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Le triomphe de la vérité

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Analyse de Hugues Zinsou Zounnon/Les Requins au purgatoire: A quand le retour du classique Dragons-Requins ?


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Comme tous les championnats, le championnat béninois de football a aussi son classique.  Il s’agit de Dragons-Requins ou Requins-Dragons. Une confrontation aux  saveurs piquants vu l’affluence de monde. Comme Asec-Africa sport ou Africa Sport-Asec en Côte d’Ivoire, cette affiche était le plus attendue de chaque saison. Si du côté des ivoiriens on continue de la vivre, au Bénin, ce n’est plus le cas depuis deux saisons. Un championnat au Bénin sans le classique Requins-Dragons, qui l’y aurait cru? Personne, jusqu’à une certaine époque. En effet,  Requins-Dragons ou Dragons-Requins, c’était, il y a deux décennies encore, le match de l’année, le plus attendu, dans une enceinte du stade de l’Amitié de Kouhounou, aujourd’hui stade de l’amitié général Mathieu Kérékou dont les 35.000 places étaient entièrement occupées par des fans non seulement des deux équipes mais aussi des fous du football engagé. Une partie du stade, précisément sous le tableau d’affichage surnommé “N’Djaména”, était colorée en orange-noir. A cet emplacement, nul ne pouvait s’y introduire s’il n’est pas un ultra des ouéménous qui se reconnaissaient par un “wé! wé! wé! Wéméééé”….et tous ensembles scandant pipipi ouémé, panpanpan ouémé. Mais en face, dans la cathédrale du football béninois, il y avait du répondant avec un dispositif blanc rouge qui s’installait juste à droite de la tribune officielle. Là, c’était les  supporters rouge et blanc acquis à la cause du plus grand club cotonois, les Requins. On peut entendre aisément “wassa awissi wassa”.

30 minutes avant cette ambiance chaude et bouillante qui règne durant le match, les férus des deux équipes s’offraient toujours à une séance de taquinerie dans la bonne humeur, tout en humour, avant de prendre d’assaut les gradins du plus grand temple du ballon rond au Bénin. Les chambreurs de chaque équipe annoncent le score en signe de provocation et de pression supplémentaire.

Le charme est qu’après le coup de sifflet final, l’ambiance chaude et bouillante demeure jusqu’à la “3e mi temps” autour de quelques bouteilles de bière au cours de laquelle, le match est rejoué. Ceci, aux alentours du stade. Tout ça c’était la belle époque.

Le classique a perdu de sa superbe au milieu des années 2000 surtout après le départ au Nigeria et en France des deux derniers plus grands talents de ces deux clubs mythiques. Mouri Ogoubiyi avait rejoint Enyimba et Stéphane Sessegnon était allé à Créteil. Cahin-caha,  avec ou sans saveur, avec de grands ou de petits joueurs, on aime le classique, car c’est une partie de l’histoire de notre football.

C’est une identité de notre championnat. C’est une marque de fabrique Made in Bénin.

Seulement, depuis deux ans le football béninois de l’élite se fait sans les Awissi-wassa qui sont devenus comme le Shooting star d’Ibadan pendant ses heures de décadence. Qui l’eût cru? Il y a 20, 30 ans, aucune des anciennes gloires n’aurait signé dans un championnat sans un classique Requins-Dragons. Inimaginable, impensable pour tous ces Requins. Charles Ahouandjinou alias Tadjin, Expédit Dossou-Gbété, Dine Touré, Euloge Sacramento, Théodore Houngbo, Victor Abalo, André Hologbo, Edgard Johnson, Élie Combiéni, Imorou Soulaila, Johnson Fernando, Jean-Marie Zohoungbogbo, Bernard Hounouvi, Etim Oyobio, Alphonsius Akaon, Jacob Adio, Léon Bessan, Bob Matrocou et Stéphane Sessegnon. Mais voilà, une époque est passée, une autre est arrivée. Dans le championnat nouvelle formule, depuis deux ans, les Requins sont au fond du trou. Ils ont pris le chemin de la relégation. Cela fait leur deuxième saison au purgatoire. La première, les Requins ont nagé dans les eaux troubles de la ligue 2. En ce début de saison, le navire a failli couler avec le commandant ivoirien Ouattara. Aussitôt, le président du club, Roch Niéri a pris ses responsabilités. L’Ivoirien est viré et remplacé par l’ancien capitaine des écureuils Amadou Moudachirou. Depuis son arrivée, les résultats sont flatteurs. Tenez, 8 matches, 5 victoires et 3 nuls. Les Awissi-wassa totalisent 27 points, ils sont 5e à 5 points du leader. La montée est toujours en ligne de mire. Il reste encore 17 journées de championnat. Face aux difficultés de ces deux dernières saisons, les anciens de la maison AWISSI WASSA, Charles Lala, Babao, Déguénon et autres ont intérêt à être plus que jamais unis. La cause est commune. Les Requins semblent être en fin de convalescence. Le rêve de voir la prochaine saison le classique Requins-Dragons pour un retour à la normale est encore possible. La résurrection des rouges et blancs est tellement attendue dans la Vitalor Ligue 1 pour une vraie Vitalité de la Vitalor. Requins-Dragons…on ne veut plus le vivre au stade charles de Gaulle de Porto-novo ou au stade de l’amitié Mathieu Kérékou en souvenir mais en vrai. Fans des Requins, anciens Requins comme nouveaux unissez-vous dans le travail et l’abnégation pour un retour en Ligue 1. Wassa-wissiiiii!!!Awissi-wassaaaa!!! semble être contagieux. Reprenez tous en chœur. Ça peut-être motivant pour une montée et surtout pour le spectacle Requins-Dragons ou Dragons-Requins qui nous manque tant.

Hugues Zinsou Zounon

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