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Le triomphe de la vérité

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Edito: Une confusion nommée FCBE


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Où donc a eu lieu le congrès ayant permis aux FCBE de recevoir leur récépissé provisoire ? Pour connaître la date, il suffit de lire la lettre envoyée par Komi Koutché et Valentin Agossou Djènontin, lettre dans laquelle les deux responsables donnent leur quitus à leur remplacement, un quitus assorti de réserves, il faut le dire. Le récépissé reçu est donc remis en cause par une frange importante du parti, soutenue du reste par le président d’honneur, Boni Yayi. Mais la question est celle-ci : comment les FCBE peuvent-ils même projeter un congrès sans que Boni Yayi n’en soit informé ? La réponse à cette question permettra probablement de comprendre l’embrouillamini dans lequel le parti est aujourd’hui plongé, confusion qui fait qu’un certain Alassane Tigri, secrétaire exécutif national adjoint du parti, se trouvait être au départ dans la procédure d’organisation du congrès, pour se retrouver aujourd’hui parmi les contestataires du récépissé délivré.
Regardez-moi bien : Alassane Tigri est un fidèle parmi les fidèles de Boni Yayi. S’il a pu écrire un courrier annonçant un congrès, il serait ahurissant qu’il n’ait pas reçu à cet effet un accord même verbal de son mentor, Boni Yayi. De plus, qui est Paul Hounkpè, le nouveau secrétaire exécutif national, sinon, là aussi, un fidèle parmi les fidèles de l’ancien président ? Ils sont tous des produits finis du yayisme. Il en est de même pour Garba Yaya, Soumanou Djimba Alassane et Théophile Yarou aujourd’hui accusés de traitrise.
Ce faisceau de contradictions laisse planer un doute épais. Il y a au sein des FCBE, quelqu’un qui joue à créer des divisions qu’il entretient en opposant un camp contre un autre. Personne ne peut me faire croire que Komi Koutché et Valentin Agossou Djènontin aient pu recevoir une lettre du secrétaire exécutif national adjoint de leur parti, sans en toucher un mot à Boni Yayi. Il est aussi difficile de croire qu’ils aient écrit une quelconque réponse, sans l’en informer. Et qu’au total depuis le 25 juillet que ledit congrès est sensé s’être déroulé, tout ce monde soit resté les bras croisés, comme si rien n’était, avant que le récépissé signé n’atterrisse aujourd’hui sur les réseaux sociaux. Non, il y a quelque chose qu’on ne nous dit pas. Il y a une pièce du puzzle qui est délibérément cachée au public. Comment comprendre en effet que Valentin Agossou Djènontin et Komi Koutché aient pu être remplacés depuis près de deux mois, et que Boni Yayi n’en soit informé que sur les réseaux sociaux comme il le clame aujourd’hui dans son adresse aux militants ?
Le double jeu que l’on peut soupçonner est aussi au niveau de la finalité. Qu’on le veuille ou non, le parti dispose désormais de ses pièces légales pour compétir aux prochaines consultations. Non seulement pour compétir, mais également participer de plein droit à l’animation de la vie politique, puisque telle est sa vocation. En allumant eux-mêmes la polémique, je peine à savoir les mobiles. Car, si les contestataires se retrouvent aujourd’hui devant les juridictions appropriées pour s’entendre dire le droit, ils auraient hypothéqué l’avenir. Dans ces conditions, je serais à la place du ministère de la justice, que j’userais de toutes les prérogatives que la loi me reconnaît pour faire trainer la procédure jusqu’à ce que les élections prochaines passent. Et ce ne serait même pas un exploit : tout acteur politique lucide ferait ainsi. Le parti serait alors entraîné dans une polémique oiseuse qui aura le don de le détourner de ses objectifs de conquête du pouvoir. En cas de jugement favorable au camp des contestataires (proches de Yayi), il est bien loisible au camp Hounkpè-Yarou qui bénéficie actuellement de la légitimité, de se pourvoir en appel ou même en cassation si nécessaire. Connaissant la justice de notre pays, cette seule procédure a déjà duré trois années. Trois années durant lesquelles l’agenda électoral du Bénin n’attendra personne. Qu’on se rappelle le cas RB.
L’un dans l’autre, la polémique FCBE est une très bonne chose pour le pouvoir de la Rupture. Il va réussir à disperser le parti, presque avec le consentement de ses responsables. Une fois de plus, ces responsables sont incapables d’anticipation. J’ai envie de dire que c’est la fin du parti. Et je veux que les faits ne me donnent pas raison.

Par Olivier ALLOCHEME

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