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Le triomphe de la vérité

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Edito: A mesure que le temps passe


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La mouvance présidentielle est restée ostensiblement sourde aux récriminations de l’opposition sur le parrainage. Et rien ne semble la décider à changer de posture. Depuis quelque temps, si vous observez bien, les têtes de pont de la mouvance n’en parlent plus du tout, comme si un mot d’ordre d’ensemble avait été donné. Et toute bonne stratégie consistera à suivre cette posture jusqu’à l’épuisement des délais. Car c’est l’enjeu que l’opposition semble ne pas percevoir. Le temps file dangereusement en sa défaveur.

                Ce qui se passe, c’est que la suppression voulue du parrainage ne saurait se faire sans une révision de la constitution. Celle-ci l’a pour ainsi dire inscrit dans le marbre en en faisant une condition de toute candidature à une élection présidentielle. Alors question : par quelle alchimie l’opposition radicale qui ne reconnait ni le parlement actuel ni la constitution révisée compte-t-elle procéder pour faire sauter le verrou du parrainage ? Mystère. Regardez bien les délais. Actuellement en vacances parlementaires, les députés ne retrouveront l’hémicycle en octobre que pour la session budgétaire. Sauf cas de force majeure, il n’y aura donc pas de révision constitutionnelle ni de vote d’un nouveau code électoral avant décembre 2020. Le signe le plus clair de ceci, c’est que la mouvance présidentielle ne semble pas prête à retoucher à nouveau la constitution pas plus qu’elle ne semble disposée à toucher à nouveau le code électoral. Or, c’est elle qui a le dernier mot et rien ne semble en mesure de l’ébranler à l’heure actuelle. Pas même les appels d’une certaine frange de la société civile demandant la suppression du parrainage.

                Observez bien également que, comme je l’ai déjà signalé à plusieurs reprises ici,  Patrice Talon cède rarement aux chants des sirènes. Ceux qui pensent qu’en manipulant la meute ils pourront le faire changer d’avis sur le sujet, se trompent comme l’année dernière. L’année dernière, une partie de l’opposition avait estimé qu’en organisant une révolte populaire il était possible non seulement de faire changer la nouvelle charte des partis mais aussi d’arracher le pouvoir par la rue. Il était dangereux à l’époque de dire à cette opposition radicale qu’une loi même mauvaise se respecte, en attendant que des luttes intelligentes et pacifiques finissent par la faire modifier. Si vous vous entêtiez à leur dire qu’ils se trompent, vous risquiez à l’époque de récolter toutes les injures les plus basses. Et pourtant, ce sont les mêmes qui se sont hâtés depuis quelques semaines pour se mettre en conformité avec les mêmes lois qu’ils avaient passé le temps à conspuer. La même stratégie utilisée, les mêmes retards et les mêmes débats saugrenus lui ont fait rater les municipales et communales qui devraient lui permettre de s’ouvrir une voie royale vers la présidentielle. Aujourd’hui, ce qui était mille fois prévisible l’année dernière a lieu sous nos yeux. Entrainée dans des débats oiseux,  l’opposition radicale laisse croire qu’elle réussira en 2020 ou en 2021 ce qu’elle a proprement raté en 2019. C’est-à-dire prendre le pouvoir et légiférer en comptant non pas sur des négociations ou une mobilisation intelligente de l’ensemble de ses forces, mais sur le chantage par la rue.  Patrice Talon a déjà prouvé à tous qu’il ne cède pas au chantage.

L

e front qu’elle trouve à ouvrir actuellement, c’est l’appel au sentimentalisme du Chef de l’Etat, pour lui demander de ne pas être candidat.  Ceux qui jurent qu’ils feront payer à Talon tout le mal qu’il aurait fait à la démocratie béninoise, le supplient de respecter sa parole de ne pas être candidat pour un second mandat auquel la constitution lui donne droit. Il faut être singulièrement idiot pour tomber dans ce piège. Même si Talon tenait à faire respecter sa parole, il trouvera les moyens de faire échec à toute tentative de l’opposition d’accéder au fauteuil présidentiel.

                A mesure que le temps passe, la seule certitude qui émerge, c’est que l’opposition légale qui pourra disposer des moyens de candidater, sera celle qui fera campagne autrement. Elle n’obtiendra pas une révision du code électoral ou de la constitution, mais une ouverture de la mouvance afin qu’elle puisse permettre une liberté d’action de ses élus sur leurs droits à parrainer des candidats de leurs choix. Autrement dit, faire autant de pression que possible pour que les députés et les maires aient la latitude de parrainer qui ils veulent. Faire l’option de la rue ne mènera nulle part.

Par Olivier ALLOCHEME

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