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Le triomphe de la vérité

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Edito: Ce que peut faire l’opposition


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A l’heure actuelle, il est impossible à l’opposition d’organiser une seule marche légale. Aucun des partis la constituant n’a obtenu le fameux certificat de conformité qui lui donnerait une existence légale. Et cela ne sera probablement pas possible avant le 28 avril prochain. Pour être plus clair, aucune manifestation légale de l’opposition (marche, meeting, etc.) ne sera autorisée officiellement avant cette échéance.
Il ne faut pas espérer que les médias relaient ses mots d’ordre en cette période sensible. Une décision de la HAAC en date du 04 avril 2019 leur interdit toute diffusion de chansons, jeux, spots, communiqués, récits satiriques, caricatures ou autres productions « qui sont de nature à inciter à la haine religieuse, tribale ou raciale, à mettre en péril la cohésion nationale, à ternir l’image ou à dénigrer un parti ou un candidat. » Lisez bien entre les lignes : si malgré cet avertissement, un média se hasarde à diffuser des appels à des marches de protestation ou des manifestations qui dégénèrent par la suite, il risque fort d’être suspendu. Il ne faut pas s’imaginer que cette mesure de l’instance de régulation n’existe qu’en 2019 : elle a toujours existé et les professionnels connaissent les conséquences néfastes attachées à leur violation.
Si l’opposition se trouve bloquée au niveau des médias et tente d’utiliser les réseaux sociaux pour inciter les citoyens à la violence ou à diverses autres formes de protestation, le code du numérique lui sera opposée. L’utilisation de ces nouveaux médias est désormais strictement encadrée par un dispositif répressif qui régule leur utilisation à des fins de mobilisation pour la contestation.
Il faudra donc se résoudre à l’évidence : l’opposition a désormais des marges de manœuvre très réduites pour manifester. Sauf à vouloir tenter un coup de force, elle n’a plus droit à cette forme d’expression jusqu’à la fin de sa formalisation définitive. Mais elle peut tenter (ou tentera probablement) des actions éparses pour perturber la campagne électorale et le scrutin lui-même. Là-dessus, l’Honorable Guy Dossou Mitokpè a déjà proféré des menaces que personne n’a oubliées. Cependant, il est fort à parier que ces menaces auront du mal à être mises en exécution. Car, le député lui-même n’est pas connu pour être un homme violent. Même si par le passé son parti a pu bénéficier d’une certaine assise populaire dans certains quartiers de Cotonou, il faut bien observer qu’une bonne partie des meneurs qui en 2015 avaient organisé les mouvements que l’on a vus, ont changé de camp depuis lors. Les réalités ne sont plus les mêmes. En pensant même que le pouvoir se laissera surprendre sur ce terrain, il faut tout au moins voir les mesures dissuasives déjà en place. Toute action violente d’envergure sera probablement étouffée dans l’œuf.
L’organisation d’une opposition armée n’est pas à écarter. Dans une sous-région connue pour être poreuse à la circulation des armes légères, cette hypothèse est bien plausible. Les récentes saisies de cargaisons de munitions dans le nord du Bénin, constituent des signes d’une organisation probable de troubles. On sait bien qui est capable de ce genre de coup fourré. Seulement, ces actions ne peuvent qu’être extrêmement limitées, avec une probabilité de succès presque nulle. Il n’y aura pas de guerre civile au Bénin.
Ce qu’il y aura, c’est la montée de la surenchère médiatique, notamment dans les médias étrangers. Et l’objectif de telles actions est de discréditer le gouvernement béninois au sein des instances internationales. Porter un coup à l’image démocratique du pays et montrer Patrice Talon comme un dictateur sans foi ni loi. Cette surenchère verbale est déjà en cours d’exécution. Les grands médias internationaux, avides de ce genre de postures, n’hésitent pas à ouvrir leurs colonnes et à tendre leurs micros à toutes les oppositions africaines. L’opposition béninoise animée désormais par une escouade d’exilés plus ou moins virulents, ne manquera pas de profiter de cette opportunité pour se faire entendre.
Si j’étais un opposant pendant cette période, il y a une chose simple que je ferai avant toutes les autres : l’union de toutes les forces en un conglomérat puissant. Ensuite, l’étape de la formalisation permettra d’avoir une existence légale en vue des élections municipales et locales de 2020.
Faire autre chose s’apparenterait à une agitation stérile et sans lendemain, au moment où la classe politique nationale est en pleines mutations.

Par Olivier ALLOCHEME

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