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Le triomphe de la vérité

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Contrôle des prestations de soins médicaux: Voici le rapport qui révèle de graves défaillances dans les centres de santé


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Le professeur Balise Ayivi, coordonnateur de la commission chargée du contrôle des structures de prestations de soins médicaux était face à la presse le vendredi 29 novembre pour présenter à l’opinion, le bilan d’une année d’exercice de ladite commission. On peut retenir,entre autres résultats, qu’en 12 mois d’exercice, cette commission mise en place le 10 octobre 2018 par le président Patrice Talon, a effectué 1233 contrôles dans les formations sanitaires publiques et privées des 12 départements et réalisé 24 cas de saisine. Lire ci-après, les grandes lignes du point de presse de Pr Blaise Ayivi, coordonnateur de la commission chargée du contrôle des structures de prestations de soins médicaux.

Les grandes lignes du point de presse de Pr Blaise Ayivi, coordonnateur de la commission chargée du contrôle des structures de prestations de soins médicaux

  1. Travail fait en une année d’exercice
    En une année de travail, nous avons effectué 1233 contrôles en deux ou trois passages dans les formations sanitaires publiques et privées des 12 départements de notre pays et nous avons réalisé 24 cas de saisine.
  2. Contrôle des formations sanitaires
    Nous avons contrôlé dans un premier temps les formations sanitaires pour établir l’état des lieux aux manquements du respect des normes sanitaires puis dans un second temps en immersion pour l’accompagnement des agents de santé.
    Quels sont les principaux écarts identifiés par rapport aux normes?
    Ce sont :
  • l’hygiène déficiente des locaux, des cours et des dépendances dans la plupart des formations sanitaires publiques en comparaison aux formations sanitaires privées ;
  • l’organisation inadéquate des ressources humaines ; des gardes de 24 à 48 heures avec des repos compensatoires de 48 à 72 heures sont effectuées alors que l’effectif du personnel qualifié ne permet pas d’assurer tous les jours et dans toutes les formations sanitaires la disponibilité du service 24/24 heures ;
  • l’insuffisance de pertinence du diagnostic et l’inadéquation du traitement, notamment par les infirmiers et par des aides-soignants ;
  • le rançonnement des pauvres malades dans le désarroi, la vente illicite de médicaments, le vol et le détournement des recettes ;
  • le non-respect par les formations sanitaires privées du contenu des cahiers de charges pour lesquels les autorisations leur ont été octroyées ;
  • l’exercice illégal de la médecine et la formation illégale des aides-soignants et des auxiliaires de santé dans plusieurs cabinets de soins infirmiers.
    Face à ces graves dysfonctionnements nous avons :
  • procédé à la fermeture immédiate de certaines formations sanitaires publiques et privées ;
  • participé à la salubrité immédiate de certains centres ;
    et proposé :
  • la réorganisation de l’offre de soins par une mutualisation des ressources humaines, matérielles et financières afin d’optimiser l’implication du personnel qualifié ;
  • la transformation de certains centres de santé proches des hôpitaux en centre de jour ;
  • l’utilisation des comptes d’amortissement pour les formations sanitaires qui en possèdent pour l’assainissement et la réfection de leurs centres ;
  • l’établissement de contrats de performance aux directeurs des hôpitaux.
  1. Mise en œuvre des recommandations
    Depuis le 1er septembre 2019, nos sorties sur le terrain visent à vérifier la mise en œuvre des recommandations issues des contrôles précédents dans les formations sanitaires.
    Le taux de recommandations exécutées varie entre 35 et 65% selon le département soit une moyenne de 50% dans les formations sanitaires visitées.
    Les recommandations non exécutées sont pour la plupart :
  • l’assainissement des formations sanitaires grâce au fonds d’amortissement ;
  • la diffusion et l’utilisation des ordinogrammes de prise en charge des maladies courantes par les infirmiers pour l’adéquation du diagnostic et du traitement en l’absence du médecin ;
  • l’organisation efficiente des services ;
  • le respect des cahiers de charges pour lesquels les structures privées ont reçu des autorisations.
  1. Echanges avec DDS et équipe
    Devant le constat d’une incompréhension de certaines recommandations par les responsables de la santé au niveau opérationnel et l’absence d’orientation pour leur mise en œuvre, nous organisons des échanges avec les responsables sanitaires de chaque Département, notamment les DDS, les médecins Coordonnateurs de zone sanitaire et les Directeurs d’hôpitaux pour initier avec eux un processus d’exécution des recommandations en vue de réduire les écarts par rapport aux normes sanitaires.
    Les outils de ces échanges sont un guide de mutualisation des ressources et un guide méthodologique pour l’organisation de l’offre de soins de premier recours.
    Les leçons apprises de ces échanges bénéfiques demeurent :
  • l’implication des autorités locales et des leaders d’opinion ;
  • l’information continue des populations pour une mise en œuvre efficace des recommandations ;
  • la nécessité de disposer de guide d’orientation dans la mise en œuvre des mesures proposées ;
  • le partage constant par les acteurs des préoccupations des hôpitaux avec le Directeur National des Hôpitaux et le Conseiller technique à la Médecine Hospitalière du Ministère de la Santé.
  1. Cas de saisine
    Quant aux 24 cas de saisine réalisés au cours de l’année, l’investigation a pour but d’étudier le cas, de situer les responsabilités et de proposer des actions à l’autorité afin d’éviter des déviances.
    Pendant ce dernier trimestre de l’année 2019, 5 cas ont été investigués. Nous voulons signaler le cas d’un nourrisson âgé de 2 ans décédé le 10 septembre 2019 aux urgences pédiatriques du CHD Zou d’Abomey des suites d’un paludisme grave avec une anémie sévère ; le cas d’un élève de 15 ans décédé le 10 octobre 2019 aux services des urgences du CHUDOP de Porto-Novo des suites d’une péritonite appendiculaire et le cas d’un jeune homme de 20 ans décédé le 06 Septembre 2019 au service de chirurgie du CHUZ d’Abomey-Calavi dans les suites opératoires d’une occlusion intestinale sur bride traitée par une importante résection intestinale.
    Malgré l’absence de faute professionnelle patente, ces décès sont encore et malheureusement occasionnés par des défaillances dans l’organisation des services et le non-respect des protocoles de prise en charge des malades et des urgences particulièrement.
    Par rapport aux cas de saisine, c’est le lieu de signaler la toute première session depuis sa création, de la chambre disciplinaire de l’Ordre national des médecins du Bénin (ONMB) qui s’est penchée justement sur les dossiers de saisine.
    Ces cas de saisine ont permis aux agents de santé de savoir que les actes professionnels sont surveillés et sanctionnés en cas de non-respect des normes ; de même la population prend conscience qu’elle peut se plaindre pour des soins inadéquats. Nous signalons à nouveau le numéro WhatsApp du ministère de la Santé pour les plaintes ; il s’agit du 91 44 44 44.
  2. Acquis de la Commission
    Quels sont les acquis de la commission ? Ces acquis sont obtenus grâce à l’appui du Ministre de la santé. Ce sont entre autres :
  • la marche vers une amélioration de la gestion des ressources humaines à travers la création des centres de jour et la mutualisation des services.
  • l’amélioration de la qualité des services à travers la répression pour cas de vente illicite de médicaments, la fermeture des formations sanitaires privées non autorisées, la fermeture de certains centres de santé publics en cas de déviance totale des normes, la mise en place d’un numéro vert pour les plaintes, la réalisation de saisine.
  1. Solutions aux préoccupations du Chef de l’Etat
    A l’étape actuelle du travail de la Commission, nous remarquons que les préoccupations du Chef de l’Etat face aux normes sanitaires, en mettant en place la Commission trouvent progressivement des solutions.
  2. Atouts pour relever les défis du système de santé
    L’hygiène, le respect des normes, l’organisation et le fonctionnement efficaces des Services restent des atouts majeurs pour relever les défis des acteurs du système de santé.

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