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Le triomphe de la vérité

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Soutenance de thèse de Lettres Modernes: Richard Gbétey décroche la mention Très Honorable


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Le Profeseur Midiohouan portant la toge au nouveau Docteur

Le jury de la soutenance de la thèse de doctorat de Richard Gbétey a unanimement apprécié le document soumis à son appréciation ce mardi 11 février 2020. L’événement a eu lieu à l’Ecole Doctorale Espaces, Cultures et Développement de l’Université d’Abomey-Calavi. Le jury présidé par le Professeur Okri Tossou a ainsi décerné le titre de Docteur de l’Université d’Abomey-Calavi à ce brillant étudiant dont le travail de recherche a été dirigé par le Professeur Guy Ossito Midiohouan. Le sujet de cette thèse de doctorat de Lettres Modernes est tout entier tourné vers la littérature africaine d’aujourd’hui : « Identité et postures universalistes chez « les enfants de la postcolonie ». Devant un jury composé également des Professeur Jérémie Kouadio N’Guéssan de l’Université de Cocody en Côte-d’Ivoire, Kangni Alem Djrodo de l’Université de Lomé au Togo et du Professeur Anicette Quenum de l’Université d’Abomey-Calavi, l’impétrant a présenté les résultats de ses quatre années de recherche. Y assistaient aussi parents, amis et collègues du chercheur. Celui-ci s’est appesanti sur l’afro-négationnisme ou afro-scepticisme développé par certains écrivains africains de la diaspora, ceux qu’on appelle « les enfants de la postcolonie ». Ainsi, ces écrivains, citoyens africains vivant notamment en Occident, rivalisaient de formules pour dénigrer, voire renier l’institution Littérature Africaine. Les plus en vue dans cette posture iconoclaste sont Abdourahman Wabéri, Alain Mabanckou, Nimrod, Sami Tchak, Kossi Efoui, etc.

Un vrai contraste
L’écrivain togolais Kossi Efoui a retenu l’attention de l’impétrant d’autant que ses opinions apparemment scandaleuses ont été exprimées dans un débat à Bamako, en marge du festival « Etonnants Voyageurs », opinions reprises dans ses entretiens avec Boniface Mongo Mboussa dans Désir d’Afrique en 2002, puis en 2005 dans la revue Notre librairie. Elles se résument en deux énoncés phares : « La littérature africaine n’existe pas », « l’Afrique n’existe pas ». Mais la question que s’est posée le jeune chercheur est de savoir comment cet afro-négationnisme se reflète dans les œuvres littéraires de ces auteurs. Au terme de ses recherches, Richard Gbétey découvre qu’il y a un réel contraste entre les positionnements médiatiques ou sociaux de ces écrivains et leurs créations littéraires. L’impétrant s’est appesanti sur un corpus formé d’essais, d’interviews, des ouvrages de fiction de chacun des quatre auteurs ainsi que ceux de Koffi Kwahulé. Ce corpus a été analysé suivant une méthodologie plurielle constituée de l’herméneutique du sujet de Paul Ricœur, de la sociocritique de Claude Duchet et de la critique biographique de Sainte Beuve ; une méthodologie sous-tendue par d’autres outils d’analyse littéraire tels que le structuralisme inspiré des travaux de Gérard Genette et la sociologie du champ littéraire et de l’analyse institutionnelle empruntée à Pierre Bourdieu et Jérôme Méïzoz.

Une mise en scène de soi
Les travaux du doctorant ont permis de montrer que la littérature ne constitue en rien une reproduction de la réalité. Les écrivains usent de postures qu’il convient de considérer comme de simples mises en scène de soi, selon l’expression de Jérôme Méizoz. Ce sont des postures universalistes répondant à un afro-négationnisme actif (Wabéri, Mabanckou et Nimrod) et à un afro-négationnisme de circonstance (Efoui et Kwahulé). Les premiers ont un volume relativement important de publication d’analyses consacrées à la défense et à l’illustration de l’afro-négationnisme ; et les seconds se limitent, pour l’essentiel, à l’adhésion à l’idée de négation identitaire (Kwahulé) ou à des déclarations dans les médias (Efoui). A l’analyse du corpus non fictionnel, l’impétrant relève que l’afro-négationnisme est une imposture, puisqu’il note qu’il y a un écart significatif entre les postures afro-négationnistes et l’imaginaire narratif des auteurs. « Leur propension à parler de l’Afrique, à en défendre les valeurs ou à en critiquer les tares met en lumière les projets esthétiques de leurs auteurs qui semblent ainsi proches de ceux des écrivains de la négritude », affirme le jeune chercheur. Celui-ci souligne que ces auteurs, tout en critiquant leur continent d’origine montrent une « conscience
En appréciant le travail de Richard Gbétey, le Professeur Guy Ossito Midiohouan a indiqué que les résultats auxquels il est parvenu s’expliquent par le fait que l’écrivain d’aujourd’hui ne doit plus se contenter d’écrire des livres. Il doit désormais se donner une identité non seulement à travers sa création, mais aussi sa présence dans plusieurs médias qui façonnent la consommation de l’œuvre littéraire. Le Professeur Anicette Quenum notera également que le moi écrivant est un moi intime qui diffère de celui qui s’expose dans ses relations avec la société. Par sa délibération, le jury présidé par le Professeur Okri Tossou, a ainsi accepté ce travail original qui apporte des éléments nouveaux à la critique littéraire. Désormais Docteur de l’Université d’Abomey-Calavi, Richard Gbétey entre dans un univers où son humilité et sa compétence seront mises à la disposition de la communauté universitaire toute entière.

Olivier ALLOCHEME

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