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Le triomphe de la vérité

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Invité au « Congrès Usl de la diaspora »: Léonce Houngbadji fait des révélations sur la situation des droits de l’Homme au Bénin


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Léonce Houngbadji
lors de sa communication

Présent sur le banc des invités le samedi 09 février au « Congrès Usl de la diaspora », qui se tenait en France à Courbevoie, près de La Défense,  Léonce Houngbadji, en sa qualité de président du Parti pour la libération du peuple (Plp), parti qui a appelé à soutenir fermement la liste Usl aux législatives du 28 avril 2019 au Bénin, a présenté à cette occasion, une communication sur la situation des droits de l’Homme au Bénin. Il a aussi fait des propositions concrètes pour améliorer cette situation critique.

 

Voici l’intégralité de sa communication

 

COMMUNICATION DE LEONCE HOUNGBADJI, PRESIDENT DU PARTI POUR LA LIBERATION DU PEUPLE (PLP), SUR LA SITUATION DES DROITS DE L’HOMME AU BENIN

 

INTRODUCTION

Le Bénin était une démocratie de premier plan avec un engagement profond et permanent sur les questions relatives à l’Etat de droit et aux Droits de l’Homme. Depuis les années 90, de nombreux pays africains et même d’autres continents ont observé avec intérêt et attention l’évolution de la situation politique au Bénin, considéré comme un modèle d’Etat de droit et de démocratie. Mais aujourd’hui, l’on assiste à une dérive du pays vers une dictature autocratique.La situation du Bénin en matière de respect des Droits de l’Homme est extrêmement préoccupante.

En effet, la présidence de Monsieur Patrice TALON est marquée par la mise en place de mesures dangereuses constituant une menace pour les libertés individuelles, la vie privée, le droit à la sécurité personnelle, les libertés de réunions pacifiques et d’association, ainsi que d’expression, de pratique religieuse ou de conviction.

Très tôt, le pouvoir s’est mis aux trousses de ses opposants. Le candidat Patrice TALON avait prévenu : « Vous savez très bien que dans les petits pays comme les nôtres, ce qui permet à un président en exercice d’être réélu, c’est sa capacité à soumettre tout le monde. Quand tous les députés sont à sa solde, quand tous les maires sont à sa solde, quand tous les élus locaux sont à sa solde, quand tous les commerçants, le craignent, sont à sa solde, quand les partis politiques sont affaiblis, sont à sa solde, sa réélection est facile… Ne soyez pas sourds à ce que je dis : ce qui permet à un président d’être réélu avec assurance, ce qui assure la réélection d’un président, ce n’est pas son mandat, pas son résultat, c’est la manière dont il tient les grands électeurs, c’est la manière dont il tient tout le monde, c’est la manière dont personne n’est capable de lui tenir tête, d’être compétiteur contre lui. Quand vous n’avez pas de compétiteur, vous aurez beau être mauvais, vous serez réélu. »

Et effectivement, une fois élu, dès le 6 avril 2016, il s’est mis à appliquer à la lettre ce « programme d’actions » qui consiste à « soumettre les grands électeurs » pour « empêcher la compétition » électorale.

Des lois liberticides et scélérates sont alors votées à l’Assemblée nationale pour légaliser les écoutes téléphoniques, espionner des citoyens et unifier la police et la gendarmerie à l’effet de mieux réprimer les voix critiques. Il s’agit notamment de la Loi N°2017-44 portant recueil du renseignement en République du Bénin votée par l’Assemblée Nationale et la proposition de loi portant charte des partis politiques qui montrent bien le désir manifeste du gouvernement d’installer une police politique dans le pays avec pour but de réprimer les opposants par le biais d’un certain nombre de mesures attentatoires aux libertés civiles et politiques.

 

VIOLATIONS DES DROITS DE L’HOMME

 

La méconnaissance et le mépris des Droits de l’Homme par les autorités béninoises conduisent à des actes despotiques qui révoltent la conscience des citoyens. La tendance du Gouvernement du Bénin à la restriction de la liberté d’expression, d’association, de manifestation et à l’intimidation à l’égard de ceux qui expriment des opinions critiques concernant ses actions est palpable. Il s’agit d’unepolitique de répression qui se met légalement en place, illustrée par :

 

  • la radiation de la fonction publique, après 60 jours d’arrêt de rigueur, du capitaine Patrice TREKPO, Secrétaire Général du Syndicat National des Eaux, Forêts et Chasses (SYNA-EFC) pour ses opinions sur la privatisation du parc de la Pendjari, au Nord du Bénin, notamment sur la gestion du Parc Pendjari confiée à une ONG sud-africaine dans une opacité totale, par procédure de « gré à gré », sans aucun respect des dispositions du Code de passation des marchés publics en vigueur ;

 

  • la fermeture en 2016 par la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) de sept médias indépendants (six chaînes de télévision et une radio) dont deux (Sikka Tv et Soleil Fm) appartenant à Monsieur Sébastien AJAVON, arrivé troisième à la présidentielle de mars 2016, opposant déclaré au pouvoir de Monsieur Patrice TALON;

 

  • le piratage jusqu’à ce jour des fréquences de la radio Soleil FM dans les grandes villes, notamment à Cotonou, radio appartenant à l’opposant Sébastien AJAVON;

 

  • la suspension par la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC), par communiqué de presse N°0045-17/HAAC/PT/DC/SP-C du 21 décembre 2017, des médias en ligne, notamment les sites d’informations;

 

  • l’interdiction du sit-in des journalistes du Bénin devant les locaux de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC), le vendredi 13 janvier 2017, pour protester contre la suspension de sept organes de presse (Soleil Fm, Sikka Tv, Eden Tv, E-télé, La Béninoise Tv, La Chrétienne Tv et Unafrica Tv);

 

  • le retrait du droit de grève à certaines catégories de travailleurs et la restriction du droit de grève à tous les travailleurs en général;

 

  • l’interdiction, par décret pris en Conseil des Ministres, des activités des fédérations, unions, associations ou organisations faîtières d’étudiants dans toutes les Universités nationales du Bénin alors que toute personne a droit à la liberté de réunion et d’association pacifiques;

 

  • l’interdiction des manifestations religieuses sur la voie publique, telles que les prières de vendredi pour les musulmans et les chemins de croix pour les catholiques;

 

  • l’interdiction par arrêté préfectoral N°/0081/DEP-LIT /SG/SCAD/SA en date du mercredi 21 juin 2017 de toute manifestation sur la voie publique dans le département du Littoral le jeudi 22 juin 2017;

 

  • l’interdiction par arrêté préfectoral N°526/DEP-LIT/SG/SCAD/SP de toute manifestation sur la voie publique dans le département du Littoral en date du 30 décembre 2016;

 

  • l’interdiction de la marche des femmes contre la faim en direction de la présidence de la Républiquele mardi 20 février 2018 à l’appel de plusieurs associations de femmes béninoisesqui demandent juste : « la réinstallation et le dédommagement des personnes dégagées des espaces publics; la réduction des impôts et taxes sur les marchés et pour les artisans et artisanes; l’arrêt de la liquidation des entreprises publiques afin de sauvegarder les emplois de nos maris, sœurs et enfants; l’équipement de nos centres de santé pour assurer des soins adéquats aux populations; la résolution des problèmes des enseignants; l’octroi des bourses et secours aux élèves et étudiants pour que nos enfants retrouvent les chemins des classes et la fin des poursuites et détentions politiques au Bénin »;

 

  • les déguerpissements sauvages et inhumains dans les grandes villesqui ont conduit à la destruction totale des biens et propriétés des populations, notamment les pauvres, leurs droits humains étant ainsi bafoués de la manière la plus méprisante imaginable;

 

  • la restriction de l’accès des groupes de la société civile aux prisons du Bénin selon le Rapport d’Amnesty International : « En avril, le ministre de la Justice a pris un arrêté limitant l’accès des ONG, des groupes religieux et des organisations de la société civile aux centres de détention. Les autorisations de visite délivrées à ces groupes et organisations étaient valables pour des périodes de trois mois et n’étaient renouvelables qu’à condition que les bénéficiaires soumettent pour accord un rapport sur leurs activités au directeur de la prison, qui pouvait adresser des observations au ministre de la Justice, voire refuser de signer le rapport »;

 

  • l’interdiction par le Préfet du Littoral de la marche pacifique des étudiants du Bénin le 28 février 2018, de l’Université d’Abomey-Calavi à leur ministère de tutelle, le Ministère de l’enseignement supérieur, aux motifs de jours ouvrables et de zones interdites à manifestations ;

 

  • Laurent METONGNON : Il est l’organisateur principal du Front pour le Sursaut Patriotique (FSP), regroupement d’organisations politiques, sociales et syndicales de l’opposition. Le jeudi 16 novembre 2017, aux environs de 19h 30, alors qu’il était dans une réunion politique avec les députés de l’opposition, à Cotonou, la police s’est rendue à son domicile pour lui déposer une convocation. Invité à se présenter le lendemain, vendredi 17 novembre 2017, à la Brigade économique et financière (BEF), il a été immédiatement placé en garde à vue, accusé d’avoir reçu des « retro-commissions » lorsqu’il présidait le conseil d’administration de la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss).

Devant les enquêteurs et même à la barre, l’intermédiaire qui lui aurait remis les « retro-commissions » a nié les faits. La Cour constitutionnelle, dans sa Décision DCC 18-098 du 19 avril 2018, a condamné le gouvernement et le procureur de la République.

Suite à cet épisode, Laurent METONGNON aurait dû recouvrer sa liberté. Mais puisque le procès était politique et que l’objectif était de réduire l’opposition au silence, le mardi 31 juillet 2018, il a été condamné à cinq ans d’emprisonnement ferme et des amendes à payer à l’Etat. Mais en lieu et place de la Cour d’Appel de Cotonou pour connaître du dossier en deuxième ressort, puisque c’est le verdict de la première instance, le gouvernement a plutôt confié le dossier à sa Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), une cour inique ;

 

  • en octobre 2016, le Secrétaire Général du Parti pour la Libération du Peuple (PLP), CécilAhouélété ADJEVI, a été victime d’un cambriolage. Sa moto a été emportée, alors qu’il était à une réunion politique à Cocotomey (commune d’Abomey-Calavi). Son véhicule immaculé BH 4381 RB a été nuitamment saccagé à son domicile. Plainte a été déposée à la brigade territoriale de Godomey le 21 novembre 2016, sans suite à ce jour ;

 

 

  • la répression par la police d’une conférence de presse et d’une assemblée générale des étudiants de l’Université d’Abomey-Calavi dans un hôtel privé (Le Refuge), le 17 février 2017. La police a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser plusieurs centaines d’étudiants rassemblés pour protester pacifiquement contre l’interdiction depuis octobre 2016 de toutes les activités des syndicats étudiants. Cette attaque est injustifiée et représente une violation flagrante de la liberté d’expression, de la liberté de rassemblement pacifique et d’association ;

 

  • Constantin AMOUSSOU, porte-parole du Pôle Unifié des Jeunes de l’Opposition (PUJO), victime à plusieurs reprises d’actes de braquage à son domicile par des individus non identifiés à ce jour. Il a subi des actes de vandalisme et de saccage de son véhicule (des téléphones et ordinateurs emportés), d’un cambriolage armé, avec des machettes, qui lui vaut une infirmité au pied depuis janvier 2017. Tout ceci l’oblige à déménager sans arrêt, d’un domicile à l’autre depuis deux ans ;

 

  • le mardi 24 juillet 2018, alors qu’ils manifestaient pacifiquement leur indignation contre la prorogation du délibéré dans le procès politique du camarade Laurent METONGNON, Damien DEGBEY, Samuel ANAGO, Jacquelin SOZAN et Alexandre HONYO ont été arrêtés au tribunal de Cotonou et jetés en prison, libérés plusieurs jours après sous caution. Tous ces jeunes sont membres du Front pour le Sursaut Patriotique (FSP) ;

 

  • dans la matinée du mardi 19 décembre 2017, au tribunal de Cotonou, lors du procès politique de Laurent METONGNON, un ancien responsable des étudiants en la personne du camarade André ASSE a été arrêté, sur ordre du préfet du Département du Littoral. André ASSE a été gardé à vue pendant plusieurs jours au commissariat central de Cotonou avant d’être libéré. Le préfet Modeste TOBOULA avait publiquement menacé de m’arrêter ce jour, et m’a même convoqué dans son bureau le lendemain, le mercredi 20 décembre 2017, à 10 heures ;

 

  • le 19 décembre 2017, Olivier BOSSIKPONNON et Damien DEGBEY, responsables étudiants, ont été arrêtés dans les locaux du commissariat central de Cotonou alors qu’ils rendaient visite à leur camarade André ASSE, gardé à vue ;

 

  • l’activiste Calvin Robert DOUTETIEN a été arrêté le 9 mars 2018 au cours d’une manifestation de l’opposition à Cotonou sur ordre du préfet Modeste TOBOULA, conduit au commissariat central de Cotonou, gardé à vue, présenté au procureur de la République et libéré sous caution. Ce 9 mars 2018, la police a violemment réprimé cette marche du Front pour le Sursaut Patriotique (FSP) ;

 

  • SabiSira KOROGONE a été enlevé à son domicile, à Abomey-Calavi, le jeudi 27 septembre 2018, très tôt le matin, pour une destination inconnue. Il a fallu la mobilisation de la jeunesse et surtout des alertes données sur les réseaux sociaux pour qu’il soit mis à la disposition de la police, placé en garde à vue et présenté au procureur de la République à Cotonou. Son procès était expéditif. SabiSira KOROGONE était « recherché » pour « injures » diffusés sur les réseaux sociaux. Le mardi 2 octobre 2018, il a été condamné à 12 mois d’emprisonnement ferme et une amende de 3 millions de F CFA ;

 

 

  • arrestation de cinq jeunes pour leurs opinions. On leur reproche d’avoir critiqué un proche du Chef de l’Etat sur les réseaux sociaux, le député Mathurin Coffi NAGO. Il s’agit de : Richard MEVO, Marius KPANOU, Barnabé SOGNIHOUE, Bruno DJINOU et Patrice ZANKPO. Arrêtés le 22 octobre 2018, ils ont été déférés à la prison civile de Cotonou le 25 octobre 2018. Le lundi 19 novembre 2018, ils ont été condamnés à deux mois d’emprisonnement avec sursis et 100.000 FCFA d’amende chacun.

 

Par ailleurs, deux de leurs amis venus les soutenir au tribunal ont été interpellés le lundi 12 novembre 2018, accusés d’avoir pris des photos dans le tribunal. Il s’agit de Damienne SETONDJI et de Gildas TOSSA, finalement libérés.

Ces arrestations et emprisonnements visent à terroriser le peuple, notamment les jeunes politiquement engagés. Empêcher ces jeunes de s’organiser pour défendre leur Patrie en danger.

 

  • complot et acharnement contre le Président du Conseil National du Patronat du Bénin (CNPB), Monsieur Sébastien AJAVON, arrivé en 3ème position lors des élections présidentielles de mars 2016. Ses sociétés ont été redressées pour un montant de 155.797.277.844 F CFA, soit 237.5 millions d’euros, après huit (08) jours de garde à vue dans une affaire de drogue (18kg de cocaïne) inventée de toutes pièces pour l’humilier et détruire ses affaires.

 

Arrêté en octobre 2016, Sébastien AJAVON a été relaxé au « bénéfice du doute et pour absence de preuve ». Après avoir créé son parti politique, l’Union Sociale Libérale, pour animer la vie politique, le gouvernement s’est empressé d’envoyer le même dossier déjà vidé au tribunal de Cotonou à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). En son absence et au cours d’un procès à huis clos, sans ses avocats béninois et français, empêchés d’avoir accès au dossier (les juges ont refusé à ses avocats tout droit de le défendre tant que lui-même ne s’était pas présenté), il a été condamné le jeudi 18 octobre 2018 à 20 ans d’emprisonnement ferme et une  amende de 5 millions de F CFA. Un mandat d’arrêt international a été émis à son encontre. Sébastien AJAVON s’est réfugié en France où il a demandé l’asile ;

 

  • des audits sélectifs sans aucun respect du principe élémentaire du contradictoire contre Komi KOUTCHE (ancien Ministre d’Etat chargé de l’Economie, des Finances et des Programmes de Dénationalisation et ancien Directeur du Fonds National de la Microfinance), Valentin DJENONTIN-AGOSSOU (ancien Ministre de l’Economie Maritime, puis de la Justice et aujourd’hui, Secrétaire Exécutif National du parti FCBE, parti dont l’ancien Chef de l’Etat, Boni YAYI, est Président d’honneur), Idrissou BAKO (ancien Directeur Général de la Société Nationale pour la Promotion Agricole, SONAPRA) et Fatouma Amadou DJIBRIL (ancienne Ministre de l’agriculture) pour demander la levée de leur immunité.

 

Komi KOUTCHE, Valentin DJENONTIN-AGOSSOU, Idrissou BAKO et Fatouma Amadou DJIBRIL sont accusés par le pouvoir du Président Patrice TALON de « mauvaise gestion du secteur du coton » et subissent un acharnement manifeste, dans la mesure où la Cour Constitutionnelle a déjà déclaré anticonstitutionnel l’audit sur la base de laquelle le Gouvernement cherche à les poursuivre, la Cour ayant en effet jugé que les droits à une défense équitable desdits accusés ci-dessus n’avaient non seulement pas été respectés par le Gouvernement mais aussi que tous les mis en cause n’avaient pas été traités de manière égale devant la loi.

 

Activement recherchés par la police, Valentin DJENONTIN-AGOSSOU et Fatouma Amadou DJIBRIL ont trouvé refuge en France où ils ont demandé l’asile.

 

Le vendredi 14 décembre 2018, à l’aube, Komi KOUTCHE a été arrêté à Madrid, en Espagne. Il était attendu le 15 décembre 2018, à 14 heures, en banlieue parisienne, à Saint Ouen, pour échanger avec ses compatriotes de la diaspora. Cette arrestation fait suite à un mandat d’arrêt international illégal lancé contre lui par la justice béninoise, vassalisée, inique et aux ordres ;

 

  • maire élu de Cotonou, Léhady V. SOGLO, fils de l’ancien Chef de l’Etat du Bénin Nicéphore Dieudonné SOGLO, après avoir échappé à un enlèvement à son domicile à Cotonou, le vendredi 28 juillet 2017, suite à sa suspension par le Préfet du Littoral, a été révoqué par le Gouvernement. Sous le coup de quatre mandats d’arrêts internationaux, il s’est exilé en France depuis plus d’un an, avec son Directeur de cabinet, Francis LOKO, lui aussi en exil, recherché par la police ;

 

  • Séfou FAGBOHOUN, ancien député à l’Assemblée nationale, président fondateur du Mouvement Africain pour la Démocratie et le Progrès (Madep), est en résidence surveillée au Bénin. Il s’était réfugié en France, suite à une cabale politico-judiciaire dont il faisait l’objet. Mais lorsqu’il est rentré au pays, ses passeports ont été saisis et il est interdit de quitter le territoire national ;

 

  • Mohammed HINNOUHO ATAO était un député de l’opposition. Recherché par la justice dans une affaire de « faux médicaments », il a quitté le Bénin pour la France. Un mandat d’arrêt international a été émis à son encontre. Ayant décidé de rentrer à Cotonou pour répondre des faits qui lui sont reprochés, il est reçu, le 27 avril 2018 dans la matinée, par le juge du premier cabinet d’instruction du tribunal de première instance de Cotonou qui l’a inculpé et a rendu une ordonnance de placement en détention préventive. Conformément au code de procédure pénale, la procédure a été transmise au juge des libertés et de la détention qui, à l’issue de son audience, dans l’après-midi de ce 27 avril 2018, a pris une ordonnance de refus de placement en détention préventive du député ATAO, conformément à l’article 90 de la Constitution du Bénin.

 

En temps normal, le député devrait rentrer chez lui puisque l’Assemblée nationale n’avait pas levé son immunité parlementaire. Contre toute attente, alors même qu’il se rendait dans le bureau du juge des libertés, dans l’après-midi de ce 27 avril 2018, après 15 heures, six individus habillés en civil se sont jetés sur lui et l’ont « molesté ». Son avocat Me Alfred BOCOVO a affirmé que lui-même et son client ont « reçu des coups partout ».

 

Conduit à l’hôpital, au centre national hospitalier et universitaire, aux environs de 20 heures, le député Mohammed HINNOUHOATAO  a été déclaré, plus tard, le lundi 30 avril 2018, dans la journée, « fou » par les autorités judiciaires.

 

A ce jour, le député, dont l’immunité parlementaire a été levée ultérieurement, n’arrive plus à marcher. Selon certaines informations, il serait victime d’un « empoisonnement ». Incarcéré à la prison civile de Cotonou, il a été condamné, le mardi 6 novembre 2018, à 6 ans de prison ferme et 3 milliards de F CFA d’amende, pour « rébellion à la décision de justice, fraude douanière… ». Face à la dégradation de son état de santé, les autorités judiciaires ont dû autoriser, il y a quelques jours, son évacuation sanitaire en France ;

 

  • des journalistes pris pour cibles dans l’exercice de leur profession, empêchés de couvrir les grèves des enseignants. La journaliste Emmanuelle SODJI, correspondante de France24/TV5Monde au Bénin, a été séquestrée avec son assistant Wilfrid CODO, dans le collège Océan, à Cotonou. Clairement identifiés en tant que journalistes étrangers, ils ont été arrêtés, menacés et présentés au Procureur de la République, le 23 janvier 2018 ;

 

  • le Secrétaire à l’Economie Numérique du parti FCBE de l’opposition a fait l’objet d’une attaque violente dans la nuit du 23 au 24 novembre 2018. FATON Dé-Laure a été charcuté : le bras gauche cassé, des blessures graves au bras droit et au pied gauche et aux fesses, hospitalisé à l’hôpital Saint Luc à Cotonou. Les assaillants ont réussi à emporter sa moto. FATON Dé-Laure est très actif dans les médias, notamment sur Golfe TV et Sikka TV, au Bénin ;

 

  • le 3 décembre 2018, Sanni ZAKARI a été enlevé par des individus non identifiés, dans son bureau, aux environs de 19h. Ces individus habillés en civil l’ont poussé de force dans une voiture de couleur noire non immatriculée. Après l’avoir ligoté et châtié, il a été conduit directement au commissariat central de Cotonou. Sanni ZAKARI est le président du comité d’organisation de l’ « Initiative de Nikki », une plateforme de défense de la démocratie et des droits de l’homme, dont le porte-parole SabiSira KOROGONE a été déjà condamné à 12 mois de prison ferme plus une amende pour avoir critiqué le pouvoir de Patrice TALON. Présenté au Procureur de la République, le jeudi 6 décembre 2018, Sanni ZAKARI a été déféré à la prison civile de Cotonou ;

 

  • régulièrement, moi-même, Léonce HOUNGBADJI, Président du Parti pour la Libération du Peuple (PLP), j’ai fait l’objet de menaces en tous genres, sous forme de messages SMS, d’appels anonymes et de messages sur les réseaux sociaux. J’ai saisi vainement la police et la justice avec des preuves tangibles. Avant mon exil en France, je mesentais constamment suivi au cours de mes déplacements par des individus non identifiés. Ma quiétude était violée au quotidien par des filatures et des visites suspectes à mon domicile. Menacé d’arrestation par le préfet du Littoral et le commissaire central de Cotonou, dans les locaux du tribunal de Cotonou et au cours d’une marche de l’opposition, il arrivait très souvent que mon portail soit violé par des individus. Le 19 octobre 2018, j’ai dû quitter le Bénin pour éviter d’être enlevé. J’ai été à plusieurs reprises violenté par la police à Cotonou et surtout à Porto-Novo au cours d’une marche et d’un sit-in couché de l’opposition.

 

CONCLUSION

 

Les Droits de l’Homme sont le fondement de la liberté, de la justice, de la paix et dont le respect permet à l’homme de se développer. Aujourd’hui, au Bénin, ils sont violés impunément. Les Béninois s’inquiètent sérieusement du rétrécissement de l’espace démocratique et de libertés. Les appréhensions sont générales s’agissant des conséquences des diverses lois liberticides adoptées par les députés les yeux fermés, à la demande du Chef de l’Etat.

Ces violations se produisent alors même que s’effondre l’État de droit, dans un climat d’attaques constantes du Gouvernement contre les institutions de la République, les partenaires sociaux et l’opposition.

Le Bénin a un rôle de premier plan à jouer tant à l’échelle nationale, régionale qu’internationale dans le cadre de la protection des Droits de l’Homme. C’est pourquoi, il est essentiel que les Droits de l’Homme dans le pays soient protégés pour que les Béninois, déjà affamés du fait des réformes économiquement inefficaces et socialement désastreuses du Gouvernement, ne soient pas contraints, en suprême recours, à la révolte contre cette forme d’oppression.

Le Bénin doit pouvoir honorer ses engagements et obligations internationaux en matière de Droits de l’Homme. C’est pourquoi tous les Béninois épris de paix, de liberté et de justice doivent s’engager dans la défense ferme et publique des principes démocratiques, afin de contraindre le pouvoir de Monsieur Patrice TALON à :

► cesser toutes formes de harcèlements et de persécution à l’encontre des opposants politiques, des médias indépendants et des opérateurs économiques ;

► faire libérer immédiatement et sans condition les détenus politiques ;

 

► créer les conditions favorables au retour au pays des exilés politiques ;

 

► abolir toute forme de censure, de surveillance de masse et de restriction de la liberté d’expression et d’opinion et à la liberté de pensée, de religion ou de croyance ;

► s’assurer que le droit à la liberté d’expression et d’opinion, et le droit de réunion pacifique et d’association soient pleinement protégés, et notamment le droit d’être informé par tous moyens, en ligne et hors ligne ;

► assurer la protection des journalistes nationaux et étrangers dans l’exercice de leur métier ;

► mettre fin à la lutte ciblée contre la corruption, les infractions connexes et l’impunité ;

►lutter de façon impartiale contre la corruption, les infractions connexes et l’impunité ;

 

►annuler toutes les lois liberticides et scélérates ;

 

► supprimer la Cour de Répression des Infractions Economiques et du Terrorisme (Criet) ;

 

► lever sans délai la mesure de suspension illégale qui frappe le journal « La Nouvelle Tribune » ;

 

► retirer les mandats d’arrêt internationaux illégaux et politiques contre le Ministre d’Etat Komi KOUTCHE et le Président Léhady V. SOGLO ;

 

► respecterscrupuleusement la décision de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples relative à l’affaire Sébastien AJAVON/Etat béninois ;

 

► ouvrirles médias du service public à l’opposition ;

 

► réintégrer dans la fonction publique les travailleurs radiés pour leurs opinions ;

 

► mettre un terme au piratage d’Etat de la radio Soleil Fm.

 

FIN

 

Léonce HOUNGBADJI,

Président du Parti pour la Libération du Peuple (PLP)

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