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Participation d’Esae Fc à la Coupe CAF 2019-2020: Les regrets et espérances du directeur sportif, Quentin Didavi


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Directeur sportif de Esae Fc, Quentin Didavi a fait le point de la participation de son équipe à la coupe CAF. Des difficultés aux leçons à retenir en passant par des propositions, l’ancien directeur des compétitions de la Fbf dit tout. Lisez plutôt.

L’Evénement Précis : Quel bilan faites-vous de la participation de Esae Fc à la coupe CAF?

Quentin Didavi : Pour commencer, laisser-moi vous dire que c’est une très bonne expérience pour Esae Fc. Nous avons servi de cobaye pour les clubs béninois dans les compétitions africaines. Et nous devons d’ailleurs faire un bon bilan de cette participation. Ce qui permettra à d’autres clubs dans les mêmes conditions de faire mieux que nous.
Quand à la participation elle-même, je crois qu’après avoir gagné la coupe du Bénin contre Aspac en finale, c’est à partir du moment où la fédération nous a demandé de commencer par déposer les dossiers pour avoir les licences CAF que nous avons compris que nous participons effectivement à la coupe CAF, Total 2019-2020. Qu’il vous souvienne que cette compétition a démarré tout juste après la CAN 2019. L’équipe ne s’est donc pas reposée du tout jusqu’à maintenant. Ça a été difficile de concilier la période de pause et la compétition africaine.
Nous partions à cette compétition peut-être pour un seul tour, parce que nous savions au départ que nous n’avions pas une équipe qui pouvait aller au-delà des préliminaires.
Entre temps, on était essoufflé. Les joueurs étaient fatigués. Ceci, à cause de la mauvaise politique de recrutement que nous avons faite. En fait, nous nous sommes entendus avec des clubs qui nous avaient prêté des joueurs. Mais, le championnat devant démarrer alors que l’équipe s’est qualifiée pour la phase de poule, chacun a commencé par réclamer son joueur. Ce qui nous a fait perdre au moins 6 joueurs. De 26 licences, on s’est retrouvé à 20. Ce n’est que dans la phase de poule qu’il nous a été permis de faire 4 nouvelles licences dont nous avons eu les deux dernières pour notre dernier match de poule. Actuellement, Esae n’a que 22 joueurs, puisque nous n’avons jamais été rejoints par 2 joueurs qui ont donné leur accord mais qui ont disparu. Sur le plan technique, ça a été très difficile à gérer pour nous.

Est-ce qu’au vue de tout, vous pouvez nous dire si c’est une expérience satisfaisante ou non?
Nous avons tiré des leçons. Dans un premier temps, lorsqu’un président de club accepte de prêter son joueur à une équipe en compétition pour que la représentativité soit de mise, qu’il essaie de laisser le joueur à l’équipe jusqu’à la fin de la compétition. Si ce joueur brille il fait non seulement la fierté de l’équipe qui le présente, mais aussi, il crée un avantage pour son club qui l’a prêté. Parce que si le contrat de prêt est bien fait, en cas de vente dudit joueur, c’est le club de départ qui gagnera gros. Je peux vous dire que certains de nos joueurs sont convoités à l’issue de cette expérience. Nous prions que les négociations aboutissent.

Esae Fc est-il prêt pour reprendre l’expérience si l’occasion lui était donnée de nouveau?
Nous, je veux parler du président fondateur de l’équipe Clément Adéchian et moi, n’avons pas eu cette expérience pour rien. Si la chance nous est donnée à nouveau, c’est avec beaucoup de fierté que nous allons recommencer cette expérience. Chaque fois qu’on évoluait, on prenait note des difficultés qu’on rencontrait. On notait également les avantages. Il nous faut parfait tout cela à l’avenir.

Participer à une compétition comme la coupe CAF, c’est des moyens financiers colossaux…Comment Esae s’est-il en sorti?
En acceptant de participer, au départ, à cette compétition, on comptait sur les 15 millions que le gouvernement avait accordés aux équipes précédentes (Buffles et Energie Fc) et aussi sur l’assistance de fédération béninoise de football. J’étais encore directeur des compétitions à la Fbf quand le bureau sorti assistait ces deux clubs dans l’organisation des matchs à domicile. C’est à dire que c’est la fédération qui prenait en charge les billets d’avion, l’hébergement, les perdiems et le transport des arbitres et des commissaires au match. Mais malheureusement pour nous, non seulement nous n’avons pas eu les 15 millions du gouvernement, aussi on constate que l’actuel président de la Fbf en thème de l’assistance à l’organisation des matchs ne voit pas les choses dans ce sens. Pour lui, dès qu’une équipe accepte de participer à une compétition, elle doit avoir les moyens de sa politique.
Sur les 12 matchs joués, c’est à partir du 9e match que le gouvernement a commencé par nous venir en aide. Il a pris en charge nos billets d’avion pour le match contre Zanaco en Zambie et Motema Pembé au Congo. Cela veut dire que pour les 6 matchs joués à l’extérieur, Esae Fc a pris ses billets d’avions pour 4 matchs. C’est le lieu de remercier monsieur le ministre des sports qui a entendu nos cris de détresse. Car, même si cet appui du gouvernement est venu à la dernière minute, il a eu le mérite de nous soulager. Parce que si on n’avait pas cela en ce moment-là, honnêtement on signait forfait et ce ne sera pas bon pour notre pays. On ne pouvait pas continuer de prêt en prêt.
Ce qui est incompréhensible et qui appelle à une réforme, c’est au niveau de la fédération. Il y a deux gros problèmes. Il s’agit du financement du club. A un moment donné, le président De Chacus a démontré qu’il avait la volonté en me donnant sur fonds propre à lui, un chèque de 3 millions lorsqu’on allait au Burkina Faso. Il a décidé d’accueillir les officiels du match retour contre l’équipe mauritanienne Sc Snim. Il a fait cela une seule fois. Parce qu’il n’y a aucune ligne à la fédération qui demande d’aider les clubs qui vont en compétitions africaines.
L’autre chose qui est grave, lorsque les officiels du match arrivent au Bénin, ils n’ont aucun membre de la fédération à leur chevet pour les guider. Or, ce n’est pas Esae Fc ou Buffles qui devaient organiser les matchs. C’est normalement la fédération qui s’occupe de cela, puisque s’il y a problème, ce n’est pas les clubs qui sont attaqués. La Caf ne connait pas le club. Elle connait l’association nationale, la fédération. Voilà les deux points qui nécessitent des réformes afin de permettre une bonne représentation des équipes béninoises dans les compétitions africaines.
Le gouvernement peut aussi essayer de voir sa politique en aidant autrement les clubs qui représentent le pays. Financièrement, Esae a fait plus de 90% des dépenses. Cela fait près de 200 millions. Et nous n’avons même pas fini. On a promis une prime de qualification à l’équipe que nous n’avons pas payée totalement.

Y a-t-il des retombés pour une équipe qui participe à une compétition africaine ?
Lorsque vous accédez à la phase de poule, la Caf vous octroie un montant nette de 275 mille dollars. Ce montant peut diminuer s’il y a eu de problème lors de votre participation aux matchs. Là on vous fait des déductions. Ces sous sont remis à la fin de la compétition. Mais, on aurait déjà eu une part de cet argent si nous n’avions pas eu un problème de RIB. Car, la majorité des clubs a écrit à la Caf pour solliciter une avance. Et l’instance a accepté la demande en envoyant 50% de cet argent à chaque club. Pour nous est encore en cours. Et je voudrais remercier le président De Chacus qui a saisi la Caf afin de décanter la situation pour nous.
En conclusion, je voudrais dire un sincère merci à tout le peuple et surtout au public de Cotonou pour le soutien dont nous avons fait objet. Je fais un coucou spécial au public de Djougou aussi qui a su booster l’égo des joueurs en leur demandant quand on allait pour le match retour contre Salitas de ne pas revenir par Djougou si jamais ils étaient éliminés. Je ne vais pas manquer de remercier le public de Porto Novo, même si son soutien n’a pas été ce qu’on aurait aimé avoir. Mais tout cela rentre dans les leçons que nous avons retenues. Et je profite pour demander aux autorités de faire une sensibilisation au niveau de la population de Porto Novo, surtout que les Écureuils jouent au stade Charles de Gaulle. Merci à toute la presse.

Entretien réalisé par Anselme HOUENOUKPO

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