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Le triomphe de la vérité

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Réflexion: Dr Michel M. Mèhinto appelle à la paix en période électorale


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Depuis plus de 30 ans, le Bénin et la plupart des pays africains ont adopté le système démocratique comme mode de gouvernance par défaut, induisant ainsi, l’organisation périodique d’élections pour le choix des dirigeants.Les processus électoraux sont de ce fait, des moyens de réguler et de trancher les rivalités politiques. Leurs réussites sont souvent considérées comme un indicateur pertinent de la stabilité démocratique d’un pays. Cependant, il n’est pas rare de constater des violences pendant ces processus : il s’agit des violences électorales.Celles-ci se caractérisent par l’utilisation de la force physique et/ou psychique pour contraindre, dominer, détruire, endommager, ou tuer afin d’empêcher le vote, la compilation des suffrages ou pour contester les résultats des urnes. Un récent rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) sur la violence et la santé montre d’ailleurs qu’aucun pays, aucune collectivité n’est à l’abri de ce phénomène parce qu’elle est omniprésente. L’expression de cette violence prend de nos jours une acuité particulière en raison de l’explosion des moyens de communication et de la grande marge de manœuvre qu’autorisent nos sociétés libérales. Elles peuvent se produire à n’importe quelle étape du processus électoral et présentent plusieurs conséquences en rapport avec la santé psychologique des populations. Pour des raisons qui échappent à l’entendement, la dimension psychologique a souvent été occultée. Selon des études scientifiques, les personnes exposées à ces violences développent souvent : de la détresse psychologique, des troubles du sommeil, des troubles dépressifs, des troubles de l’alimentation, des troubles de l’audition et du langage, des troubles de la concentration, de l’angoisse, du stress post-traumatique, de la diminution des performances, de la dépersonnalisation, des addictions (tabac, alcool), ainsi que des troubles du comportement (agressivité, violence, fugues, délinquance, tentatives de suicide). Ces conséquences psychologiques des violences électorales sont souvent le ferment des dérives sociétales quand elles ne sont pas prises en charge.  Ainsi, les violences en période électorale ont des impacts à court termeetà long termesur la santé mentale et somatique des populations. À terme, les violences répétées créent un état de dissociation et d’alexithymiechez les victimes, ce qui entraîne de nombreuses conduites paradoxales (banalisation, confusion, amnésie). Dès lors, la lutte contre les violences électorales devient une priorité de santé publique, et interpelle la conscience collective aux comportements citoyens promoteurs de la cohésion sociale.

 La violence n’est pas un problème insoluble, il n’est d’ailleurs pas le droit de l’homme. Mais pour que la non-violence puisse faire valoir toutes ses potentialités, il faut en effet qu’elle puisse s’enraciner dans un “milieu humain”, c’est-à-dire une communauté, une société dont tous les acteurs, du moins la grande majorité d’entre eux, partagent les mêmes valeurs et les mêmes convictions citoyennes.C’est pourquoi, pour éviter des débordements pendant ceprocessus électoral qu’amorce notre pays le Bénin,les institutions, les autorités, les candidats et les électeurs devront s’appuyer sur les lois et non sur l’arbitraire ;ils devront également êtresensibiliséspar des professionnels afin d’adopter des comportements non violents pour l’intérêt supérieur de la nation tout entière. Il s’agit là d’une tâche polymorphe qui sollicite des interventions sociales diverses dont les missions s’articulent autour de la recherche du bien-être, mais aussi, et surtout de l’ordre public.Car la paix constitue l’élément de baseà l’épanouissement psychologique des populations, au développement et àla stabilité des économies de nos pays. En somme, rappelons-nous de ces mots de Gandhi (1924) :« La non-violence parfaite est l’absence totale de malveillance à l’encontre de tout ce qui vit ». Partant de cette réflexion, nous lançons un vibrant appel à toutes et à tous, où que vous soyez sur le territoire national, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, dans les 77 communes à œuvrer pour la paix et rien que pour la paix; car cela y va de l’intérêt général de la nation et le maintien d’une paix intérieure gage d’une cohésion sociale et d’une hygiène mentale adéquate.

Qu’il vous souvienne que les perturbations, les troubles, les violences, les échanges de tirs, les guerres n’ont que des conséquences néfastes, aussi bien sur les adultes que sur les enfants, et cela de génération en génération.Alors aux partis politiques quelques soient leurs bords et appartenances, travaillez à cultiver la tolérance, l’humilité et le droit à la différence ; vous avez une très grande responsabilité dans le maintien de la paix pour notre pays. Toutes les filles et tous les fils du pays vous font confiance.

À toutes les institutions chargées d’organiser les scrutins : prenez toutes vos responsabilités et les dispositions nécessaires pour éviter les défaillances techniques sources de polémiques. À toute la population béninoise, voter est un droit citoyen donc que chacun aille accomplir ce devoir. Aux psychologues béninois, autant que possible prôner la paix partout où vous vous trouverez et expliquez aux populations les conséquences psychiques des traumatismes issus des violences. Au chef de l’état, son excellence Patrice Athanase G. Talon, Père de la Nation, abnégation et esprit de pardon.

Dr. Michel M. MEHINTO

Psychologue Clinicien & Psychothérapeute,

Président de l’Association Béninoise des Psychologues Cliniciens.

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