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Le triomphe de la vérité

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Jean-Francis TCHEKPO, DG ABERME, invité de «Sous l’arbre à Palabre» de l’Evènement Précis: «Plus de 309 localités auront bientôt l’électricité»


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Francis TCHEKPO L’ABERME se porte très bien

La rubrique phare « Sous l’arbre à palabre) du quotidien l’Evénement Précis, a reçu le jeudi 4 juin 2020 dernier, son  149ème invité en la personne de Jean-Francis TCHEKPO, Directeur Général de L’Agence Béninoise de l’Electrification Rurale et de Maîtrise d’Energie (ABERME). Nommé en 2016 à la tête de cette agence qui est créée depuis  2004, Jean-Francis TCHEKPO a hérité d’une structure qui  végétait dans une léthargie. A sa prise de fonction, l’agence avait une dette de 3,8 milliards, une créance auprès de la SBEE qui s’élevait à 502 millions, une trésorerie de 9 millions, et devait 08 mois d’arriérés de primes à son personnel. Mais il a réussi à remonter la pente. Résolument engagé dans l’excellence, le DG a initié un certain nombre de réformes qui lui ont permis d’obtenir des résultats concrets à la satisfaction des populations béninoise. Aujourd’hui, l’ABERME peut se réjouir de ses performances en peu de temps et des perspectives prometteuses qui l’attendent les semaines et mois à venir.  A la tribune de « Sous l’arbre à palabre », Jean-Francis TCHEKPO a exposé les réformes qu’il a injectées et les résultats auxquels l’agence a abouti, notamment une crédibilité et la confiance des partenaires.  En appréciant la gouvernance du président Patrice Talon, le DG/ABERME a salué les nombreux chantiers engrangés, et surtout la restauration de l’autorité de l’Etat qui est désormais une réalité, grâce au leadership du président Talon.

Et si on en parlait

L’ABERME, quelle est la mission à elle assignée ?

Bonjour et merci Monsieur le journaliste de nous donner cette opportunité de parler de l’ABERME. L’Agence Béninoise d’Electrification Rurale et de Maîtrise d’Energie (ABERME) a été créée par décret n°2004-151 du 29 mars 2004. Elle a pour mission de mettre en œuvre la politique de l’Etat dans les domaines de l’électrification rurale et de la maîtrise d’énergie.

En substance on peut retenir tout simplement que l’ABERME est chargée entre autres :

– de faire les études stratégiques, d’élaborer les programmes nationaux de développement de l’électrification rurale, de coordonner et de suivre leur mise en œuvre.

– de réaliser les ouvrages d’électrification par raccordement au réseau de la SBEE pour les localités qui ne sont pas très éloignées du réseau électrique existant ;

– d’accompagner des promoteurs privés pour l’installation des infrastructures d’électrification hors réseau pour les localités qui sont un peu plus éloignées ;

– d’accompagner en termes d’appui technique et financier les communautés locales pour la mise en place des infrastructures d’électrification,

– faire la promotion de la maîtrise d’énergie.

Ne pouvant pas réaliser à elle seule l’électrification d’environ 4000 localités rurales, elle est obligée  de faire recours  à l’investissement privé.

Pour ce faire, l’ABERME se doit de proposer les mesures d’incitation et d’encouragement susceptibles d’aider à l’investissement privé dans l’électrification rurale et ceci en tenant compte des solutions techniques d’électrification économiquement applicables en milieu rural, dans le respect des standards et des normes homologuées.

De quels moyens votre agence dispose –t-elle pour exécuter la mission qui lui est assignée ?

L’Agence Béninoise d’Electrification Rurale et de Maîtrise d’Energie est dotée d’un Fonds d’Electrification Rurale qui est alimenté entre autres par :

• les dotations de l’Etat pour les investissements en matière d’électrification rurale, notamment les infrastructures, les investissements d’exploitation ;

• les contres-parties de l’Etat aux financements des projets par des partenaires au développement ;

• les subventions des bailleurs de fonds ;

• les redevances des concessionnaires (privés et étatiques) opérant dans le sous-secteur de l’électricité ;

• les financements provenant du mécanisme de développement propre (MDP) ;

• et toutes autres ressources financières qui pourraient être destinées à l’électrification rurale.

En plus de tout ce que je viens de citer, il y a la taxe sur le kilowattheure vendu, instituée par la loi  n°2006-16 du 27 mars 2007, portant Code de l’Electricité au Bénin, qui est fixée à un montant de trois (3) francs CFA/KWh

Comment se porte l’ABERME à ce jour ?

Au  regard de l’état dans lequel nous avions pris la direction de l’Agence en 2016 et l’état dans lequel nous nous trouvons aujourd’hui, nous pouvons vous dire haut et fort que l’ABERME se porte très bien. L’Agence vit du fonds d’électrification rurale mis en place par l’Etat. Ce fonds est constitué des 3 F par KWH que vous et moi payons sur nos factures d’électricité et qui sont collectés par la SBEE et mis à la disposition de l’agence pour lui permettre de mener à bien sa mission. A notre prise de service à l’Agence en 2016, les dettes étaient  à environ 3,8 milliards de FCFA et les créances de la SBEE qui devraient permettre à l’Agence  de pouvoir continuer à fonctionner et à payer ses dettes, s’élevaient quant à elles à 502 millions avec à  une trésorerie à l’époque de 9 millions.

Aujourd’hui, nous pouvons vous dire que les dettes sont complètement soldées, les créances de l’ABERME auprès de la SBEE sont évaluées à peu près à 2,7 milliards et notre trésorerie est au-delà de 500 millions ; c’est inédit.

Comment êtes-vous arrivés à ces résultats ?

Ces résultats, vous convenez avec moi, ne peuvent être atteints du fait de notre seule personne. Nous avons bénéficié de l’appui du Gouvernement qui a défini la ligne directrice en ce qui concerne l’assainissement de la gestion financière de l’agence, la réduction du coût de nos réalisations, notamment du montant au kilomètre de nos réalisations,  la gestion axée sur les résultats, l’assainissement au niveau des marchés publics, du personnel, et autres.

Nous avons également de notre propre chef mis fin à un certain nombre de pratiques très peu orthodoxes, ce qui nous a permis de réduire les charges de la maison et d’améliorer les performances de nos réalisations.

Aujourd’hui, il n’y a plus de laisser-aller. L’Etat a mis en place un certain nombre de dispositifs de contrôle qui nous ont beaucoup aidés à assainir la gestion financière pour donner ces résultats.

Qu’en est-il des conflits d’attribution entre la SBEE et l’ABERME ?

Il n’y a jamais eu de conflits d’attribution entre la SBEE et l’ABERME. On peut à la limite peut-être parler de mésentente entre les deux structures. Car la mission et les attributions de chacune des structures sont bien définies dans leurs AOF respectifs. L’ABERME est chargée de construire des infrastructures dans les localités rurales que la SBEE doit gérer. Ces mésententes dont j’avais parlé étaient dues au fait de la qualité de certains ouvrages réalisés par l’ABERME et qui ne respectaient pas les nouvelles normes au niveau de la SBEE.

Mais aujourd’hui, avec la signature d’un nouveau Protocole d’accord intervenu entre les deux (02) structures, signé en septembre 2018, nous avons résolu toutes ces différents pour réussir désormais les modalités d’exécution de nos activités sur toute l’étendue du territoire national.

Parlez-nous du projet de loi introduit à l’Assemblée Nationale pour assainir le secteur de l’énergie et les avantages de cette loi à l’ABERME…

En effet, le nouveau code de l’électricité donne la place qu’il faut à chacune d’entre nous, notamment l’ABERME, la SBEE et l’ARE (Autorité de Régulation de l’Electricité) et définit la mission de chacun.

En termes d’électrification rurale, de valorisation des énergies renouvelables, le Gouvernement du Président Patrice TALON a  une nouvelle vision.  C’est ce qui a donné lieu d’ailleurs à la mise en place et à l’adoption en 2018 d’un nouveau Décret  portant sur l’électrification hors réseau. Ceci pour éviter que nous arrivions en 2035 avec des localités béninoises qui seraient encore sans électricité en milieu rural.

Alors, il fallait mettre en place un dispositif qui permet aux promoteurs privés de s’impliquer dans la réalisation d’ouvrages électriques.

Avec l’adoption de ce Décret, on a plus de 128 localités qui bientôt, auront l’électricité. Vous convenez avec moi que si rien n’avait été fait dans ce sens, ces cent vingt-huit localités ne pourraient voir l’énergie électrique qu’à l’horizon 2030-2045.

Aujourd’hui, bien qu’étant en 2020, nous avons une visibilité très claire  sur ces localités qui pourront bénéficier de l’énergie électrique sans que l’Etat n’y apporte son investissement.

Aussi, voudrions-nous rappeler qu’en en mettant en place ce décret, il fallait réviser l’ancien code de l’électricité pour ouvrir ces clauses à ce que ce qui se fait soit réglementé. Sans oublier  également la prise en compte du nouveau protocole signé entre nos deux structures pour réglementer la modalité d’exécution de nos projets. Ce sont ces deux grandes innovations qui étaient surtout visées à travers le nouveau code de l’électricité qui a été adopté par l’Assemblée nationale. 

Que peut-on retenir en termes de bilan, de 2016 à ce jour,  en matière d’électrification rurale ?

Nous voudrions avant même de parler de l’électrification rurale, vous dire notre joie personnelle d’avoir faire en sorte que l’Agence dispose de son siège, construit sur ses fonds propres.

Aussi, disposons-nous d’un parc automobile de six (06) alors qu’en 2016, il n’y avait qu’un seul, et amorti.

Nous avons également travaillé à améliorer l’effectif du personnel en termes de compétence pour faire en sorte que l’agence soit à même de mieux répondre à sa mission. Toutes choses qui ont  plu aux bailleurs de fonds dont la Banque Mondiale qui entre temps avait arrêté de mettre des fonds dans l’électrification rurale depuis 2013, mais qui aujourd’hui est en train de revenir. Nous avons aussi la Banque Africaine de Développement (BAD) qui est revenue, la Banque d’investissement de la CEDEAO (BIDC) et d’autres qui sont en train de se joindre à nous, juste parce que notre gestion pendant ces trois années et demi les a impressionnés. 

Maintenant, quand on revient aux  réalisations physiques, nous allons nous focaliser sur ce qui a été fait de 2016 à 2019 parce qu’il est question de dire ce qui est vrai. Ce qui est notamment déjà fait et qui est palpable.

De 2016 à 2019, nous avons électrifié 163 localités et dans ces 163 localités, nous avons construit 737 km de ligne haute tension HTA. Nous avons construit aussi 85 Km de ligne mixte, et 336 Km de ligne basse tension. Tout ceci a permis d’impacter plus de 209.000 habitants. C’est vrai que comparaison n’est pas raison, mais il est important de se référer au passé pour mieux se situer dans le présent. Le présent tableau que je vous remets est plus qu’illustratif de cette comparaison.

Le présent tableau nous montre clairement les avancées notables faites par l’ABERME depuis l’avènement du régime de la rupture. De 2016 à 2019, soit en 3 ans, 163 localités ont été électrifiées pour 209.000 populations impactées. Ces chiffres sont nettement supérieurs lorsqu’on les compare aux chiffres obtenus par la même agence les cinq années précédant 2016, c’est-à-dire de 2010 à 2015. L’ABERME a donc électrifié plus de localités en 3 ans sous la rupture qu’elle ne l’a fait en 5ans sous e régime précédent. Le nombre des populations impactées est 209.000, en 3 ans contre 159.500 en 5 ans.

Le Gouvernement a également inscrit en lettres d’or la promotion des énergies renouvelables et l’accompagnement par des mesures énergétiques qui sont aussi des volets de nos attributions. Alors, en termes de valorisation des énergies renouvelables, nous allons d’abord stratégiquement commencer par cibler  les infrastructures publiques essentielles à savoir les centres de santé, les collèges, les commissariats pour la sécurité des populations, les adductions d’eau, etc pour pouvoir leur fournir de l’énergie électrique de qualité afin d’améliorer le service de ces infrastructures aux populations, à travers la valorisation de l’énergie solaire. Vous pouvez vous conférer à ce tableau que nous mettons également à votre disposition.

A la date d’aujourd’hui, est-ce que tous les chefs-lieux d’arrondissement sont électrifiés ?

Non. Mais tous les chefs-lieux d’arrondissement sont déjà inscrits dans des projets avec des financements disponibles.

Comment choisit-on les localités à électrifier ?

Dans le cadre de la mise en œuvre du Programme d’électrification des localités rurales, il est prévu comme stratégie d’électrifier prioritairement les chefs-lieux d’arrondissement par raccordement aux réseaux conventionnels de la SBEE. Sur cette base, des critères ont été établis à savoir :

1- importance de la population de la localité (population supérieur à 1000 habitants suivant le recensement de 2002) ;

2- statut administratif de la localité (chefs-lieux de commune ou d’arrondissement)

3- importance économique de la localité dans sa région (pôle économique régional ou existence d’infrastructure sociocommunautaire ou d’un marché régional) ;

4- situation de la localité par rapport au réseau routier ;

5- distance aux réseaux MT.

Quelles sont les actions entreprises dans le domaine de la maîtrise de l’énergie qui constituent une autre branche d’activité de l’ABERME ?

Il convient de souligner que la maîtrise d’énergie concerne toutes les actions nécessaires à une gestion efficace et efficiente des différentes formes d’énergie, depuis la production  jusqu’à la consommation. Elle prend en compte, également la promotion et le développement des énergies renouvelables.

Les actions entreprises dans ce domaine sont pour l’instant orientées  vers les consommateurs. A cet effet, nous avons entrepris en attendant l’adoption du document de PONAME, plusieurs projets dont :

– projet de biogaz domestique dans 100 ménages d’agro éleveurs sur financement du budget national. Il est prévu d’installer au cours de cette année une quarantaine d’unité de bio digesteurs sur toute l’étendue du territoire national; projet de diffusion de 30.000 lampes économiques LBC dans les 58 localités rurales à connecter au réseau de la SBEE ;

– projet de sensibilisation à l’utilisation rationnelle de l’énergie ;

– projet SETUP (plateforme multifonctionnelle) dans le Zou.

Que retenir du choix fait par le Gouvernement d’électrifier par le «Hors Réseau» ?

L’option d’électrifier par le Hors Réseau au Bénin est partie des constats suivants :

• Le manque d’accès à l’électricité des populations rurales du Bénin est un problème qui bride le développement économique, culturel et social de ces dernières. En effet, seulement 6,3% des populations rurales ont accès à l’énergie électrique en 2015.

• L’acuité de ce problème est d’autant plus sensible que l’espace-temps qui sépare ces populations du réseau électrique en devenir reste important.

• Par ailleurs, dans 10 ans il y aura toujours 2,3 millions d’habitants qui seront en hors-réseau

L’électrification hors réseau s’inscrit dans le cadre d’une vision du Gouvernement du Bénin à savoir : « Fournir à chaque béninoise et béninois, particulier ou acteur économique, un accès équitable et sans discrimination à un service électrique adéquat et de qualité, grâce à l’implication accrue du secteur privé »

Trois objectifs stratégiques accompagnent cette vision

1-  Rendre attrayante la participation du secteur privé à la réalisation et à la gestion de l’électrification hors réseau afin qu’elle serve de levier sur les investissements publics

2- Trouver une expertise et des solutions modernes de gestion décentralisées de l’EHR

3- Assurer que l’électrification hors réseau contribue pleinement à l’amélioration du bien-être des populations, au développement économique local, et au renforcement de la gouvernance locale avec une attention particulière pour le genre et l’inclusion sociale et mettre en place une réglementation technique et environnementale

Comment mettre en œuvre cette vision ?

Cette vision requiert la création d’un environnement propice à l’EHR’, c’est-à-dire :

• Une Politique et une stratégie de l’EHR

• Un Plan directeur de l’EHR

• Un Cadre légal, institutionnel, réglementaire et tarifaire de l’EHR

Pour la mise en œuvre de l’EHR, deux acteurs majeurs se dégagent :

1- L’Autorité concédante qui doit être le ‘fer de lance’ de cette mise en œuvre.

L’ABERME retrouve ainsi toutes ses prérogatives de mise en œuvre de la politique d’électrification rurale, et qui devient l’Autorité concédante

2- L’Autorité de Régulation de l’Electricité (ARE) qui « veille aux grains »

3-           

• L’ARE est garante des droits et des devoirs des acteurs et veille à l’équilibre économique du secteur

• Par ailleurs, le Fonds d’Electrification Rurale est appelé à jouer pleinement son rôle dans l’accompagnement financier du secteur privé doté d’une gestion de type bancaire. L’OCEF prend le relais du FER pour les 5 années à venir

• De même, un guichet unique est mis en place pour l’accueil et l’accompagnement technique et financier du secteur privé en interface entre l’ABERME et le FER

Que fait l’Agence à propos de ceux qui installent les dispositifs de l’énergie solaire chez eux et qui sont exposés  à tous les risques avec des équipements en provenance du marché informel ?

L’ABERME étant chargée de la promotion des énergies renouvelables, notamment le solaire, nous avons constaté un échec de l’Agence sur la gestion de la promotion des énergies renouvelables jusqu’en 2016. Et cela, premièrement, nous sommes heureux de constater que le MCA à travers le Compact Bénin 2  a inscrit dans son programme, la promotion des énergies renouvelables. Donc, aujourd’hui, nous avons fini par avoir le décret qui régit désormais l’électrification hors réseau. C’est à l’intérieur de ce décret qu’on retrouve le secteur marchand, c’est-à-dire le secteur libre où le citoyen peut acheter cet équipement pour se donner de l’énergie électrique.

Mais pourquoi parlons-nous d’échec ? C’est qu’on a tellement laissé le secteur aux amateurs que finalement les quelques volontés individuelles qui ont accepté mettre leur investissement pour pouvoir se procurer ces installations, ont été déçues par deux choses : la qualité des équipements qu’on leur a fait acheter et le mauvais dimensionnement, c’est-à-dire la mauvaise prestation des amateurs qui ne sont préoccupés que par la génération de revenus de la part du citoyen. Cela n’a donc pas permis aux premières volontés de pouvoir être l’expérience pour les autres qui devaient leur emboîter le pas, parce que si ça n’a pas réussi, ce n’est pas la peine de s’y engagé.

L’ABERME est restée absente, car en principe, elle ne devrait pas laisser ce secteur aussi libéral comme ce fut le cas. Il faut le régir et c’est ça qui est fait maintenant à travers ce décret. Désormais, les citoyens seront situés. Vous allez dans un magasin, d’abord n’importe qui ne doit plus vendre n’importe quoi en termes de panneaux solaires. Nous avons mis une norme en place et si vos équipements ne respectent pas cette norme, alors on peut vous pénaliser.

Evidemment, les gens ont déjà acquis un certain nombre qui sont dans les magasins. Les Béninois seront situés sur la qualité de ce  qui est déjà là et ils sont libres maintenant de décider d’acheter ce qui est bon ou d’acheter ce qui est mauvais. Mais le mauvais ne viendra plus par la suite, parce qu’avec  la douane à travers le GUCE, l’ABERME a un rôle à jouer.

Désormais, vous importez, nous recevons d’abord l’importation et on teste ces équipements, puis ont vous donne le quitus qui à travers la délivrance du « certificat de conformité » et on étiquette avant que vous ne puissiez aller installer dans votre magasin. Ça c’est pour ce qui est du secteur libre.

Pour ce qui est des citoyens, nous avons des projets avec l’appui de la GIZ aujourd’hui où on a occupé un certain nombre de promoteurs privés à qui on donne le droit d’aller importer et d’installer. Mais on sait l’origine de ces matériels. Et nous leur donnons le quitus d’aller vers les citoyens pour leur parler de ça, mais ces citoyens savent que ces promoteurs privés ont la couverture de l’ABERME.

Donc en deuxième position, c’est que ces équipements vous reviennent moins chers. La GIZ avec l’ABERME financent 40% du montant. Donc, vous payez 60% et nous restons derrière ce fournisseur et l’installateur qui vous garantit l’équipement sur une durée. Ça veut dire que si on vous installe et que quelque temps après, comme ça se passe comme le passé, ça commence par s’éteindre, vous pouvez les appeler, vous les aurez et ils viendront procéder à la remise en état, comme cela se doit pour vous permettre de continuer à en bénéficier. Aujourd’hui, ce sont les nouvelles réformes que nous sommes en train de mener dans ce secteur pour permettre aux citoyens de librement se procurer ces genres d’équipements pour se donner de l’énergie solaire.

Est-ce que dans les localités dans lesquelles l’ABERME est présente aujourd’hui, on peut dire qu’il y a de l’énergie à plein temps?

Mais bien sûr. Bien sûr parce que dans le réseau national d’énergie, nous avons fini avec les questions de délestage, nous avons fini avec les questions de crise énergétique.

Quelles sont les perspectives de l’ABERME?

En dehors du Fonds d’Electrification Rurale, le Gouvernement a bénéficié de financement de la Banque Africaine de Développement (BAD) et de la Banque d’Investissement et Développement de la CEDEAO (BIDC). Cette dernière a apporté un financement de 16,225 milliards pour l’électrification de 100 localités tandis que la BAD a, quant à elle, accordé un financement de 40,58 milliards pour l’électrification de 176 localités dont 100 en milieu rural et 76 en milieu péri urbain. Avec ces différents financements, le taux d’accès à l’énergie électrique sera amélioré de 5,80%  et le taux de couverture de 11,73% et le taux de desserte de 13,89%. Le prix des branchements promotionnels mis en place par l’Etat au profit des ménages est fixé désormais à 50.000 pour tous les projets exécutés à l’ABERME au lieu de 90.000 F par le passé. Le paiement de ce montant se fait par tempérament sur trois à six mois. Ce qui conduit à une réduction de 85% pour aider les populations rurales. Les perspectives sont bonnes. Plus de 500 nouvelles localités rurales et 200 péri-urbaines sont programmées pour être électrifiées et les études d’APD sont déjà en cours.

Aussi, faut-il souligner l’appui de la BIDC à hauteur de 21.000.000 $US, soit un montant total en F CFA de 12.200.000.000 milliards pour le projet d’électrification solaire de 750 infrastructures communautaires.

Comme quoi, le PAG dans le domaine de l’électrification en milieu rural, tout avance pour le bonheur des paisibles populations.

Quelles sont vos impressions  par rapport à la gouvernance du président Talon élu depuis 2016 à la tête du pays ? 

Au niveau de la Gouvernance du Président Talon, nous pensons que depuis que le Bénin est devenu indépendant. Nous n’avons pas connu un régime qui est aussi préoccupé par l’amélioration de sa gouvernance. Des concours frauduleux ont été organisés avant ce régime, et ont été tout simplement annulés. Combien vous avez vu de concours à la fonction publique annuler ? Du jamais vu dans l’histoire du Bénin.

Le Chef de L’État a pris la courageuse décision d’annuler ces concours. Aujourd’hui, les enfants de pauvre qui n’ont personne dans l’administration peuvent réussir et même les enfants des opposants réussissent. Moi en tout cas, depuis que nous avons eu l’indépendance, je ne connais pas un régime qui a pu se donner la contrainte de laisser les enfants des opposants réussir comme ils veulent dans la fonction publique. Dans ce sens, ce sont des prouesses à saluer. Ce n’est pas facile même si vous même vous arrivez au sommet vous serez tenté de vous impliquer dans un concours de l’État, parce que vous allez vouloir céder. Nous sommes habitués à la facilité. Nous avons été longtemps habitués à la facilité et maintenant le Chef de l’État pense que cette manière ne garantit pas l’avenir du pays, qu’il faut changer les choses et beaucoup plus travailler sur l’avenir de nos enfants. On a supprimé les réseaux de fuite des ressources de L’État, chacun gagne sa vie à la sueur de son front. Parce que l’argent sale ne circule plus. C’est l’argent propre qui continue de circuler normalement, parce que quand vous avez votre propre argent, vous êtes heureux et vous dépensez publiquement alors que quand vous gagnez de l’argent frauduleusement, vous le dépensez en cachette.

Carte d’identité : Un ingénieur en quête de perfection

Jean-Francis TCHEKPO est  né à Glazoué il y a 42 ans. Il a fait l’école  primaire à Glazoué sanctionnée par l’obtention du  CEP en 1990 Il décroche  le BEPC en 1994 et le Bac C en 1996 au collègue d’enseignement de Dassa.  A l’Université d’Abomey-Calavi, le voilà inscrit  pour faire les mathématiques, mais il s’essaie au concours d’entrée à  l’EPAC (ex CPU). A sa grande surprise, alors qu’il pensait que cette école n’était réservée qu’aux enfants de riches, il est admis en génie électrique.  Avec son diplôme en poche, il  commence d’abord avec la société Cipo-Afrique qui fabrique le savon Palmida. Après Cipo-Afrique, il est recruté par une autre société spécialisée dans l’installation des ascenseurs dans les bâtiments.  En 2003,  il tombe sur Martin de Chacus, opérateur économique qui le recrute dans une structure de génie électrique qu’il avait à l’époque.  Par la suite, il entre  à la SOBEBRA d’où il démissionne pour la SBEE. Nous étions en 2004 et  Madame Célestine Adjanohoun était la Directrice Générale de la société. Jean-Francis TCHEKPO commence à la Centrale électrique d’Akpakpa. En 2005, il  participe au montage de la fameuse centrale CIF  de Porto-Novo. En  2007, il est sollicité  pour la  Direction de Production et du Transport de la SBEE, par la Direction de l’exploitation. 2014 le verra nommé Chef Secrétariat aux marchés publics, avant qu’il ne passe en fin 2015 à la Direction de Contrôle Général. Lorsque le Chef de l’Etat arrive au pouvoir en 2016, il le sollicite pour diriger l’ABERME, au regard de son parcours et de sa compétence. « Sois le meilleur quoi que tu sois a été toujours le principe directeur de ma vie », dit-il. J’ai toujours nourri une ambition, à savoir que « si on cherche le meilleur, je dois toujours en faire partie. »

Intimité : Ami de la compétence

Si vous voulez être l’ami de Jean-Francis TCHEKPO, la première chose qu’il recherche, c’est la compétence.  Ensuite viennent l’honnêteté et le service à autrui. « Moi je n’ai jamais axé ma vie sur la recherche de l’argent » confie-t-il. « J’ai toujours axé ma vie sur le service rendu, le bien faire, parce que c’est ce faisant que je suis à l’aise dans mon cœur. »  Marié et père de deux enfants, il aime bien l’igname pilée accompagnée de la sauce d’arachide. En matière de boisson, il préfère le « chakpalo authentique ». Pour maintenir la forme, il pratique de la gymnastique et fait beaucoup de footing.

LA REDACTION

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