », confie Boniface Yèhouénou et à Rodolphe Akognongbé de déclarer : « je reviendrai avec ma faille pour une autre visite ». Pour cette première exposition, « le président de la République nous rend fier d’être béninois », aux dires de Yassine Lassissi. A en croire Hospice Hounguès qui éclate de rire, la chance de voir ce que ses parents n’ont pas vu, est plus qu’émotionnelle. « Dans l’intimité de ces œuvres, certaines tombent dans une sorte de rêverie des plus beaux tableaux de peintures accrochés au mur », raconte Kouletio Miliéna, étudiante en droit rencontrée sur les lieux. Dans les prochains jours, les plus hésitants pourront envahir le palais quand Yves Tchabi fait comprendre qu’il ira exposer les merveilles en famille.

Les visiteurs expriment leur fierté

Lassissi Yassine, Directrice artistique et commerciale de la Galerie nationale: « Les échos sont plus que positifs »
« Le dimanche à l’ouverture, on a reçu environ 1 200 visiteurs en une journée. Le jeudi et le vendredi, on a eu 900 visiteurs. Les gens répondent très présents. Nous sommes surpris de cette mobilisation. C’est celle qu’on souhaitait, mais on ne l’attendait pas aussi vite et aussi rapidement. On est ravi. Il n’y a pas que des béninois. Déjà au vernissage, on avait des journalistes étrangers, des VIP étrangers qui étaient là. Les échos sont plus que positifs. On a des demandes des gens de l’étranger qui souhaitent qu’on maintienne l’exposition au moins jusqu’au mois d’août, pour leur permettre de pouvoir la visiter pendant l’été. C’est un très grand succès pour le moment. Le visiteur a la possibilité de réserver en ligne et il y a la possibilité de venir devant la guérite de la présidence ».

Boniface Yèhouenou:« C’est une exposition très remarquable et très éducative »
« Je suis venu d’Abomey pour visiter l’exposition. C’est une exposition très remarquable et très éducative. C’est très beau aussi. Ça permet quand même de connaître notre histoire et de promouvoir aussi nos arts et cultures. Une fois en famille, je vais exposer les merveilles avec toute ma fierté. J’ai pris assez de photos de cette exposition. Il faut que les gens viennent. Qu’ils sortent pour voir, connaître et savoir agir demain ».
Rodolphe Akognongbé, Comptable:« Nos parents n’ont pas la chance de voir ces œuvres que nous voyons aujourd’hui »
« Je reviendrai avec ma famille pour une autre visite. Il faut dire aux autres de venir voir. Je n’y croyais pas, il va falloir que je me déplace pour constater la réalité. Les trônes du Roi Guézo, le statut du Béhanzin, l’anti-ball des amazones. Ce sont des choses qui protégeaient nos aïeux. Le gouvernement a fait son devoir. Je vais le remercier. Nos parents n’ont pas la chance de voir ces œuvres que nous voyons aujourd’hui. J’encourage le gouvernement à faire plus que ça, de continuer dans le même élan pour que le reste soit rapatrié. C’est pour nous, c’est notre histoire ».
Kouletio Miliéna, étudiante en Droit: « Qu’on arrête les rumeurs pour permettre aux Béninois de vivre ces moments »
« C’est super magnifique. Déjà le cadre, c’était ouf. Tout a été expliqué sans réserve. J’ai découvert des choses que j’ignorais. C’était l’ancienne histoire. Je prévois déjà d’envoyer des gens, mes sœurs et mes amis aussi. Moi je ne suis pas vaccinée et je suis là. Donc qu’on arrête les rumeurs pour permettre aux Béninois de vivre ses moments »

Sounou Vickey, étudiant en Cinématographique à l’ISMA: « J’invite tout le monde à aller visiter. La visite guidée, c’était nickel »
« Ce que j’ai vu là-bas, c’est quand même extraordinaire. C’est impressionnant que toutes ces œuvres soient revenues au Bénin. J’invite tout le monde à aller visiter. La visite guidée, c’était nickel. On a vu les trônes des rois Guézo et Glèlè, les statuettes des ancêtres, le requin et l’anthropomorphe. La grande peinture des amazones. J’ai vraiment apprécié ça ».

Hospice Hounguè, élève au Lycée Coulibaly de Cotonou: « J’ai vu ce que nos ancêtres ont laissé comme trésor »
« Après la visite, j’ai vu les objets et les trônes des rois. C’était beau à voir. Ceux qui ne sont pas convaincus, qu’ils essaient de venir voir. Surtout les portes qu’ils ont défoncé, c’était vivant. J’ai vu ce que nos ancêtres ont laissé comme trésor. Ça peut venir comme sujet d’examen ».

Yves Tchabi, Chargé de communication du maire des jeunes de Ouidah: « Je compte revenir seul très prochainement pour mieux cerner »
« Je suis venu ici avec la délégation de la Mairie des jeunes de Ouidah. Le carnet de vaccination n’a pas été demandé à l’entrée. J’ai été fasciné par ce que j’ai vu à l’intérieur. Je ne dirai pas que j’ai eu la chaire de poule, mais c’est quand même intéressant. C’était bien l’art moderne et l’art ancestral. Les trésors, les expositions des artistes, j’ai adoré. C’est le moment de profiter pour ne pas aller à Abomey. Les guides sont bien informés. C’est bien d’avoir l’image à côté de ce qu’on a appris à l’école. Je compte revenir seul très prochainement, pour mieux cerner ».

Alban Tchalla (Coll.)

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