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Le triomphe de la vérité

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L’ambassadeur du Japon, Kiyofumi Konishi, invité de « Sous l’arbre à palabres » de l’Evénement Précis: «La coopération entre le Japon et le Bénin connait des avancées remarquables »


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L’Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Japon près le Bénin, KiyofumiKonishi, est le 122ème invité de « Sous l’arbre à palabres », la rubrique phare du quotidien L’Evénement Précis. Très décontracté comme à son habitude, il a d’entrée de jeu, jeté un regard assez satisfaisant sur le mode de gouvernance du président Patrice Talon, depuis la présentation de ses lettres de créance en novembre 2016. L’Ambassadeur KiyofumiKonishi, très au fait de l’actualité politique nationale, n’a pas manqué de reconnaitre la place de choix qu’occupe le Bénin en matière de démocratie, et aussi, les efforts consentis par les acteurs politiques, la société civile et toute la population pour préserver ce climat de paix qui distingue le Bénin des autres pays d’Afrique. Il a dressé un bilan élogieux des actions entreprises par le Japon au Bénin, notamment dans les secteurs de la santé, de l’éducation, de la sécurité alimentaire, de l’agriculture ; l’ambassadeur a aussi évoqué quelques grands projets mis en œuvre en collaboration avec le gouvernement. On peut citer les cantines scolaires et la construction de près de 200 salles de classe dans l’Atlantique. Si la coopération bénino-nipponne est des plus solides, au regard des réalisations qui en témoignent, la première autorité japonaise au Bénin annonce que de nouveaux axes de coopération viendront la renforcer davantage et ce, dès la 7ème Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad 7), prévue du 28 au 30 août 2019 à Yokohama, au Japon. Un signe de satisfécit qui rassure de la qualité du partenariat japonais au développement du Bénin.

Et si on en parlait

Excellence monsieur l’Ambassadeur, déjà plus de deux ans que vous êtes à la tête de la mission diplomatique du Japon près le Bénin. Que peut-on retenir de ces deux premières années en terre béninoise ?

La première chose que je retiens pendant ces deux dernières années au Bénin, c’est le sens de civilité du peuple béninois et les valeurs démocratiques que préserve ce pays.
Juste après mon arrivée au Bénin, en janvier 2017, le gouvernement béninois a entamé les opérations de déguerpissement des espaces publics. J’étais alors inquiet que cela n’entraîne des violences de la part des habitants déguerpis alors qu’en réalité, cela a été exécuté dans le calme. En fait, c’est un événement qui m’a marqué comme symbole de la civilité remarquable du peuple béninois. D’ailleurs, m’ont impressionné également, les actions du gouvernement telles que la construction de nouveaux marchés ayant pour but d’accompagner la population qui avait occupé les espaces publics libérés.
Quelque temps après, je me suis rendu compte que ce déguerpissement était l’engagement pris par S.E.M. Monsieur le Président Patrice Talon, lors de sa campagne électorale. A mes yeux, cet évènement montre la détermination de son gouvernement à tenir les engagements qu’il a pris vis-à-vis de la population, bien que quelques tendances de l’opposition persistent toujours. Cette détermination de tenir la promesse vis-à-vis du peuple constitue un élément important de la démocratie. J’ai alors constaté moi-même la réputation du Bénin en tant que modèle de la démocratie en Afrique de l’Ouest, à travers cet évènement.

Deuxièmement, je voudrais souligner l’importance de la lutte contre la corruption.

Dès mon arrivée, on m’a averti que la corruption était présente dans l’exécution de beaucoup de projets, qu’ils soient menés par le gouvernement ou par les bailleurs de fonds. Certains chefs de missions diplomatiques m’ont confié en personne les expériences de corruption qu’ils ont subies. Cependant, au cours de ces deux dernières années, j’ai constaté que le gouvernement s’attelait rigoureusement à la lutte contre la corruption. En effet, les entreprises japonaises,tout comme les entreprises européennes ou américaines d’ailleurs, seront fortement punies si elles se mêlent à la corruption. Ainsi, les soucis au sujet de la corruption empêchent les investissements depuis le Japon, qu’ils soient publics ou privés, et défavorisent le développement du pays. A cet effet, je félicite vivement les efforts du gouvernement. Il est normal que ceux qui ont participé aux actes de corruption écopent de peines sévères. Mais, ce qui est le plus important est que tous les citoyens se rendent compte que ce type de crime entrave le développement de leur pays.
Enfin, je voudrais saluer le rôle que la société civile joue activement comme leader d’opinion au Bénin. A titre d’exemple, « Social Watch Benin » prône les actions contre la corruption et la « Plateforme électorale des Organisations des Sociétés Civiles » anime les débats autour de la révision de la Constitution. Ces actions substantielles de la société civile méritent d’être appréciées. De plus, dans le cadre des élections législatives qui se sont déroulées au mois d’avril, les ONG étaient très actives. Par exemple, la « Plateforme électorale des Organisations des Sociétés Civiles » a appelé à la tenue des élections inclusives, et le jour du scrutin, elle a déployé des moniteurs sur tout le Bénin pour observer le déroulement du vote. J’ai alors constaté moi-même la réputation du Bénin en tant que modèle de la démocratie en Afrique de l’ouest à travers ces actions des ONG.
D’ailleurs, notre Ambassade travaille beaucoup avec les ONG dans le cadre de l’Aide aux micro-projets locaux pour construire des salles de classe et des purificateurs d’eau, etc., et je suis agréablement surpris qu’il y ait de nombreuses ONG au Bénin capables de mener de grands projets, tout en respectant les termes du contrat..

Excellence, le 14 novembre 2016, vous présentiez votre lettre de créances au Président de la République du Bénin. SEM Patrice Talon. De 2016 à 2018 dites-nous ce que vous avez apporté de nouveau et comment se porte la coopération entre le Japon et le Bénin ?

Depuis mon arrivée, la coopération entre nos deux pays a connu des avancées remarquables.Avant tout, il faut rappeler que les deux pays partagent les mêmes valeurs fondamentales telles que la liberté, la démocratie, l’État de droit et le respect de la bonne gouvernance. C’est pour cela que le Bénin soutient presque toujours la position du Japon sur la scène internationale et que les deux pays ne cessent de renforcer davantage leurs relations. Nous pouvons citer des échanges fréquents de haut niveau entre les deux pays. En effet, en 2018, une délégation de trois sénateurs du Japon a visité le Bénin, S.E.M. Aurélien Agbénonci, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération ainsi que S.E.M. Romuald Wadagni, ministre de l’Économie et des Finances se sont rendus au Japon. Les deux ministres se sont entretenus respectivement avec leurs homologues japonais. S.E.M. Agbénonci a également pris part à la réunion ministérielle de la TICAD tenue en octobre à Tokyo.Je suis convaincu que nos deux pays ne cesseront de s’efforcer pour étoffer davantage les liens d’amitié entre eux.

Quel bilan peut-on faire des actions entreprises dans les grands domaines de la coopération bénino-nipponne, que ce soit sur le plan de la santé de la sécurité alimentaire, de l’agriculture et autres?

Le bilan est plutôt satisfaisant. En effet, l’année 2018 a été une année particulièrement fructueuse. Par exemple, nous avons signé l’Échange des notes portant sur l’Assistance alimentaire de l’année fiscale 2018 dont le montant total s’élève à environ 1 milliard 500 millions de FCFA. La mise en œuvre de cette assistance est en cours. Ensuite, nous avons inauguré l’hôpital d’Allada, dans le cadre de l’Aide financière non-remboursable. Cet hôpital dont le coût de construction s’élève à environ 9,5 milliards de FCFA, vient combler le vide des services de santé dans le département de l’Atlantique. Il contribuera à l’essor du système sanitaire national et régional du pays. Il s’agit d’un hôpital doté d’équipements très modernes. Toujours dans le cadre de l’Aide financière non-remboursable, deux châteaux d’eau ont été mis en service à Dassa et à Glazoué.
Je suis très heureux que nous ayons pu réaliser tous ces projets pour servir le développement économique et social du Bénin.

Sur le plan de l’éducation le Japon s’est engagé à accompagner le Programme d’action du gouvernement (PAG) à travers le projet de construction de 200 salles de classes au profit des écoliers du département de l’Atlantique. Où en est ce projet ?

Après les études préparatoires, 34 écoles ont été retenues, et 183 salles de classes et 154 blocs de latrines seront construits dans le département de l’Atlantique. L’appel d’offres a été déjà lancé pour sélectionner les entreprises de construction. Les travaux vont démarrer en mai prochain pour s’achever en octobre 2020.

L’apport du Japon dans le secteur de l’éducation s’illustre aussi par son implication dans le projet « Cantine scolaire ». Quels sont les tenants et aboutissants de cet apport ?

Nous soutenons le projet « Cantines scolaires » à travers notre programme d’Assistance alimentaire dénommé KR (Kennedy Round). Par exemple, 1.700 tonnes de riz offerts par le Japon dans le cadre de KR 2016 ont été mises à disposition du PAM au profit des cantines scolaires.

Sur le plan de la coopération bilatérale, le Bénin et le Japon ont vu renforcer leurs liens d’amitiés et de coopération à travers la rencontre des deux ministres des affaires étrangères du Bénin et du Japon, Aurélien Agbénonci et Taro Kono en juin 2018. Dites-nous, Monsieur l’ambassadeur les retombées de cette rencontre ?

Lors de leur rencontre, les deux ministres ont confirmé que les deux pays renforceront davantage leurs relations en se basant sur les valeurs fondamentales partagées telles que la liberté, la démocratie, les droits de l’homme, l’État de droit et la bonne gouvernance, et également souligné l’importance de mettre en œuvre les engagements pris dans le cadre de la TICAD.
Sur le plan de la coopération pour le développement du Bénin, les deux ministres ont réaffirmé l’importance de renforcer leur coopération notamment dans les domaines de la sécurité alimentaire, la santé, l’éducation, l’accès à l’eau potable, le développement durable des villes et le développement d’infrastructures de qualité. Par ailleurs, ils ont exprimé leur souhait de voir augmenter des investissements privés japonais au Bénin. A cet effet, il y a une entreprise japonaise qui est en discussion avec le gouvernement béninois pour installer une usine de produits textiles, afin de créer de milliers d’emplois au Bénin. Je souhaite vivement qu’il y ait plus d’investissements privés comme ce projet dans les années à venir. .
Au plan politique, les deux ministres ont confirmé leur volonté de poursuivre la coopération étroite sur la scène internationale. Il s’agit notamment des questions relatives à la dénucléarisation de la péninsule coréenne, aux enlèvements de citoyens japonais par la Corée du Nord, à la réforme du Conseil de sécurité des Nations Unies et au renforcement de la sécurité maritime. A cet égard, le ministre Agbénonci a exprimé son soutien à la « Stratégie pour un Océan Indopacifique libre et ouvert » que prône le Japon.
Je voudrais également rappeler qu’au cours de cette rencontre, le ministre Agbénonci a confirmé le soutien du Bénin en faveur des candidats du Japon pour des élections internationales y compris l’élection des membres non permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies. Je suis très reconnaissant du soutien continu que le Bénin apporte au Japon.

Outre ces secteurs d’intervention, le Japon s’est engagé â élargir sa coopération avec le Bénin sur trois grands points, à savoir: l’amélioration des infrastructures, la promotion des industries et l’amélioration des conditions de vie des populations. A quand la prise en compte de ces nouveaux axes ainsi que les grandes réalisations ?

Ces trois axes déterminent la politique d’assistance japonaise destinée au Bénin et orientent déjà nos interventions. S’agissant du premier axe qui est relatif aux infrastructures, le projet de construction d’un échangeur au carrefour Cica-Toyota à Cotonou est en cours de discussion. Il y a aussi un projet qui est actuellement en considération dans le domaine de la transformation de l’électricité. Concernant le deuxième axe, c’est-à-dire la promotion de l’industrie, nous avons une gamme très large de formations offertes aux Béninois dans le domaine de l’agriculture, la pisciculture, etc. De plus, à la suite de la TICAD VI, un programme intitulé ABE initiative a été mis en place et vise à permettre aux jeunes béninois d’étudier dans une université au Japon et d’effectuer un stage dans une entreprise japonaise. Ce programme permettra aux participants d’acquérir les compétences nécessaires pour contribuer au développement du pays. Concernant le dernier axe qui vise l’amélioration des conditions de vie, nous pouvons évoquer la construction de salles de classe, d’hôpitaux, de châteaux d’eau. En plus, il y a une cinquantaine de volontaires japonais déployés sur tout le territoire béninois afin d’accompagner la population dans ses efforts d’améliorer la qualité de vie.

Vous avez récemment annoncé la construction d’un échangeur au carrefour Cica- Toyota de Cotonou dans le but de rendre plus fluide la circulation routière. Où en sont les études de terrain et à quand le démarrage effectif des travaux ?

Nous avons déjà reçu une mission d’études en janvier 2019 et attendons une autre mission dans quelques mois. Actuellement, l’équipe de la JICA œuvre avec acharnement pour la concrétisation aussi rapide que possible et nous espérons le démarrage des travaux au début 2021.

Quelles sont les grandes réalisations attendues pour cette année 2019 ?

Comme je l’ai évoqué plus haut, il faut d’abord citer, comme grand accomplissement de l’année 2019, le démarrage des travaux dans le cadre du projet de construction de salles de classe dans le département de l’Atlantique. En outre, un autre projet de construction de salles de classe sera bientôt lancé en parallèle. En fait, ce projet utilisera les fonds de contrepartie accumulés à partir de la recette de vente du riz offert par le Japon dans le cadre de l’Assistance alimentaire. Ces deux projets vont certainement améliorer les conditions d’apprentissage des enfants au Bénin.
Par ailleurs, au mois de mars 2019, l’Organisation internationale pour les migrations a lancé un projet ayant pour but de renforcer le contrôle frontalier dans les régions du nord du Bénin grâce au financement du Japon. Il est prévu de mettre en place un système d’analyse des flux migratoires et de former les agents des autorités compétentes béninoises. Ainsi, le Japon contribue à la pérennisation de la stabilité dans le pays qui constitue un socle du développement et de l’industrialisation.
L’année 2019 est également une année de préparation pour les grands projets à venir. Comme je le disais, nous avons déjà reçu une mission d’études au début de l’année pour la construction de l’échangeur au carrefour Cica-Toyota de Cotonou et prévoyons l’arrivée d’autres missions pour des projets tels que la construction de châteaux d’eaux dans le département du Couffo et du Plateau.

L’un des actes forts de ta coopération entre le Japon et l’Afrique est la Conférence internationale de Tokyo pour le développement de l’Afrique (Ticad). La stratégie d’appui du gouvernement japonais aux pays africains mise sur pied lors de la Ticad Vl à Nairobi, couvre la période 2016-2019. Que peut-on retenir comme actions phares réalisées au Bénin, dans le cadre des recommandations de la Ticad VI ?

A l’occasion de la TICAD VI qui s’est tenue à Nairobi en août 2016, le Japon a annoncé son engagement de mener trois piliers d’actions en faveur de l’Afrique. Il s’agit de la diversification de l’économie et l’industrialisation, le soutien aux systèmes de santé résilients, et la promotion de la stabilité sociale pour une prospérité partagée. Le Japon œuvre toujours pour concrétiser la mise en œuvre de ces trois piliers.
Le « Projet de vulgarisation de l’aquaculture continentale (PROVAC) Phase II» qui est en cours d’exécution est un exemple concret pour le premier volet. Ce projet a pour objectif de former des pisciculteurs et vise à produire 9,000 tonnes de poissons par an. Nous sommes également en train de mener des études préparatoires en vue d’élaborer un projet dans le domaine de l’électricité, puisque la disponibilité et la stabilité de l’électricité sont des éléments primordiaux pour l’industrialisation.
Concernant le deuxième volet, le Japon s’est engagé depuis des années dans l’amélioration du système de santé au Bénin. Dans le cadre de l’Aide financière non-remboursable de l’année fiscale 2007, le Japon a financé la construction du Centre hospitalier et universitaire de la mère et de l’enfant Lagune (CHUMEL) à un coût global d’environ 6,4 milliards de FCFA. De plus, nous avons inauguré l’hôpital d’Allada l’année dernière. Ce projet s’inscrit également dans le cadre de l’Aide financière non-remboursable au titre de l’année fiscale 2014 dont le montant de financement du Japon s’élève à environ neuf milliards cinq cents millions de FCFA. Ces dernières années, le Japon a financé beaucoup de projets dans le secteur de la santé. Mais les contributions du Japon ne se limitent pas aux financements. La coopération technique est d’une importance non-négligeable. Le Japon déploie des spécialistesde 5S-KAIZEN pour former le personnel des centres de santé au Bénin. En effet, les 5S-KAIZEN(5S : séparer, systématiser, nettoyer, standardiser, et se discipliner; KAIZEN : améliorer) est une méthode d’amélioration de la qualité et de la productivité par une série de petits efforts constants dont l’accumulation permet d’atteindre des résultats impressionnants. A part cela, la JICA offre une large gamme de programmes de formation au personnel des hôpitaux.
Quant au dernier volet, le Japon finance le Centre de perfectionnement aux actions de déminage et de dépollution (CPADD) à travers le PNUD. Ce financement est déjà à sa troisième phase. Comme je l’ai évoqué précédemment, nous allons aussi financer quelques actions de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), en vue de renforcer sa capacité de contrôle frontalier au Bénin.

Pensez-vous que les pays africains ont véritablement atteint les objectifs fixés lors de la Ticad VI ?

Lors de la TICAD 7, les réalisations depuis la TICAD 6 seront passées en revue afin de savoir si les objectifs fixés sont atteints. En matière d’aide publique au développement, nous sommes presque sûrs de pouvoir atteindre les objectifs. Cependant, il y a encore du chemin à parcourir pour accomplir les objectifs en matière d’investissement privé. Ceci est principalement dû à la difficulté à laquelle nos opérateurs font face en Afrique. Il s’agit de l’instabilité du cadre juridique des affaires en Afrique et du taux excessif d’endettement de certains pays. A ce propos, une entreprise japonaise est en discussion avec le gouvernement béninois pour réaliser un investissement d’envergure et je souhaite vivement que cette discussion aboutisse avec un résultat positif.

La ville de Yokohama», au Japon, abritera au mois d’Août prochain, la Ticad VII? Que peut-on déjà savoir de cette conférence internationale ?

L’Ambassadeur Kiyofumi Konishi

Effectivement, du 28 au 30 août 2019, la ville de Yokohama abritera la TICAD 7. Il est à noter que la TICAD est une initiative unique dans le sens où elle est une plateforme multilatérale ouverte, permettant à tous d’avoir une discussion franche et libre sur le développement de l’Afrique. Par rapport à cette édition de TICAD, il a été convenu qu’elle serait plus focalisée sur le business et la dynamique du secteur privé. Les sujets qui seront à l’ordre du jour se formulent entre autres comme suit : la promotion de la transformation économique, l’amélioration du climat des affaires, l’innovation, le financement durable, la société durable et résiliente pour la sécurité humaine, la stabilité et la paix. Vu la position importante du business dans la TICAD 7, je souhaite fortement que S.E.M. le Président Patrice Talon y participe. J’invite également les entreprises béninoises à prendre part à la TICAD 7 car il y aura beaucoup d’occasions offertes pour nouer des relations avec les entreprises japonaises qui s’intéressent à faire des affaires en Afrique.

Comme l’a souhaité le ministre Béninois des Affaires Étrangères Aurélien Agbénonci, l’ambition, du Bénin est d’abriter la Ticad VIII qui se tiendra en 2022. Pensez-vous que le Bénin a toutes les chances et dispose des ressources nécessaires pour abriter cette conférence internationale ?

La procédure de sélection de la ville hôte de la TICAD 8 n’a pas encore commencé. Il y aura certainement un débat à cet effet entre les co-organisateurs à savoir, le Japon, les Nations Unies, la Commission de l’Union africaine, la Banque Mondiale et le PNUD.
En tout cas, c’est un grand plaisir pour moi de savoir que le Bénin s’est porté candidat pour abriter la TICAD 8 et je suis personnellement persuadé que le Bénin a la capacité de se doter,d’ici à 2022, des infrastructures nécessairespour accueillir une conférence internationale de cette envergure.

Excellence, parlons JICA, l’Agence Japonais de coopération internationale qui a la responsabilité de l’exécution de l’aide publique au développement du Japon, afin de renforcer les capacités des habitants des pays en développement et leur permettre de résoudre leur problème et de soutenir leur développement. Pour vous qui êtes un ancien de cette agence, dites-nous les résultats de, la JICA au Bénin et combien de volontaires japonais ont servi au Bénin à la date d’aujourd’hui ?

En effet, la JICA s’occupe de la mise en œuvre des programmes de coopération entre les gouvernements japonais et béninois. Le programme de volontaires (JOCV) fait également partie des activités de la JICA. Depuis que la JICA a ouvert son bureau au Bénin, son champ d’action s’est étendu à plusieurs secteurs y compris l’éducation, la santé, l’eau, l’agriculture, la pêche, la pisciculture et l’infrastructure. Par ailleurs, depuis le lancement du programme de volontaires au Bénin en 2005, la JICA a envoyé environ 300 volontaires jusqu’à ce jour. Je suis très ravi de constater que les activités de la JICA sont hautement appréciées par les Béninois.
Je voudrais saisir cette occasion pour souligner que le développement d’un pays doit être accompli par son peuple lui-même. J’espère que les Béninois s’inspirent des activités de la JICA et des volontaires japonais pour améliorer leurs compétences, pour que le Bénin se développe par la contribution des Béninois.

Pour vous qui avez suivi avec succès la présentation de I ‘ambitieux Programme d’action du gouvernement du Chef de l’État, Patrice Talon, quelle lecture faites-vous de ce projet, deux-ans après?

Le PAG est en effet un projet ambitieux. Lorsque j’ai suivi la présentation des ministres, j’ai eu l’impression d’un projet très ambitieux dont la réalisation ne serait pas évidente. Mais j’ai eu tort. Deux ans après le lancement du PAG, Nous constatons l’accélération de la mise en œuvre de ce programme. Je me rappelle qu’à un moment donné, S.E.M. le Président Patrice TALON a dit que les résultats deviendraient visibles et tangibles après la phase de la préparation. Ce que disait le Président de la République s’est avéré.

Selon vous le PAG â-t-il les chances de se concrétiser à l’horizon 2021 ?

Peut-être qu’il y a des projets dont la mise en œuvre a pris du retard et qui ne pourront pas être achevés jusqu’en 2021. Cependant, comme je disais tout à l’heure, il est une réalité que la mise en œuvre du PAG progresse constamment.

Quel regard avez-vous sur la gouvernance du Président Patrice Talon ?

Selon moi, l’idée principale de la gouvernance de S.E.M. le Président Patrice TALON est de remettre le Bénin au standard international. Il s’agit de réformes importantes qui s’attaquent aux problèmes omniprésents en Afrique subsaharienne tels que l’inefficience et la lourdeur du système administratif, la vulnérabilité des règles budgétaires et le système juridique inopérant. Le gouvernement a également procédé à la privatisation de sociétés étatiques, amendé le code du travail et mis en place la loi sur le partenariat public-privé, afin d’attirer les investissements étrangers. Et surtout, je voudrais féliciter l’engagement du gouvernement en matière de lutte contre la corruption. En effet, il poursuit cette lutte avec la détermination tout en ne faisant pas exception même aux députés qui se sont rendus coupables d’actes de corruption. En effet, c’est la bonne gouvernance et le climat favorable aux affaires qui ont amené le Japon à la prospérité économique. Je suis convaincu donc que le Bénin est sur la bonne voie.

Excellence, si on vous demandait ce qui a changé au Bénin depuis que vous y êtes, que diriez-Vous ?

Je constate que la situation a commencé à changer dans ce pays. Ce changement est également constaté par des institutions internationales ou étrangères. En mars 2018, le FMI a classé le Bénin parmi les cinq pays qui mènent le mieux les actions en vue d’atteindre les Objectifs de Développement Durable et parmi ces cinq pays, il n’y a que le Bénin et le Rwanda qui ont été choisis en Afrique subsaharienne. De même, Standard &Poors a revu à la hausse la note attribuée au Bénin en juin dernier avec la mention « B+, Stable ». Cette note est au même niveau que le Kenya ou le Sénégal. A cet effet, je salue les efforts du gouvernement béninois. De plus, la Banque mondiale, le FMI, la BAD et Standard &Poors prévoient tous plus de 6 % de croissance en termes de PIB pour la période 2019-2021.
Par ailleurs, je suis rassuré que le Bénin renforce de plus en plus ses relations économiques avec les pays partenaires grâce à sa diplomatie active. C’est également un changement remarquable que j’ai constaté depuis que je suis arrivé.

Monsieur l’Ambassadeur Comment vous vous êtes sentis dans l’émission « Sous l’Arbre à Palabre » ?
Je suis très honoré d’être là. J’apprécie beaucoup cette émission car elle permet à chaque personnalité invitée de s’exprimer sur des sujets divers et relaye les informations de manière précise.

Carte d’identité: Le Sociologue diplomate

Pour conduire à bien les liens de coopération entre les États, il faut forcément avoir dans ses rangs, un spécialiste des relations sociales et humaines. Et c’est là qu’intervient Kiyofumi Konishi. Né le 28 juin 1956 à Wakayama, au Japon, Kiyofumi Konishi obtient ses diplômes primaires et secondaires avant de finir ses études en 1983 à l’Université de Tokyo, au Japon, en Sciences et sociologie. Son amour pour les relations humaines et son abnégation à connaitre l’autre, où qu’il se trouve, le conduisent à rejoindre l’Agence japonaise de coopération internationale (Jica), spécialisée dans la mise en œuvre de la politique d’aide au développement du Japon dans ses pays partenaires. C’est ainsi que sa carrière prend l’envol avec une particularité pour les pays africains. Quatre ans plus tard, il est envoyé à l’Ambassade du Japon au Zaïre où il occupe le poste de deuxième secrétaire chargé de la coopération économique, entre 1987 et 1989. Cette première expérience lui fait gravir les échelons. Il occupe plusieurs postes importants au sein de la Jica, entre autres : Conseiller exécutif du président de la Jica, Représentant résident de la Jica à Dakar (2002-2006). Après plus d’une vingtaine d’années à travailler pour la représentation du Japon en Afrique, il quitte la Jica, en 2016, pour intégrer l’Université d’Ochanomizu en tant que professeur de l’Environnent et du développement. Mais, son talent et son expertise avérés inspirent le ministère des Affaires étrangères du Japon qui le nomme au poste d’Ambassadeur du Japon près le Bénin. Le lundi 14 novembre 2016, Kiyofumi Konishi présente ses lettres de créance au chef de l’Etat béninois, Patrice Talon, et devient ainsi, l’Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Japon près le Bénin. A ce poste, il œuvre à la densification des relations entre les deux pays dans les domaines de l’éducation, de la sécurité alimentaire, de la santé, du sport, de la coopération technique et bilatérale.

Intimité: Un amoureux des mets africains

En deux ans d’exercice au Bénin, l’Ambassadeur du Japon près le Bénin, Kiyofumi Konishi, s’est vite démarqué par son attachement aux mets africains. A sa table, les fruits de mer et autres spécialités de la cuisine japonaise laissent souvent place aux mets locaux tels que : Poulet Yassa, Tcheboudiène, Jibiteri, Atchèkè, et autres. Et comme pour répondre à l’adage qui se rapporte à « Un esprit saint dans un corps sain », Kiyofumi Konishi est aussi un amoureux du sport, particulièrement du tennis et du golf qu’il pratique avec excellence.

La Rédaction

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