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Le triomphe de la vérité

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32ème anniversaire de la conférence nationale: L’absence d’acte officiel suscite des questionnements


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Comme à chaque anniversaire, des voix s’élèvent dans la société béninoise pour rappeler un évènement historique, pour faire le bilan du chemin parcouru, pour faire valoir à nouveau l’esprit qui a guidé les assises… Les 32 ans du renouveau démocratique engendré par la conférence nationale des forces vives de la nation de février 1990 ne sont pas passés sous silence cette année encore. Depuis la date anniversaire du début des travaux, le 19 février, jusqu’à la date anniversaire de leur clôture, le 28 février, des béninois de différentes catégories ont encore opiné, qui à travers des émissions radio ou télé, qui dans des foras sur les réseaux sociaux, qui encore, à la faveur des rencontres thématiques dédiées. Des prières pour la nation béninoise en mémoire des acteurs de cette conférence aujourd’hui décédés n’ont pas non plus manqué au rendez-vous. C’est une leçon pathétique que le Bénin a enseignée de belle manière aux différents peuples du continent africain et à leurs gouvernants. Une rencontre inespérée au fort de la période révolutionnaire où toutes les voies contradictoires étaient automatiquement bannies et sans merci.
Qu’il s’agisse des institutions étatiques d’hier ou d’aujourd’hui, des gouvernants successifs, des opposants mutés en acteurs du pouvoir ou vice-versa, diverses autorités morales, religieuses ou autres, tous sont unanimes sur l’importance de cette conférence dans la vie de la nation béninoise et le rôle prépondérant qu’elle a joué pour sa survie. Il reste que bien de béninois se refusent aujourd’hui de s’accrocher à son caractère fétichiste au point de lui porter toute la gloire requise à chaque occasion propice où il faut s’en souvenir. Ils sont nombreux à ne pas digérer aujourd’hui de but en blanc l’ensemble des résolutions qui y ont été prises et les résultats issus de leur mise en œuvre, chemin faisant. Cela suffirait-il pour ne plus lui concéder une place de choix dans les évènements qui ont marqué l’histoire du Bénin à l’image de celle de l’accession à l’indépendance en 1960, et qui à chaque anniversaire, suscite un regard national au plus haut sommet de l’Etat ? Tout laisse croire de plus en plus que marquer le souvenir de cette conférence de 1990 chaque année par des actes officiels en bonne et due forme ne semble plus être la priorité de gouvernants récents, particulièrement le régime de Boni Yayi et actuellement, celui en cours de Patrice Talon. Il semble bien que la vision autour de cette conférence ne se limite plus à une fête commémorative, mais plutôt à laisser clore de nouvelles réflexions devant aboutir à des réformes importantes dans tous les domaines pour parfaire ce qui a été initié, ou encore pour réorienter l’esprit de ses assises dans un nouvel élan sur le chemin du développement. De plus, d’aucuns ne manqueraient pas d’en déduire à une fermeture de rideau sur une telle conférence depuis la modification opérée de la loi fondamentale en 2019. Mais ce ne serait pas exactement cela. Il y a des acquis qui demeurent fondamentaux et qui font office de référence pour de nouvelles initiatives semblables comme le dialogue politique initié par le chef de l’Etat Patrice Talon en 2019 au fort de la crise politique suscitée par les législatives organisées en cette année. L’esprit de la conférence nationale y a plané, en ceci que toutes les forces politiques représentatives y ont pris part.
Il est peut-être à relever qu’une autre façon a été pensée, côté pouvoir Talon pour marquer cette date anniversaire en 2022, à travers l’exposition des 26 trésors royaux restitués par la France et autres œuvres, lancée curieusement le 19 février dernier. Une exposition, qui en plus de son caractère sacré, historique et révélateur du riche patrimoine béninois d’hier et d’aujourd’hui, a réussi à réunir des voix dissonantes, auparavant farouches adversaires de Patrice Talon. Pour ne pas citer Lionel Zinsou, son challenger et grand rival à la présidentielle 2016, ou encore l’ex chef de l’Etat, Nicéphore Soglo, dont la présence sur les lieux était la moins attendue, lorsqu’on sait la rage de ses propos contre la gouvernance du chantre de la rupture.

Christian Tchanou

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