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Le triomphe de la vérité

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Louis Gbèhounou Vlavonou sur l’émission spéciale «Sur les chantiers législatifs»: « Nous avons introduit de la rigueur dans la gestion des finances»


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Louis Gbèhounou Vlavonou, Président de l’Assemblée Nationale

Colonel des douanes à la retraite, parlementaire chevronné et membre fondateur du parti Union progressiste, le Président de l’Assemblée nationale 8ème législature était l’invité des journalistes Plévert Noutehou de l’Ortb et André Dossa de Canal 3 dans l’émission spéciale dénommée « Sur les chantiers législatifs ». Pendant un peu plus d’une heure de temps, le Président de l’Assemblée nationale, investi dans le contexte particulier des élections législatives de 2019, a brillamment défendu sa première année de gestion. Dans cet entretien, Louis Gbèhounou Vlavonou aborde sans langue de bois, les réformes relatives à l’administration parlementaire, la gestion des ressources financières et matérielles. Sur la question du parrainage qui prévaudra en 2021 lors des élections présidentielles, il a précisé que les partis resteront dans la même logique que ce qui s’est passé en 2020. Autrement dit, tout parrainage d’un maire ou député nécessitera l’approbation du parti.

Journaliste : D’abord dites-nous Monsieur le Président comment vous vous portez-vous ?

Louis G. Vlavonou : Je me porte très bien. Autant que vous le voyez, je suis pimpant de santé et puis rien à signaler.

Avez-vous fait le test de dépistage ? Quel en est le résultat ?
Je fais partie des citoyens béninois, et tout ce qui est recommandé à tous nos concitoyens me concerne. Ça fait déjà deux fois que j’ai fait le test. Et dans un premier temps lorsque le 16 mars 2020, le premier cas de décès a eu lieu, l’Assemblée nationale a pris immédiatement ses dispositions en ce sens que la rentrée parlementaire était prévue pour cette première quinzaine d’Avril et avant la rentrée nous avons procédé d’abord à un bilan de santé pour voir si on se portait très bien. Et dans ce cadre tous les membres du bureau de l’Assemblée nationale y compris moi-même, nous avons subi un test de dépistage du coronavirus et heureusement tout le monde se portait bien. On a fait le TDR et le PCR et tout était négatif pour chacun de nous. Pour nos familles et pour nos gens de maison. Ensuite dernièrement encore il y a une semaine, nous avons encore eu droit au même dépistage cette fois-ci systématique de tous les députés et là je puis vous dire que nous nous portons très bien à l’Assemblée.

Voulez-vous dire Monsieur le Président qu’à la date d’aujourd’hui aucun autre député béninois n’est contaminé ?
À la date d’aujourd’hui, je ne saurai dire qu’aucun député n’est contaminé. Ce que je puis dire c’est que, il peut avoir des porteurs sains mais députés malades, il n’y en a pas.

Quelles appréciations faites-vous de la riposte organisée par le gouvernement ?
Je puis vous dire que le gouvernement a été un gouvernement responsable. Notre gouvernement n’a pas copié exactement tout ce qui se passait ailleurs. Nous avons ramené sur le terrain béninois, ce qui est conforme à nos réalités. Par exemple, le fait de déterminer une ceinture, ce n’est pas partout que ça été fait. Nous nous avons délimité une ceinture sanitaire qui a permis de circonscrire là où la propagation se faisait et laisser libre les autres parties du territoire national. Je pense que c’était une innovation.
Ensuite les mesures barrières qui ont été recommandées avec tout ce qui a suivi comme publicité autour a fait qu’au début tout s’est bien passé. Mais malheureusement lorsque nous avons constaté que les mesures ont été levées, ça a commencé par grimper. Ce qui fait qu’il faut revoir et s’il ne faut pas analyser autrement les choses c’est à dire la conscientisation, l’information et aussi l’éducation de nos populations. Je pense qu’il faut revenir dessus pour que cela ne continue pas à augmenter de façon exponentielle.

Pensez-vous qu’il faille remettre le cordon sanitaire ?
À mon humble avis, ce n’est plus nécessaire de remettre le cordon sanitaire parce qu’il y a déjà eu une certaine interpénétration entre les populations. Ceux du cordon sanitaire ont déjà pénétré les lieux où il n’y avait pas de cordon sanitaire de manière qu’aujourd’hui il y a déjà interpénétration. Même si aujourd’hui on revient sur le cordon sanitaire, ça n’aura plus d’effet puisqu’il y a déjà une certaine sorte d’osmose qui s’est réalisée entre nos deux populations.

Face à cette situation, quelles mesures recommanderiez-vous au gouvernement ?
Si je devais conseiller l’exécutif, c’est de faire en sorte qu’il y ait beaucoup plus d’actions de communication, d’information et d’éducation. Surtout d’éducation dans la mesure où il y en a qui ne croient pas encore. J’ai eu à discuter avec certains amis ‘’zem’’ qui disaient qu’avec un peu de ‘’Sodabi’’ et un peu de chaleur dans la gorge que ça va brûler le virus. Tant qu’on va raisonner comme ça, nous n’irons pas loin. Donc je pense que l’éducation est essentielle. Même s’il y a l’information, il faut l’éducation des masses. (…)

Etes-vous fier de présider un parlement qui souffre de légitimité ?
Absolument fier. C’est une situation qui n’était pas prévue au départ. Ce n’était pas prémédité. En réalité, personne n’a prévu cette situation qu’il y ait deux partis aux élections législatives. Ce ne sont pas des lois qui allaient contre les intérêts de quelqu’un. Je puis dire qu’au moment où on mettait cette loi en chantier, si tous les acteurs de la septième législature avaient prévu qu’il y ait deux partis, on n’aurait pas voté cette loi. On était tous d’accord qu’il fallait réformer la classe politique. Je me rappelle bien qu’il avait un seul qui avait voté contre. Nous-mêmes n’avons pas cru que la rigueur qui a été celle de la CENA allait être celle-là. Cette rigueur on avait cru que c’était comme le passé où on vote les lois et on pouvait passer au travers les mailles et ne pas pouvoir respecter ce qui est dit. Il fallait positionner les candidats dans les 24 circonscriptions électorales. Auparavant, on pouvait jongler, on pouvait faire ce qu’on voulait. Cette fois ci on l’a vécu de façon rigoureuse. Si on savait que cela allait se passer comme cela, personne n’allait voter. J’en reviens pour dire que ce n’était pas une préméditation soit de l’exécutif, soit du législatif. Maintenant qu’on est dans ce cas, il fallait choisir entre le scénario wahala ou le scénario Alafia. Le scénario wahala conduisait nécessairement à un vide juridique. Sans parlement, sans institutions, que deviendrait notre pays ? Moi j’ai préféré que les institutions de l’Etat fonctionnent. Sans fonctionnement des institutions de l’Etat, c’est la porte ouverte à toutes les dérives.

Peut-on considérer que c’est le scénario Alafia qui a prévalu, parce qu’on sait que le processus a été émaillé de beaucoup de violences ?
C’est une violence suscitée et organisée. C’est différent d’une violence qui fait l’objet d’une révolte, d’une révolution. Il faut faire la nuance. Il ne s’agissait pas d’une révolution. Il s’agissait d’une violence suscitée. Et là, faisons tout, parce qu’une violence suscitée, c’est une violence intéressée. C’est une violence organisée, intéressée par des acteurs de l’ombre. Alors qu’une révolution, c’est le peuple qui se soulève contre quelque chose. Ce n’était pas ça.

Quelle est la qualité de témoignage que rendent aujourd’hui vos délibérations un an après votre prise de fonction ?
La première chose c’est de faire en sorte que ce parlement soit reconnu par les grandes chancelleries internationales. Que ce parlement soit accepté par les instances régionales. Nous avons commencé par-là d’abord. C’est grâce à nos actions que nous avons reçu presque toutes les chancelleries ici dans cette même salle. Nous avons reçu toutes les confessions religieuses. Ils nous encouragent. Nous avons reçu les sages et notables. Nous avons reçu les chefferies traditionnelles, etc. (…)

Vous avez déployé une grosse offensive, les citoyens béninois ont- ils un regard positif sur le parlement un an après son installation ?
Il y a des paramètres qui ne trompent pas. D’abord si l’Assemblée nationale fonctionne. Il s’agit des lois que l’Assemblée vote. Deuxième chose, l’application sur le terrain. Et, est-ce que ces lois participent au développement du pays ? Si vous avez ces paramètres, vous êtes sûr que vous êtes sur la bonne voie. Lorsque nous prenons les lois que nous votons. Ce sont des lois qui portent le pays vers le développement, la stabilité et pour apaiser le pays. Dans le bon vieux temps, avez-vous jamais vu l’année scolaire commencer sans grève jusqu’à la fin ? Aujourd’hui vous allez au dispensaire, vous allez trouver quelqu’un là. Lorsque le peuple a quelque chose à gagner, on ne se reproche rien. Sauf ceux qui ont des intérêts égoïstes à défendre.

Est-ce que vous n’avez pas aujourd’hui le sentiment qu’il y a une sorte d’unanimisme dans le pays qui fait craindre pour la stabilité démocratique ?
Je vous dis tout simplement que je n’ai pas la même lecture. Est-ce que le peuple est content ? Est-ce que les parents d’élèves sont contents de voir les enfants aller à l’école et de voir les examens se dérouler à bonne date ? C’est la question qu’il faut se poser. Est-ce que les populations vulnérables qui n’ont pas les moyens d’envoyer leurs enfants dans les cours privé ou bien les couches moyennes qui n’ont pas les moyens d’envoyer leurs enfants à l’extérieur étudier, quelle est leur appréciation ? Je pense qu’un micro trottoir vers ceux-là nous permettrait de savoir si effectivement nous sommes sur la bonne voie, si nous sommes dans la bonne direction. Ce n’est pas nos sentiments personnels qui comptent. C’est la large masse de population, ce sont leurs sentiments qui comptent et non ce que les ‘’Akowé’’ pensent. La vendeuse du marché, les ‘’zémidjans’’, les taximans, les paysans, les pêcheurs, les lacustres, qu’est-ce qu’ils pensent ? C’est eux la majorité. Ils sont contents ou bien ils ne sont pas contents ? Ce n’est pas celui qui est dans le bureau, ce qu’il pense qui est important.

L’Assemblée nationale semble exceller dans la prise des lois qui semblent restreindre d’espaces de liberté, droit de grève, les agents de santé… Mais pourquoi l’Assemblée nationale a-t-elle manqué d’inspiration pour ne pas contrôler l’action du gouvernement, ce chantier semble avoir été abandonné, pourquoi ?
C’est une lecture, et on ne peut pas faire tout à la fois. Nous ne voulons pas faire du fol-chlore. Ce que le commun des mortels comprend par le contrôle du gouvernement, c’est les questions au gouvernement, question écrite, question orale, question d’actualité. Nous avons fait une expérience qui fait que le budget que nous avons ne laisse pas assez de fonds pour aller contrôler le gouvernement. Par exemple, pour aller contrôler Maria Gléta, il faut des spécialistes pour aller le faire et cela demande beaucoup de fonds. Ce n’est pas ce que les gens pensent, les députés iront faire pour aller contrôler machine agricole. Qu’est-ce que le député qui est là connait de machine agricole pour aller contrôler. Nous avons analysé qu’il faut des cabinets pour venir au secours des députés et cela revient excessivement cher. Ce que nous avons commencé par faire c’est de balayer devant notre porte. On veut aller contrôler le gouvernement, mais nous même là, des moyens qu’on met à notre disposition, comment nous les utilisons ? On met des fonds à notre disposition, et nous même on en met à la disposition d’autres personnes. C’est cela que nous avons commencé par faire. Nous avons contrôlé d’abord notre propre gestion. Nous avons demandé à contrôler ce que nous donnons aux syndicats pour fonctionner. Nous avons contrôlé ce que nous donnons aux anciens parlementaires pour fonctionner parce qu’ils ont des lignes, lorsqu’on leur transfert les ressources et jusque-là, il n’avait jamais eu de contrôle. Nous avons contrôlé au moins sur plusieurs législatures. Et cela nous a révélé qu’il faut réajuster les choses. Désormais les choses ne se passeront plus comme avant. On va leur octroyer et nous allons aussi surveiller comme le lait sur le feu comment ils utilisent les fonds que nous leur octroyons. Nous avons mis quatre commissions en place pour voir le fonctionnement et contrôler la gestion. Je crois qu’en un an, ce n’est pas rien. Nous avons changé aussi de paradigme, il y a les prérogatives de la commission des finances qui dans le règlement intérieur est habileté à contrôler les entreprises publiques et semi-publiques. Ce qui n’était jamais le cas. Aujourd’hui nous avons instruit le Président de la commission des finances d’exercer toutes ces prérogatives par rapport au règlement intérieur. Et désormais je pense qu’au lieu de faire ce fol-chlore. (…)

Est-ce que vous ne donnez pas un peu raison à ceux qui pensent qu’on va vers un parlement caisse de résonance de l’exécutif ?
C’est une appellation récurrente. Vous savez depuis que je suis au parlement, on répète la même chose, c’est redondant. Depuis que je suis au parlement, c’est la même critique. Le problème n’est pas par rapport à un parlement de la 8ème ou de la 7ème législature. A la 7ème on a répété ça pendant les quatre ans, à la 6ème on a répété ça pendant les quatre ans. (…)

La nouvelle méthode de vote de loi, il semble que la procédure d’urgence est devenue la règle et non l’exception, cela ajouté à l’absence du contrôle de l’action du gouvernement. Est-ce qu’un parlement traité de caisse de résonance peut faire mieux Monsieur le Président
La meilleure manière d’apprécier caisse de résonance ou pas, c’est de voir la portée des lois qu’on vote. C’est la portée des lois qui nous amène à conclure si c’est caisse de résonance ou pas. Lorsque nous voyons l’urgence et que la constitution nous permet d’utiliser une voie, pourquoi allons-nous dire que nous n’allons pas utiliser la voie ? Est-ce que la voie que nous utilisons est anticonstitutionnelle ? Est-ce que c’est prévu dans la procédure législative en empruntant ces voies ? Je pense que nous ne sommes pas contre la constitution. Nous ne violons pas la constitution. Dès que nous ne violons pas la constitution, je ne vois pas quel regard négatif on peut poser alors sur nos actes.

Au nombre des actions posées par votre parlement, lequel vous rend le plus fier ?
Tout me rend fier. Je m’en arrête là.

Y compris le code électoral, difficile d’application ?
Vous voulez nous habituer à la facilité. Ce n’est pas bien. Le début est toujours difficile. Le code électoral n’a rien de mauvais. Je fais partie des initiateurs, je suis passé sur beaucoup de chaines de télévision pour la vulgarisation. Ceux qui pensent à leurs intérêts personnels trouveront que c’est difficile.

L’unanimité qui caractérise toutes les initiatives législatives, vous avez le sentiment de gérer une Assemblée où tout est parfait ?
Vous savez, cela fait quand même ma cinquième mandature sans discontinuité, je vous assure, cela s’est toujours presque passé de la même manière.
Monsieur le Président, tout n’était pas si juste, au moins il avait des votes contre, mais aujourd’hui le constat général, c’est que tout le monde est d’accord.
Avant d’aboutir au vote général d’un texte, il y a des votes intermédiaires, chapitre par chapitre, titre par titre, il n’y a pas toujours d’unanimité, il y a des voies qui sont parfois contre, des voies qui sont abstention. C’est au finish qu’on voit qu’il faut voter l’ensemble. Donc ce n’est pas aussi linéaire, aussi automatique que tout se passe comme ça. Il y a des critiques et des amendements, et lorsque les amendements sont pris en compte, je pense qu’il n’a pas un autre intérêt à aller voter contre. Parce qu’il veut faire plaisir peut être à quelqu’un non.

Est-il plus aisé de diriger une Assemblée monocolore ou une Assemblée nationale où il y a une certaine contradiction de l’opposition ?
Vous savez que notre règlement intérieur ne reconnait pas d’opposition et de mouvance, mais minorité-majorité. Cela n’existe pas. C’est un abus de langage de dire qu’à l’Assemblée il n’y a pas d’opposition. Soyons clairs pour que le peuple sache que notre règlement intérieur ne reconnait pas opposition-mouvance. Il reconnait minorité-majorité. Nous nous sommes en accord avec notre règlement intérieur. Donc par rapport à ce point de vue, je pense qu’il faudrait que nous utilisions les termes constitutionnellement reconnus. C’est dans la mémoire collective que nous disons opposition-mouvance. Mais dès lors que nous sommes au parlement dans le temple même de la démocratie, nous devons nous conformer aux termes consacrés par la démocratie elle-même. Maintenant une assemblée où on mange de l’arachide, on tape les tables, on tape des gongs, on n’empêche le Président d’aller s’asseoir au perchoir pour diriger, quelle image cela reflète de notre éducation pour nous même d’abord ? Parce que nos enfants voient.

Monsieur le Président est-ce à dire que le Bénin n’est pas l’apanage des joutes oratoires musclées, c’est le lieu justement des passions politiques, on en voit un peu partout, même dans l’Occident ?
Il faut copier ce qui est positif, nous n’allons pas copier ce qui est mauvais ailleurs. Nos enfants nous regardent à la télé, nous n’allons pas leur permettre d’empêcher leur maître d’aller s’asseoir dans son bureau.

Quelles sont les réformes que vous avez introduites dans l’administration parlementaire ?
Je suis allé puiser dans les acquis de la révolution. Je suis parti puiser de ça pour innover et dire que nous allons désormais faire face au drapeau. Je me suis dit que tant que nous n’allons pas avoir le sentiment que nous sommes des enfants d’une même nation, cela ne servira à rien. Le deuxième couplet de l’hymne national était toujours chanté accompagné d’une éducation civique. Et les gens ont commencé à comprendre. Après ces éducations civiques, nous avons commencé par inviter des gens qui viennent de l’extérieur pour venir nous enseigner. Après cela j’ai introduit qu’il n’aura plus de retard.
Ensuite dans la gestion, nous avons innover en mettant un organe qui n’avait jamais existé. Le contrôleur financier était là de nom, je ne l’avais jamais vu. Aujourd’hui la PRMP est là et le contrôleur des marchés publics est là. C’est une réforme qu’il n’avait jamais eu avant et que j’ai mise en place. Tout le monde ne sera pas d’accord, mais je suis conscient que c’est la bonne voie, je sais que c’est une affaire de pédagogie et d’andragogie.

A quel prix faites-vous voter les lois ?
Le parlement est renouvelé à plus de 50%. Les députés pour la majorité ils me connaissent par le passé. C’est difficile de parler de soi-même. C’est au prix de la bonne gouvernance et ils savent qu’avec VLAVONOU il n’y a pas de compromission.

Pourquoi la révision du règlement intérieur ?
Notre règlement intérieur date de longtemps et est dépassé. Tous les pays qui sont venus nous copier étant les pionniers de la démocratie, tous les pays de la sous-région sont venus nos copier et ils ont déjà amélioré leur règlement intérieur. Mais nous aujourd’hui, nous sommes encore là. On n’a pas changé. Imaginez-vous pour ce grand parlement comme le nôtre, nous n’avons que deux directions, la direction des services législatifs et la direction de la questure. Elles sont totalement dépassées et nous avons été obligés de créer des cellules. Franchement, et aujourd’hui cela s’avère encore nécessaire dans la mesure où nous avons modifié la constitution qui dit que le mandat du député est désormais de cinq ans alors que notre règlement intérieur traine toujours quatre ans. Voilà des choses qui nécessitent aujourd’hui qu’on change. Vous savez que jusqu’à l’heure où nous parlons, la deuxième institution de l’Etat ne dispose pas d’une direction de la communication. Elle ne dispose pas d’un porte-parole, ne dispose pas d’un service de diplomatie parlementaire avec tout ce que cela nous rapporte comme dans tous les pays. (…)
Nous avons modernisé le système de traitement des salaires, des dépenses. Aujourd’hui, c’est avec un logiciel, c’est numérisé, les fiches de paye sont numérisées. Nous sommes venus voir un traitement manuel, et tout était possible. Vous-même vous savez que quand c’est manuel, tout est possible, toutes les déviances sont possibles. Aujourd’hui, Nous sommes à l’heure du numérique, le salaire est numérisé, informatisé et il est difficile de manipuler. C’est une révolution et c’est une réforme majeure pour la gestion des finances publiques et je pense que c’est important et il fallait le souligner pour montrer qu’il n’y a plus de déperdition des ressources de l’Etat. Dans ce registre on pouvait accorder avant des faveurs comme vous savez ici tout se fait sur la base des plénières, quand vous êtes à la plénière, l’indemnité. Avant il n’avait pas de contrôle.
Aujourd’hui, le registre de présence est tenu par les secrétaires parlementaires. Si vous ne venez pas, vous ne pouvez pas signer alors qu’avait, vous pouvez venir faire un tour et appeler un huissier. Tout ça là c’est de la rigueur. Nous avons introduit de la rigueur dans la gestion des finances et je pense que c’est très important. Et cela nous coûte peut être des inimitiés mais je pense que quand c’est pour l’intérêt du pays, il faut le faire. Beaucoup de députés ont apprécié cela. Et c’est la raison pour laquelle mes rapports sont toujours votés, parce qu’ils comprennent.

Monsieur Vlavonou, votre premier anniversaire au parlement coïncide avec la fin du mandat de Patrice Talon. Dites-nous, quel est le retour que vous avez des sentiments de Patrice Talon par rapport à la gestion de Patrice Talon ?
Le peuple a le sentiment d’avoir trouvé l’oiseau rare. J’entends dire « le monsieur là, si c’est quelque part qu’il trouve de l’argent pour travailler, même s’il vole ça, Dieu le lui a déjà pardonné. » Je fais allusion à cela pour montrer l’écho que le PAG dans la population. Ce qui n’a pas marché au départ, c’est la communication, mais le peu qui se fait aujourd’hui, ce n’est pas mal.
Le Président Patrice Talon veut un social dans la transparence. Aujourd’hui on n’a pas besoin de mettre de la parabole sur la tête pour obtenir de la microfinance. Aujourd’hui c’est sans tambour ni trompète, vous pouvez avoir votre crédit sur votre portable. Il fait du social mais c’est sans tapage autour.
Sur la question du parrainage est ce que vos maires, vos députés ont la liberté de choisir ou bien il a la discipline du groupe ?
Si nous restons dans la même optique que ce qui s’est passé au lendemain des communales, un député ou un maire ne peut pas aller parrainer un candidat sans l’approbation de son parti. Nous sommes aujourd’hui dans un système où c’est les partis qui sont forts et non l’individu. (…)

Propos transcrits par : Fidèle KENOU

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