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Le triomphe de la vérité

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SIMON DINA, Maire de la commune de Pobè invité ‘’Sous l’arbre à Palabre’’ de l’Evénement Précis: «Pobè a gagné beaucoup de choses du PAG et en attend encore»


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Le maire de la commune de Pobè, Simon Adébayo Dina

9 juin 2020 – 9 Juin 2021, un an déjà que sous la bannière du Parti Bloc Républicain, le Maire Simon Adébayo Dina a pris les rênes de la commune de Pobè. Invité de la rubrique ‘’Sous l’arbre à palabres’’ du quotidien l’Evénement Précis, le seul Maire BR du plateau dresse le bilan de sa première année de gestion. Très tôt au début de son mandat, il a opté pour une gestion axée sur la participation citoyenne, une stratégie qui vise à transcrire les grandes préoccupations des populations dans un document pour enfin apporter les solutions appropriées. Côté bilan, on note que beaucoup de choses ont été faites les douze derniers mois dans la commune de Pobè. Tout a commencé par des réformes au niveau de l’administration communale où « Vous venez automatiquement vous êtes servi. » Au niveau du secteur éducatif par exemple, la construction de 13 écoles maternelles et primaires sont lancées. Le secteur de la santé a aussi bénéficié de l’attention de l’équipe communale : « Nous avons confectionné 275 matelas et lits au profit des centres de santé, construit un incinérateur à l’hôpital de zone de Pobè, payé des groupes électrogènes pour les centres de santé de Towé et d’Onigbolo. » a déclaré le Maire. Pobè étant une commune essentiellement agricole, de concert avec l’ATDA et la DDAEP, le conseil communal a enregistré au cours de l’an 1, l’enregistrement de 37 coopératives. Il a également fourni des efforts significatifs dans le cadre de la construction des pistes rurales pour faciliter le transport des produits agricoles. Simon Adébayo Dina n’a pas passé sous silence les apports du PAG et du FADEC au développement de la commune qu’il dirige. Le point culminant de son intervention ‘’Sous l’arbre à palabres’’ concerne les démissions successives enregistrées au sein du Bloc Républicain à commencer par la démission de Jean Michel Abimbola. Il a rassuré qu’il travaille pour faire grandir le parti du cheval cabré dans le Plateau et qu’il n’est pas exclu que le ministre Jean Michel Abimbola revienne dans le parti.

Et si on en parlait

Monsieur le Maire, vous avez fait une tournée il y a quelques jours dans votre commune, quel est le bilan que vous avez fait ?
Nous avons bouclé un an à la tête de la mairie de Pobè le 9 juin passé et comme nous l’avons toujours dit, nous devons innover et nous avons choisi la gestion axée sur la participation citoyenne. Et pour nous, il n’est pas donc question de rester au bureau pour diriger la population. C’est vrai que l’équipe actuelle a une chance, c’est que nous sommes rentrés dans la politique il y a un certain moment. Nous connaissons parfaitement les difficultés de nos populations. Il n’y a pas un village de la commune de Pobè que nous n’avons jamais foulé de nos pieds. Nous sommes en contact avec ces populations de façon régulière. Après donc un an d’exercice, nous savons qu’on n’a pas encore fini de régler les problèmes. Nous sommes conscients que nous avons démarré. Il était donc important d’aller vers ces populations pour leur annoncer ce qui est fait. Mais le but principal de cet exercice c’est de recueillir les doléances de ces populations et de les transcrire dans un document qui sera travaillé par un comité que nous avons déjà mis en place et nous allons ensemble solutionner ces grandes préoccupations de manière progressive. Voilà ce qui est fait.

Quel bilan faites-vous des 12 mois passés à la tête de la mairie ?
En ce qui concerne le bilan, c’est dans plusieurs secteurs. D’abord en ce qui concerne le secteur de la gouvernance locale, ce qui est primordial pour nous est qu’il fallait imprimer une marque au niveau de l’administration pour pouvoir nous permettre d’atteindre nos objectifs que nous nous sommes fixés. Du coup, nous avons fait des réformes au niveau de l’administration au point où aujourd’hui, la première chose qui est remarquable c’est que si vous arrivez au niveau de la commune de Pobè pour vos demandes de services, les légalisations et autres, il n’est pas question qu’on vous dise d’aller et de revenir. Vous venez automatiquement vous êtes servi. Également, nous avons organisé les sessions ordinaires, nous avons organisé les redditions de compte. Nous avons déjà organisé trois redditions de compte, la troisième est en cours. On a engagé les deux statutaires, la troisième qui est la première de cette année est en cours, on l’a organisée dans les délais. Nous sommes venus voir six commissions permanentes, nous avons créé deux en plus, à savoir la commission en charge du secteur de l’agriculture, sécurité alimentaire et nutritionnelle. Parce que la commune de Pobè est une commune essentiellement agricole. Nous nous sommes dit qu’il faille créer une commission pour s’occuper spécialement des questions liées à ce secteur-là. Également pour nous, l’eau c’est la vie. Du coup, nous avons créé une commission chargée du secteur de l’eau, énergie et assainissement. Nous pouvons vous dire que toutes ces commissions permanentes ont organisé régulièrement des séances conformément aux textes en vigueur dans la République. En dehors de cela, les conseils d’arrondissement sont organisés à bonne date. Ce qu’on a pu faire et qui ne se faisait pas, c’est le fonctionnement des organes intracommunautaires. Et là, je peux vous dire que c’est avec satisfaction que nous avons pu susciter l’engouement au niveau de tous les quartiers et villages au point où les conseils de villages sont organisés et suivis par les chefs d’arrondissement. Sinon avant, il y a que les élus locaux ne savaient même pas qu’ils étaient quelque chose dans les villages. Il a fallu qu’on mette en place ce lobbying pour que ces sessions soient tenues à bonne date pour que ceux-là se sentent concernés par la question du développement dans leur localité. Je pense qu’en dehors de ça, il faut avouer que nous avons suscité l’envie de travailler au sein des cadres de l’administration. Nous avons imprimé une marque au point où aujourd’hui, sauf si je ne suis pas là, sinon moi-même je suis au bureau à 7 heures. Du coup le personnel est obligé de nous accompagner. Il y a la rigueur dans le traitement des dossiers. Il n’est pas question qu’un cadre garde un dossier à la mairie de Pobè pour 48 heures sans pouvoir justifier pourquoi il l’a gardé. Si c’était pour une cause justifiée, il n’y a pas de problème parce qu’il peut avoir des dossiers où il a besoin des informations d’abord avant de libérer le dossier. Si tel est le cas il n’y a pas de souci. Mais si c’est la lenteur administrative, tout ça c’est banni au niveau de l’administration communale de Pobè. Voilà sur le plan de la gouvernance locale ce que nous avons fait. Tous les conseils qui sont organisés, il est important de dire que les rapports d’activités du maire sont votés à l’unanimité et que les décisions sont prises à l’unanimité malgré que nous ayons trois formations politiques qui constituent le conseil communal à savoir : 14 conseillers pour le Bloc Républicain, 7 pour la Force Cauris pour un Bénin émergent et 4 pour l’Union Progressiste. Mais comme je l’avais annoncé, à notre prise de service, nous avons compris que les conseillers sont conscients de ce que nous sommes élus par la population et pour la population. Du coup, c’est le développement qui importe pour tous les membres du Conseil communal et nous ne faisons que du développement au sein du conseil. En ce qui concerne le secteur de l’éducation, je peux dire qu’au cours de nos premières semaines déjà, nous avons distribué des mobiliers aux écoles maternelles et primaires de la commune de Pobè. Vous savez, c’est au bout de l’ancienne corde qu’on tisse la nouvelle. Il faut faire remarquer effectivement que ces mobiliers étaient là mais étaient entreposés au niveau de la résidence et étaient même en voie de se détériorer parce que ce n’était pas utilisé. Alors que le besoin se faisait sentir au niveau de la population. Du coup, nous avons réparti ça sur l’ensemble des arrondissements, tous les arrondissements ont été pris en compte. Également, nous avons commencé avec la construction de 13 écoles au niveau des écoles maternelles et primaires de la commune de Pobè. Dans le domaine de la santé, dès notre prise de fonction, nous avons instruit la commission santé, un peu comme la commission en charge de l’eau et la commission de l’énergie en ce moment, de faire une tournée dans tous les arrondissements pour s’enquérir de l’état des centres de santé de la commune, voir les effectifs, les besoins et l’accueil fait aux populations. Des points faits par la commission, nous avons pris les dispositions pour soulager les agents et usagers de ces centres de santé. Comme solutions, nous avons confectionné 275 matelas et lits au profit des centres de santé, construit un incinérateur à l’hôpital de zone de Pobè, payé des groupes électrogènes pour les centres de santé de Towé et d’Onigbolo. En, ce qui concerne l’assainissement, notre premier conseil a été marqué par un événement historique. Nous avons instauré la journée de salubrité qui se tient tous les premiers samedis du mois. Nous avons sensibilisé la population sur le besoin d’assainissement de notre milieu de vie parce que c’est quand l’environnement est sain que nous pouvons travailler, et nous travaillons pour booster l’économie de notre localité et parvenir au développement. Du coup, l’assainissement est bien ancré dans la commune de Pobè et à ce niveau, nous avons été appuyés par plusieurs organisations comme : la GIZ, la NOCIBE et récemment le Lions Club que nous félicitons. Cela nous a permis de combler le vide du centre de recueillement des jeunes. Aussi, 37 clubs Lions de Cotonou, Burkina-Faso et Nigéria sont venus nous appuyer pour la rénovation du monument aux morts de Pobè. Ce centre est désormais flambant neuf et représente un centre de recueillement des jeunes. La commune de Pobè est une commune essentiellement agricole. Lorsque le paysan produit ses cultures, il a besoin de voies pour les convoyer vers les marchés. Ainsi, nous avons construit assez de pistes rurales notamment dans l’arrondissement d’Issaba où se trouve la piste Gbagui Igbo Irè , dans l’arrondissement d’Ahoyéyé la piste Igbidi Idi Oro, dans l’arrondissement d’Igana se trouve la piste d’Agbélé, pour ne citer que celles-là. Toujours dans ce registre, le plan de lotissement de l’arrondissement de Pobè n’est pas respecté parce que les voies n’étaient pas tracées. Nous avons fait un lobbying et la Nocibé nous a aidés à faire l’ouverture des voies. L’opération a démarré dans un quartier et est en cours dans les autres quartiers. Cela fait partie de nos actions phares et elles seront poursuivies. Nous avons également opté pour l’ouverture d’une grande voie à Pobè qui nous permettra d’avoir de l’espace à Pobè-centre. Nous avons été gratifiés par l’implantation du Centre de recherche du palmier à huile à Pobè, qui a bloqué l’évolution de la ville. A notre prise de service, nous avons réfléchi à comment faire pour que cette zone enclavée puisse être désenclavée. Nous avons ainsi opté pour l’ouverture de la voie partant du stade omnisport nouvellement construit le quartier Ogouban. Ce qui nous permet d’avoir des milliers d’hectares pour la commune de Pobè et qui va abriter une zone résidentielle. C’est notre souhait. La mairie a déjà fait le premier pas et d’ici le mois prochain, les travaux vont démarrer pour le bonheur de la population. Tout ce que nous voulons faire nécessite des ressources propres. C’est vrai que l’Etat nous accompagne mais rappelez-vous que nous avons trois types de communes : les communes à statut particulier, les communes ordinaires de type 1 et les communes ordinaires de type 2. Et il faut disposer d’au moins 500 millions de FCFA comme ressources propres pour être une commune ordinaire de type 1. Pobè est à moins de 400 millions comme ressources propres.

Comment vivez-vous la réalité au quotidien désormais comme premier citoyen de la commune ?
J’avoue que, comme on le dit, c’est à l’œuvre qu’on connait l’artisan. J’ai dit que nous avions eu la chance de parcourir tous ces villages avant d’être maire, mais j’avoue que l’expérience de cette première année nous a permis de savoir qu’un élu doit savoir qu’il n’est pas élu pour venir s’amuser. Nous sommes véritablement élus par le peuple et pour le peuple. Du coup, tous les jours que Dieu fait, nous devons réfléchir pour dire qu’il faut qu’on règle tel problème. Cette expérience nous a permis de savoir qu’il y a tellement de situations à régler, surtout la tournée de reddition de comptes qu’on a encore initiée. C’était vraiment opportun.

Que faites-vous pour valoriser les ressources agricoles de la commune de Pobè ?
Notre commune est essentiellement agricole. Nous avons quatre arrondissements périphériques pour lesquels la première activité pratiquée, c’est l’agriculture pour ne pas dire que c’est ça seul. Même au niveau de Pobè centre, il y a une grande partie qui pratique également l’agriculture. Avec l’avènement du Président Patrice Talon, l’Agence territoriale de développement agricole (Atda) pôle 6 dont la filière locomotive est le palmier à huile, est implantée dans la commune de Pobè. Il faut avouer que nos principales cultures sont le maïs, le palmier à huile et le manioc. Mais il y a une zone hydro morphe sur laquelle lorsque la population produit souvent, c’est l’inondation qui vient tout ravager. On n’a pas encore la maîtrise de l’eau. C’est vrai que le Gouvernement est en train de lutter pour ça, et c’est en cela que nous voulons demander au gouvernement de se donner davantage par rapport à ce système de maîtrise de l’eau qui pourra permettre aux paysans d’être un peu plus à l’aise par rapport à leur culture. Donc, depuis quelques années nous avons constaté que là où on met le maïs et ça ne donne pas à cause de l’inondation, ça peut désormais produire du riz. Ça a commencé timidement. Mais depuis notre arrivée, nous avons fait des séances de travail avec l’Atda et aujourd’hui, il y a que la population produit déjà sur près de 400 ha dans la commune de Pobè. Mais nous voulons aller à plus de 2000 ha, parce qu’il y en a suffisamment. Il y a l’aménagement de 50 ha. On a pu bénéficier de ça par l’entremise de l’Atda et du projet qui accompagne l’agriculture. Et il y a encore 225 ha que nous sommes en train de négocier pour pouvoir engager ce site au profit de ces producteurs. En ce qui concerne le palmier à huile, notre terre est tellement fertile au point où nous sommes en train de nous organiser. Nous motivons les jeunes à aller dans l’entrepreneuriat agricole. Il y a des séances qu’on organise avec le chef d’antenne Anpe et nous montrons aux jeunes que c’est vrai qu’il faut chercher de l’emploi, mais ce n’est pas seulement de l’emploi salarié. Il faut aller à l’entreprenariat, surtout l’entreprenariat agricole. Il y a des associations, des coopératives qui se forment désormais dans la commune de Pobè. Pour le bilan de 1 an, nous sommes déjà à plus de 37 coopératives enregistrées qui ont déjà de numéros matricules au niveau de la Direction départementale de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche du Plateau (DDAEP). Et ces coopératives sont suivies par le président de la commission agriculture avec l’accompagnement de la Ddaep et la cellule communale de l’Atda. Ces coopératives sont sensibilisées sur les opportunités qui s’offrent à elles dans leur secteur, et comment on peut profiter de ces opportunités. Pour la rédaction de ces projets, c’est vrai qu’on n’a pas officiellement de cabinet, puisque nous sommes une commune ordinaire type 2, mais au moins nous avons mis sur pied une équipe qui aide ces gens-là pour la rédaction pour pouvoir les aider à capter ces financements.

Comment avez-vous vécu la période de fermeture des frontières avec le Nigéria ?
J’avoue que ça n’a pas été facile d’autant plus que c’est une commune frontalière au Nigéria. Il y a beaucoup d’activités qui se font au niveau de la frontière surtout la frontière d’Obèlè. C’est là que les activités se développaient mais avec la fermeture, dans un premier temps, ça a joué sur l’économie. Mais comme vous le savez, à une situation donnée, il faut trouver des portes de sortie. Je puis vous dire aujourd’hui que la situation est sous contrôle parce que ça nous a permis de savoir qu’il y a encore d’autres frontières qu’on pouvait développer. Et aujourd’hui, nous avons encore d’autres frontières dans plusieurs arrondissements qui s’animent. Du coup, même si officiellement on ouvre ces frontières, nous nous allons œuvrer pour que les autres frontières aussi fonctionnent. Donc pour nous au lieu que cela soit un problème, ça a été un profit pour la commune de Pobè. Nous avons su capitaliser ça pour que désormais Pobè puisse quand même s’en sortir.

Quels sont les projets dont Pobè a bénéficié au titre du PAG ?
Je peux dire que Pobè a gagné beaucoup de choses déjà au cours du premier quinquennat du Président Patrice Talon. La première des choses, c’est l’audace et la détermination de l’homme qui a fait que Pobè est aujourd’hui chef-lieu de département. C’est un atout, un acte inoubliable et gravé dans la tête de toute la population de Pobè. En dehors de ça, la voie qui quitte Pobè-Adja Ouèrè-Ouinhi, c’était impraticable. Aujourd’hui, c’est fait. La voie Porto-Novo-Missérété-Pobè-Obèlè est en construction aujourd’hui. Nous avons bénéficié de ça. En dehors de ça, sur les 22 stades que nous avons sur le plan national, la commune de Pobè a pu avoir un stade omnisport de type moderne. La réception sera faite les jours à venir. Les cantines scolaires ont touché presque toutes les écoles de Pobè. C’est pour dire qu’on a déjà obtenu certaines choses dans le PAG 1. En ce qui concerne le projet asphaltage, la commune de Pobè se réjouit de ce que dans la deuxième phase, nous sommes inscrits. Nous faisons le lobbying pour d’autres projets comme la construction de la centrale solaire à Iloullofin qui est un don du gouvernement qui nous permettra d’électrifier notre commune. Parce que jusque-là, sur les cinq arrondissements que nous avons, il y a un arrondissement de Pobè qui n’est pas encore électrifié. Nous estimons qu’avec ces projets phares du gouvernement, ces problèmes seront solutionnés.

Le gouvernement a lancé une campagne de plantation des palmiers à huile sélectionnés. Que faîtes-vous pour y participer ?
Effectivement, le gouvernement a lancé une campagne de plantation de palmiers à huile sélectionnés. On a été surpris du fait que ça soit à Toffo que le lancement ait été fait. Le pôle 6 dont la filière locale prioritaire est le palmier à huile, est à Pobè. On s’attendait à ce que cela se fasse dans le Plateau mais c’est à Toffo que cela a eu lieu. Mais au niveau de la commune de Pobè, même les plus petits savent désormais qu’il faut planter le palmier à huile. Nous avons des coopératives ainsi que l’accompagnement du projet ACMA qui nous soutient dans la promotion de cette filière.

Le Fadec se révèle aujourd’hui très performant pour le développement local. Qu’en est-il pour votre commune et qu’est-ce que ces fonds vous ont concrètement apporté ?
Comme toutes les autres communes du Bénin, Pobè a pu bénéficier des fonds Fadec. Nous sommes en train de nous battre pour en avoir encore plus. Parce que, par rapport aux fonds Fadec, tout dépend de la façon dont vous gérez vos fonds dans l’année n-1 pour vous positionner dans l’année n+1. En 2014, Pobè a été la première commune en gestion des fonds Fadec. Nous voulons travailler pour reprendre cette place et aussi mériter plus que ça.

Lors de la dernière présidentielle, quelle a été votre partition dans la réussite du Président Patrice Talon ?
C’est avec fierté que nous avons soutenu le Président Patrice Talon parce qu’en 2015, je faisais partie de ces jeunes qui ont défié des gens. C’est moi qui ai soulevé la main du Président Patrice Talon à Pobè pour son élection. Dieu est grand. Il a été élu Président de la République. Pendant les cinq premières années nous avons vu du concret. Ce qui a fait qu’on n’a pas du tout fait la campagne lors de la présidentielle. On disait aux gens de voir les progrès réalisés par celui qu’on leur a proposé. Et Pobè a donné un grand nombre pour le K.O. C’est une élection que nous avons organisée sans moyen. Malgré ça, nous avons joué notre partition et Pobè a donné le meilleur de lui.

Vous êtes le seul maire BR du Plateau. Que s’est-il passé pour que le Ministre Abimbola qui est du Plateau comme vous soit amené à démissionner du parti ?
Le départ du Ministre Abimbola du Bloc Républicain (BR) a été une surprise pour nous. Mais lorsqu’on va dans le fond, on se dit que certainement il a ses raisons. Parce que pour quelqu’un qui connait le rôle qu’il a joué dans la réforme du système partisan, ce qu’il a fait pour la création du parti BR, il est tout à fait normal de dire qu’il ne mérite pas le traitement qu’on lui a infligé. Un leader de son rang ne peut pas subir ce qu’il a subi au sein d’un parti. Encore que ce qu’on lui reprochait, il fallait aller à la source pour voir si réellement c’est la vérité. On lui reprochait d’avoir participé à la perte de la mairie de la commune d’Adja-Ouèré. Est-ce qu’il était là-bas ? Moi je sais que la vérité triomphera un jour et qu’on saura si c’est le Ministre Abimbola qui est coupable ou non. Le plus important, c’est que nous, nous demeurerons membre du BR. Que les dirigeants du parti soient conscients de l’enjeu, qu’ils aient l’avenir du parti à cœur. Nous sommes jeunes et nous devons travailler pour que ce parti grandisse, on ne doit pas travailler pour que les militants nous quittent.
Le plus important, c’est que nous nous demeurons membres du Bloc républicain. Nous nous organisons pour occuper le terrain. Son départ ne devrait pas ralentir notre élan à faire asseoir notre parti politique. Mais là aussi, il faut interpeller les responsables au haut niveau du parti. Que ces dirigeants soient conscients de l’enjeu. Qu’ils aient l’avenir du parti à cœur. C’est la paix que nous jeunes membres du Bloc républicain accepteront.

Vous avez l’impression qu’ils n’ont pas cet avenir à cœur ?
De toute manière, notre souhait c’est qu’ils aient l’avenir du parti à cœur parce que nous nous sommes jeunes. Et nous sommes dans un parti politique. Nous devons travailler pour que ce parti grandisse. On ne peut pas travailler pour que les militants nous quittent. C’est nous qui devons avoir le courage de le dire. De toutes les façons, je pense que le premier responsable du parti nous reçoit. Nous faisons des propositions. Plaise à Dieu, que ces propositions soient écoutées, mises en pratique et par la grâce de Dieu, nous estimons que les choses vont rentrer en ordre. Il n’est même pas exclu que le ministre Abimbola revienne dans le parti.

Ah oui !
Bien sûr ! Il n’est pas exclu, nous sommes en politique. Certainement que c’est quelque chose qui l’a énervé, qui lui a permis de prendre cette résolution. Nous jeunes du Bloc républicain, nous sommes en train de travailler pour qu’il revienne dans le parti parce que ce n’est pas son départ qui nous arrange. Il faut l’avouer. Nous travaillons pour qu’il revienne dans le parti. Et nous avons foi que par la grâce de Dieu, les deux leaders au plus haut niveau vont se mettre ensemble et le BR va redevenir un parti fort, un parti envié. Un parti qui va s’imposer pour la conquête du pouvoir.

Son départ vous a choqué. D’autres l’ont suivi en démissionnant aussi. Pourquoi vous vous êtes resté alors que d’autres l’ont suivi immédiatement ?
Oui. Vous savez l’adhésion à un parti est individuel. Et mieux, moi je suis un élu du Bloc républicain. Du coup, les réformes du système partisan m’imposent de rester et de continuer par me battre au sein du parti politique malgré que mon mentor soit parti. Nous devons chercher à prendre notre destin en main conformément aux mouvements parce que moi contrairement à ce que les gens pensent, je n’ai pas adhéré au Bloc républicain par le Rnd du ministre Jean-Michel Abimbola. J’ai adhéré au Bloc républicain avec mon mouvement Jeunesse Destin en Main. Étant donné qu’il est le leader charismatique du parti dans le Plateau, encore que c’est quelqu’un avec qui j’ai travaillé depuis 2008. Donc, nous nous sommes adossés sur ce leader pour qu’on puisse progressivement propulser le parti dans le Plateau. Maintenant qu’il est parti, nous devenons encore orphelins et c’est le moment pour nous de s’armer davantage. Pourvu que les leaders au haut niveau nous donnent la paix. Il y a des choses que nous devons corriger, mais nous avons la foi qu’ils vont nous écouter et que les choses vont rentrer dans l’ordre. Si non des 5 maires du Plateau, nous avons 1 seul maire BR aujourd’hui. Cela devrait normalement nous interpeller. Cela devrait interpeller les responsables du parti au niveau du département. Même sur le plan national. Je pense que nous travaillons pour ça.

L’absence d’opposition véridique à la présidentielle n’est-elle pas une victoire pour le président Patrice Talon ?
Moi, je ne sais pas ce que vous appelez opposition véritable. Je sais que les Forces cauris pour un Bénin émergent étaient aux élections, le parti d’Iréné Agossa. Iréné Agossa insultait partout notre candidat. On ne peut pas dire qu’il n’y a pas opposition. Ce qui s’est passé, c’est que le peuple a compris que le président Talon est venu travailler. À part le discours que les gens avaient laissé pour changer leur vision. Si les gens qui pensaient qu’ils étaient écoutés par le peuple remplissaient les conditions, s’ils se temporisaient pour remplir les formalités administratives et passaient aux élections, je vous assure qu’ils seraient battus.

Les opposants ont tout fait pour qu’il y ait révolte populaires. Pourquoi n’y en a-t-il pas eu à Pobè ?
D’abord, nous nous sommes du peuple et tous les jours nous communiquons avec notre population. Au niveau de Pobè, c’est vrai qu’il y a des opposants, mais les gens ont vu ce que le président Patrice Talon a fait. Ils ont compris. On les a sensibilisés avec le procureur de la République pour dire que ce n’est pas opportun pour nous de créer des situations qu’on ne pourrait pas gérer. Je pense que ces sensibilisations ont porté et ça s’est passé dans la paix et dans la tranquillité.

Qu’avez-vous retenu comme message fort du discours du chef de l’État lors de son investiture?
C’est qu’il était d’abord fier de la manière dont les élections se sont passées. Il a dit dans son discours qu’il fera du social. Oui, mais je puis dire quand même qu’il faisait du social. Lorsque les retraités qui entre temps, une fois à la retraite font 1 an, 2 ans, 3 ans avant de rentrer en possession de leur pension, et qu’aujourd’hui en deux mois, trois mois c’est réglé, moi je pense que c’est du social. Lorsqu’on a des cantines scolaires pour les apprenants dans pratiquement toutes les écoles, c’est du social. Lorsque les artisans ont la possibilité d’être accompagnés conformément à ce qu’ils faisaient, moi je pense que c’est du social. Ce qui n’existe plus, c’est l’argent frelaté. Le Président pour faire plaisir aux gens a dit qu’il va faire le social. Moi je pense qu’il va continuer dans le social qu’il faisait.

Le président fait du social et continuera par faire du social. À Cotonou actuellement il y a une mesure qui interdit le transport de plus de deux personnes sur une seule moto. Vous pensez que cette mesure va s’étendre sur d’autres communes ? Est-ce que vous vous allez le faire?
Est-ce que c’est parce qu’on veut faire du social que nous allons nous même créer de problèmes ? Pourquoi vous voulez qu’une moto prenne 4 personnes ? C’est de l’insécurité. Supprimer ça là, c’est rendre service à la population. Cette mesure pour moi, c’est pour assurer la sécurité au sein de la population. Du coup, ça n’a rien à voir avec le social.

Le président Talon veut intensifier la lutte contre la mauvaise gouvernance. Pour vous qui êtes un élève bien apprécié de la bonne gouvernance, qu’en dites-vous ?
Voilà des réformes qui ont touché directement nos populations. Avant, pour quitter Porto-Novo pour Pobè, on ne peut pas connaître le nombre de policiers que vous allez rencontrer sur la voie. Du coup, le peu que gagnent les chauffeurs, ils sont obligés de donner 200F par ici, 300F par là. Aujourd’hui, zéro policier sur la voie. Si tu vois un policier, c’est pour la sécurité. Personne ne peut te demander quelque chose. Si vous allez dans l’administration avant pour un service quelqu’un va vous dire qu’il faut déposer le caillou. Aujourd’hui même si vous donnez, les gens vont vous dire « Merci, gardez ! » Il ne sait pas si vous êtes envoyé. Il a imprimé cette marque-là au niveau de l’administration aujourd’hui. Du coup, chacun sait qu’il est venu c’est pour remplir une formalité. J’avoue qu’il travaille pour que les cadres soient bien payés. Mais, ce qu’on appelle les à-côtés, il dit qu’il faut terminer avec ça. J’ai eu la chance d’être proche de lui pour avoir été chargé de mission comme membre de l’unité présidentielle de suivi pour la mise en œuvre du PAG pendant 4ans. Je connais la rigueur de l’homme, je connais un peu sa vision et je constate que ça prend et les bénéficiaires sont les populations.

Les gens qui détournent les timbres dans les arrondissements…
Ce n’est pas possible aujourd’hui. Il y a même le système de facture normalisée qui commence par atteindre les communes.

Ça atteint les communes et les arrondissements aussi ?
Ça n’a pas encore atteint les arrondissements mais c’est toutes les entreprises aujourd’hui. Les gens qui détournaient le fisc avant, aujourd’hui, tout est compliqué. Aujourd’hui, il faut présenter une facture normalisée même dans les restaurants. Vous voyez, il y a donc de ces actions qui méritent d’être encouragées.

L’opposition radicale estime que nous sommes sortie des présidentielles avec une crise profonde qui nécessite des assises nationales. Qu’en dites-vous ?
Moi je pense que dialogue national, le président l’a déjà organisé. Il a déjà tendu la main à ses opposants en son temps. On ne peut pas prendre tout le temps pour organiser le dialogue. Quand est-ce qu’on va travailler ? Le président est élu pour un mandat. Il ne peut pas perdre un an, deux ans pour s’occuper des futilités politiques alors qu’il a un bilan de cinq ans à faire. Du coup, moi j’estime quand même qu’il a déjà suffisamment tendu la main à ses opposants. Si quelqu’un veut créer un parti politique, il n’a qu’à se conformer à la règle et créer son parti, sensibiliser les militants et démontrer que ce que fait le président n’est pas bon. Si les gens l’accompagnent, il va prendre le pouvoir. Moi je pense que dire dialogue, n’a aucun sens. Dialogue pour faire quoi encore ?

Nous avons vu dans certaines localités, les gens qui ont pris les armes. N’a-t-on pas besoin d’une réconciliation nationale ?
C’est un acte déplorable et je pense qu’il y a eu certainement des pertes en vies humaines ou tout au moins des blessés. C’est un acte regrettable et je pense que le gouvernement doit aller loin et punir les auteurs puisque ceux qui sont morts ne peuvent plus revenir aujourd’hui. Il faut que la pagaille cesse. Qu’on ne pense pas que parce que j’ai les moyens, ou bien parce que je suis ci, j’ai été ci, je peux embrouiller les choses. Non, les textes sont là et nous devons respecter les textes dans notre république. Le Bénin est un pays de paix et partout où nous sommes, nous devons cultiver la paix. C’est à cela que j’invite les responsables de ce pays et tous les chefs de partis puisque c’est eux qui vont inciter. Mais ceux qui incitent ne mesurent pas la gravité de l’acte qu’ils ont posé.

Donc vous pensez qu’il faut une justice avant réconciliation ?
Moi je pense qu’il faut punir les auteurs de cette crise. Oui, il faut le faire.

Est-ce que vous pensez que c’est parce qu’ils n’ont pas été punis en 2019 qu’ils ont repris avec les mêmes choses ?
Justement. C’est parce qu’ils n’ont pas été punis en 2019 qu’ils ont pensé qu’il faut faire usage de la violence. Mais on ne peut pas prendre un pouvoir par la violence.

Comment vous avez pu contenir l’opposition radicale dans votre localité, une opposition conduite par Saliou Akadiri et autres ?
D’abord, Akadiri est membre du parti Les Démocrates, mais comme je vous l’ai dit, nous sommes dans la population et on a su placer les bons mots aux bons moments pour leur montrer qu’on n’a pas intérêt à créer de trouble dans notre commune. Le message est passé et tout a été fait dans le calme.

Vous avez vos amis, Joël Aïvo, Réckya Madougou et bien d’autres qui sont en prison…
Oui, mon cher ami Aïvo, c’est déplorable mais, vous savez, moi je suis chrétien, et je sais que toutes choses concourent au bien de celui qui aime Dieu. Rien n’arrive sans que Dieu ne l’ait permis. Pour moi, ce qui est arrivé, c’est pour une cause. Si Dieu a permis qu’ils se retrouvent à ces places, qu’ils considèrent ça comme une épreuve ou une question de mérite. C’est ce que je peux dire et prier par la foi afin qu’ils traversent cette épreuve et la suite du combat, je crois que nous sommes tous là.

Carte d’identité: Politicien dès l’enfance

Né le 16 octobre 1980 à Itchagba-Holli dans l’arrondissement d’Issaba dans la commune de Pobè, Simon Adébayo DINAN est aujourd’hui administrateur des ressources humaines, et consultant en leadership et développement personnel. Après l’obtention de son Cepe, Bepc et le Bac D respectivement en 1992, 1996 et 1999 dans sa commune d’origine, il s’inscrit en Maths-Physiques à la Faculté des sciences techniques (Fast) de l’Université d’Abomey-Calavi. De 2005 à 2010, il a enseigné les mathématiques avec son Dues dans plusieurs collèges, avant d’être nommé Assistant du Dr. Eric Adja, conseiller technique à la jeunesse du Président de la République d’alors. Une fois sorti de la situation de classe, il poursuit ses études en Master en gestion des ressources humaines. En 2013, il a été nommé Chef d’agence du Bubedra dans les départements du Mono-Couffo. Mais il n’y est pas resté trop longtemps, car en 2014, il a été nommé directeur adjoint à la promotion artistique et culturelle au ministère de la culture. A l’avènement du régime de la Rupture en 2016, Simon Adébayo Dina devient Chargé de missions du Chef de l’Etat, membre de l’unité présidentielle de suivi du Programme d’actions du gouvernement, secteur de la culture, du tourisme, artisanat, industrie et commerce. En 2020, il a été élu Maire de la commune de Pobè sous la bannière du parti Bloc Républicain, tandis que de 2015 à 2020, il a été conseiller communal du parti Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe). Le maire de Pobè a découvert le militantisme très tôt parce qu’il est né d’un père qui a été chef quartier pendant 37 ans. « J’ai commencé très jeune. Déjà au cours primaire, j’ai été responsable de classe jusqu’à l’université. Déjà en première année de l’université, j’étais responsable étudiant. Après, responsable BUE, 1er Vice-Président de la FNEB puis président des étudiants ressortissant de la commune de Pobè. C’est moi qui ai initié la Fédération des étudiants des communes du Plateau pour la première fois en 2002. Du coup, on était vraiment dans la politique. Parce qu’on avait une vision. Pour nous, nous sommes nés pour participer à la gestion de la cité », a-t-il rappelé.

Intimité: Très attaché à Jésus

Simon DINAN est marié et père de plusieurs enfants. En bon Holli, il aime l’akassa avec du piment jonché de la moutarde locale appelé « tchakala ». Il mange aussi quelquefois de la pâte de maïs. En termes de croyance, il s’est donné corps et âme à Jésus-Christ de Nazareth depuis 2012 et ne mélange plus rien d’autre à son combat. Il fait un peu de sport lors des travaux champêtres pour se maintenir en forme, mais sa distraction préférée, c’est la belotte.

La Rédaction

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