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Le triomphe de la vérité

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Tribune de Paulin Hounsounon-Tolin: Est-ce vraiment le Saint Esprit qui a inspiré l’Episcopat daho- béninois à choisir la date du 18 avril 1861 pour la consacrer le début de l’Evangélisation du Dahomey ?


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Diplômé de la Catho, Docteur en Sciences de l’Education de Montpelier III, Paul Valéry, spécialiste d’analyse de questions éducatives et des Missions d’une université en milieu colonisé, Paulin Hounsounon-Tolin a publié une tribune dans laquelle il affirme que le choix de l’épiscopat daho-béninois est d’une inconséquence doctrinale théologique d’importance capitale. A le croire, la date du 18 avril 1861 consacrée au début de l’Evangélisation du Dahomey, ne correspond à rien d’autre qu’à l’arrivée de deux Envoyés missionnaires de la SMA au Dahomey, et en même temps l’implantation de la très jeune société missionnaire dans ce pays. Ce choix du 18 avril 1861 ne lui semble nullement donc être l’œuvre de l’Esprit Saint.

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Est-ce vaiment le Saint Esprit qui a inspiré l’Episcopat daho-béninois à choisir la date du 18 avril 1861 pour la consacrer le début de l’Evangélisation du Dahomey?
In Memoriam Abiola Felix IROKO

Introduction
« Quelle incertitude et quelle obscurité la succession des temps ne doit-elle pas répandre sur l’histoire, puisque, dans des faits récents, et qui se sont passés presque sous nos yeux, le faux prend la place du vrai ? » (Plutarque).
Le 18 avril 2021, l’Eglise de version catholique du Bénin disait avoir fêté le 160e anniversaire d’évangélisation du Bénin. Mais si l’on savait que :
1 /Les Pères Borghero et Fernandez faisaient partie d’une délégation de trois Missionnaires, – dont le troisième (Louis Edde du diocèse de Chartres) mourut au cours du voyage au Liberia – étaient des « Envoyés » par la Mission du Dahomey, fondée le 28 août 1860 à la demande du Père Planque, cofondateur de la SMA, Société des Missions Africaines;
2 /La réputation de pays barbare du Dahomey d’alors exigeait de toute mission, dans cette contrée, une détermination à toute épreuve des Missionnaires de l’arrière Front, derrière les Missionnaires du Front ;
3 /A leur arrivée, les deux Missionnaires de la SMA avaient, certes trouvé une chapelle encore utilisable, mais le prêtre noir de San Thomé, qui avait coutume de venir célébrer la messe à Ouidah – ayant appris l’arrivée des Missionnaires blancs -, tenta de s’enfuir avec plusieurs objets de culte contenus dans la chapelle dont le Crucifix. Poursuivi et capturé, il fut mis en prison, car, le Yovogan rapporte le Père Borghero, estimait extrêmement grave l’audace d’emporter le grand « Fétiche des Blancs » (Gantly, p. 66);
4/ Dans l’accord conclu en 1851(2. Gantly, p. 49), entre le roi Ghézo et l’amiral Bouët-Willaummez, une clause garantissait la liberté pour les Missionnaires français de travailler dans le royaume ;
5/ Le Fondateur de la SMA avait demandé que le Dahomey – territoire qui était négligé par les autres Missions parce qu’il était craint – soit considéré comme terre de sa mission et de sa fondation, etc.
Ne serait-on pas du même avis que les premiers Pères de la SMA qui félicitaient déjà les Afro-Brésiliens d’avoir fondé la Mission du Dahomey et de l’avoir maintenue jusqu’à leur arrivée ? Je ne ferai pas appel à des études dites de doctorat, – leurs objectifs n’étaient que d’avoir « la peau d’âne » – mais je peux affirmer aussi que : le choix de l’épiscopat daho-béninois est d’une inconséquence doctrinale théologique d’importance capitale.

  1. Une Eglise bien vivante avant même 1861
    1.1. Témoignages des Premiers Pères de la SMA
    Les Archives de la Société et de la Mission (pp. 33-42), parlant de l’évangélisation du Dahomey précisent qu’antérieurement au XIXème siècle, on trouve des essais d’évangélisation datant de la fin du XVIIème siècle et qui ne durèrent pas. On note qu’en 1667, deux Frères Prêcheurs, venus à la suite des commerçants, arrivèrent dans le royaume de A y u d a, (Ouidah). Ils auraient converti le roi. Mais les marchands d’esclaves soulevèrent contre eux les féticheurs et le peuple ameuté par ceux-ci, les fit chasser et ils périrent empoisonnés pendant leur retour à la côte. Quelques années après tard, on note la présence de deux jacobins qui subirent le même sort. Ils étaient des martyres.
    En 1699, un religieux Augustin revenu dans le royaume d’Ayuda, et avec de nombreux confrères, ne firent que passer. Découragés par l’obstination des païens, ils quittèrent le pays pour l’Amérique. Mais les actions des Prêtres de San Thomé, dans l’évangélisation du Dahomey bien avant les Pères de la SMA, ont connu de grands succès. Ainsi vers la fin du XVe siècle et au début du XIXème, il y avait déjà des colonies chrétiennes catholiques au Dahomey, constituées par des Noirs revenus de l’esclavage. Il ya surtout ceux qui sont revenus du Brésil, Afro-Brésiliens ou Brésiliens. L’abolition de l’esclavage, accrut leur nombre et ils étaient presque tous catholiques, descendants des anciens esclaves convertis au catholicisme par les Missionnaires jésuites, notamment Saint Pierre Claver, l’apôtre des Esclaves, que la Société des Missions Africaines a choisi pour «Patron principal». On les retrouve dans les groupements de ceux qui étaient établis tout le long de la Côte des Esclaves, depuis Lagos jusqu’à Agoué et Keta. Les Archives précisent que : « Ouidah et Agoué avaient des groupements parfaitement organisés qui eurent une influence considérable sur le développement du pays et ses relations avec les nations européennes, indépendamment du Portugal qui était leur protecteur officiel et dut intervenir en leur faveur, à différentes reprises, auprès des souverains du pays ». La chapelle du Fort portugais à Ouidah, servait d’église aux Brésiliens. Et il y avait à leur tête, une famille très puissante, celle des C h a c h a. Les Pères de la SMA avaient trouvé, à leur arrivée à Ouidah, un prêtre de San Thomé qui fut accusé de vol d’objets de culte catholique et jeté en prison. 1.2. Motif de l’enchantement de papa Paulin J. HOUNTONDJI
    L’ affaire duvol, par un prêtre, des objets de culte catholique à l’arrivée des Pères SMA, eut sur moi pour la première fois l’effet d’éblouissement que ressentit « Atchou Glinzi » (Cricetomys gambianus) qui reçut un grand éclair suite à un vol de nuit : « Si je n’étais pas un ancien mangeur de nuit, j’eus été désorienté par la nuit ». Je faillis effectivement perdre de vue que la présence de ce prêtre et de la chapelle utilisée jusqu’à l’arrivée des Pères SMA, le 18 avril 1861, prouve que l’évangélisation du Dahomey avait très bien pris et « rayonnait » bien avant leur arrivée. Et à propos de ce fameux vol, le motif de la joie du papa de Paulin J. HOUNTONDJI mérite d’être évoqué ici, de mon point de vue. Car, certains pourraient y voir le vol et l’idiotie d’un nègre à l’égard des Blancs, mais il y a pire que cela au sein de l’Eglise de version catholique même. Le prêtre de San Thomé en question était bien un prêtre de version catholique comme les Pères de la SMA. C’était bien lui qui avait à charge la chapelle de Ouidah où il venait célébrer la messe de temps en temps. Qu’à l’arrivée des Blancs, qui prendront possession de la chapelle, il eût cherché à prendre les objets de culte, dont le Crucifix, qui devaient être rares en ces temps-là, pour les faire servir ailleurs pour le salut d’outre-tombe d’autres âmes, n’a rien d’abracadabrantesque dans ces conditions. D’ailleurs, il fut vite libéré. Et s’agissant de faits incongrus au sein de l’Eglise catholique, on peut mentionner notamment l’enchantement d’être monté dans le véhicule d’un prêtre de la SMA par le papa du professeur Paulin J. HOUNTONDJI, Pasteur Méthodiste. Le prêtre de la SMA l’avait pris dans son véhicule pour le déposer chez lui à la fin d’une rencontre entre Missionnaires dans l’Ouémé au Bénin. En effet, sa première chapelle, qu’il a construite en Côte d’Ivoire, c’était un prêtre de la SMA qui y avait mis feu. Donc, n’accordons donc pas trop vite flanc à l’accusation de ce prêtre de Sao Tomé d’avoir violé le « Grand Fétiche des Blancs ». Et est-il vraiment avéré que le Père de la SMA ait mis le feu à la première chapelle que le papa du Professeur Paulin J. HOUNTONDJI, avait bâtie en Côte d’Ivoire ? (L’anecdote a été racontée par le Responsable de la Maison de la SMA, 25, rue des Naudillères, Rezé, juillet 2017). Peut-être que concernant à la fois le Prêtre de San Thomé et le prêtre de la SMA, il convient de mettre à leur actif le dicton Fon : « Quelqu’un prit la communion et y ajouta aussitôt « Nou-dida », tout ça, c’est pour « Kpagla nou Jézou » (chanter le Te deum à Domunus Chrestos).
  2. Date officielle de la Fondation de la Mission de Dahomey : 28 août 1860
    C’était le 28 août 1860 que, par Bref pontifical, que fut érigée la Mission du Dahomey comme Vicariat apostolique sur la demande du P. Plan¬que, supérieur du Séminaire des Missions Africaines de Lyon. Il en fut nommé Vicaire apostolique, mais sans caractère épiscopal, et la Mission fut confiée au Séminaire. Le Père Planque délégua ses pouvoirs au Père Borghero pour l’envoyer au Bénin. Le territoire du nouveau Vicariat avait été prélevé sur celui du Vicariat apostolique des deux Guinées fondé quelques années auparavant, le 21 janvier 1842, au moment de l’entreprise de Mgr Baron en Libéria. C’était le territoire des Pères du Saint Esprit. Aux termes du Décret d’érection, le nouveau Vicariat s’étendait des Bouches de la Volta à celles du Niger, et de l’Atlantique au Soudan, sans limites précises de ce côté. Il englobait, le long de la mer et toute l’ancienne Côte des Esclaves et celle du Bénin. Le Père Planque avait délégué ses pouvoirs au Père Borghero, nommé pro-Vicaire le 03 janvier 1861. Il envoya alors au Dahomey, en vertu du Bref pontifical créant la Mission du Dahomey comme Vicariat apostolique, trois missionnaires : les Pères Borghero,- du diocèse de Gênes (Italie), Fernandez, dudiocèse de Lugo (Espagne) et Louis Edde, du diocèse de Chartres (France) qui s’embarquèrent à Toulon, à destination du Dahomey le 03 janvier 1861. Le 09 Avril 1861, le P. Edde meurt à Freetown. Ainsi arrivèrent les deux survivants de la délégation de la SMA, et qui étaient bien des envoyés de cette société, le 18 avril 1861 à Ouidah. Le lendemain, ils sont reçus officiellement par le Yovogan et les chefs de la ville. Ils s’installent au Fort portugais et leur première messe est célébrée le jour de l’Ascension dans la chapelle qu’ils sont venus trouver dans le Fort. Le même jour, ils administrent quelques baptêmes à des enfants de chrétiens et bénissent quelques mariages, ou mieux régularisent quelques unions. Dans ces conditions, comment considérer le 18 avril 1861, date de la Fondation ou du commencement de l’Evangélisation du Dahomey ?
  3. Union indissoluble des Missionnaires du Front et des Missionnaires de l’Arrière, Devise des premiers Pères de la SMA
    La Mission du Dahomey nécessitait une telle union sans laquelle la prospérité de l’œuvre aurait été purement vaine pour les Missionnaires européens. Mais dans le cas du Dahomey, les actions des Missionnaires de l’Arrière Front étaient beaucoup plus déterminantes que celles de ceux du Front. Les termes de Missionnaires de Front et de Missionnaires de l’Arrière Front se trouvent sous la plume de Robert Haustrate dans une correspondance adressée aux Missionnaires de l’Arrière Front en vue, justement, de sauver l’œuvre de fondation de la SMA pour l’évangélisation des « pays plus abandonnés de l’Afrique » (Archives, p. 97). Il demande l’union indissoluble des deux catégories de Missionnaires. Les deux Missionnaires de l’Arrière Front, ayant œuvré et sacrifié leur vie pour la Fondation de la Mission du Dahomey, en vue de son évangélisation, étaient Mgr de Brésilac et Père Planque. Si le premier fonda la SMA, ce fut parce qu’il avait demandé l’évangélisation du Dahomey et Rome lui demanda de fonder une société. S’il mourut au Libéria, ce fut parce qu’il avait demandé à aller au Dahomey que Rome le lui refusa pour lui accorder Libéria (Gantly, t1, pp. 48-49). Après sa mort, P. Planque, co-fondateur de la SMA, ne pouvait pas abandonner le Libéria, à cause de sa mémoire et de ne pas perdre l’aide des donateurs (Missionnaires de l’Arrière Front), en acceptant de faire prospérer la nouvelle société, dans son argumentaire envoyé au Saint Siège. Il fit savoir clairement que l’évangélisation du Dahomey était la préoccupation la plus intime de Mgr de Brésilac. Il en découla, selon sa demande, l’incorporation du Libéria au Vicariat apostolique du Dahomey. Ce fut en ayant un territoire à évangéliser que la SMA même fut vraiment née. Le 28 août 1860 fut donc à la fois la date officielle de la Fondation de la Mission du Dahomey et la date officielle de la Renaissance de la SMA. La SMA fut sauvée par le Bref qui créa le Vicariat du Dahomey en recevant un territoire de Mission (Gantly, p. 50). Cette date permit en effet au P. Planque de préparer l’envoi de ses premiers Missionnaires au Dahomey le 18 avril 1861. Il usa de tous les arguments possibles, tant à Rome qu’aux Missionnaires, pour montrer que mourir de fièvre au Libéria ne serait d’aucune utilité à la Religion et aux Missionnaires. Par contre, mourir au Dahomey serait du sang de martyre fécondant pour la Mission. Il fit appel au témoignage de Mgr Bessieux, CSSP, le plus expérimenté des Missionnaires de la côte, qui soutenait que les dangers pour les Missionnaires au Dahomey étaient quelque peu exagérés. P. Planque fit référence à l’accord conclu en 1851 (Gantlyp. 49), entre le roi Ghézo et l’amiral Bouët-Willaummez, dont une clause garantissait la liberté pour les Missionnaires français de travailler dans le royaume. Tout fut préparé à Lyon, après le désastre de la disparition de Mgr de Brésilac, par Planque pour une seconde Mission sur la Côte Occidentale. Il s’assura l’appui du ministère des Affaires Etrangères à Paris et obtient des lettres de recommandation pour ses envoyés en Mission au Dahomey. Il sollicita et obtint également le passage gratuit sur un navire de guerre pour ses Missionnaires. Les Pères Borghero, Fernandez et Edde étaient des « Envoyés » de la Mission du Dahomey fondée le 28 août 1860. Les actions déterminantes des Missionnaires de l’Arrière Front ayant préparé leur arrivée, ainsi que la chapelle bien fonctionnelle et le prêtre catholique qu’ils avaient trouvés à Ouidah, prouvent que l’évangélisation du Dahomey était incontestablement efficiente, bien avant le 18 avril 1861.
  4. Autre démenti flagrant pour le choix du 18 avril 1861: les Afro-Brésiliens, comme fondateurs de la Mission du Dahomey
    Le sang des martyres sont des germes de semences pour l’évangélisation des peuples. C’est une assertion à caractère de dogme pour l’Eglise catholique. Les Archives prouvent qu’il y avait eu beaucoup de martyres pour l’évangélisation de ce pays bien avant 1861 et leurs actions avaient eu des conséquences. Si les Missionnaires de l’Arrière Front et surtout la SMA avec la Fondation de la Mission du Dahomey du 28 août 1860, n’avaient pas existé, la date du 18 avril 1861 n’aurait pas eu de suite. En effet, le Père Fernandez ne tarda pas à mourir et le Père Borghero lui-même ne tarda pas à retourner en France. Il démissionna de la SMA. Il proposa même, entre temps, l’abandon de la Mission du Dahomey au P. Planque. Le choix du 18 avril 1861 ne semble pas considérer les deux Missionnaires comme des « Envoyés » de la Mission du Dahomey fondée le 28 avril 1860. Ce choix ne tient pas compte non plus du « Temps des semeurs », depuis 1494, -sans oublier que les Pères Borghero et Fernandez avaient trouvé à leur arrivée une église catholique vivante, mouvante et non mourante. Ce choix contredit les témoignages des premiers Pères de la SMA et s’avère un flagrant délit de démenti du sang des martyrs comme des germes de semences. Il est connu qu’en 1835, il y avait déjà une chapelle à Agoué. C’était l’œuvre de la chrétienne, Venossa de Jésus, revenue du Brésil. Mais l’église fut détruite par un incendie. En 1843, un créole, Joaquim d’Almeida, revenant de Bahia, avec un contingent important d’affranchis, en bâtit une autre et la termina en 1845. Cette chrétienté relevait de l’île de San Thomé qui dépendait elle-même de l’évêché de Goa aux Indes. A des périodes plus ou moins régulières, un prêtre de San Thomé venait visiter les chrétientés de la Côte des Esclaves et leur dispensaient les sacrements. Des chapelains venaient aussi leur rendre visite et célébrer l’Eucharistie au Fort de Ouidah. Aux environs de 1850, un prêtre noir atteint de la lèpre, s’était retiré à Agoué et y mourut laissant une grande réputation de sainteté (Archives, p. 34).
    Il est, bien sûr, entendu que la conduite des Afro-Brésiliens ne passe pas pour avoir été toujours très exemplaire, mais ils gardaient leur foi dont ils étaient très fiers. Et le témoignage des premiers Pères de la SMA, qui contredit bien le choix du 18 avril 1861, est sans appel : « On peut dire que c’est grâce aux Brésiliens que nos premiers missionnaires purent se maintenir au Dahomey et que ce sont eux qui assurèrent la fondation de cette Mission grâce à leurs colonies de Porto-Novo, Ouidah et Agoué » (Archives, p. 34). Voilà comment les choses s’étaient effectivement passées. Rendez donc à Dieu, ce qui est à Dieu, et à César, ce qui lui revient, même si vous ne l’aimez pas ! Car, César, c’est bien Tsar et Cäesar. Et n’est pas Tsar ou Cäesar, qui le veut ! Les témoignages des premiers Pères de la SMA confirment bien que les Afro-brésiliens sont les fondateurs de la Mission du Dahomey par leurs communautés chrétiennes bien vivantes, par leurs colonies d’Agoué, de Ouidah et de Porto-Novo. Les gens consentaient au sacrifice suprême pour la Mission du Dahomey bien avant le 18 avril 1861. Beaucoup de Dahoméens, dont les rois Agonglo et Guézo ont été assassinés à cause de leur penchant pour la religion catholique (Tapuscrit : Dan-Xomè, un Etat moderne et de droit avant sa naissance). Il y eut beaucoup de sacrifices suprêmes parmi les Missionnaires de l’Arrière Front des Pères Missionnaires envoyés au Dahomey, en commençant par le fondateur même de la SMA, le jeune Père Louis Edde, du diocèse de Chartres, et le Père Planque, co-fondateur de la SMA. Le couronnement de tous ces sacrifices fut le Bref pontifical du 28 août 1860 sans lequel il n’y aurait jamais eu le 18 avril 1861. Il serait bon, par ailleurs, de connaitre la date de rattachement à San Thomé, dépendant de Goa en Inde, – avec même des prêtres résidents à Ouidah et à Agoué -, de ces colonies afro-brésiliennes (Peut-être, le 21 janvier1842, supra §2). Si les Missionnaires de l’Arrière Front ont été le fondement même de la Mission du Dahomey, la Suite des Missionnaires du Front l’a davantage été encore. Père Dorgère, diocèse de Nantes, et Félix Talon étaient parmi ceux-ci (Voisin, pp. 168- 169). Conclusion
    « La vérité ne ment jamais. Elle peut sommeiller pendant longtemps. Mais quand elle se réveille, son palais est éternel.»(A. Gabriel, sage d’Athiémé, Annie Voisin,p. 9).
    Une simple question de logique et de bon sens ! Si le Bénin créait une Mission Culturelle Dahoméenne au Brésil, en vue par exemple d’étudier l’héritage culturel du vodoun dahoméen au Brésil et en Haïti, et de l’apport de la simplicité du Fongbé à la formation du créole, quelle date serait à considérer ? Celle de l’arrivée des premiers chercheurs de cette mission au Brésil ou celle de la création officielle de cette mission ? Un article de L’Evènement Précis du 07 décembre 2020, sur l’ingratitude des Béninois envers le royaume du Dan-Xomè et la France, nous a amenés à comprendre que nous devrions nous demander sérieusement ce qui a conduit au changement du nom Dahomey pour celui du Bénin dont nous devrions avoir honte. Ce texte-ci nous amène également à nous demander ce qui justifie vraiment la date du 18 avril 1861 comme date du début de la Mission ou de l’Evangélisation du Dahomey. Les premiers Pères de la SMA, rendaient déjà témoignage aux Afro-brésiliens pour avoir fondé la Mission du Dahomey et pour l’avoir maintenue jusqu’à leur arrivée. Et Patrick Gantly, prêtre de la SMA, parle justement à la 4e de couverture du 1er tome de son histoire de la SMA de « trois confrères qui sont envoyés au Dahomey », et dans la 4e de couverture du second tome de « La SMA implantée au Dahomey depuis 1861 ». C’est la réalité. Le 18 avril 1861 ne correspond à rien d’autre qu’à l’arrivée de deux Envoyés missionnaires de la SMA au Dahomey, et en même temps l’implantation de la très jeune société missionnaire dans ce pays. Rien d’autre ! Ce choix du 18 avril 1861 ne me semble nullement donc être l’œuvre de l’Esprit Saint. L’Esprit saint est Esprit de sagesse et de discernement et non Esprit de continuel flagrant délit d’ignorance. Et c’est vraiment guidé par le Saint Esprit que le Père Paul-Henry Dupuis, de la SMA, commence, au moins, le premier tome de son Histoire de l’Eglise du Bénin, par les premiers acteurs. Il intitule le premier tome « Le temps des semeurs » (1494-1901). Le choix du 18 avril 1861 n’est rien d’autre qu’un flagrant délit de démenti du « sang des martyres comme des germes de semences ». En tout cas, (un) apprenti-chauffeur « Coucha avec une vieille dans (un) véhicule : (le)« Gou », lui-même, lui ouvrira le chemin » ! Que le Saint Esprit, esprit de sagesse et de discernement, éclaire davantage nos évêques et leur ouvre le chemin du discernement ! Pourvu qu’ils veillent l’écouter ! Et s’ils l’écoutent, même si le Vatican, les Jardins de Néron donc, envoie encore un Nonce «Oundahouwé » (Oun da hou wé : Je suis plus mauvais que toi), tous les prochains évêques de ce pays, ne seront plus de la même rive.
    Paulin Hounsounon-Tolin, Diplômé de la Catho, Dr en Sciences de l’Education de Montpelier III, Paul Valéry, spécialiste d’analyse de questions éducatives et des Missions d’une université en milieu colonisé. Références bibliographiques
  • Archives de la Société et de la Mission, in Dahomey. Numéro Historique et Documentaire, Grands Lacs. Revue Générale des Missions d’Afrique.
  • Paul-Henry Dupuis, Histoire de l’Eglise du Bénin. Tome 1 « Le temps des semeurs ».
  • Père Patrick Gantly, Histoire de la Société des Missions Africaines (SMA) 1856-1907. T1 et T2
  • Renzo Mandirola et Yves Morel (Documents rassemblés et présentés par), Journal de Francesco Borghero, Premier Missionnaire du Dahomey. 1861-1865.
  • Annie Voisin, Un Missionnaire nantais et la colonisation du Dahomey, Alexandre Dorgère.

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