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Le triomphe de la vérité

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Le général Robert Gbian invité de « Sous l’arbre à Palabre», AU SIÈGE DE L’ÉVÉNEMENT PRÉCIS: «Talon est en train de redresser le Bénin»


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Le général Robert Gbian, deuxième vice-président de l’Assemblée nationale, co-président du Bloc républicain et membre du bureau politique dudit parti est l’invité du 118ème numéro de la rubrique « Sous l’arbre à palabres » du quotidien l’Evénement Précis. Pendant plus d’une heure d’entretien réalisé dans les locaux du journal à Cotonou, il s’est prononcé sur le bilan de la 7ème législature sans oublier les sujets touchant à l’actualité politique au plan national, notamment les élections législatives d’avril 2019. La législature finissante s’est distinguée par le record de lois votées. A la question de savoir en quoi cela était urgent, le deuxième vice-président de l’Assemblée nationale a clarifié que toutes les lois sont importantes et que la plupart d’entre elles sont votées pour permettre au président Patrice Talon d’amorcer son programme d’actions et surtout ses réformes. Répondant à l’inquiétude d’une certaine frange de la population qui estime que sous cette législature les lois sont votées avec précipitation et sous une certaine pression du pouvoir, le général Gbian conteste : « Nous ne sommes pas là pour voter des lois sur mesure ou « by force ». Il estime que la plupart des lois sont votées en toute conscience et sont d’ailleurs profitables au pays. A quelques jours de la fin de la septième législature, le député membre du Bloc de la majorité parlementaire (BMP) s’est dit satisfait en ce sens que les objectifs du bloc sont atteints. Il est l’initiateur de six lois qui ont toutes été votées. En plus du bilan de la septième législature, le député a également entretenu les journalistes de l’Evénement Précis sur les préparatifs de sa famille politique pour les législatives du 28 avril. A ce sujet, il rassure : « Je peux dire que nous avons une base et que les législatives se préparent très bien ». Quant à la polémique relative à l’achat des cartes d’électeur par les blocs de la mouvance, il a confié qu’il s’agit d’intoxications, et clarifié qu’en réalité, le recensement des militants adhérents devrait se faire avec la carte nationale d’identité or, plusieurs militants ne disposent que de leur carte Lépi.
Au-delà, il estime que c’est plutôt le grand nombre de militants qui manifestent leur adhésion au nouveau parti qui gêne le camp d’en face. Parlant de la guerre de positionnement annoncée, le général Robert Gbian a confié qu’au sein du Bloc républicain, des arbitrages seront faits, même si chacun pense être important dans sa circonscription électorale. Le 2ème vice-président du Parlement a aussi opiné sur la gouvernance Talon qu’il qualifie de courageuse et contraignante, et qui va mener le Bénin à bon port. La lutte contre la corruption, le scandale siège de l’Assemblée nationale, ses relations avec l’ancien chef de l’Etat Boni Yayi et bien d’autres sujets ont aussi été passés au peigne fin par Robert Gbian dans cet entretien.

Et si on en parlait

La 7ème législature est en train d’égrener ses derniers jours. Comment vivez-vous ces moments ?
Nous sommes effectivement à la fin de la 7ème législature. On l’avait commencée, je crois, le 15 mai 2015. Et le 15 mai prochain, la 7e législature va déposer le tablier pour laisser place à la 8e. Et en ce moment précis, nous avons fini la 2e session ordinaire de l’année. Vous comprenez que selon le règlement intérieur de l’Assemblée nationale, nous pouvons avoir à faire des sessions extraordinaires. On a déjà, au début de cette année 2019, fait une session extraordinaire et nous sommes en train d’en faire une 2e actuellement. Cette 7ème législature, comme vous pouvez le constater, a fait beaucoup de choses. Je crois même qu’elle a battu le record de lois votées.

Pourquoi y-a-t-il eu autant de lois votées en si peu de temps ? En quoi c’était si urgent ?
Vous savez, si ce n’est pas que nous trainons à l’Assemblée, toutes les lois sont urgentes et importantes. Nous avons pu voter beaucoup de lois vous l’avez dit. Lesdites lois sont pour la plupart du temps, des lois qui vont permettre au président de la République d’amorcer son programme d’actions et de pouvoir enclencher sa réforme. Le président Talon a beaucoup de réformes et son programme d’actions en est suffisamment meublé. Ces lois sont aussi pour la plupart à caractère social. Ce sont des lois qui vont permettre le développement socio-économique du pays.
Voilà, de façon résumée, ce qui a motivé le vote de toutes ces lois, et aussi les raisons pour lesquelles les députés de la majorité parlementaire sont prêts à accompagner les actions du chef de l’Etat. On a compris que Talon veut faire de bonnes réformes sur les plans économique, social et administratif. Donc, il fallait l’accompagner. C’est cela qui a donné l’enthousiasme à ces députés d’être toujours prêts pour le vote des lois.

Vos adversaires politiques estiment plutôt que beaucoup de ces lois ont été votées dans la précipitation et sous la pression du pouvoir. Qu’est-ce que vous leur répondez ?
(Rires). Est-ce que vous-vous posez la question de savoir si, lorsqu’ils s’opposent et refusent d’accompagner le vote de ces lois, leur refus est « by force » aussi ? Soyons sérieux ! Quand les gens disent que l’Assemblée nationale est composée de députés béni-oui-oui, ou qu’elle a une majorité mécanique, on ne peut pas l’accepter. Je crois que nous sommes quand-même des responsables. Quand vous nous voyez tous à l’Assemblée nationale, nous n’y sommes pas venus par une même liste. Il y a eu une majorité, mais c’est une majorité hétéroclite qui s’est constituée avec le temps, parce que nous avons échangé et nous avons vu que nous sommes dans la même logique que le président en ce qui concerne les réformes qu’il souhaite. C’est ce qui a fait que nous-nous sommes retrouvés pour l’aider et pour l’accompagner.
C’est vrai, le député est là pour le contrôle de l’action gouvernementale et pour légiférer. Ces deux missions vont de pair. Nous ne sommes pas là pour voter des lois taillées sur mesure ou adopter des lois « by force » comme vous l’avez dit. Les lois, nous les avons votées en toute conscience parce qu’elles sont profitables pour notre pays.

Beaucoup estiment que vos relations avec les autres députés du Bloc de la majorité parlementaire (B) vont au-delà de ce qui est normal. Comment explique-t-on cette spontanéité entre vous ?
Qu’il vous souvienne que le BMP s’est constitué en août 2017, ceci après le vote raté de la révision de la Constitution. Et ce bloc de 62 députés parait incongru parce que nous sommes venus à l’Assemblée, comme je le disais, avec des partis différents. Nous n’avions pas les mêmes idéologies au départ, mais lorsque nous avons échangé, nous nous sommes rendu compte que nous pouvons aller ensemble. Nous tous avons eu comme source d’inspiration le programme d’actions du président Talon. Tout ce qui est envisagé dans le PAG est compatible avec nos visions respectives. Alors, on s’est dit que ce n’est pas la peine qu’on se fasse la guerre. Nous voulons tous le développement du Bénin et nous avons vu un homme qui a un programme qui nous satisfait. Pourquoi ne pas l’accompagner ? C’est comme ça que ce bloc de la majorité parlementaire est né.

Maintenant que nous sommes pratiquement au soir de cette 7e législature, dites-nous si les objectifs du BMP ont été atteints.
Oui. C’est une grande satisfaction pour nous. Vous savez, dans toute entreprise, rien n’est parfait. Nous sommes satisfaits parce que dans un premier temps nous avons accompagné le gouvernement. Nous avons initié des lois. Moi personnellement, j’ai initié des lois qui ont été votées. Ce sont des lois que les populations ont souhaitées. Et nous avons pu les voter et les adopter. Donc la satisfaction est grande pour moi.

On a l’impression qu’à travers ces propositions de loi, vous rendez suffisamment service au chef de l’Etat. Vous montrez que c’est pour vraiment l’accompagner….
Si vous dites « c’est pour l’accompagner », je serai d’accord avec vous. Ces lois que nous avons initiées, l’ont été en toute conscience. Ce n’est pas pour faire plaisir à un homme. Non. Quand vous prenez ces lois une à une, elles sont justifiées. Elles sont de bonnes lois qui permettront le développement du pays. Ce sont des lois qui permettront d’accompagner le président Talon dans ses réformes, parce qu’il ne sert à rien de dire qu’on soutient son programme d’actions sans pouvoir lui donner les moyens pour mettre en œuvre ce programme.
Nous pensons que ces lois sont effectivement nécessaires et qu’il fallait les initier pour accompagner la mise en œuvre des réformes qui visent le développement socioéconomique du pays.

Vous avez initié une révision de la Constitution qui a échoué.
Une première fois d’abord.

Après c’est un projet de loi…
Cela a échoué aussi.

Et par la suite, vous avez procédé par la ruse…. Il y a cette ruse qui est que vous avez réussi à insérer dans la loi, la suppression de la grève, par exemple…
Bon, on sait tous que ce n’est pas de la ruse.

On vous reproche d’avoir introduit dans la loi, beaucoup d’autres dispositions telles que les pressions fiscales.
Vous avez parlé de ruse. J’ai aussi entendu dire que le président Talon gouverne avec la ruse ou par la rage. Moi je ne me situe pas dans ces propos-là. Quand nous prenons aujourd’hui la loi sur l’encadrement de la grève, vous n’allez pas voir un citoyen béninois qui va vous dire qu’il n’est pas content de cette loi. Je crois et je sais qu’en majorité, les gens ont apprécié cette loi. Le Cnhu, vous voyez ce qui s’y passe avec les grèves. Les enseignants, n’en parlons plus. Donc, la limitation de la grève n’est pas, selon moi, une suppression des libertés démocratiques. C’est plutôt un facteur de développement pour notre pays. Beaucoup de gens sont satisfaits. On ne peut pas accepter que les gens fassent ce qu’ils veulent. Donc, vous devez comprendre que les grèves sont des choses qui fragilisent le développement de notre pays. Vous avez vu comment ça se passe, pendant des semaines, des mois, quatre voire cinq mois dans une année scolaire, au point où l’invalidation de l’année devient une option. Personnellement, je ne suis pas contre les syndicalistes. Mais on appelle à la grève puis, après, on dit qu’on veut rattraper. Donc, cette suppression des grèves, je l’ai souhaitée et accompagnée pour le développement de notre pays. Ça, ce n’est pas de la ruse.

Donc vous avez agi au nom du peuple ?
Bien sûr. Je suis un représentant du peuple et tout ce que nous faisons, c’est pour le peuple. Sans cette loi, voyez les enseignants, ils exagèrent. Dans les hôpitaux, dans les centres de santé, c’est du désordre, les gens meurent. C’est pour cela que je disais que personne, en dehors de quelques gens, ne vous dira qu’il faut que la grève revienne comme par le passé. Et vous verrez dans cinq ans, dix ans voire vingt ans, que dans les gouvernements qui vont se succéder, personne n’acceptera de remettre en cause cette loi. Juste pour dire que ça arrange tout le monde. Même si aujourd’hui, il y a un bloc de députés proche du pouvoir, demain personne ne viendra remettre en cause ces lois pour limiter la grève…

Honorable député, et si on vous demandait de faire un bilan de votre législature, à titre personnel ?
J’ai fait un saut dans l’inconnu. De la caserne, je suis tombé en politique. C’est deux mondes différents et vous le savez bien. Cependant, je pourrai vous dire que de mon passage à cette 7ème législature, je suis satisfait. Satisfait dans le sens que nous avons voté beaucoup de lois, des lois qui sont des lois de développement. Nous avons voté des lois sociales et personnellement, je suis satisfait. C’est vrai qu’au début j’étais inquiet et que je me demandais si on allait faire beaucoup de choses. Mais, quand j’ai vu la volonté farouche du président de l’Assemblée Nationale, j’ai compris qu’on allait accomplir dans la célérité les tâches qui nous sont dévolues. On a parfois eu l’impression que le temps ne nous suffirait pas, ou que certains députés ne seraient pas intéressés. Cependant, nous avons avancé sur les sentiers de manière satisfaisante. Des lois qu’on ne pensait pas, sont passées sans difficulté et j’avoue que j’en suis satisfait.

Quelles sont les lois Robert Gbian ?
Je peux citer le code pastoral. C’est vrai que depuis que cette loi a été votée, elle n’est pas encore promulguée, mais elle le sera bientôt. Vous n’êtes pas sans savoir que les conflits entre éleveurs et paysans sont fréquents, et c’est tous les ans. Ceux qui sont dans la région d’Agonlin doivent savoir de quoi je parle. En dehors du code pastoral, j’ai initié une loi sur le renseignement, c’est-à-dire les services de renseignement. Il y a également une loi sur le bail à usage domestique et bien d’autres. Je n’ai pas fait le répertoire avant de venir sinon cela aurait été plus facile. J’ai initié six lois au total qui ont été toutes votées.

Pensez-vous que le code pastoral par exemple va suffire pour résoudre le problème de la transhumance ?
Le code pastoral ne suffira pas, mais c’est déjà une avancée parce que là, nous avons un cadre légal pour régler ce problème. Ce qui n’existait pas. C’est vrai que le code pastoral est une loi et qu’il faut le vulgariser. Il faut mettre en pratique tout ce qu’il recommande, que ce soit au niveau des populations que de ceux qui envahissent le pays. Puisque c’est des bêtes qui entrent dans le pays, il faut qu’on situe la porte d’entrée jusqu’à destination, et que tous les acteurs soient informés sur le contenu du code pastoral. Ce code regorge de beaucoup de dispositions qui vont permettre de sanctionner les infractions. Le code pastoral, s’il est vulgarisé et connu par tous les acteurs, permettra de résoudre un tant soit peu le problème.

Vous et vos collègues du BMP avez voté deux lois à polémique, le code électoral et la charte des partis. Comment vivez-vous l’application de ces lois ?
Lorsque nous votons les lois, il y en a certaines qui sont contraignantes. C’est le cas de la charte des partis. En votant ces lois, nous mettons des contraintes qui s’imposent à nous aussi. Ce n’est pas qu’on a voté les lois que nous sommes à l’abri. Non, nous sommes tous concernés par celles-ci. Nous savons bien qu’en votant ces lois, nous allons changer le visage du Bénin. Quand o, prend la charte des partis, reconnaissons que c’est depuis des années que ce projet de loi était en préparation. Nous l’avons réactualisé et pris en compte, non pas parce que nous l’avons initié ou que le BMP l’a porté, mais parce que c’est un dossier d’intérêt national qui revient tous les ans. Tout ce qui est dit dans la charte des partis est contraignant, tout ce qui est dans le code électoral également. Mais, ce n’est pas parce que c’est contraignant que nous allions laisser et refuser une réforme majeure. Nous savons que c’est difficile. Aujourd’hui, la charte des partis et le code électoral sont d’actualité parce que nous sommes à la veille des élections législatives. Ça fait courir tout le monde et pour tout vous dire, quelqu’un m’a dit la dernière fois : « si vous députés, saviez que le quitus fiscal allait vous faire courir, vous n’alliez pas le laisser passer. » Mais c’est ça la réalité, ça nous fait courir autant que les amis d’en face.

Pourquoi courez-vous ?
Nous courons parce que le quitus fiscal dit beaucoup de choses. Quand vous devez prendre le quitus fiscal, c’est comme si du nord au sud, de l’est à l’ouest, tout ce que vous avez comme biens, vous le déclarez. Il y en a qui ont oublié que quelque part, ils ont acheté une parcelle. Lorsque vous entrez dans la base de données, on vous sort ça et c’est en ce moment que vous vous rendez compte que vous devez une somme quelque part, même si elle est négligeable. La plupart du temps, ce ne sont pas de montants importants.

Le général a-t-il son quitus ?
Si, j’ai mon quitus.

Député BMP, vous avez donc payé avant d’avoir votre quitus
Si, j’ai payé les impôts et j’ai eu mon quitus fiscal. Qu’est-ce que vous dites comme ça ? Le quitus fiscal concerne tous les Béninois ! La loi n’est pas faite pour certains au détriment d’autres. La loi n’est pas faite pour la mouvance contre l’opposition. La loi est impersonnelle. Les lois s’appliquent à tous les citoyens. Il est vrai que lorsqu’on votait ces lois, il y en avait qui étaient sceptiques. Mais bon, c’est la contrainte. Un bon citoyen doit payer ses impôts et c’est lui qui doit être député, le représentant de la nation à l’Assemblée nationale. Le quitus fiscal est là pour tous les citoyens. Il ne connait ni majorité présidentielle, ni opposition.

Que répondez- vous à l’opposition qui estime que l’institution du quitus fiscal vise à l’écarter ?
Non ! C’est de vaines polémiques. Moi je ne réponds pas à ça. Eux-mêmes savent que ce n’est pas vrai. L’opposition joue son rôle. Tout le monde sait que le quitus fiscal, ce n’est pas une affaire de mouvance contre opposition. On se rencontre là-bas et tout le monde court.

Le parti Bloc républicain est-il un parti légal ?
Aucun parti qui a accompli régulièrement les formalités d’enregistrement n’est illégal. C’est le cas du Bloc républicain. Il faut remplir les conditions requises et se conformer à la charte des partis politiques qui est une loi. C’est ce que nous avons fait.

Que dites-vous alors des observations faites par le ministère de l’Intérieur en ce qui concerne votre dossier ?
Nous avons appris qu’il y a dix partis qui sont allés déposer leur dossier pour l’enregistrement parce que la charte dit : « Vous déposez le dossier et s’il est conforme, on vous donne un récépissé provisoire et vous-vous enregistrez au Journal officiel ». C’est à partir de cet instant que vous avez une existence légale. Le dossier étant déposé, dans un délai de deux mois, le ministère de l’Intérieur doit réagir. Nous, nous avons déposé notre dossier au ministère et ce dernier a réagi. Il a donné une réponse négative. De tous les 10 partis que nous sommes, personne n’a encore rempli les conditions légales (NDLR, L’entretien a été réalisé le 20 février). En ce qui concerne le dossier du Bloc républicain, nous avons eu un dossier de près de 49 pages. Le ministère de l’Intérieur nous a dit ce qui n’allait pas dans notre dossier et qu’il fallait régulariser cela. Quand on a lu les observations, on s’est dit : « où est-ce qu’on était quand on a déposé ces dossiers ? » Tout ce qu’on nous reprochait était fondé. Par exemple, sur le certificat de nationalité d’un collègue, à la place de la date de naissance, ils ont mis la date de déclaration de naissance de la sage-femme. Est-ce qu’on pouvait savoir cela ? On est reparti faire un autre certificat de nationalité. Concernant les casiers judiciaires, les prénoms alignés n’étaient pas conformes aux prénoms sur l’acte de naissance. Il y a beaucoup d’irrégularités. Il y a même des attestations de résidence qui sont signées par des gens qui ne sont pas habilités à le faire. Il y a eu beaucoup de corrections que nous avons faites. En ce qui concerne le Bloc républicain, on a mis un comité sur ce dossier. Pour ceux qui sont concernés, nous avons fait en sorte que les attestations soient signées par les délégués et non par des intermédiaires ou bien par les chefs d’arrondissement. On a eu des attestations signées par des secrétaires. Donc on a mis en place un comité pour analyser, point par point. Lorsque ce comité a fini, on a désigné un autre comité pour contrôler. Quand ils ont fini, au sein du présidium constitué essentiellement d’Abdoulaye Bio Tchané, Jean Michel Abimbola et moi-même avec les secrétaires, on a tout contrôlé à nouveau. Donc on a mis beaucoup de temps à contrôler. Je n’ai qu’un seul prénom. Quand on a pris mon dossier, j’ai vérifié pour voir si « Robert » n’est pas écrit de façon illisible. J’ai contrôlé ma date de naissance et tout. C’était comme une folie. On a tout contrôlé et puis on a déposé. Donc on attend la suite. Ce qui nous a été reproché, nous l’avons corrigé donc, on ne peut plus nous dire qu’on avait oublié quelque chose.

L’opposition a-t-elle tort quand elle dit que le Bloc républicain n’est pas officiellement enregistré ?
Pourquoi va-t-elle dire ça ? C’est de bonne guerre. Les chaussures que je porte sont de couleur noire. Mais l’opposition peut dire que c’est de couleur blanche. Pourtant, ils savent bien que ce n’est pas vrai. C’est conformément à la charte des partis politique que nous travaillons, et personne ne peut dire que tel est légal et tel ne l’est pas.

Visiblement l’application de la loi est douloureuse
Bien sûr et c’est ce qu’il faut. En votant ces lois, nous voulons légiférer pour le Bénin et pour le futur. Il faut qu’on en finisse avec l’ancien système. On dit qu’il faut au moins quinze membres par commune, soit 77 communes fois 15 membres. On pense que c’est pénible. En plus, on dit qu’il faut des membres fondateurs, une liste des membres et leurs adresses. C’est effectivement des contraintes. Et nous, lors de notre congrès du 08 décembre 2018, on a respecté toutes ces contraintes. Nous savions bien que ce sera douloureux mais ce n’est pas parce que c’est douloureux qu’on ne va pas l’appliquer. Et laissez-moi vous dire qu’on s’attendait à tout cela quand on renonçait à nos partis. On s’est entendu pour que personne ne sorte pour réclamer ses documents, ceci pour un délai de 10 ans. D’autres ont même suggéré 20 ans, quand on a tranché pour arrêter de commun accord 10 ans. Donc nous avons laissé nos partis et nos logos pour appartenir aux blocs, je veux dire aux nouveaux partis.

Comment les militants GGR s’organisent pour affronter les prochaines élections législatives ?
Il n’y a plus de militants GGR. Si quelqu’un se lève pour dire qu’il est militant ABT ou GGR, on peut le poursuivre. Ce sont des habitudes qu’on a essayé d’inculquer aux militants. Mais je peux dire que nous avons une base et que les législatives se préparent très bien. Je reviens rapidement sur le congrès constitutif de Parakou. Après ce congrès, nous sommes descendus sur le terrain pour une tournée d’explication. A cette tournée, il fallait partager avec les populations, la création du parti, les statuts qui le régissent, le logo et autres. On a expliqué aux militants que nos partis sont déjà morts. Donc à partir de cet instant, on est devenu membre du Bloc républicain. C’est pour cela que nous avons profité pour recueillir les adhésions, conformément aux textes. Car, sans militants, le parti n’existe pas. Avant, les gens disaient qu’ils sont de tel ou tel parti et allaient rassembler la foule en lieu et place des militants. On a fini avec cela.

Que répondre aux opposants qui vous accusent de procéder à des achats de cartes d’électeur sur le terrain ?
Quand on a fini les sensibilisations, on a commencé par recenser, au point où les gens d’en face ont commencé par crier que nous collectionnions des cartes d’électeur. S’ils le disent aujourd’hui, c’est de bonne guerre car c’est des choses qu’on a souvent entendues, quelle que soit la position. Est-ce qu’on peut acheter les cartes d’électeur ? On a même dit que pour les adhésions, il faut des cartes d’identité, à défaut de l’acte de naissance du passeport ou d’un permis de conduire. Et vous n’êtes pas sans savoir que les populations de nos villages n’ont pas souvent de carte d’identité. La majorité n’a que de carte d’électeur, reçue sur témoignage. Et pour cette mission, les adhésions étaient massives. C’est ce qui gêne nos vis-à-vis. Et pour embrouiller les pistes, ils ont commencé par crier qu’il y a achat de cartes. Dites-moi, si on prend les cartes d’électeur, avec quoi les adhésions qu’on suscite vont voter le 28 avril 2019 ? Si on doit prendre votre carte d’électeur, ce sera contre combien ? C’est dommage, ces intoxications. Mais, je vous dis que le jour du scrutin, chaque candidat a son représentant qui va surveiller les votes. Dans chaque village ou localité, il y a des listes. Si on peut gagner les élections par achat de cartes, l’opposition aussi le peut, car elle a bien les moyens. Non, je crois que les gens racontent n’importe quoi. Personne ne pourra pour 5 mille ou 100 milles francs, laisser sa carte à autrui. Donc ceux qui disent qu’il y a achat de cartes n’ont pas de preuves. Et si c’était le cas , c’est un crime qui sera puni.

Comment comptez-vous gagner les élections en vue, lorsqu’on sait que les populations sont mécontentes des réformes de Talon ?

Je souris quand on dit que les populations ne sont pas contentes. Je vais parler de manière générale avant de parler des particularités. C’est à Cotonou qu’il y a la concentration et c’est dommage que les gens ne voient pas les effets des réformes. C’est comme si vous allez labourer et vous mettez les grains en désordre et attendez que ces grains sortent sans la pluie. C’est cela la situation. Quand les gens disent que Talon n’est pas social, que l’argent ne circule pas et autres, il faut leur dire que la saison n’est pas encore arrivée. Il y aura une saison de récolte. Je vous dis que les réformes de Talon sont vraiment courageuses et qu’il faut les soutenir. Il s’agit du développement de notre nation. Nous sommes en face de réformes nécessaires qui demandent beaucoup de sacrifices. Vous verrez qu’avant la fin des 5 ans de Talon, beaucoup de choses vont changer. Pour parler du bien-être des populations, je vous dirai que lorsque nous allions vers le Nord Bénin, surtout dans la zone du coton, lors d’une descente où la presse était mobilisée, une dame a pris la parole pour dire : « Général, si Talon n’avait pas existé, il faudrait l’inventer. Avec lui, on a aujourd’hui des engrais qu’on ne trouvait pas. Et en quantité, en qualité et à bas prix ». Elle a ajouté que les frais de coton sont payés à bonne date. C’est dire que quand vous allez dans la zone cotonnière, vous sentez que les gens sont dans le renouveau. Ils ne vivent plus dans des maisons en paille, tout est en tôle. Le coton a donc permis aux populations d’être à l’aise. On ne sent pas ce qui se passe à Cotonou dans le Nord par exemple. Quand on dit que l’argent ne circule pas, c’est simplement parce que les cadres ne trouvent plus d’argent à détourner. Donc c’est l’argent qu’on détournait et qu’on recyclait. Si moi j’arrive à attribuer un marché de 5 000.000 FCFA et qu’on me donne 10%, je ne vais pas hésiter à te donner 200.000 FCFA par exemple, si tu me demandes de l’argent. C’est tout ça qui était recyclé. Le président nous demandait le fonctionnaire qui n’a pas eu son salaire à la fin du mois. Il ajoute qu’il entend que l’argent ne circule plus, mais que c’est l’argent facile qui ne circule plus et qui fait qu’on se plaint. Récemment, il a demandé dans une rencontre comment faire pour que l’argent circule à nouveau, et on a rigolé.. Donc effectivement, le Nord n’a pas le même problème que le Sud. La campagne ne sera pas difficile pour moi dans la 7ème, zone productrice de coton.

Les descentes de Yayi ne diminuent-t-elles pas les chances de la mouvance ?
Je ne veux pas trop polémiquer sur mon ancien patron Boni Yayi. Je dirai que chacun a sa méthode de travail. Qu’il vous souvienne que j’ai été candidat à un moment où Yayi Boni était très fort. Il a tout fait pour que je ne sois pas élu député en 2015, mais je suis passé. Il m’a manqué 4000 voix pour avoir deux députés. C’est pour dire que le déplacement de Yayi Boni sur le terrain est sa manière de se défouler et de remercier sa population qui l’a supporté 10 ans durant. S’il arrive jusqu’à insulter dans ses sorties, c’est parce que le président Talon dérange énormément avec ses actions de développement.

Quelle est la qualité de vos relations aujourd’hui avec Yayi ?
Yayi Boni est un ami d’enfance. On a fait la même classe. On a réussi au Bac la même année. C’est pour dire qu’on se connait très bien depuis Parakou. J’ai été son collaborateur proche à la présidence, lorsqu’il était au pouvoir. Je ne veux pas porter un jugement de valeur sur sa personne.

Le Bloc républicain et l’Union progressiste sont des frères jumeaux du même père, Patrice Talon. Quel est celui qui peut se déclarer ‘’enfant chéri’’ du président Talon, parce que sur le terrain, on a l’impression que l’un se dit plus fort, l’autre qu’il est le grand frère….
Bon, on peut dire que le Bloc républicain et l’Union progressiste, comme l’a dit le président Bruno Amoussou, sont deux frères jumeaux. Quand deux frères jumeaux naissent, ils sont du même père et de la même mère. Et il a eu à dire que dans notre tradition, celui qui est grand dit ‘’petit frère, va voir d’abord’’. Si le petit sort, le grand frère le suit. Des deux blocs, le Bloc républicain est le grand frère. Vous voulez savoir quelles sont nos relations ? Ailleurs les gens ont dit que ce ne sont pas des frères jumeaux, que c’est des frères de même père et de mères différentes. Quand vous êtes deux frères de mères différentes, supposons que vous partez chasser dans la brousse, là où personne ne sait qui est le petit frère ou le t grand frère. Vous courez tous dans la brousse et vous sortez avec le gibier. Quand vous le ramenez à la maison, c’est là que tout le monde commence à dire « toi, tu as tué lapin, m j’ai tué l‘agouti » et on met tout dans la même casserole et là, la famille reprend. C’est ce que les gens ont voulu dire. Je crois que nous sommes des frères, même si on n’est pas des frères jumeaux. Sur le terrain c’est normal, il y a le politique en nous, on se bat pour la conquête des places à l’Assemblée nationale. Il y a des endroits où l’un est plus fort que l’autre et réciproquement. Nous allons en tenir compte, on ne doit pas se cogner jusqu’à se casser les têtes. Nous saurons comment gérer notre fraternité.

On entrevoit qu’après les élections, ces deux blocs deviennent un seul parti, le certifiez-vous ?
Comme nous sommes les deux partis qui ont accepté le mouvement conformément à ce que le chef de l’Etat avrait souhaité, parce que le chef de l’Etat souhaite qu’on n’ait qu’un seul parti, ce n’est ni difficile, ni facile. Dans un premier temps, on est allé jusqu’à trois. On a trouvé que trois ce n’est pas bien. A défaut d’un, ilfaut deux. Le président Talon avait voulu que tous ceux qui sont avec lui puissent se concerter et aient deux blocs. C’était l’idéal. Finalement, vous avez tous vu, on n’est resté que deux, l’Union progressiste et le Bloc républicain. Après les élections, les deux blocs vont avoir des députés. Ces députés vont constituer la nouvelle majorité parlementaire et présidentielle. Les deux blocs seront un seul parti. C’est l’idéal, mais ce n’est pas sûr.

L’Udbn et d’autres ont finalement raison de ne pas se fédérer avec l’Union progressiste ou le Bloc républicain ?
Vous voyez, je ne suis pas responsable de l’UDBN, ni de Dynamique unitaire pour le développement et la démocratie de Valentin Houdé. Je ne suis pas responsable de ces partis. C’est eux seuls qui pourront répondre à votre question. Mais ce qui est certain, c’est que nous voulons des députés et que nous entretenons de bonnes relations avec ces partis-là qui estiment aussi qu’ils sont de la mouvance présidentielle.

En cette veille de dépôt des candidatures, pour ne pas rentrer dans le secret des dieux, est-ce que la guerre de positionnements, comme l’avaient prévu certains, a eu lieu ?
Chacun pense qu’il est important. Cela est clair, puisqu’on n’a pas encore finalisé les listes. Il y en a qui nous voient pour dire qu’à tel endroit c’est moi, il faut que je sois premier, il faut que je sois suppléant… La situation est différente, ce n’est pas comme avant où il y avait cent partis aux élections. Les gens constituaient même quatre dossiers, puisque ce n’est pas contraignant. Quand ils vont déposer, ils trouvent qu’ils vont être 4ème au lieu de 2ème, ils ne vont pas être élus, c’est ce qui va être difficile. Ce ne sera plus comme avant.

La gouvernance Talon depuis 3 ans, comment l’appréciez-vous ?
Je suis de la mouvance. Je vous ai dit tout à l’heure qu’il y a des grincements de dents parce que la réforme de Talon est une réforme courageuse, une réforme qui crée des contraintes. Talon est en train de redresser le Bénin. C’est vrai, lorsqu’on parle de réformes, il y a des contraintes, il y a des grincements de dents. Personnellement, ce n’est pas que je fais usage de la langue de bois, j’accompagne Talon parce que je sais que ses réformes vont nous amener à bon port.

Entre la lutte que mène le président Talon contre la corruption, et la marche que vous aviez faite sous Yayi Boni, quelle est la différence ?
Vous voulez que je dise des choses que je ne voudrais pas dire. La marche elle a été faite, les gens ont transpiré. Mais je pense que ce n’était pas la meilleure manière. Vous aviez transpiré c’est vrai, mais ce n’est pas la bonne manière. La lutte contre la corruption que Talon est en train de mener aujourd’hui, c’est cela. Il touche le cœur même de la corruption. Avant c’était de la façade. Cela a donné quoi quand on a marché ? Cela n’a rien donné. Si on fait une marche et qu’on ne pense pas à comment en finir avec la corruption, on n’a rien fait. Aujourd’hui, Talon ne connait pas d’amis. Tu te mets dans une situation inconfortable où tu as eu à mal manipuler les deniers publics, il te tape dessus. C’est ce qui fait que personne ne peut aller se réfugier et dire qu’il est de la mouvance pour commettre des erreurs et crimes économiques et croire être à l’abri, non. Sur cela, le président Talon est intransigeant. Attention, à partir de cet instant soyez droits. Celui qui va aller de travers sera frappé.

Citez-nous des exemples de gens qu’il a déjà frappés dans vos rangs
C’est à vous de le savoir. Vous êtes Béninois non ?

Le président, c’est dans l’opposition seulement qu’il frappe non ?
On ne frappe pas celui qui n’a pas commis de fautes. S’il n’a pas frappé, je n’en connais pas. Si quelqu’un se met de travers, il va le frapper. Actuellement, personne ne s’est mis de travers.

Mais l’opposition dit que la lutte contre la corruption est sélective
Mais ils n’ont qu’à dénoncer ! S’ils disent que c’est sélectif, ils n’ont qu’à donner des cas concrets. Nous sommes dans le Bénin. On peut dire que tel est ceci, tel est cela, mais ce qui est sûr actuellement, c’est qu’il n’a pas encore fini. La CRIET est toujours là. Elle est créée et va toujours travailler.

Vous finissez la 7e législature alors que le chantier de l’Assemblée nationale est toujours inachevé
Attention, la construction du bâtiment de l’Assemblée n’est pas gérée par l’Assemblée nationale. Si vous le voulez, je vais vous le rappeler. Lorsqu’on devait construire le bâtiment de l’Assemblée nationale, les députés d’alors, en particulier le président de l’Assemblée nationale, ont cru qu’ils devaient y être associés. Mais on leur a dit : « Non, c’est une affaire de l’exécutif et non du législatif. Occupez-vous de votre législature. » Même pour le plan, l’Assemblée n’a pas été associée. Moi je n’étais pas là. C’est le gouvernement qui a pris entièrement en compte ce dossier. Les députés ne sont mêlés ni de près, ni de loin à cette affaire. Même jusqu’à la date d’aujourd’hui, on nous a seulement exposé comment cela s’est passé. Le chef de l’Etat, avant de prendre une décision, a voulu quand même que les députés puissent être écoutés, il voulait avoir notre avis. Et on lui a dit que tel que nous avons vu le rapport d’audit technique, c’est un gâchis. On ne peut pas continuer parce que les gens disaient qu’il fallait encore sortir 25 milliards de FCFA. Quand on nous a fait l’étude technique, on a vu qu’il y a des normes techniques qui ne sont pas respectées. Ce bâtiment peut s’écrouler à tout moment. Ce n’est pas à cause de ce qu’on va perdre qu’on va accepter et mettre après des vies humaines en danger.

Quelle est la décision définitive au sujet du chantier?
La décision définitive sera certainement l’abandon du site, parce que c’est un piège à cons. Si on dit « non, on a gaspillé, on ne peut pas laisser cela, parce qu’on a investi », la vie humaine est plus chère que cela à mon avis.

Vous pensez laisser tous ceux qui sont impliqués dans ce scandale ?
Non. Attention, comment vous pouvez dire cela ? Je suis pour qu’on puisse mener une enquête. Même la CRIET peut se saisir de ce dossier. Je souhaite vivement que la CRIET se saisisse de ce dossier, et qu’on voie d’où c’est parti. Parce que quand on lit le rapport, on est scandalisé. Mon souhait, c’est qu’on puisse aller jusqu’au bout parce que chaque fois que vous venez à Porto-Novo, c’est avec le cœur meurtri. La CRIET doit se saisir du dossier, parce qu’on a un bon procureur qui est très efficace. Togbonon, c’est un homme de loi. Mais ce n’est pas une affaire de députés. Ce ne sont pas les députés qui ont contribué à cela, c’est le gouvernement. Et tous ceux qui ont contribué à cela, ils vont en répondre.

Carte d’identité: Un ami du sort

Au moment où il entre à l’université en 1972, Robert Gbian n’envisageait pas encore la carrière militaire qui le propulsera au sommet de la hiérarchie militaire. Il s’inscrit d’abord en agronomie et, en deuxième année, change d’option pour se retrouver en sciences économiques et décroche un emploi à la Banque commerciale du Bénin (BCB). Mais il avait passé un concours d’entrée dans l’armée et finit par choisir le métier des armes. « Dans la vie, chacun a son destin dit-il, philosophe. J’avais des amis qui sont restés à la banque, et je les enviais, mais par la suite, la banque avait été fermée, et beaucoup avaient été licenciés. » Le futur général suit une formation d’officier à l’Académie Schœlcher, en France, puis la formation d’artillerie solaire. Attiré par l’économie, Robert Gbian passe et réussit le concours d’entrée à l’intendance militaire. Plus tard, il sera admis à l’école militaire de Paris. Il gravit patiemment les échelons de l’intendance militaire et devient général en 2007. Boni Yayi le remarque et en fait son directeur de cabinet militaire, à la présidence de la République, pendant 06 ans. Pour expliquer le saut fait de l’armée à la politique, il affirme que les militaires sont de grands politiciens. « On apprend beaucoup de choses et on sait s’adapter à toute situation, dit-il. Cela n’a pas été difficile pour moi, mais tout ce que j’ai regretté, c’est le manque de rigueur dans le monde politique. » Aujourd’hui deuxième vice-président de l’Assemblée nationale, Robert Gbian est un homme comblé par le sort.
Né le 27 novembre 1952 à Ina, commune de Bembèrèkè, il finit ses études primaires en 1965 et est classé dès la classe de 6ème au Lycée technique Coulibaly. Quatre ans après il décroche son BEPC, mais refuse la seconde technique que lui impose son parcours. Le voilà donc qui transfère sa bourse au Lycée Mathieu Bouké de Parakou. Il fait la seconde D, avec des camarades de promotion comme François Abiola et Yayi Boni. Mais en première, une nouvelle turbulence s’impose. Le jeune élève réussit à l’EPET (examen probatoire d’entrée en classe de terminale) mais décide de transférer sa bourse du Lycée Mathieu Bouké au Lycée Béhanzin où il a finalement le BAC. On était en 1972, année de déclenchement de la Révolution et le BAC en 1972 série D au Lycée Béhanzin. « J’ai eu le BEPC au Lycée technique Coulibaly, l’EPET au Lycée Mathieu Bouké et le BAC au Lycée Béhanzin. » Avec ce parcours éclectique, il se fait des amis dans tout le Bénin, un précieux atout pour réussir en politique. Elu député en 2015 sous la bannière de l’Alliance soleil, il est candidat aux présidentielles de 2016. Pour l’heure, sa prochaine ambition est l’élection législative d’avril prochain qu’il envisage avec sérénité.

Intimité: Un homme modeste

On le prendrait volontiers pour un bon vivant, mais le général Robert Gbian est d’un caractère trempé de modestie et de tempérance. Marié à une seule femme qui lui a fait cinq enfants, il ne cache pas son amour pour sa famille. « J’ai une seule femme et je l’aime réellement, dit-il. On s’était connus sur les bancs et on s’aimait vraiment ». Et d’ajouter : « Ce que j’apprécie le plus chez un être humain, c’est l’honnêteté et la sincérité ». A table, le général préfère l’igname pilée. Boisson ? Il apprécie l’eau plate mais ne dédaigne pas, de temps en temps, un peu de vin. Son sport favori reste la chasse sportive.

La Rédaction

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