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L’émission “Univers Science ” de la radio des étudiants, sur Radio Univers a reçu cette semaine, un scientifique particulier, le Recteur honoraire de l’Université d’Abomey-Calavi (Uac), le Professeur Brice Augustin Sinsin, avec à son compte près de 300 publications scientifiques. C’était le Mardi 05 Mars 2019 où en sa qualité de Directeur du Laboratoire d’Ecologie Appliquée (Lea) de l’UAC, il a été appelé à partager avec la communauté scientifique, les étudiants et les décideurs, la genèse, les composantes et les résultats du laboratoire avant de lancer un appel aux décideurs à s’investir dans l’appui nécessaire à la recherche scientifique conduite dans le pays par les chercheurs dans les différents laboratoires de recherche et de formation. Sur environs une heure de temps d’antenne, l’ingénieur-agronome-forestier de formation a montré en quoi le Laboratoire d’Ecologie Appliquée, participe t-il au développement de la Nation béninoise. Au cours de cette partie d’échanges, il a fait savoir, qu’ « aucun laboratoire de l’Uac n’a autant raflé de financement que le Lea en terme d’écologie appliquée ». Des prouesses à l’actif d’un laboratoire de renom de par sa contribution au développement du pays. « C’est grâce au Lea que le nom du Bénin est rentré dans le GPS. C’est quand, j’ai commencé les dénombrements que j’ai commencé à commander les GPS dans les années 1994. Le nom du Bénin a été donc mis dans le GPS grâce au Lea » se réjouit le Directeur du Laboratoire d’Ecologie Appliquée.
Du contexte de création du Lea à sa structuration
Créé en 1993 et mis en service officiellement en 1994 comme cadre de réflexion, le Lea se révèle selon le Directeur aux plans technique et scientifique, comme un laboratoire inscrit dans l’objectif d’enseigner davantage les sciences de l’environnement notamment l’écologie qui est une science de base, une discipline fondamentale. « Du moment où cela s’enseigne dans une faculté d’application comme l’agronomie, elle devient une science qui nourrit la population. Donc l’écologie devient alors appliquée. Elle s’enseigne comme un domaine pour l’activité humain et non comme outil » explique-t-il avant de le présenter au plan socio-politique. Pour le Professeur Brice Sinsin, son existence s’explique sur ces plans du fait qu’il y avait déjà de plus en plus beaucoup d’engouement pour l’environnement. « C’est une question de sciences de l’environnement » a-t-il précisé avant d’indiquer que : « Quand on parle d’environnement, c’est beaucoup plus englobant, et cela fait appel aux problèmes de pollution de l’eau, le sol, le mode de vie. Mais l’écologie s’en détache un tour petit peu, car l’écologie s’occupe plus des relations entre les êtres vivants sauvages, car nos activités aussi les affectent positivement comme négativement. C’est ce qui fait la particularité » a-t-il nuancé.
Un laboratoire à multiples domaines de recherche
Partant de l’information selon laquelle, il est le père fondateur de ce laboratoire, le Professeur Brice Sinsin, a expliqué le processus qui a permis aujourd’hui à la multiplicité des chercheurs qui l’animent. « C’est parti d’un individu aux doctorants en passant par les premiers ingénieurs » a-t-il fait savoir. A ce titre, le contenu des enseignements a fait naitre des départements spécialisés. « Les cours transversaux devenaient les cours de spécialisation d’où la subdivision du laboratoire en des départements beaucoup plus spécialisés (domaines des carnivores, des micro mammifères, des reptiles, des plantes…) » explique l’invité avant de faire la nuance entre les laboratoires de recherche et ceux de formation. Saisissant l’occasion, il a indiqué le mode de fonctionnement d’un laboratoire de recherche dans une institution académique. Il a, par ailleurs, saisi l’occasion pour conseiller les générations montantes d’universitaires à se coller à la recherche. « Forcément les activités de recherche doivent être liées aux activités d’enseignement. On ne peut pas se qualifier professeur d’université par la recherche. Si jamais on laisse la recherche à l’université, vaut mieux rejoindre un lycée. La première mission de l’universitaire est d’aller chercher les fonds nécessaires. C’est ce qui doit être le défi principal à la suite des travaux de recherche » indique-t-il. Il n’a pas manqué de conseiller le comportement scientifique à adopter à l’université, il faut créer une partie de ce qu’on enseigne, un véritable atout pour décrocher les financements. « Si vous maitrisez votre domaine, vous serez capable de rédiger de bons projets pour aller prendre les financements nécessaires afin de vous équiper » précise-t-il en citant le Lea en exemple. « Tout l’équipement que nous avons reçu au Lea a été grâce à cette bataille » avoue-t-il.
Une longue liste de travaux
Invité à énumérer quelques travaux phares innovants du laboratoire qui ont impacté sur le développement de l’écologie humaine au Bénin, le Professeur Brice Sinsin, a préféré se limiter à quelques uns pour ne pas user du temps d’antenne qui lui a été accordé. « Chers amis, il y en a tellement eu. Laissez-moi vous expliquer que la vie du chercheur est comme la vie de réflexion de tous les jours. Et je suis très actif pour cela, car je suis un homme de terrain ». En résumé, il a abordé les travaux concrétisés sur le pastoralisme, la réflexion scientifique qui a permis de dégager des applications ayant permis de ressortir des packages technologiques et le développement d’autres technologies sur les espèces animales et végétales dont on connait mieux aujourd’hui la production. En outre, des recherches ont été également menées sur la disparition de certains animaux sauvages. La liste est tellement longue que le Directeur du Lea qui préféré donner rendez-vous dans d’autres émissions spéciales. Mais pour l’instant, le Lea reste l’un des rares pays à sortir un livre rouge qui retrace la vie de toutes les espèces. Du point de vue scientifique, il reste un laboratoire bien équipé.
Emmanuel GBETO