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Le triomphe de la vérité

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Le ministère de la communication supprimé: Talon réagit et donne ses motivations


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Le ministère de la communication et de la poste n’existe plus hier, jour de la publication du tout premier gouvernement du second mandat de Patrice Talon. Précédemment occupé par Me Alain Orounla, membre fondateur du parti Bloc Républicain, ce poste ministériel ne figure plus dans la composition du nouveau gouvernement. La suppression de ce poste suscite déjà plusieurs interrogations dans le rang des professionnels des médias, car la presse était sous sa tutelle. Mais selon, les analyses des uns et des autres, la presse serait probablement rattachée au secrétariat général adjoint du gouvernement que dirige Wilfried Léandre Houngbédji, le tout nouveau porte-parole du gouvernement.

Les explications du Chef de l’Etat

Vous avez estimé que c’est une erreur la suppression du ministère de la communication. Et que cela donne l’impression pour vous que les médias, la communication, ne sont pas importants pour le gouvernement. Et pourtant, c’est un secteur hautement utile pour la Nation, pour la communication globalement du pays. Je m’en vais vous dire que ce n’est pas du tout le sens que revêt pour moi la suppression de ce ministère. Bien au contraire. Vous savez, on fait des choses pendant des décennies et si on se rend compte que ce n’est pas la meilleure des façons de fonctionner, il faut se corriger. Et c’est cela qui permet au monde d’avancer. C’est tout cela qui permettra au Bénin de mieux construire son développement en tenant compte des erreurs qu’on a pu commettre sur des décennies. Nous appelons ce ministère par excès de langage ministère de la communication. En fait, c’est ministère des communications qu’il fallait dire. Parce que le rôle de ce ministère est sectoriel dans le gouvernement. Le secteur des communications s’occupe des médias et des règles qui régissent les médias, de la déontologie, de la promotion des médias. Que ce soit les médias publics ou les médias privés du Bénin, des moyens que l’État peut apporter aux uns et aux autres pour leur formation, leur promotion, mais il s’occupe également de tout ce qui est technologies de communication : les outils, les mécanismes de communications qui servent aussi bien les médias publics que les médias privés. Donc en principe, ce ministère qui a cette prérogative-là devrait travailler pour l’ensemble des médias publics et privés et ceux qui utilisent les médias donc pour leur mission. Et si c’est le cas, est-ce que vous ne pensez pas que ce n’est pas normal qu’un tel ministère joue également le rôle du porte-parole du gouvernement ? Théoriquement, c’est incompatible. Parce que le ministère de la communication qui devrait être neutre, qui a vocation à accompagner les médias privés et publics, les organiser, veiller au respect des règles de la déontologie, d’investir pour les uns et les autres, d’investir pour les équipements, les outils ou les technologies nécessaires à la diffusion de l’information, si ce même monsieur est en même temps chargé de la communication gouvernementale, c’est-à-dire porte-parole du gouvernement, donc chargé de la propagande du gouvernement, ce serait porter deux casquettes à la même personne, alors que les deux casquettes ne sont pas toujours compatibles. En principe on ne devrait jamais donner à un ministre chargé des communications le rôle du porte-parole du gouvernement, le rôle de celui qui assure la propagande du gouvernement. Il était temps de corriger cela. Mais toute chose se fait dans le timing convenablement retenu pendant ce deuxième mandat où nous avons décidé d’aller encore plus loin, d’améliorer nos performances, d’améliorer nos pratiques, de corriger nos erreurs, de donner enfin à notre pays l’allure d’une grande Nation, de grand pays, comme les Nations développées. Vous savez, moi ma référence, ce ne sont pas les pays qui sont sur la même échelle, le même pallier que nous. Ce sont les pays qui sont de grands pays (France, Etats Unis, Japon et consorts). Il faut comprendre aussi que dans ces pays, on ne fait plus les mêmes erreurs. Donc, pour avoir quelqu’un qui est en charge de la communication gouvernementale, la communication de la présidence, porte-parole du gouvernement chargé donc de la propagande, puisque le porte-parole fait de la propagande, on ne doit pas laisser que la fonction de propagande se mélange avec la fonction régalienne qui devrait être neutre. C’est cela la complexité de la l’action gouvernementale. Il faut travailler pour l’ensemble des concitoyens. Il faut travailler pour tout le monde. Il faut en même temps travailler pour soi-même, c’est-à-dire son régime, puisque le pays appartient aussi bien au régime en place qu’à l’opposition, aux contradicteurs. Et il faut se garder à ne pas laisser certaines fonctions s’exercer conformément à cette complexité de la République. C’est bien pour ça que j’ai dit qu’il est temps qu’on confie la mission de porte-parole du gouvernement à quelqu’un qui n’a pas en charge la fonction régalienne de chargé des communications, chargé des médias, chargé des structures de communication. On aurait pu garder ce ministère et lui enlever la mission de porte-parole du gouvernement. Donc avoir le ministère des communications et avoir le chargé de la communication du gouvernement à part. C’est pourquoi on a donné la communication du gouvernement à quelqu’un et on a supprimé le ministère de la communication. C’est pour une raison d’égalité de charge de travail. La poste qui a toujours été pris en compte par le ministère de la communication, a aujourd’hui son rôle postal qui devient désuet. Aujourd’hui, toutes les postes développent des unités bancaires. Donc, nous avons décidé que la Poste du Bénin va davantage se consacrer à son activité bancaire de sorte que nous ayons dans toutes nos communes des bureaux de poste qui comportent essentiellement mais surtout l’activité bancaire. Et cela manque dans beaucoup de communes qui sont des communes à potentiels multiformes qui sont des producteurs et il n’y a aucune structure bancaire. Il est difficile d’amener les banques à suivre un peu partout. Or la Poste est un instrument dans les mains de l’Etat qui peut aller au plus près de nos populations plus vite et efficacement que les grosses banques. Nous sommes en train donc de décider que la Poste parte sous le ministère des finances pour qu’on lui donne cette prérogative. Donc la Poste va quitter le portefeuille des communications. Il reste quoi? Il restera donc le ministère en charge des médias (médias publics, médias privés). Est-il utile d’avoir en termes de médias un ministère dédié à ça? Si c’est seulement pour veiller au respect de la déontologie et autres, la HAAC s’occupe déjà de cette notion dans notre pays. Si c’est pour les appuis à apporter aux journalistes, c’est un fonds. Et ce fonds peut être géré directement par le ministère des finances ou peut-être bien même par la HAAC. Nous mettons déjà à disposition pour la HAAC ce fonds. C’est bien pour ça que nous disons que la HAAC peut bien s’occuper de la formation des journalistes, la surveillance des médias, et répartir les ressources qu’il faut. En ce qui concerne les équipements de communication, nous avons pour ça un ministère qui est en charge du numérique qui est le ministère compétent pour gérer tout ce qui est outils de communication Nous avons réparti les rôles de manière à rendre plus efficace l’action gouvernementale au service à la fois des médias et des obligations de la Poste et consorts. Ce n’est pas que le ministre Orounla ne méritait pas du tout. Au contraire, il a été extraordinaire, brillant et consorts, mais chaque stratégie en son temps. Aujourd’hui, il est appelé à d’autres fonctions. Vous constaterez bientôt que sa mission pour l’action gouvernementale s’assumera dans d’autres charges.

Laurent D. Kossouho

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