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Le triomphe de la vérité

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Impasse électorale: Les organisations syndicales dénoncent la légèreté dans la remise en cause des lois


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Les organisations syndicales sont préoccupées par la situation électorale que traverse le Bénin depuis quelques semaines. C’est dans ce cadre que la Csa-Bénin, la Cgtb, la Cstb, la Cosi-Bénin et la Csub ont donné de la voix. A travers une déclaration rendue publique ce 28 mars, elles ont fait l’analyse de la situation en relevant la légèreté avec laquelle les députés votent les lois. A en croire les centrales et confédérations, si, aujourd’hui, la charte des partis et le code électoral peuvent être remis en cause sans état d’âme parce qu’ils sont des textes destinés à «des citoyens au-dessus de leurs mandants», quel est alors le sens de leur statut de représentants du peuple ? Pour les partenaires sociaux, Cela relève la légèreté avec laquelle les lois sont votées sans une étude approfondie des implications et conséquences sur la vie de la population. Au vu de ce tableau que présente le Parlement, les syndicalistes se disent méprisés, opprimés, face aux lois imposées aux travailleurs et sur lesquelles le Parlement est resté à ce jour muet, en dépit des menaces de relecture. Tout en invitant les élus du peuple à trouver un terrain d’entente pour sortir le pays de cette impasse, les organisations syndicales réclament la relecture des lois sur l’embauche, sur le statut général de la fonction publique et celle portant exercice du droit de grève. Car, pour elles, la politique doit servir aussi à l’éducation à la citoyenneté des populations.

Déclaration des organisations syndicales des travailleurs du Bénin sur la situation d’impasse politique

“La situation politique actuelle est assez préoccupante. L’impasse semble s’épaissir et les travailleurs ont de plus en plus le sentiment que les acteurs politiques n’ont pas pris encore la mesure de l’enjeu afin d’œuvrer véritablement pour le dégel et sortir de la crise pré-électorale dans laquelle se trouve notre pays.
L’espace politique est devenu presque exclusivement l’arène des petites phrases et des déclarations sans impact réel sur le blocage actuel sinon juste occuper les réseaux sociaux et en ajouter à la sinistrose. Tout se passe comme si tout cela se résumait juste à un concours d’occupation du net, à une empoignade communicationnelle sans aucun égard pour les citoyens stressés.
La crise de confiance semble profonde entre les différentes chapelles politiques et il est à craindre que tout cela ne conduise à l’effondrement de notre expérience démocratique. Depuis une dizaine de jours, les regards sont tournés vers l’Assemblée Nationale où les députés ne semblent pas se soucier de la tenue à bonne date des élections à venir.
Les organisations syndicales des travailleurs du Bénin, signataires de la présente déclaration expriment leurs préoccupations face à l’indigence du débat politique actuel et face à la désinvolture des acteurs politiques dans la gestion du blocage qui se présente.
Elles rappellent à tous les protagonistes, les sacrifices consentis par les travailleurs et le peuple pour l’avènement du renouveau démocratique. Le combat pour la démocratie et l’état de droit a toujours été celui des travailleurs en priorité.
Elles réaffirment leur légitimité à mettre en garde la classe politique contre les pratiques qui mettent en péril la paix sociale et la quiétude nécessaires à l’épanouissement du citoyen.
Les organisations syndicales des travailleurs rappellent aux acteurs politiques que l’état de droit et la démocratie sont entretenus et consolidés par le respect des textes en vigueur dans un pays.
Elles précisent également qu’en 1990, le consensus est l’ingrédient qui a permis le succès de la conférence nationale et conduit notre nation sur la voie de la démocratie et de l’état de droit.
Elles appellent les membres de l’Assemblée nationale à cesser les calculs individuels pour trouver le consensus vertueux et bénéfique pour le peuple.
Elles demandent à chacun des acteurs (gouvernement, majorité présidentielle, opposition, membres de la CENA, parlement, cour constitutionnelle, etc) de jouer leur partition dans le respect des aspirations du peuple à la paix et au développement.
Elles dénoncent par ailleurs, la légèreté avec laquelle des lois sont remises en cause pour le confort de ceux qui n’ont pas hésité à mettre les travailleurs en situation difficile avec une législature qui n’a pas été gênée par la prise de lois scélérates comme celle sur les conditions d’embauche, celle portant statut général de la fonction publique et celle sur l’exercice du droit de grève.
Elles expriment leur perplexité face à la facile unanimité des acteurs politiques pour remettre en cause des lois qu’ils ont votées et promulguées et qu’ils sont incapables de s’appliquer eux-mêmes.
Si aujourd’hui, la charte des partis et le code électoral peuvent être remis en cause sans état d’âme parce qu’ils sont des textes destinés à “des citoyens au-dessus de leurs mandants”, quel est alors le sens de leur statut de représentants du peuple !!!!! Cela montre la légèreté avec laquelle, les lois sont votées sans une étude approfondie des implications et conséquences sur la vie de la population. A quand donc la relecture des lois sur l’embauche, sur le statut général de la fonction publique et sur celle portant exercice du droit de grève ?
La politique doit servir aussi à l’éducation à la citoyenneté des populations. Et les travailleurs exigent de nos représentants politiques qu’ils éduquent par l’exemple, le bon exemple, en respectant les lois qu’ils votent.
Les organisations syndicales signataires de cette déclaration exigent de tous les acteurs politiques béninois les comportements responsables pour :
• L’organisation des élections consensuelles et inclusives, à bonne date et sans prorogation de mandat de la législature en cours ;
• La préservation de la paix sociale, de l’unité et de la cohésion nationale pour l’épanouissement des citoyens ;
• L’égalité des citoyens devant l’application des lois en vigueur.
En tout état de cause, les organisations syndicales de travailleurs ne permettront à aucun acteur politique de mettre en péril les acquis démocratiques.

Fait à Cotonou, le 28 Mars 2019″

Emmanuel GBETO

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