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L’Ambassadeur du Bénin près la France, Eusèbe Agbangla peut compter sur le soutien de principe de la France pour accompagner le Bénin dans le développement de sa politique en matière d’intelligence artificielle et de sécurité des algorithmes. En effet, au début du mois de décembre, le diplomate a été accueilli au siège de la Délégation ministérielle de l’intelligence artificielle (DMIA) nouvellement créée par le gouvernement français. Lors de cette rencontre, l’Ambassadeur Agbangla a présenté un brillant exposé sur la forte progression des capacités numériques du Bénin, résultant de l’impulsion constante donnée par le Président de la République Patrice Talon. Il a aussi mis l’accent sur le dynamisme du ministère en charge du numérique ainsi que des initiatives telles que Sème City, la cité internationale de l’innovation et du savoir. Par ailleurs, d’autres avancées numériques du Bénin ont été évoquées à cette rencontre, notamment le vote d’un code du numérique, l’adoption de X-ROAD, système estonien de modernisation de l’administration, ainsi que la puissance de communication numérique assurée par la position avantageuse du Bénin sur le backbone africain des réseaux de fibre optique, reliant notamment l’Afrique du Sud au Maroc, un atout majeur pour créer demain à Cotonou et dans les autres villes du pays, de nouveaux services publics intégrant l’intelligence artificielle (IA). A ce titre, il a évoqué le lancement d’une coopération en matière d’IA entre la France et le Bénin, avec en ligne de mire deux objectifs principaux. Le premier est lié à des échanges de connaissances et de savoirs sur l’IA qui peuvent favoriser des programmes de coopération entre les pays francophones comme le Bénin, qui évoluent dans un environnement où les Etats-Unis anglophones et la Chine ont construit une avance technologique. Selon le Préfet Jean-Martin Jaspers, Délégué à l’intelligence artificielle, le Bénin peut devenir en quelques années un pilier du traitement automatisé du langage (TAL), rendant des services à la sécurité et à l’économie du Bénin et de l’ensemble du continent africain. En effet, la création de compétences humaines est l’élément clé car le coût d’accès aux technologies est modeste et les algorithmes gratuits abondent dans le champ de l’IA. La sécurité des algorithmes sera un sujet majeur pour l’avenir technologique du monde. Quant au second objectif, il concerne la création d’une brigade africaine de recherche et de sécurité des algorithmes (BARSA). Cette brigade pourrait constituer un vecteur de coopération et de construction de compétences au cœur du continent africain, avec une base à Cotonou. La BARSA serait soutenue par la DMIA, pour renforcer les capacités des collaborateurs dans le domaine de la sécurité informatique, avec un champ d’intervention concernant les affaires intérieures (gouvernance de territoire, administration générale). En cas de confirmation des autorités des deux pays, un projet de convention de coopération en IA, pourrait s’intégrer dans les négociations relatives à l’accord-cadre de coopération entre la France et le Bénin pour la période de 2021 à 2024. Cette rencontre a été rendue possible et facilitée par Dr. Eric Adja, président de l’Agence francophone pour l’intelligence artificielle (AFRIA), qui a également participé à cette réunion. Précédemment Directeur du numérique et du Bureau régional pour l’Afrique de l’ouest de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Dr. Eric Adja est connu pour avoir joué un rôle majeur en faveur de la formation des députés béninois aux enjeux du numérique, en prélude à l’adoption du code du numérique par l’Assemblée nationale, ainsi que dans la désignation du Bénin pour présider et abriter actuellement le siège du réseau des ministres francophones du numérique.

Laurent D. KOSSOUHO