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Fermeture des frontières: Les chefs traditionnels de Kwara State expriment leur détresse


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Soldats à la frontière de Chikanda dans la zone de Baruten dans l’État de Kwara au Nigeria

Les chefs traditionnels des communautés frontalières de Kwara State au Nigeria ne cachent plus la désolation de leurs peuples. Dans cet Etat proche du département du Borgou au Bénin, les mesures prises par le gouvernement fédéral nigérian inquiètent.

La fermeture de toutes les frontières terrestres du Nigeria depuis le 20 août 2019 a des conséquences néfastes sur les communautés vivant autour des frontières au Nigeria même. C’est le cas au nord de l’État de Kwara, proche du département du Borgou au Bénin. Les populations rencontrées dans cette région côté nigérian, affirment avoir été négligées au fil des ans et n’ont pas bénéficié de la présence du gouvernement nigérian dans la région. Selon certains de leurs chefs traditionnels, elles entretiennent des relations plus étroites avec le Bénin et accèdent à certains des services essentiels de notre pays, en raison de leur proximité. « La vie et les interactions ont été difficiles pour ceux d’entre nous qui vivent dans les communautés frontalières, et notre situation est pire par rapport à celle d’autres communautés frontalières à travers le pays. » C’est ce qu’affirment certains dirigeants traditionnels des communautés frontalières dans l’État de Kwara. Une visite dans certaines des communautés d’Ilesha-Baruba, de Gwanara, de Bukuro, d’Okuta et de Yashikra a révélé la désolation que vivent les Nigérians de ces régions du fait de la fermeture des frontières. Bien qu’applaudissant le gouvernement fédéral pour les mesures prises pour des raisons économiques et de sécurité, ils ont cependant déploré la détresse provoquée par cette mesure. L’Emir de Gwanara, Alhaji Sabi Idris Kotokotogi, a déclaré que la décision du gouvernement fédéral de fermer affecte sérieusement sa communauté, ajoutant que «chaque fois que le gouvernement prend ce genre de décision, ce sont ceux d’entre nous qui vivent aux frontières qui en subissons les conséquences. »

Nous dépendons de Nikki et de Parakou

«Toutes les activités à la frontière sont dans le coma », affirme l’autorité traditionnelle qui ajoute : « Si le prix de l’essence augmente, le prix de tout le reste suit. Au moment où je vous parle, l’essence est vendue à 400 nairas par litre; Pendant combien de temps une communauté pauvre comme la mienne peut-elle continuer à supporter de telles difficultés? » L’Emir a indiqué que tous les articles utilisés par la population de Gwanara viennent du Nigéria mais restent très chers. « Je vois des raisons qui motivent le gouvernement à prendre sa décision, mais il devrait s’assurer que chaque pétrolier destiné à Baruten reste à Baruten et n’arrive pas à la frontière », a déclaré l’émir. Par contre, les agriculteurs de Gwanara applaudissent la mesure du gouvernement fédéral. Président de la branche Baruten de l’Association des agriculteurs du Nigéria (AFAN), Mal. Ahmed O. Aluma s’est dit satisfait de la fermeture, affirmant qu’il s’agit d’une bonne idée. «Je suis à la retraite de la fonction publique depuis 31 ans. Je suis maintenant sur ma ferme. Je plante beaucoup de choses sur ma ferme, mais au final, c’est un échec car les ventes des produits ne sont pas à la mesure du stress que l’agriculture et la récolte subissent, car des produits de contrebande tels que le riz pénètrent dans le pays, ce qui fait que les producteurs locaux sont oubliés », affirme-t-il. Même si les agriculteurs sont heureux, ils se plaignent également de la hausse des prix causée par la fermeture de la frontière. «Mais de l’autre côté, avec le prix de l’essence, tout est allé haut, ils ont même fermé des stations-service dans la plupart de nos villages. Un litre était vendu à 150 Nairas, mais il a grimpé à 400 Nairas par litre. »«Il n’ya pas d’augmentation officielle du prix à la pompe, mais à la frontière, nous payons plus cher », souligne le secrétaire du conseil de l’Emirat de Gwanara, Alhaji Musa Woruyo. « Je sais que le gouvernement a de bonnes intentions. Durant cette courte période de fermeture de la frontière, nous avons eu un peu de paix. Le gouvernement devrait toutefois examiner la situation de manière globale et prendre des mesures pour alléger le fardeau des personnes vivant dans les communautés frontalières», a-t-il complété. Pour l’émir de Yashikira, Alhaji Umar Usman Sariki la fermeture a des effets à la fois négatifs et positifs. «La fermeture a affecté les services essentiels auxquels nous avons accès de l’autre côté de la frontière, dit-il. Nous dépendons de Nikki et de Parakou pour nos services de santé, principalement parce que nous n’avons pas d’hôpitaux fonctionnels d’ici à Ilesha Baruba. L’hôpital ici n’est pas à la hauteur. Les affinités le long de la frontière ont été affectées.L’interaction socioculturelle a également été affectée par le fait que les batteurs de tam-tam et les artistes viennent du Bénin chaque fois que nous célébrons pour nous divertir. »

Nous sommes plus proches du Bénin que du Nigéria

L’émir d’Okuta, Alhaji Idris Sero, qui partage une expérience similaire avec les autres monarques, a déclaré que les habitants de KwaraNorth à Baruten appartiennent à la même tribu que les habitants de la partie septentrionale du Bénin. «Nous sommes plus proches de la République du Bénin que du Nigéria et il est mieux d’évaluer les services essentiels à partir de ce pays que du Nigéria. La distance que nous couvrons pour accéder aux services de santé au Bénin est plus courte que celle de la ville la plus proche du Nigéria », a déclaré l’émir. Les articles en mouvement comme le charbon de bois, la farine d’igname, les ignames, les céréales et d’autres produits de la ferme étaient conçus pour être déchargés. Les résidents affirment que la fermeture des frontières les affecte négativement. Ils appellent le gouvernement fédéral nigérian à mettre en place des mesures palliatives pour atténuer leurs souffrances. Sur près de 770 km de frontière, les relations commerciales ont été stoppées depuis le 20 août entre le Bénin et le Nigeria.

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