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A la faveur d’une conférence de presse qu’ils ont animée en fin de semaine écoulée, les avocats de Réckya Madougou arrêtée le mercredi dernier ont dénoncé la sortie médiatique précipitée du Procureur spécial près la CRIET avant que leur cliente ne soit écoutée. A les en croire, une remise de fonds ne peut jamais être considérée comme un commencement d’exécution. Par ailleurs, ils soutiennent qu’en se pressant pour venir devant la presse pour justifier « l’arrestation brutale » de Réckya Madougou sans préciser qu’elle bénéficie de la présomption d’innocence, le Procureur spécial a manifestement voulu salir la réputation de leur cliente. « Il a manifestement voulu jeter de l’opprobre sur la probité de notre cliente et quand c’est comme ça, nous disons que le Parquet n’est pas indépendant. Certes, le Procureur agit sous l’autorité du Garde des Sceaux, mais c’est une autorité administrative et non politique », ont-ils dénoncé. Pour eux, un citoyen aussi puissant soit-il politiquement ou financièrement, qui a tous les pouvoirs concentrés entre ses mains, ne peut décider du sort d’un autre citoyen aussi faible. Au regard de l’évolution de la situation, Me Kato Atita et ses pairs trouvent que « la justice se fait le bras armé du pouvoir politique au Bénin, et principalement la CRIET ». Ils ont aussi affirmé qu’à aucun moment, leur cliente Réckya Madougou n’a eu un contact physique, téléphonique et visuel avec Monsieur Touré. Pour Me Kato Atita, c’est un combat déséquilibré qui ne se mène pas sur le plan du droit tel qu’il l’a appris et tel que cela doit être. « Aujourd’hui, les décisions ne sont pas des décisions exprimées et traitées tel que nous l’avons étudié dans les facultés, à travers les ouvrages », a-t-il regretté, tout en précisant que Réckya Madougou ne demande autre chose que l’ouverture des élections pour y prendre part. Et elle n’a cessé de le répéter devant les enquêteurs.
Laurent D. Kossouho