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Le triomphe de la vérité

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Edito: L’impasse FCBE


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Je ne vois pas comment les FCBE pourraient aller aux élections dans l’état actuel de leurs divisions internes. La réconciliation initiée par le président d’honneur n’a en réalité débouché que sur un constat d’échec. A savoir qu’en dehors de la reconnaissance du récépissé définitif obtenu par Paul Hounkpè, Garba Yaya, Soumanou Djimba et autre Théophile Yarou, leurs adversaires ne démordent toujours pas. D’où l’idée de convoquer un congrès extraordinaire pour ce lundi aux fins de modifier les textes pour remettre l’essentiel des prérogatives entre les mains du Président d’honneur du parti, Boni Yayi. L’objectif non avoué est, bien entendu, qu’une fois les ficelles entre les mains de celui-ci, il en use pour les positionnements lors des prochaines élections. Parce que les adversaires de Paul Hounkpè le savent, ils ne pourront pas s’imposer lors des positionnements. Et Boni Yayi a hâte de retrouver les prérogatives que le congrès de septembre dernier lui a arrachées.
Dans l’état actuel des choses, Paul Hounkpè apparait en effet comme l’homme fort du parti. Il a d’ailleurs publié un communiqué pour démentir toute idée de congrès extraordinaire, au moment même où ses adversaires tentaient de faire croire le contraire. Certains organes de presse ont même laissé entendre que le président d’honneur avait initié des rencontres avec les responsables départementaux du parti la semaine dernière en vue de préparer ledit congrès. Et tout le monde sait que, même si Boni Yayi tentait un passage en force, il n’aboutira qu’à une impasse. Paul Hounkpè est opposé à toute idée de congrès avant les élections. Pour l’heure en tout cas, les textes du parti, modifiés en septembre dernier, ont dépouillé le président d’honneur de toute prérogative opérationnelle. Désormais, Boni Yayi ne joue qu’un rôle honorifique dont il ne pourra pas se prévaloir pour agir, à moins de vouloir entrainer le parti dans une spirale qui a toutes les chances de tourner en faveur de l’aile Hounkpè. Selon nos informations, personne n’a en main l’original du récépissé définitif du parti, sauf Paul Hounkpè. Au plan légal, c’est l’ancien ministre de la culture et son équipe seuls qui peuvent convoquer et même présider quelque réunion statutaire que ce soit. En clair, le coup d’Etat préparé pour ce lundi ne risque pas d’avoir lieu. Ou, s’il a lieu, il provoquerait une tempête dans un verre d’eau : ceux qui veulent utiliser Boni Yayi pour obtenir leur positionnement de force feront chou blanc devant la loi. Le coup de force permettrait même à l’aile Paul Hounkpè de foncer tout droit vers les élections, en ignorant superbement les bruits de bottes qui ont déjà démoli l’harmonie du groupe.
Ce qui se joue, c’est qu’un bras de fer qui irait devant la justice, empêchera le parti d’aller aux élections dans la concorde. Et finirait naturellement par un fiasco total, au moment où la réforme du système partisan oblige chaque parti à avoir au moins 10% des voix avant de décrocher un seul siège sur le territoire national. Cet échec ne se réalisera qu’au profit des deux partis phares de la mouvance présidentielle. Ceux-ci se préparent activement à se partager les 77 communes, et personne ne fait de cadeau à qui que ce soit. Au fond, le destin de ces élections déterminera celles de 2021. Si FCBE n’arrive pas à faire élire 16 maires, ou au moins une dizaine pour espérer jouer sur les débauchages plus tard, le parti peut déjà dire adieu à 2021. Et s’installer en spectateur du jeu électoral. Comme le veut le code électoral, il faudra pour tout candidat à la présidentielle disposer d’un parrainage de 16 élus (députés ou maires) pour valider une éventuelle candidature.
Face à cet enjeu crucial, on se demande si chacun des acteurs a conscience du danger de forclusion qui plane sur le parti, à terme. Le bras de fer va bientôt se déverser sur la place publique, au moment où les querelles de positionnement sur les listes de candidatures aux communales, vont s’intensifier. Les ex-traitres disposent d’une légitimité qu’ils ne sont pas prêts à négocier, même s’il leur faudra affronter le président d’honneur devenu un hippopotame sans dents.

Par Olivier ALLOCHEME

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