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Le triomphe de la vérité

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Explication juridique de l’interpellation de Reckya Madougou: « La justice a pris ses responsabilités pour sauvegarder la paix », déclare Me Jacques Migan


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Sur un plateau de télévision privée de la place, Maître Jacques Migan ancien bâtonnier de l’ordre des avocats du Bénin, a donné une explication juridique de l’interpellation de la candidate recalée à la présidentielle d’avril prochain. C’était une occasion pour lui d’attirer l’attention sur les mauvaises interprétations autour de cette enquête juridique qui pourraient perturber la quiétude de la population en cette période sensible.

À l’entame de l’émission, l’ancien bâtonnier Jacques Migan a fait savoir que le Bénin est un état de droit. Et cela suppose que cet état repose sur des lois. Cela veut dire que tous les citoyens de ce pays doivent respecter ces lois. « Nul n’est au-dessus de la loi » soutient-il. Conformément à la constitution, « nous sommes tous libres et égaux devant la loi.» va-t-il préciser. S’appuyant sur le point de presse du procureur spécial de la Criet, l’ancien bâtonnier Jacques Migan a montré que : « De l’aveu du colonel Maman Touré chargé de l’exécution de la mission, il ressort que cette somme aurait été envoyée par madame Reckya Madougou». Il va de soi alors qu’en raison de ce que son nom a été cité, que le procureur convoque Madougou pour l’entendre. Cela ne veut pas dire qu’elle est condamnée. Certainement qu’une convocation lui aurait été adressée et qu’elle n’a pas répondu. D’où ce mandat d’amener. C’est ce qui justifie l’interpellation de cette dernière dans le cadre de l’enquête. Me Jacques Migan prévient qu’il faudrait que nous restions collés aux déclarations du procureur et des avocats de la mise en cause parce que nous n’avons pas accès aux dossiers pour savoir les faits reprochés. Il cite et explique le contenu de quelques lois en l’occurrence les articles 161, 162 et 163 de notre code pénal qui ont conduit à cette poursuite judiciaire. «Il faut rappeler que l’atteinte volontaire à la vie des personnes, à leur intégrité, ou à leur liberté, ainsi que l’enlèvement ou la séquestration des personnes lorsqu’elle a pour but de contraindre indûment les pouvoirs publics à accomplir ce qu’ils ne sont pas tenus de faire ou à s’abstenir de faire ce qu’ils sont tenus de faire est qualifiée de terrorisme» a poursuivi l’invité. Après avoir écouté Mama Touré et Georges Sacca, le procureur a tiré une conclusion. Cette conclusion est sa vérité selon l’invité, ce n’est pas encore la vérité universelle. La vérité c’est le tribunal qui doit nous l’a donnée. À ce stade, il n’y a rien qui compromet dame Madougou, mais on veut l’écouter sur la déclaration faite par Mama Touré. Quand nous lisons l’article 161 du Code pénal, nous pouvons comprendre que nous sommes dans ce qu’on appelle un acte terroriste. Dans cette même logique, deux alinéas de l’article 162 montrent qu’il s’agit véritablement d’un acte terroriste. Ainsi, rapporte l’avocat, selon les déclarations du procureur spécial, le 24 février 2021 vers 22H30, Georges Sacca, qui se trouve être l’un des plus proches collaborateurs de Madame Reckyath Madougou à Parakou, est entré en contact avec le colonel Ibrahim Mama Touré pour, dit-il, lui confier une mission très sensible et importante. Si l’enquête arrive à terme, des peines existent dans l’article 166 du code pénal qui dit ce qu’on attend de ceux qui auraient commis ce fait : « Est puni de la réclusion criminelle à perpétuité, toute personne coupable d’acte de terrorisme au sens du présent code ». Rien n’est inventé à en croire l’argumentaire de Me Jacques Migan, c’est l’ordre normal des choses. Car, justifie-t-il, la justice a pris ses responsabilités pour prévenir tout.

« Nous avons des lois qui gouvernent notre république »
Nous sommes dans les enquêtes préliminaires et en l’état des faits, tout le monde est présumé innocent. « Si elle n’a rien à avoir avec les faits, elle sera simplement relâchée », a laissé entendre l’ancien bâtonnier qui soutient que le procureur n’a pas parlé de dame Madougou comme une personne qui aurait accompli l’acte, mais pour comprendre qu’il a jugé utile de l’interpeller. Mais quand on écoute l’un des avocats de la mise en cause, la procédure engagée est vicieuse au motif que le procureur n’aurait pas écouté sa cliente avant d’aller à son point de presse. En réalité, est-ce que le procureur doit attendre écouter avant de faire un point de presse ? s’interroge Me Migan pour qui « dans l’intérêt de l’enquête, de la vérité, il est normal que les enquêteurs aient tous les éléments en leur possession pour aller à une vérité ». Il rappelle que Madame Reckya Madougou a été disqualifiée de la course à l’élection présidentielle d’avril 2021, et de là, on pourrait dire qu’il n’y a aucun intérêt à s’acharner contre sa personne. « Nous avons des lois qui gouvernent notre république. La constitution, l’ordre constitutionnel établi, les lois et règlements doivent être respectés», a martelé l’ancien bâtonnier. Pour dissiper les inquiétudes de certains qui pensent que le gouvernement a une main invisible dans cette enquête juridique, l’invité déclare que nous sommes dans ce qu’on appelle la séparation du pouvoir. L’exécutif est une institution qui n’a rien à avoir avec le judiciaire, rien à avoir avec le législatif.

Me Migan prévient les incitateurs
Saisissant l’occasion de son entretien sur la télé privé, l’ancien bâtonnier a donné un éclairage sur l’article 34 de la constitution qui proscrit l’apologie de la violence. C’est pourquoi Me Migan invite déjà ceux qui appellent à l’insurrection ou la préparent, à faire beaucoup attention. Selon l’invité, « Certains disent que le 05 avril à minuit l’actuel président de la République doit cesser toute activité ». Tenir ces types de propos, c’est préparer et inciter à l’insurrection, avertit l’homme de droit. En appelant à garantir la paix, et surtout pour prévenir les esprits malins, Me Migan invite les Béninois au calme et à la patience afin que la justice puisse faire son travail.

Alban Tchalla (Stag.)

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