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Situation alimentaire et nutritionnelle au Sahel et en Afrique de l’Ouest: Les constats et recommandations du PREGEC aux Etats


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Il s’est tenu les 17 et 18 juin 2021 en présentielle et par diffusion simultanée à Azalaï Hôtel de la Plage de Cotonou tenue une réunion restreinte du dispositif régional de Prévention et de Gestion des Crises Alimentaires (PREGEC) au Sahel et en Afrique de l’Ouest. Une rencontre qui a réuni les participants du Burkina Faso, Bénin, Cap Vert, Côte d’Ivoire, Gambie, Guinée Conakry, Guinée Bissau, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad et le Togo, tous pays membre du dispositif régional de Prévention et de Gestion des Crises Alimentaires (PREGEC). Ainsi, après avoir évalué les constats sur la situation alimentaire et nutritionnelle des pays du sahel et en Afrique de l’Ouest, la réunion a fait un certain nombre de recommandation à l’endroit des états, à l’endroit du Comité inter-État de lutte contre la sécheresse au Sahel de l’Uemoa et de la Cedeao. Il s’agit surtout selon le PREGEC, d’appuyer les pays de la ligne de front (Mali, Mauritanie, Niger, Tchad plus Burkina Faso et Sénégal) dans la surveillance du risque acridien et de poursuivre et renforcer le dialogue régional en faveur de la mobilité transfrontalière du bétail. Des recommandations qui peuvent en amont ou en aval, apporter des réponses à la situation actuelle liée à la hausse des prix des denrées alimentaires au Bénin.

LIRE L’INTEGRALITE DU RAPPORT DE LA REUNION DU PREGEC

Avis sur la situation alimentaire et nutritionnelle au Sahel et en Afrique de l’Ouest

« Une situation alimentaire et nutritionnelle préoccupante au Sahel et en Afrique de l’Ouest fortement affectée par les effets conjugués des crises sécuritaires et sanitaires et de l’inflation»

Les participants à la réunion restreinte du dispositif régional de Prévention et de Gestion des Crises Alimentaires (PREGEC) au Sahel et en Afrique de l’Ouest, tenue les 17 et 18 juin 2021 en présentielle et par diffusion simultanée à Azalaï Hôtel de la Plage de Cotonou (Bénin), font les constats suivants :
La situation des marchés agricoles est marquée par la persistance de la hausses généralisées des prix des produits vivriers locaux (maïs, mil, sorgho, riz local, niébé, arachide, soja, sésame et huile de palme) malgré les bons niveaux de production agricole enregistrée à l’issue de la campagne 2020-2021. En effet, elles varient de 17 à 22% pour les céréales locales, 14 à 49% pour les racines et tubercules et 19 à 78% pour les légumineuses et autres (sésame, huile de palme). Ces hausses sont en partie liées à la forte demande créée par les effets combinés de l’insécurité civile et de la pandémie de la covid-19 auxquelles s’ajoute l’exacerbation des tracasseries routières sur les principaux corridors des échanges commerciaux dus à la fermeture des frontières terrestres. A cela, il faut ajouter l’inflation qui sévit dans certains pays en raison des difficultés économiques liées notamment à la dépréciation des taux de change au Ghana, en Guinée, au Libéria, au Nigéria et en Sierra Leone. Les prix des principales denrées importée particulièrement le blé, le riz, le sucre et l’huile, ont connu une hausse. Les prix des animaux est globalement en hausse et les termes de l’échange bétail /céréales en hausse à cause de la forte demande en bétail avec l’approche de la fête de Takasaki.
La situation alimentaire et nutritionnelle demeure préoccupante dans l’ensemble des pays sahéliens et le Nord du Nigeria affectés par l’insécurité civile liée aux conflits armés et le banditisme. Par ailleurs, les difficultés économiques que connaissent le Libéria et la Sierra Léone ces dernières années rendent la situation alimentaire et nutritionnelle également précaire. En effet, selon les analyses avec le Cadre Harmonisé conduites dans l’ensemble des pays de la région hormis le Cabo Verde, près de 27 millions de personnes sont en insécurité alimentaire et nutritionnelle en cette période de soudure avec un nombre croissant de personnes déplacées internes à cause de l’insécurité. La situation risque de se dégrader davantage en cette période d’intenses activités agricoles, de hausse des prix des denrées alimentaires .
En réponse à cette de la dégradation de la situation alimentaire annoncée ci-dessus et la baisse des services d’assistance sanitaire et nutritionnelle, le nombre d’enfants malnutris attendus par la région pendant cette période de soudure pourrait atteindre 9,6 millions dont 3,1 millions de cas sévères si des dispositions idoines ne sont pas prises notamment dans les zones de conflits du Bassin du Lac Tchad, du Nord-est du Nigéria, du Liptako-Gourma et du Centre du Mali.
En réponse à cette insécurité alimentaire et nutritionnelle majeure, les États et leurs organisations intergouvernementales, avec le soutien de leurs partenaires, ont élaboré des plans de réponses pour assister les populations vulnérables, y compris les personnes réfugiées et déplacées internes. Toutefois, et en ce début de la période soudure, les ressources mobilisées ne couvrent guère 20% des besoins de financement requis eu égard à la gravité de la situation.
La campagne agricole d’hivernage en cours est caractérisée par des séquences sèches longues qui ont occasionné des déficits hydriques pour les cultures dans certaines localités des pays du Golfe de Guinée et perturbé l’installation des semis dans la bande sahélienne. Par contre, des dates de fin de saison normales à tendance tardives sont attendues selon les prévisions saisonnières. Par ailleurs, des écoulements normaux à excédentaires pourraient être observés avec des risques élevés d’inondations.
La situation phytosanitaire est marquée par des manifestations de la chenille légionnaire d’automne en raison de poches de sécheresse observées dans certaines zones côtières des pays du Golfe de Guinée. Par contre, la situation du criquet pèlerin reste calme pour l’instant et sous contrôle du fait du renforcement des mesures de surveillance et d’interventions rapides engagées depuis 2020 par la région. Toutefois les infestations subsistent dans la corne de l’Afrique malgré les opérations de lutte engagées, invitant ainsi à maintenir la veille et l’alerte rapide dans la région.
La situation pastorale est caractérisée par un allongement de la période de soudure aves le retard observé dans la mise en place de la biomasse herbacée en lien avec perturbations pluviométriques évoquées ci-dessus. Lles animaux s’alimentent toujours avec la biomasse résiduelle de l’année dernière, ils s’abreuvent au niveau des points d’eau permanents et des puits. Cette situation est marquée par une perturbation des mouvements habituels des animaux liée aux problèmes sécuritaires et à la fermeture des frontières consécutive aux mesures liées au covid19. La transhumance en direction des pays d’accueil, notamment le Bénin, le Togo, la Côte d’Ivoire et le Ghana demeure difficile. Les fortes concentrations dans les zones paisibles entrainent une surexploitation des ressources pastorales disponibles.

Au vu des constats ci-dessus énumérés, la réunion formule les recommandations suivantes :
A l’endroit des Etats :
Renforcer et maintenir la veille informationnelle sur la situation des marchés en raison des hausses de prix des denrées de base observées ;
Développer de nouvelles stratégies de mobilisation des financements requis afin de faciliter la mise en œuvre des plans nationaux de réponses ou de riposte eu égard à la gravité de la situation alimentaire et nutritionnelle particulièrement dans les zones de conflits ;
Prendre les dispositions nécessaires pour faciliter l’accès des zones de conflits aux acteurs humanitaires ;
S’investir résolument dans la prévention et la prise en charge de la malnutrition pour renverser les tendances observées, y compris la prise de mesures spécifiques en vue d’un retour rapide au fonctionnement normal des centres de santé ;
Renforcer la surveillance acridienne au niveau des pays de la ligne de front ;
Maintenir/renforcer les efforts de surveillance et de lutte contre la chenille légionnaire d’automne
Renforcer la veille et les capacités d’intervention des agences en charge du suivi des inondations, de la réduction des risques de catastrophes et des aides humanitaires
Renforcer l’aménagement des espaces pastoraux pour une meilleure production fourragère permettant de maintenir les animaux le plus longtemps dans leurs terroirs d’attache.

A l’endroit du CILSS, de la CEDEAO et de l’UEMOA :
Poursuivre et renforcer le dialogue régional en faveur de la mobilité transfrontalière du bétail
A l’endroit des Partenaires :
Contribuer au financement et à la mise en œuvre des plans nationaux de réponses en faveur des populations vulnérables eu égard à la gravité de la situation alimentaire et nutritionnelle, notamment dans les zones de conflits ;
Accompagner les pays et les OIGs de la région dans l’opérationnalisation des outils de surveillance et de lutte contre les nuisibles majeurs des cultures

Fait à Cotonou, le 18 juin 2021

La réunion

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