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Le triomphe de la vérité

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L’He Seibou Assan dans « Sous L’Arbre à Palabre » à L’Evénement Précis: « Talon sera plébiscité au 1er tour»


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L’He Assan Seibou, est membre du Bureau Exécutif du part Bloc Républicain. Invité de la rubrique socio-politique « Sous L’Arbre à Palabre » de L’Evénement Précis, l’ancien Directeur du Centre de partenariat et d’expertise pour le développement durable (Ceped), s’est prononcé sur l’actualité politique marquée par la présidentielle d’avril prochain. L’absence du président Abdoulaye Bio Tchané de la liste des candidats à la présidentielle d’avril prochain, les réactions de l’opposition au pouvoir Talon sur le parrainage notamment sa suppression, les chances du candidat Patrice Talon pour la présidentielle d’avril prochain, des dispositions prises par le parti BR pour faire gagner le candidat Talon au soir du 11 avril, sont entre autres les grands axes du débat à bâtons rompus qu’il a animé avec les journalistes du quotidien. Occasion pour le député de la mouvance de révéler que son candidat sera plébiscité au premier tout de la présidentielle parce qu’il a un bilan séduisant et il n’y a personne en dehors de lui qui puisse conduire la nation à un meilleur dévernir.

Et si on en parlait

Est-ce une tentative d’assassinat ou un simple braquage ?
C’est regrettable si cela s’est produit comme il l’a décrit. Pour l’instant, nous avons les versions venant de l’intéressé et de visiteurs parfois politiquement intéressés. Il serait bien d’avoir les résultats des investigations officielles et contradictoires pour se faire une idée précise de ce qui s’est passé.
Il faut dire que le fait que Galiou Soglo ait été braqué à ce moment précis, l’événement devient particulier, parce qu’il venait de déposer un dossier de candidature pour les élections présidentielles. Bien qu’il ne soit même pas encore retenu candidat, nous avons tous vu une certaine communication tendancieuse au tour de ce regrettable événement. Je l’ai retourné dans tous les sens sans pouvoir trouver celui qui aurait intérêt politique à le faire, car Galiou lui-même avait indiqué qu’il a déposé son dossier conformément à l’ancienne constitution, et donc, il savait qu’il n’était pas allé à la CENA pour compétir à la fin. C’est dire que c’était un non-partant annoncé. C’est pour cette raison que je pense qu’il faut garder son sang-froid pour qu’à l’issue de l’enquête en cours la vérité puisse triompher.
Toujours est-il que monsieur Galiou Soglo, un ami très sympathique, a reçu des balles. On ne peut qu’être solidaire avec quelqu’un qui traverse une épreuve pareille. On ne se réjouit pas d’un incident de ce genre ; il faut remercier Dieu qu’il en soit sorti vivant. Que Dieu le protège.

La CENA a clôturé la liste des candidatures et sur cette liste ne figure pas le nom du président Abdoulaye Bio Tchané. Qu’est-ce qui justifie cette absence ?
Moi je ne suis pas surpris de ce choix de BIO TCHANE Abdoulaye dans lequel il a fait preuve d’une admirable raison digne de grands hommes.
Sa décision de ne même pas postuler respecte sans doute les clauses des discussions avec le Président TALON, discussions qu’ils se sont promises depuis toujours avant de prendre une décision concernant 2021.
Vous savez, depuis plus d’une quinzaine d’années, je me suis engagé aux côtés de Abdoulaye Bio Tchané, avec pour objectif principal qu’il soit Président de la République. C’est avec honneur que j’ai toujours été à ses côtés. J’avais examiné attentivement les motivations de BIO TCHANE quand il rentrait au pays. Il avait renoncé à des avantages colossaux. Ses sacrifices consentis m’ont permis de voir quel était le sérieux qu’il mettait dans sa démarche. Et ses objectifs étaient clairs. Il avait un programme, une idée et il savait ce qu’il venait faire. Il savait aussi ce qu’il voulait combattre. Et ses combats, ses objectifs m’ont convaincu de ce que je voulais comme Président de la République. C’est donc vrai que mon rêve a été de voir Abdoulaye Bio Tchané, Président de la République. Je reste à ce jour, convaincu qu’il aurait fait un très très bon Président de la République. C’est un rêve que j’ai nourri jusqu’à la dernière minute.
Cependant, vous vous souvenez qu’ici même, au moment où je faisais le bilan des 4 ans du Président Talon, je disais qu’il a fait un parcours admirable, du point de vue de ses réalisations, des réformes et de la gestion, et que s’il demandait un second mandat, nous allions le lui donner, et s’il ne le faisait pas, nous allions le lui proposer.
En vérité, nous avions combattu aux côtés d’ABT, le Président Boni yayi, qui n’avait aucun programme et sautait sur toutes les occasions qui se présentaient pour en faire un point de son action, dans une totale navigation à vue. Même ceux qui soutenaient YAYI savaient qu’il manquait de courage et savoir-faire pour initier et conduire les réformes nécessaires. C’était pour cela que l’échec du Changement au début, et de Refondation par la suite, a été retentissant ; la cigale a passé toutes ces années à chanter et danser. Il fallait une fourmi pour ce que nous voulions faire. YAYI Boni s’est révélé être une erreur politique que nous assumerons d’ailleurs, longtemps.
Bio Tchané avait une vision claire et c’est ce qui m’a fait adhérer à ses objectifs. En 2016, nous avons accepté d’aller dans un front commun de la Rupture d’avec le système du président Yayi Boni pour faire des réformes ardues et gérer le pays autrement. A l’occasion des élections de 2016 de candidats courageux et déterminés sont restés ensembles et c’est le président Talon qui a gagné ces élections. J’étais désespéré devant l’échec d’ABT, car comme beaucoup, je doutais de la capacité du Président TALON de pouvoir changer les choses et conduire des réformes qui s’imposaient. J’ai été très tôt, agréablement surpris. Il a initié et conduit les réformes. Il n’avait pas peur d’être impopulaire devant l’intérêt de tous. Après quelques temps seulement, BIO TCHANE confiait à nous ses proches, que si le pays était aussi bien gouverné, il ne serait pas rentré pour s’engager à vouloir être Président de la République. La suite nous confortera dans cette conviction.
J’étais donc, convaincu que le président Bio Tchané trouvait satisfaction dans ce qui se faisait. De plus, il était le numéro 2 du gouvernement Talon pendant tous les cinq ans. Ce qui veut dire que tout ce qui a été fait est fait avec son onction, sa participation et son initiative. Les idées phares qu’il avait font partie du programme d’action du président Talon. Qu’est-ce qu’il voulait faire et qui n’était pas en train d’être fait ? Par exemple, la première priorité de Bio Tchané était l’eau, et celle de Talon est également l’eau et l’électricité. Est-ce que ce qui est en train d’être fait avec sa vision et sa participation n’est pas suffisant pour qu’il se demande pourquoi combattre quelqu’un avec qui il est complice et qui réalise à merveille, ce qu’il rêvait de donner à ce peuple ?

Aujourd’hui, le président Talon fait ce qu’il faut faire ensemble avec Abdoulaye Bio Tchané. Ce dernier ne peut avoir une raison de se mettre en campagne contre Talon. Que dirait-il une fois candidat ? Qu’il veut faire autrement que ce qui se fait ?
Je peux vous dire que Abdoulaye Bio Tchané n’était pas un homme obsédé par le pouvoir. Il avait été candidat deux fois uniquement pour voir ce pays progresser dans l’intérêt des populations. Il est là pour servir le pays et il veut le démontrer à travers son attitude vis-à-vis du président Talon.
Oui, le Président Talon avait dit qu’il ferait un mandat à la tête du pays. Ce n’était pas un contrat signé. C’était un engagement officiel pas avec Bio Tchané, mais devant le peuple lors de son investiture. Mais parce que tout engagement ne saurait passer les limites de la responsabilité et du péril, je peux vous dire que Bio Tchané n’accordait de crédit à cela. Et je vous ai dit tantôt que tous les deux avaient prévu une évaluation à la fin du mandat ; l’attitude de chacun d’eux, notamment en ce qui concerne la candidature, devait en découler. Mais Je peux vous dire, parole d’un proche d’ABT, que pour ABT il était strictement écarté depuis le début, l’hypothèse d’être candidats tous les deux ; et il a respecté cela jusqu’au bout. J’ai toujours compris parfaitement cette position qui relève d’une simple raison de calcul politique : s’affronter, diviserait notre base construite ensemble autour de la Rupture, et réduirait leurs chances aux élections tous les deux face à des adversaires qui ont qui digèrent encore mal un échec retentissant. Nous augmenterions la chance aux autres de nous prendre la place. Ce serait bête. Et cette attitude de Bio Tchané nous élève. Les gens peuvent ne pas le comprendre aujourd’hui, mais je crois que l’histoire lui donnera raison. Je pense que tout se passe bien entre les deux que quand le Président Talon a dit qu’il veut être Président de la République, si Bio Tchané voulait être vice-Président on n’allait même pas consulter quelqu’un. Nous le savions tous. Mais en vérité, Bio Tchané n’est pas venu dans le pays pour des titres ronflants ou des salaires. Il est venu pour servir le pays. Et ensemble, nous choisissons les meilleures formules de servir le pays. La décision de ne pas être candidat à l’élection présidentielle dans ces circonstances, en est une illustration.

Voulez-vous insinuer qu’il a boudé le poste de vice-Président ?
Le mot bouder n’est pas approprié dans ce cas, car il recouvre un état d’âme malsain. Le Président Talon l’a consulté. S’il avait dit qu’il le voulait, vous auriez entendu son nom parmi ceux qui étaient dans les tamis des Partis consultés. En tout cas, il aurait fait l’unanimité.

Il se sent donc lié par la gouvernance Talon ?
Si le Président échoue dans ce qu’il fait, ce sera l’échec de Bio Tchané de façon incontestable. Et personne au plan national ou même mondial ne peut comprendre qu’il ait été là et qu’il ait laissé faire. Il est rentré pour se sacrifier. Donc être aux côtés du Président Talon pour l’aider toujours à réussir, a été son option, notre option. Sauf si le Président Talon lui-même dit : « Je n’en veux plus. » La vice-présidence n’est pas la seule fonction du pays. Le choix du vice-président est un choix personnel du Chef de l’Etat. Il aurait pu choisir de façon personnelle Bio Tchané, mais il n’a pas procédé comme ça.

Quelle appréciation faites-vous du choix de l’He. Talata comme vice-Présidente de Talon ?
Je crois que c’est un choix de la raison et un choix indiqué pour tenir compte des circonstances dans lesquelles le poste de vice-Président a été institué. Nous sommes dans un pays qui a canonisé définitivement les clivages de région. Depuis les Collines jusqu’à Malanville, on dit le Nord et l’autre partie, le sud. Ne pas voir la vérité, c’est être hypocrite. Nous avons décidé au niveau de l’Assemblée nationale d’instituer ce poste, pour réduire le sentiment de rattachement territorial et d’exigence de liens régionaux très marqués dans l’attitude des électeurs. Consulté sur la question, le Président TALON avait dit : « Pourquoi nous n’allons pas mettre un poste de vice-Président pour éviter certains clichés qui font que notre pouvoir devient de plus en plus régional ? » Par ailleurs on a vu le Président Yayi qui n’avait pas hésité, avant de dire qu’il fera descendre les siens, parce qu’il estime que c’est eux ses votants, et les autres viennent en surplus. C’est pour toutes ces raisons que l’institutionnalisation du poste de vice-Président est une bonne chose. Il n’est pas dit que le vice-Président et le Président ne peuvent pas être de la même commune. Mais c’est une stratégie de victoire électorale et de pacification du pays que de mettre le Président Talon qui est du sud et Talata originaire du nord. Personne parmi nous n’a choisi ses origines. On naît et on nous dit qu’on est de Adjohoun, de Copargo et autres. Mais quand viennent les périodes électorales, les gens ont besoin de savoir que quelqu’un de chez eux ou de leur zone est au moins proche visible du Chef de l’Etat pour s’engager.
Concernant la qualité de la personne, Mariam est d’abord une femme exemplaire. Et dans ce pays, c’est la première fois que nous allons à l’élection avec un vice-Président. Et c’est une femme qui a été choisie. Ça prouve que nous ne voulons plus rien faire en ignorant les femmes. CHABI Talata Mariam n’a jamais conduit un parti politique. Elle n’était pas trop connue dans le milieu politique, mais c’est une militante battante de l’UDS depuis longtemps. Ce critère n’a pas fonctionné ici sinon, il y a eu des consultations au sein des partis qui avaient misé sur des gens qui ont une expérience politique large, et un parcours qui devrait leur permettre d’être désigné vice-Président. Même Talata avait compéti et a été éliminée dans l’Union Progressiste. Si elle a été éliminée au cours de la compétition, on ne peut plus dire qu’elle est la candidate de l’UP. Elle devient un outsider qui peut et doit rapprocher les deux blocs qui se consultaient. Si on n’a pas pu s’entendre à sa demande, il était normal que le Chef de l’Etat prenne quelqu’un qui est hors compétition. C’est encore là, un choix de raison.

L’Opposition a finalement déposé ses dossiers. Ne pensez-vous pas que c’est une victoire pour vous qui aviez vite soutenu les réformes constitutionnelles ? »
Ce n’est pas parce que Talon était beau que nous l’avons soutenu. Il fallait changer les choses et en finir avec les plus de 200 partis politiques. Il fallait finir avec nos travers stigmatisés par exemple, par des grèves perlées, des agents médicaux se mettaient en grève en laissant des gens mourir, et des menaces permanentes d’année blanche à chaque fois.. Vous avez bien que qui dit réforme, dit les textes de fondement juridique. Vous modifiez d’abord des lois qui doivent porter les réformes. Les lois réformatrices dans le domaine politique, ont été votées avec les Députés de l’opposition actuelle.
C’est au moment de les appliquer que l’opposition a reculé. Elle semblait ne plus être sûre de tirer de profits stratégiques, de l’application de ces lois qu’elle a cautionnées. En politique, les élections sont très stratégiques. Et vous savez en matière électorale en Afrique, quand quelqu’un sent qu’à une élection il ne va pas gagner, il commence par bouder les textes. C’est ainsi qu’il faut comprendre ce qui s’est passé au cours des législatives de 2019, l’opposition a opté pour le boycott ; et ça, c’est aberrant.
Il est réjouissant de voir qu’après une longue tergiversation, chacun de ces partis s’est conformé à la charte des partis politiques en essayant d’avoir son récépissé, ce qu’ils ont refusé de faire avant les législatives. Ils ont boycotté les législatives, mais après ils se sont rendu compte que les réformes sont fondées. Nous avons été plus réjouis encore quand Les Démocrates qui se considéraient comme l’aile dure de l’opposition se sont conformés aux mêmes textes. C’est une chose intéressante que cela se passe comme cela.
Par ailleurs, à l’occasion de dépôt de candidature aux présidentielles, ils ont essayé de se conformer à la loi et sont allés déposer, nombreux. Ce n’est pas une victoire de quelqu’un ; c’est la victoire de tout le peuple béninois.

Est-ce que selon vous, l’opposition s’en sort fragilisée?
J’ai été opposant du Président Yayi pendant près de 10 ans. Donc ce que les opposants sont en train de faire, je le comprends. Voyez-vous, il y en a qui se refusent d’être des militants, ils sont tout le temps à la recherche de privilèges, ou se positionner devant tout le monde. Un front a été formé par une partie de l’opposition (Démocrates, DUD et autres), mais il semble qu’ils étaient venus ensemble et certains avaient pour slogan : « Si ce n’est pas moi, alors je vais me retirer ». Le problème c’est qu’il y avait des gens qui n’étaient dans aucune formation politique alors que d’autres qui se battaient à l’intérieur voulaient être aussi quelque chose. Souvenez-vous de la présidentielle de 2016 avec les FCBE où Yayi avait débarqué Lionnel Zinsou qui n’était dans aucune formation politique.
Ici également les plus en vue aujourd’hui c’est Rékya Madougou, Joël Aïvo. Tous ceux-là sont allés pour chercher de place auprès des gens avec qui ils ne militaient pas au quotidien ? Ils ne sont pas membres des partis sollicités. Donc les autres aussi se disent qu’ils ne peuvent pas souffrir seuls et quelqu’un d’autre viendra leur chiper leur place. Alors c’est normal qu’on s’attende à un éclatement. Si en 2016 il n’a pas pu y avoir des candidats à l’intérieur des FCBE on a quand même vu un désintéressement, et c’est ici presque la même chose. Donc les FCBE s’en sont bien sortis avec un candidat qui sûrement va faire un bon score, mais à côté des Démocrates et du reste, ils sont sortis fragilisés. L’opposition du Bénin en face de la mouvance a plusieurs candidats, donc elle sort fragilisée.

A qui avez-vous remis votre parrainage ?
Le parrainage est une question très confidentielle et je ne peux pas divulguer à qui je l’ai donné. Parce que vous pouvez créer à l’intérieur de vos relations politiques des dédains et les gens vont se dire : « Pourquoi il donne son parrainage à telle personne et pourquoi pas à moi ? » Il y a trop de questions à ce sujet. Raison pour laquelle après le vote du code électoral, il y a eu plusieurs débats. Des gens ont même demandé que le parrainage soit anonyme et électronique et nous avons estimé que ce n’est pas bon. Mais sachez que je n’ai pas parrainé le Chef de l’Etat. Le parrainage ne veut pas dire que vous avez fait l’option d’un candidat, mais il faut qu’il y ait compétition, c’est la raison d’être du parrainage. C’est comme s’il y a. On n’a pas enfermé les parrainages.

Vous voulez dire que le Bloc Républicain (BR) n’avait pas pris votre parrainage ?
Non pourquoi il va prendre mon parrainage ? Si non je vais le lui donner comment ?

Mais Rékya Madougou a déclaré que les parrainages sont bloqués ? L’Honorable Affo Obo aussi a déclaré que son parrainage a été remis aux mains des responsables de son parti
Pour comprendre cette histoire de gestion de parrainage, il faut avant tout, accorder de l’importance à la dimension des organisations humaines et politiques. Rékya Madougou et Souwi évoquent cette question comme si les membres d’une organisation politique n’ont aucun droit de se concerter pour harmoniser leurs réactions face à une situation.
En adhérent à un Parti politique, vous avez décidé de gérer ensemble avec tous les autres membres, tous les compartiments de votre vie politique. Chaque question politique que vous abordez se déroule et se gère selon une discipline et un ordre défini de commun accord et consigné clairement ou sous-entendus dans ses des textes fondamentaux. C’est dire que même vos droits, libertés, responsabilités publiques, avantages sociaux etc, doivent s’harmoniser désormais, au sein du Parti, avec ceux des autres.
L’attitude du Député SOUWI n’est sensationnelle que parce qu’elle méconnait ces considérations militantes et trahit son Parti. Surtout, elle cache mal une action préméditée et ingénieusement bien orchestrée par certains milieux et certaines personnalités. Il est un fusil qui ne doit pas réfléchir on l’actionne méthodiquement.

Pourquoi attend-il que les dépôts de candidature soient terminés avant de commencer des déballages contre son Parti ?
Sinon, quel est ce sens de responsabilité qui consiste lui-même à dire qu’il a retiré lui-même son titre de parrainage et rouler dans sa voiture pour déposer au siège du Parti après l’avoir signé ? Il ne peut pas ignorer que son chèque signé à blanc et remis à autrui, le fonde à faire tirer les sous par celui qui parvient à inscrire son nom comme bénéficiaire !!! Il n’a pas refusé de remettre, et personne ne l’a menacé de le faire, mais il l’a amené au nom de sa liberté. Cette démarche est sans aucun doute quelque chose convenu au sein du Parti pour que les actions se mènent de façon concertée. Si cela ne devait pas être ainsi, alors un Parti n’a aucune raison d’être. La politique pour certains est un marché qui s’ouvre à chaque occasion, à chaque événement. Le problème est qu’ici, le système a changé et pour ce type de politicien, il faut nécessairement contourner ces malades qui veulent être Présidents sans leur donner de l’argent. Leur titre politique est à vendre.
Mais à qui voulez-vous expliquer tout cela ; il n’a pas de parcours intellectuel et peut même s’excuser demain de ne rien comprendre. La politique et le militantisme pour lui se résument à des meetings où on partage de l’argent. J’ai toujours eu à faire à l’Honorable SOUWI depuis l’Alliance ABT. Son l’instabilité politique est déconcertante. Il vient d’en donner la preuve. Pour ce seul type d’homme politique, on devait introduire des réformes visant à limiter pour l’Assemblée Nationale aussi, certaines catégories de citoyens.
Concernant Rékya MADOUGOU, les faits me donnent raison d’avoir dit à des amis, qu’elle venait pour ne pas aller aux élections, mais qu’elle a un schéma tactique inquiétant. La bande se déroule et il faut attendre encore pour qu’elle vide complètement son sac. Il est évident que SOUWI fait partie de sa troupe sur le volet parrainage.
Je vous l’avais dit. En Afrique quand certains ont des problèmes à pour gagner une élection, ils envisagent les schémas de remise en cause des fondements de l’Etat, et n’hésitent pas à faire recours à des voies de violence (mercenaires, subversions etc.). Nous sommes prêts à y faire face ; ils devraient déjà s’en rendre compte.
Je n’ai pas de scrupule pour avoir participé aux concertations sur le parrainage au sein de mon Parti. Pour ce genre de débat, il y a des instances indiquées pour l’organiser.

Et celui à qui vous avez remis votre parrainage, cela signifie que vous n’allez pas en campagne avec lui ?
Je peux parrainer quelqu’un qui n’est pas mon candidat, tout juste parce que je veux favoriser la compétition. Même le Président de la CENA était monté au créneau pour le dire. Parrainage ne veut pas dire soutien. Dans d’autres pays, ils disent simplement réunissez tel nombre de signatures pour que vous puissiez aller aux élections. Donc cela ne veut pas dire que celui qui a signé pour que vous alliez aux élections a signé son soutien. Le soutien c’est autre chose, le vote c’est autre chose.

Il y a un an vous avez appelé Patrice Talon à se représenter et effectivement il est candidat. Etes-vous soulagé ?
Oui je suis soulagé parce que j’avais souhaité cela dans les colonnes de votre journal. Je l’avais souhaité au regard de la proximité qu’il a avec le Président Bio Tchané et ils étaient tous les deux satisfaits de ce que le Président Talon faisait. Je priais déjà par ailleurs, pour que l’éventualité de la candidature de Bio Tchané puisse être réelle si le Président Talon ne se présentait pas. Mais je le trouvais tout à fait méritant et s’il est candidat aujourd’hui, c’est une bonne chose que j’ai prévue.

A l’époque, certains vous ont accusé d’être allé trop vite en besogne par rapport à votre leader. Et aujourd’hui, est-ce que ce que vous avez appelé s’est réalisé ?
Je pense que ce que j’ai appelé s’est réalisé. J’étais un peu objectif dans ce que je disais parce que je ne suis pas loin de ce couple et je voyais comment le travail se faisait. Je n’évoquais pas sa candidature contre Bio Tchané à l’époque. Mais j’évoquais la confiance que je voyais dans leur relation. Donc si l’un d’entre eux doit être candidat, l’autre ne le sera pas parce qu’ils ne vont pas s’affronter pour donner la chance à quelqu’un d’autre. J’ai vu ça dans leur attitude à tous les deux. Le Président Talon n’était lui-même pas sûr d’être là, mais nous disons qu’il a fait tellement de bon travail qu’il lui faut un second mandat. Nos réformes en ont besoin.
Pour moi, Bio Tchané est le candidat le plus sûr après lui, parce que ce serait la continuité de ce qu’il est en train de faire. Et ce serait l’homme le plus conséquent dans les réformes que nous avons engagées. Il allait les continuer sans les saccager. Imaginez-vous aujourd’hui qu’une Rékya Madougou gagne les élections. Les réformes que nous avons engagées seraient remises en cause parce qu’ils sont contre. Je crois que quelque part, j’ai eu raison de l’avoir prédit, de l’avoir lu très tôt, pas que j’étais sûr que Talon allait être candidat, mais parce que je croyais, j’invoquais une logique des choses que je voyais venir.

Quelles sont les chances selon vous pour que le président Patrice Talon remporte les élections présidentielles dans votre circonscription ?
Je crois que ce ne serait pas seulement dans ma circonscription, mais dans tout le pays. Cette élection sera un plébiscite.

Parce qu’il aurait fait un KO ?
A mon avis, le KO est sûr. Le KO n’est pas discutable dans la mesure où de tous ceux que j’ai vus déposer leur dossier à la CENA, je ne vois pas un candidat de taille, quelqu’un qui a la trempe de jouer le jeu face à Talon.

Même celui à qui vous avez remis votre parrainage ?
Je vous ai dit que j’ai donné le parrainage pour qu’il puisse compétir. Ce n’est pas autre chose. Donc, je ne vois pas quelqu’un qui peut tenir devant lui. Vous savez, même parmi les candidatures, je veux que vous reteniez qu’il y a trois catégories : Première catégorie, c’est ceux qui vont à cette élection pour vraiment y aller. Leur dossier est complet.
Deuxième catégorie, c’est ceux qui sont allés déposer leur candidature pour ne pas aller à la fin. je place ceux qui ont fait un travail préparatoire, et vont déposer leur dossier sans une pièce fondamentale qu’ils se refusent à produire. Par exemple il va déposer son dossier et laisse de côté le parrainage. C’est qu’en allant, il s’élimine déjà simplement avec sa déclaration d’entrée,
Troisième catégorie, c’est ceux que j’appelle les candidats farfelus. Des gens qui ont juste choisi de venir à la CENA déposer quelque chose et sait lui-même que c’est pour amuser la galerie (il n’a même pas de colistier, n’a que son acte de naissance etc). C’est pour que vos caméras le montrent afin qu’on se souvienne de lui. C’est des gens qui veulent toujours faire du sensationnel. Ça ne manque jamais. Ce n’est pas mauvais en soi parce que je pense que ça fait partie de ce que le Président de la République a appelé une élection festive. C’est la fête qui a déjà commencé comme ça avec les comédiens qui sortent pour amuser la galerie. Nous en rions et c’est déjà quelque chose.

Honorable, un KO à 70% des suffrages ?
Ce n’est pas impossible, mais je crois qu’il va dépasser largement les 50%. C’est mon candidat et je crois en lui.
Le chef de l’Etat est candidat, il n’est membre d’aucun parti, mais il est porté par cinq ou six partis et tout comme lui, bien d’autres candidats sérieux sans parti ont aussi déposé leur dossier. N’est-ce pas un échec de la réforme du système partisan ?
D’abord, je vais vous dire : il faut relire les lois. Quand on va à une élection, ces les lois qu’on applique. C’est le code électoral, et la constitution. Nulle part il n’est écrit que si vous devez être candidat, vous devez être nécessairement membre d’un parti politique. La charte des partis vise à amener le jeu politique entre les partis politiques. Elle encourage à faire de grands regroupements pour que nous puissions avoir le contrôle du pouvoir. C’est souhaitable donc que des partis politiques se réunissent pour choisir un candidat. A l’étape où nous sommes, c’est ce que nous encourageons. Mais la candidature n’est soumise qu’à des parrainages. C’est le seul soutien politique qui est exigé dans le dossier de candidature. C’est la seule chose qu’on vous oblige à avoir. Si on disait qu’il faut militer dans le parti et qu’à l’arrivée, le parti décide d’adouber quelqu’un d’autre que ses militants, c’est sa responsabilité. Mais, nous voulons savoir que les partis politiques se sont réunis pour investir quelqu’un. Ça, c’est important. Vous savez, il y a ce qu’on appelle les membres actifs, les membres d’honneur etc. dans un parti. Par exemple, est-ce que le président Yayi Boni est un militant actif du parti Les Démocrates ? Non, il est membre d’honneur. On peut l’investir demain comme on peut investir Réckya Madougou comme elle est venue. Si on doit dire qu’il faut nécessairement être membre d’un parti politique, c’est sûr qu’on va vous demander de fournir votre carte de membre et un certain nombre de choses. A l’étape où nous sommes dans la démocratie béninoise, si on exige les histoires de carte de membre du parti, je crois que tout le monde peut l’avoir. L’adhésion est libre et une fois qu’on adhère, on peut avoir sa carte. Donc, il n’y a aucune contradiction dans ce qui s’est passé. Vous êtes tous au courant que le chef de l’Etat était venu nous voir au BR lors d’une réunion du bureau politique élargie. Il disait le jour-là : « Je suis membre de ce parti. » Que ce soit de bonne ou de mauvaise foi, nous, nous le considérons comme un membre d’honneur du parti. Donc qu’on dise que nous avons investi un membre d’honneur du parti parce qu’au BR, on l’a investi et qu’un autre parti l’a choisi ou a soutenu sa candidature, le problème ne se pose pas. L’essentiel est qu’il est le candidat principal du BR et qu’on a été le premier à l’investir. Si vous avez bien suivi les déclarations lors de la rencontre de notre bureau politique, vous le saurez.

Oui, mais l’UP aussi l’a choisi, Moele Bénin avant vous…
Vous voyez à quel moment le président Talon est allé à Moele Bénin. Ça, c’est des soutiens. Moele Bénin a bien dit qu’il soutient la candidature du chef de l’Etat mais nous, on l’a investi.

Comment le BR entend-t-il occuper le terrain pour une campagne électorale digne du nom pour son candidat ?
Je crois que c’est une question qui est un peu précoce. Le président Talon est le candidat. C’est lui qui va aux élections, ce n’est pas le BR qui va aux élections. Donc, il lui revient de déterminer comment ceux qui le soutiennent travailleront. Puisque même l’investiture est un soutien.

Vous avez déjà vos arguments pour convaincre le peuple. Comment ça va se passer ?
Tout ce que vous dites là revient au candidat. C’est à lui de lever l’ancre et nous, nous allons le suivre. Ce serait hypocrite de dire que le candidat Talon ne connait pas le milieu politique et faire certaines choses à sa place. Ce ne serait même pas responsable de notre part. Donc, nous allons à cette élection, mais c’est lui qui doit définir le plan de bataille. C’est le plan de bataille qui va définir comment chacun va se comporter. Au niveau du BR, nous avons déjà dit que nous allons le soutenir en tant que BR. Nous serons organisés dans nos structures pour porter sa candidature. Vous devez savoir que le BR est en train d’installer ses structures de base dans tout le pays pour faire face à cette élection. Les arguments seront élaborés de commun accord avec le candidat. Mais chacun de nous dans son Parti et son milieu élaborera son argumentaire en tenant compte de ce qui valorise notre candidat.

De manière spécifique, quels sont les critères qui ont milité en faveur du président Talon ?
Je crois que le critère le plus objectif, c’est le bilan. S’il n’avait pas un bon bilan, on n’en serait pas là.

Mais il n’a pratiquement rien fait à Copargo chez vous!
Je vous ai déjà dit il y a un an environ que le bilan était satisfaisant. Ce n’est pas à Copargo qu’il faut faire la comparaison, mais plutôt dans tout le Bénin. Mais à Copargo, chacun de nous a des dividendes qu’il peut comparer à d’autres. Comme vous insistez, je vous informe que nous avons bénéficié à Copargo d’un programme d’électrification rurale. Le projet ARCH a démarré par Copargo. C’est une commune qui fait partie des zones d’expérimentation du projet ARCH. Mais, on ne soutient pas quelqu’un pour ce qu’il a fait et a fini. C’est l’espoir, qu’on a dans la suite, qui est fondamental. Ce n’est pas une amitié avec le président Talon, ce n’est pas une camaraderie. On ne va pas en boite danser. On veut que nos populations bénéficient de ses actions et parmi les candidats qui se pointent, c’est le seul sur qui nous pouvons fonder notre espoir parce que je l’ai vu faire à côté de moi à Djougou, un peu partout. C’est un projet dénommé la route du coton. Aujourd’hui, tout le monde voit de très beaux stades de football même dans les villages. Que de voir cela fonde notre espoir qu’il pourra le faire chez nous demain.
Notre espoir est grand dans le domaine de l’eau car c’est sa priorité et nous l’avons vu faire ailleurs comme dans les collines. Vous savez, à Copargo, nous sommes dans une zone difficile, avec des montagnes. Nous sommes la source de l’Ouémé, mais nous n’avons pas assez d’eau. Quand on nous donne un forage, c’est qu’on a beaucoup fait. Quand ça arrive, nous ne le mettons pas au hasard, mais nous l’installons là où les populations en ont vraiment besoin. Donc nous espérons que s’il gagne, dans les cinq prochaines années et au vu de ce qu’il a fait ailleurs, notre tour viendra. Nous sommes absolument sûrs que notre tour viendra.

C’est à cause de ça que vous lui avez réservé un accueil triomphal lors de sa tournée dans la Donga ?
Vous savez, l’accueil du président Talon dans la Donga a deux faces. Nous n’avons pas eu beaucoup de réalisations et le président Talon peut témoigner que nous en avons eu moins que d’autres. Tout à l’heure quelqu’un m’a demandé ce qu’il a fait à Copargo. Mais c’est parce que nous voyons qu’il le fait ailleurs et que progressivement, ça va venir à nous. Prenez les villes comme Ouidah, Lokossa, Bohicon par exemple, ils ont eu beaucoup de réalisations. Moi je me suis dit que le premier mandat est pour les grandes villes. Notre tour, dans les communes, c’est pour bientôt. Mais l’accueil du Président Talon avait deux faces dans la Donga. N’oubliez pas que Bio Tchané lui-même qui le suit derrière est une attraction qui draine les foules. Donc déjà même de voir notre fils derrière lui, c’est l’assurance que cet homme ne peut être que pour nous. Et il est allé pour faire un bilan. Donc nous étions enthousiastes pour lui dire nous en voulons plus. « Ce que vous nous avez fait n’est pas insignifiant, mais il faut nous donner plus » et nous avons pris notre fils qui nous a amenés à lui comme témoin et chacun de nous voulait lui prouver cela. Je crois qu’à Bassila, à Ouaké, à Copargo, et à Djougou, il y a eu des mobilisations exceptionnelles pour lui dire : « Nous sommes d’accord avec ce qu’il fait, mais voici nos espoirs » et dire à Bio Tchané que nous le prenons comme témoin derrière lui. « Nous avons fait tout ça parce que tu nous as rassurés. » Vous allez voir que pendant le mandat des cinq ans, là où on a fait le moins de bruits pour revendiquer, c’est dans la Donga, dans tout le Bénin, moins de bruits, moins de protestations, moins de démarches même en direction du pouvoir, en direction du Président Talon c’est dans la Donga, parce que nous faisions confiance à ces deux-là et j’espère que dans le mandat prochain cette alliance-là va nous servir. Ce n’est pas parce que nous soutenons de façon inconditionnelle et dure que nous n’allons rien avoir.

On dit quand on a quelqu’un sur le pommier, on mange des pommes mûres.
C’est un adage qui est exact et même il faut élever le singe pour qu’il grimpe. Nous pensons que la présence de Bio Tchané est rassurante.

L’exécutif fonce dans l’organisation des élections présidentielles sans satisfaire les exigences de certains partis politiques et des recommandations de la société civile. Ne craignez-vous pas des échauffourées pendant les élections comme il y en a eu pendant les législatives ?
D’abord je vais dire qu’on ne peut jamais satisfaire tout le monde. Jamais ça ne peut arriver. Même quand tout le monde a déposé son dossier au complet, il y en a toujours qui vont sortir pour rechigner. Si on passe l’étape de la CENA, après ils peuvent dire que la CENA n’est pas équitable. Depuis toujours, ces contestations ne disent rien. Quels sont les critères qui n’ont pas été remplis ? Je crois qu’il faut le dire.

L’opposition demande par exemple la suppression du parrainage
Vous voyez, cela s’appelle des revendications qu’eux-mêmes ne croient pas qu’on peut satisfaire. Quelqu’un qui est exilé parce qu’on a exhibé un dossier financier fondé et qui prend la clé des champs parce qu’il ne veut pas aller devant la justice n’est pas un réfugié politique. Il faut faire une distinction. Est-ce qu’il y en a eu qui devrait être inquiété pour leurs déclarations politiques ? Moi j’estime qu’ils se sont exilés pour avoir une tactique de combat. C’est-à-dire se mettre à l’étranger pour titiller le gouvernement et tout, pour titiller le Président Talon, c’est tout. C’est leur stratégie. Mais il y en a qui sont restés et qui ont répondu de leurs actes. Antoine Dayori est de la mouvance. Il a fait beaucoup de mois de prison. Il y en a qui ne voudront pas répondre, mais pour moi, c’est une stratégie de combat politique. Exiger qu’ils reviennent, ils n’ont qu’à revenir. Les autres conditions à part le parrainage, ils ont demandé de retourner à l’ancienne constitution. C’est ça qui cache l’affaire des parrainages. Si quelqu’un dit d’enlever le parrainage, et retourner à l’ancienne constitution, c’est qu’il a la tête dans le Néolithique. Est-ce que c’est librement qu’ils ont choisi leur vice-président pour aller à la CENA ? C’est libre non ? Est-ce qu’il y a quelqu’un à qui on a passé la corde au cou pour faire ça ? Qui dans l’opposition n’a pas adhéré à cela ?

Honorable, la Cour Africaine des droits de l’Homme et des Peuples demande au gouvernement de surseoir à la constitution de 2019 et cela fait partie des revendications du parti Les Démocrates
Je suis un peu dubitatif sur ce que fait cette Cour. Elle semble dire : « il faut surseoir à l’application de votre constitution au Bénin. » Elle semble avoir donné délibérément aux opposants du Bénin, un instrument de déstabilisation de leur pays. Elle initie une aire nouvelle qui méprise la dimension souveraine des Etats, principe cher à l’Union Africaine dont elle relève. Les membres de la Cour savent bien qu’ils n’ont aucun moyen de coercition face aux Etats et que l’UA à travers sa commission a des meilleures voies. On nous dira qu’ils ont dit le droit, alors qu’on sait réellement comment ces choses se passent. La Cour qui relève de l’UA, se décrédibilise. Il y a ingérence, c’est une ingérence grave qui peut appeler à sa réforme dans la mesure où elle met à mal les fondements de l’Association dont elle dépend. C’est une inconséquence, pour moi. C’est un des jugements de cours qui peuvent amener demain tout le monde à se désolidariser des Cours. Vous avez vu l’affaire de Cour pénale internationale, vous avez vu combien de pays veulent quitter ? Nous cherchons la justice, mais nous ne cherchons pas l’acharnement. Si c’est ainsi alors, tous les opposants de tous les pays vont aller à cette Cour-là pour demander de faire de même. Nous allons finir les élections demain cette Cour va dire que les élections ne sont pas valables. Quid du Président élu ? Elle crée une tension. Et aujourd’hui, sa décision a donné droit à des opposants de dire que c’est sur cette ancienne constitution qu’on doit aller aux élections. Où est-ce que cela se passe ? Et elle prend une décision là-bas à Arusha et puis bon, elle n’a pas d’organe d’exécution de sa décision. Qui va venir opposer ça au Bénin ici ? On va parler, mais on ne peut pas être sanctionné si on ne le fait pas. On va dire de ne pas aller à l’Union Africaine ? Vous avez vu l’Union Africaine elle-même refuser une seule réunion au Bénin ? Non, il y a des décisions inconséquentes.

Honorable, le Président sortant a prêté serment le 6 avril 2016, son mandat finit quand ?
Quel président sortant ? En principe son mandat finit à la date du serment.

C’est quoi en principe ?
Oui, mais, notre pays décide à l’issue des réformes de regrouper les élections. Ce sur quoi nous sommes tous unanimes y compris l’opposition. Nous ne pouvons pas faire des élections chaque année. Si vous prenez le calendrier de nos élections dans vingt ans, nous serons en train de faire trois élections sous un mandat de cinq ans. Nous perdons notre argent, nous perdons notre temps. Mais autant nous voulons réduire nos formations politiques, autant nous voulons regrouper les élections. Si vous regroupez les élections, vous devez calculer les délais de telle manière qu’ils puissent se conformer à la fin des mandats. Mais nous ne pouvons jamais l’avoir si nous ne réajustons pas les dates des élections. On a réduit la durée de la mandature des députés qui vont être élus en 2023 à trois ans.

Là-dessus vous avez légiféré pour l’avenir
A partir du moment où on a fixé la date d’élection des députés pour coïncider avec la fin des mandats aussi des communales, il faut réaligner donc l’autre élection. De façon à avoir ces trois élections le même jour, on ne peut le réussir que si celui du Président de la République finit dans les mêmes conditions. C’est ce qui a fait que les élections présidentielles ont été décalées de 45 jours. Je pense que pour 45 jours, on ne peut pas faire la guerre dans ce pays. Cela fait partie des choses que nous devons admettre quand nous avons décidé de faire la réforme. C’est une contrainte technique qu’imposent les lois du pays. Et si nous devons aligner, nous sommes obligés de faire comme ça.

Théodore Holo dit qu’on peut revenir sur ça…
Vous savez, il y a des techniciens du droit qui regardent les choses du point de vue du droit. Et ils ne veulent rien entendre. On ne va pas tout le temps rester statiques. On n’aurait jamais révisé la constitution si on écoutait les constitutionnalistes. Vous le savez bien. Chacun va sortir une partie du préambule pour vous dire qu’à cause de cela, vous ne pouvez pas réviser. Non. Nous sommes un peuple. Nous ne sommes pas des agents de droit. En droit, quand on prend une décision, même quand elle est préjudiciable pour tout le monde, le constitutionnaliste dit c’est ce que dit la loi. Quel est le fondement de la loi? Nous sommes tous d’accord que c’est pour assurer le bonheur des populations. C’est pour régler des problèmes sociaux. Mais si on en vient à être confronté à des problèmes insolubles, difficiles, c’est la politique qui intervient. Il y a là, une décision politique. Et cette décision n’est pas constitutionnalisée.

Mais, il n’y a pas eu l’unanimité….
La politique ne se fait pas à l’unanimité. La preuve, un président élu à 51% est le Président de tout le monde, non ? Nous sommes tous élus de façon partielle par rapport à l’électorat.

Une certaine frange de l’opinion supporte mal que le mandat dépasse le 6 avril… Vous ne craignez rien ?
Non je ne crains rien. On peut dénoncer. Mais on ne peut pas contester le bien-fondé. Si Holo dit qu’on peut écrire ça dans le cadre d’une loi, si c’est nécessaire, il reviendra à l’Assemblée nationale de s’y pencher. Mais, il n’est pas le seul juriste. D’autres sont là et nous disent qui soutiennent autre chose. Si le relais fait qu’on doit prendre la loi pour changer, on va la prendre.

Seriez-vous prêts ?
Moi je veux qu’on regroupe les élections. Donc je dois être prêt. Si demain on nous dit de revenir corriger, on y sera. Nous voulons que notre réforme réussisse. Il ne faut pas mettre de tabou sur les textes. Sinon, nous n’allons pas évoluer. Nous devons mettre nos textes au pas par rapport à nos aspirations. On a dit ici qu’on a annulé le droit de grève. Vous savez qu’il y en a qui ne sont pas contents. Mais en réalité, on n’a pas enlevé le droit de grève, mais on l’a contingenté. On doit contingenter. Car si nous laissons la liberté sans la contenir, elle va nous amener à un désordre pur. On a fait le multipartisme intégral sans contenir et contrôler les conditions pour être parti politique. On a fait une première charte qu’on a vue incapable de régler le problème. On a dû corser. Aujourd’hui, le nombre de partis politiques est réduit à 9. Peut-être qu’on sera à 10. Mais on ne sera plus à 200. La réforme ne veut pas dire qu’on ferme à un citoyen qui n’a pas de parti politique la possibilité d’être Président. C’est une réforme intelligente. Elle dit que ce citoyen doit rechercher le parrainage de 16 élus (député comme maire). C’est un premier test. S’il y a des problèmes, nous y reviendrons. Parce que si nous voulons un résultat, nous devons l’améliorer. Moi je ne dis pas que les lois qui sont là actuellement sont intangibles. Des imperfections, il y en aura et il faut les corriger. Par exemple, j’ai vu des candidatures qui, franchement, ne devraient pas venir. Ce sont ces genres de choses que nous voulons éviter. Mais nous n’avons pas réussi à les endiguer dans cette loi. J’ai appris qu’un de ceux qui ont déposé leur dossier n’a déposé que son acte de naissance. C’est de la fantaisie qu’on n’a pas pu être arrêtée à la porte avec cette loi. Il faut corriger alors.

Quel sera selon vous le chantier prioritaire du prochain président de la République ?
Si mon candidat est élu, c’est qu’il sera dans la continuité. Il est clair qu’il a des priorités aujourd’hui qui ne vont pas changer. Par exemple, la question de l’électricité est une priorité pour nous tous. Dans ce domaine aujourd’hui, on nous dit qu’on a des capacités élevées. Mais nos installations sont vétustes. Il faut donc achever la modernisation du réseau de distribution d’électricité. Sinon, nous allons fournir de l’énergie que nous n’allons pas utiliser à bon escient. Mais il y a celui de la vie, de l’eau. On est à près à 70% de la couverture en besoin d’eau potable dans le pays. Je pense qu’il ne faut pas changer les priorités : les 30% qui restent. Moi dans ma commune on n’a pas l’eau dans le centre urbain. On doit conduire l’eau depuis une autre commune et l’amener là-bas et distribuer dans les villages. Nous avons des forages et vous le savez, on ne sait pas quand ça va sécher. Parce que personne ne connait le volume d’eau que vous avez en bas. Même l’eau courante qui existe dans ma commune vient d’un forage qui est séché. Donc il faut que le problème d’eau demeure le problème fondamental à résoudre.

Certains pensent qu’au retour de Patrice Talon, la lutte contre la corruption va prendre un taux d’accélérateur surtout qu’il a eu à faire des grandes dénonciations sur la centrale de Maria-Gléta qui n’a pas donné de courant, et des dénonciations sur la mauvaise gouvernance du chantier de l’Assemblée Nationale, etc.
Oui. Vous savez, ce que j’ai observé pendant les cinq ans, c’est que le Président ne s’est pas trop intéressé aux malversations qu’il y avait eu sous le régime passé, il ne s’est pas appesanti là-dessus. Mais il y a des cas qu’il a pris pour illustrer et montrer la différence dans la gestion. « Maria-Gléta a coûté plus de 40 milliards sans avoir allumé une ampoule ». Aujourd’hui il a fait une autre centrale à côté qui nous a permis d’approcher plus de la moitié de notre besoin. Ce sont des exemples de mauvaise gestion, mais il a illustré des exemples pour montrer comment nous investissions de l’argent pour rien, parce que nous ne gérons pas ça en toute responsabilité. Il ne peut pas avoir dit ça et revenir lui-même faire une gestion qui ressemble à ça. C’est une manière de dire : « Avec moi ça n’arrivera pas. ». Et gérer de façon plus responsable dans nos Etats, c’est lutter contre la corruption et aujourd’hui il y a une chose qu’il faut reconnaitre dans ce gouvernement, je ne suis pas en train de faire le bilan, mais tout le monde a peur de toucher l’argent de l’Etat dans ce pays maintenant. Moi j’étais membre d’un conseil d’administration, j’avais des droits. Quand je suis arrivé, on m’a dit : « Tu as droit à ça ». Et j’ai dit : « Le droit ne m’en parlez pas. Je veux travailler sans rien avoir, parce que pour avoir pris trois cent mille pour fêter Tabaski, j’ai eu des amis qui ont été incarcérés ». Au moins, la peur m’a envahi le jour-là, et m’a fait comprendre qu’il y a quelque chose qui est différent d’avant. Et le fait que certains criaient et dénonçaient, je pense que c’était d’avoir une Cour pour prendre des cas en charge. L’intention était bonne de dire qu’il faut créer une Cour spéciale pour connaitre un certain nombre de dossiers qui ont besoin parfois d’être accélérés. Aujourd’hui, nous tous on crie CRIET.

Merci Honorable, quel est votre mot de fin?
Mon mot de fin c’est d’abord de dire ma satisfaction de venir ici témoigner de ce que je vois dans ce pays comme un progrès décisif et une adhésion à des reformes qui visent le progrès pour le pays. C’est également un appel que je vais lancer à tous, d’abord à mes collègues de la classe politique, pour que nous prenions conscience que les réformes sont des choses qui marchent si vous marchez. Chaque fois que vous posez un pas, c’est un défi pour le second pas. Nous devons nous mettre cela en tête pour au moins faire aboutir les réformes. Si le président Talon doit rester, c’est parce que nous avons tous reconnu que ces réformes ne sont pas arrivées à leur terme.. Donc nous devons nous y mettre pour pouvoir parachever ces réformes et comprendre que le Président Talon n’est qu’un passant au-dessus de nos institutions. D’autres Présidents viendront et c’est ce qui va rester qui serait important. Ce sont les bases solides de démocratie telles que c’est posé dans les pays de grande démocratie.
Mais je vais dire à l’opinion publique que la démocratie ne veut pas dire la non-contingence. Vous avez vu, les Etats-Unis ont fait un vote populaire et après on compte le vote des grands électeurs, ainsi de suite. Chacun définit ses normes acceptables. Nous ne devons pas tout importer, nous devons tout bâtir de chez nous ici pour que notre pays se développe.
A la population je vais dire que dans quelques jours nous irons choisir encore le Président de la République. Moi je souhaite que le mien gagne au premier tour, mais c’est d’abord la participation massive, festive que je souhaite. Et je lance un appel parce que c’est notre pays. Il ne faut pas regarder ce qui se passe ailleurs pour gâter ce qui y a chez nous et il ne faut pas qu’on importe des choses qui vont gâter ce que nous avons chez nous. Nous devons défendre notre patrie et c’est le devoir de chacun de nous de défendre la patrie, de faire l’effort pour que notre pays ne rentre pas dans des conflits, que nous ne voyions plus jamais ce qui s’est passé en 2019 dans le pays. Et que les élections se déroulent dans la paix et la concorde. Voilà ce que j’ai à dire.

Carte d’identité: Le militantisme chevillé au corps

Assan Séibou, est né vers 1967 à Copargo dans l’actuel département de la Donga. Très tôt orphelin, le jeune Assan effectue à Copargo ses études primaires et secondaires sanctionnées par le CEPE, le BEPC respectivement en 1977 et 1981. A l’Université nationale du Bénin (UNB), qu’il rejoint après l’obtention de son baccalauréat en 1984, il se dirige vers les sciences économiques, option gestion des entreprises et en obtient une maitrise en 1991. Son parcours scolaire et universitaire est aussi un parcours militant qui s’exprime dans les nombreux mouvements associatifs dont il fait souvent partie des géniteurs. Membre fondateur de l’Association des élèves de Copargo devenue après Association des élèves et étudiants de Copargo alors qu’il est au cycle primaire, Assan Séibou est, en 1991, le père fondateur du Front des élèves et diplômés sans emplois pour le développement du nord (FREDEN) à la tête duquel il fait deux mandats. Ce creuset continue d’exister d’ailleurs, à la grande satisfaction de son géniteur qui en parle avec une fierté à peine voilée. Jamais las lorsqu’il s’agit de donner un peu de soi, d’investir de sa personne, Assan Séibou dont on peut dire qu’il a le militantisme chevillé au corps, est aussi actif dans plusieurs autres associations et groupes durant son parcours à l’UNB. Il finit même par être, trois ans durant, président de l‘Organe consultatif de la jeunesse du Bénin. Ce poste lui ouvrira les portes de la Conférence économique nationale. Au début des années « 90 », sa maîtrise en poche, Assan Séibou qui a une vision très claire de son avenir choisit de se lancer dans les affaires. Bien décidé à ne donner du « patron » à personne, il se lance dans le monde des affaires. « Je suis rentré dans la vie des affaires. Je n’ai pas voulu être un fonctionnaire, ni un salarié. Je voulais être mon propre employeur», se rappelle-t-il, martelant à l’envi son aversion à être employé par un tiers. Ses premières pérégrinations dans le monde du business le conduisent dans le secteur portuaire, précisément dans la gestion de certains espaces portuaires. Dans ce monde, le natif de Copargo, dont les traits fins trahissent les origines sahéliennes, jouit de la confiance de grands groupes. Il a été pendant treize ans, conseiller assistant d’un groupe d’hommes d’affaires. A l’aise dans ce milieu, il développe ses propres affaires, tout en poursuivant plusieurs formations qui rallongent et enrichissent son curriculum vitae. En plus de sa maîtrise en sciences économiques, option gestion des entreprises, il devient titulaire d’un Master II en Droit pénal de l’université de Parakou. La spécialisation est quelque chose qui lui tient à cœur et Assan Séibou ne rate pas les occasions qui s’offrent à lui de se spécialiser. C’est ainsi qu’il suit en 1993 une formation des experts en entreprenariat avec la CONFEJES, devenant ainsi le « premier expert du Projet entreprenariat des jeunes (PEJ) du Ministère de la jeunesse. En 1999, la politique lui ouvre les bras par la grande porte : la députation. Elu député à seulement trente-deux ans sous la bannière du Mouvement africain pour le développement et le progrès (MADEP), dont il était le vice-président, Assan Séibou est réélu en 2003. Au cours de ses deux mandats, celui qui se définit comme un homme politique plutôt qu’un politicien s’enrichit d’une expérience sous régionale à partir de l’année 2000. L’expérience l’a marqué et il en parle avec délectation. « J’ai été élu par le parlement béninois au parlement de la CEDEAO en 2000. J’ai occupé plusieurs postes au parlement de la CEDEAO. J’ai été Secrétaire parlementaire, rapporteur de commission et j’ai fini vice-président jusqu’en 2010 ». Responsabilisé « pour beaucoup de choses », Assan Séibou se découvre une véritable passion pour la relecture des textes de la CEDEAO. Pour cette même institution, il n’a eu de cesse d’observer les élections. Militant actif et poids lourd de l’alliance ABT qui a œuvré pour la victoire du président Patrice Talon, Assan Séibou a été nommé dès mais 2017 Directeur Général du Centre de Partenariat et d’expertise pour le développement (CePED), une structure du Ministère du plan et du développement. Membre fondateur et membre du Bureau Exécutif National du Bloc Républicain, il est élu député depuis 2019, suppléant du Ministre d’Etat Abdoulaye Bio Tchané.

Intimité: Amoureux de la simplicité

L’Honorable Assan Séibou est marié et père de quatre enfants. Musulman pratiquant, l’homme qui a été polygame par le passé, vit avec une seule femme aujourd’hui. Attiré chez la femme par la simplicité, l’attention qu’elle peut lui porter et surtout son sourire, Assan Séibou a su trouver en celle qui partage sa vie, la somme de toutes ces qualités. Originaire du sud Bénin, cette dernière est celle qui sait lui concocter les plats qu’il aime : la pâte de riz qu’il adore, l’igname pilée qu’il aime déguster quand elle est servie avec une sauce crincrin ou gombo, garnie de viande de poulet. L’alcool n’a pas de droit de cité chez le député. Il lui préfère l’eau minérale. Grand amateur de cinéma et de lecture, celui qui jadis pratiquait le football ne se consacre plus qu’au sport d’entretien, histoire de se maintenir en forme.

LA REDACTION

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