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Le triomphe de la vérité

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Dénonciations des faits de corruption et de mauvaise gouvernance: Wilfried L. Houngbédji apporte des précisions sur la Cellule créée à la Présidence


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Wilfried Houngbédji situe l’opinion

Le secrétaire général adjoint du gouvernement et porte-parole du gouvernement, Wilfried Houngbédji a animé une nouvelle session d’échanges avec les professionnels des médias le vendredi 28 janvier 2022. Elle a porté sur l’actualité au Bénin mais surtout sur la création de la Cellule d’analyse des plaintes et dénonciations à la présidence.
C’est un dispositif que le président Talon et son gouvernement ont voulu mettre en place au niveau de la présidence pour servir de canal de recueil des plaintes et dénonciations à l’égard des agents public, quel que soit leur niveau des responsabilités. Sur ce, le porte-parole du gouvernement a insisté sur le niveau de responsabilité du plaignant. « Cela veut dire que tout agent public, que ce soit l’administration centrale ou l’administration décentralisée, peut faire l’objet de plaintes ou de dénonciations au niveau de cette cellule » a-t-il indiqué. Pour Wilfried Houngbédji , cette cellule vise à renforcer la participation citoyenne au contrôle de l’action publique. Le secrétaire général adjoint du gouvernement évoque plusieurs attributions découlant de la cellule dont l’analyse des plaintes et dénonciations ainsi que les éléments de preuve fournis par les plaignants ou dénonciateurs, l’incitation des citoyens à surveiller la reddition des comptes par les personnes investies d’une parcelle de responsabilité, la mise en place d’un mécanisme renforcé d’investigation sur les cas présumés de corruption, la proposition des modalités de poursuite pour chaque cas et le renseignement sur les suites données aux plaintes et dénonciations avérées. Il précisera aussi que cette cellule se veut être un organe indépendant malgré qu’elle soit sous la tutelle de la présidence de la République. Malgré l’implication directe du chef de l’Etat qui devrait être au courant des comptes rendus sur les plaintes reçues, leur pertinence ou non. Le porte-parole du gouvernement rassure qu’il ne s’agira pas pour le président Patrice talon d’aller s’investir quotidiennement dans le travail de cette cellule ou de chercher à voir combien de plaintes reçues ni contre qui elle a été portée.

Le sort réservé aux dénonciateurs
En ce qui concerne l’anonymat de celui qui va dénoncer une fraude dans l’administration, Wilfried Houngbédji a aussi apporté des clarifications. « Vous avez la possibilité, quand vous allez vous plaindre auprès de cette cellule, de décliner votre identité comme vous avez aussi le droit de requérir l’anonymat. Requérir l’anonymat pour vous, ça peut être passé par personne interposée pour porter votre préoccupation au niveau de la Cellule. Le mécanisme n’oblige pas à décliner l’identité. Précisément parce que si vous êtes un dénonciateur ou un donneur d’alerte, dans certains cas, il vaut mieux effectivement vous garantir l’anonymat pour encourager les citoyens qui auraient peur éventuellement de représailles parce qu’on peut se dire que les personnes que l’on a dénoncées, qui ont pu être sanctionnées, si elles savent que c’est de nous que les plaintes ou dénonciations sont parties, pourraient se retourner contre nous et nous faire subir des représailles » a-t-il expliqué. En ce qui concerne le sort d’un citoyen qui dénonce ses supérieurs hiérarchiques, le porte-parole du gouvernement propose des maintes manière de dénoncer. Si votre supérieur hiérarchique, pour vous, commet des actes de mauvaise gestion ou est un corrompu et que vous en avez la preuve, vous pouvez dire : « Moi, en toute responsabilité, je vais le dénoncer pour qu’il sache que je suis un partisan de la bonne gouvernance et que je réprouve sa façon de gérer le bien public ». De l’autre côté, vous pouvez également dire : « Mais si je le dénonce, peut-être qu’il va me faire subir des représailles, donc, je ne vais pas décliner mon identité. Ou je confie les faits à quelqu’un d’autre qui est même hors de l’Administration et qui va porter ces faits-là pour moi. Ou je ne décline pas mon identité, mais je fais connaître les faits à la cellule aux fins de prise en charge ». Pour lui, la possibilité est donnée aux citoyens de requérir l’anonymat et donc de ne pas être obligé de décliner leur identité au moment où ils vont porter des plaintes ou faire des dénonciations au niveau de la cellule. Il poursuit que cela ne serait pas une manière d’encourager la délation. « Il n’y a donc pas de délations. Et pour davantage rassurer que place ne sera pas faite à la délation, les plaintes ou dénonciations, qui seront reçues, ne seront pas systématiquement portées à l’attention du public » précise-t-il. A l’en croire, cette cellule ne vient pas pour remplacer l’Anlc qui a cessé ses activités, mais vient pour faire le travail que sans doute cette Anlc pourrait également faire demain en complément ou toute seule dans le sens de prévenir au maximum les faits de corruption et de mauvaise gouvernance dans le pays. Le secrétaire général adjoint du gouvernement ajoute que la cellule juridique ad ’hoc de la Présidence de la République est différente de la nouvelle puisqu’elle est une cellule technique qui joue un rôle d’accompagnement du Gouvernement du point de vue juridique.

Qui peut porter plaintes ?
La cellule, d’après le décret qui l’institut, sera dirigée par un coordonnateur qui sera nommé par arrêté du président de la République. Ce coordonnateur aura, autour de lui, une petite équipe d’enquêteurs et autres pour gérer avec lui la réception, l’instruction, le traitement des plaintes. Mais il y a aussi un comité de supervision de 5 membres qui va suivre au quotidien l’activité de la Cellule. Il fait savoir le rapport qui doit exister entre la cellule et les corps de contrôle de l’ordre administratif au regard des missions de saisine. « Les corps de contrôle de l’ordre administratif doivent continuer à faire leur travail. Ils sont, vous en convenez, dans les ministères, dans les administrations, et travaillent sur la base des faits dont ils ont connaissance. La Cellule a cette dimension que n’importe qui peut la saisir. N’importe quel usager de l’administration publique, n’importe quel citoyen peut la saisir ; et donc, je vous dirais que de ma compréhension, c’est une action, là également, complémentaire de ce qui est déjà fait par les corps de contrôle de l’ordre administratif » a renchéri Wilfried Houngbédji, ajoutant que même les illettrés peuvent porter plaintes. Il rassura également que « les politiciens ne vont pas intervenir dans la gestion de cette cellule ».

Assise AGOSSA (Coll.)

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