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Le triomphe de la vérité

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Edito:La fin de la fatalité Amoussou ?


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Bruno Amoussou a présidé successivement trois grands regroupements de partis qui se sont soldés par des cassures. Il y eut l’ADEMA, puis l’UBF, puis l’UN. Trois regroupements de partis qui ont disparu aussitôt que les intérêts qui les ont vus naître ont changé. Le dernier, l’UN, a fini sa mue samedi dernier. Même si on ne saurait le dire entièrement, l’UN constitue la base même de l’Union progressiste créée ce week-end. Mais cette formation politique qui avait proclamé la disparition des anciens partis, n’en est pas moins restée un conglomérat hétérogène. Pendant dix ans pourtant, on croyait que les partis membres s’étaient entendus pour disparaître au profit d’un ensemble cohérent. Rien ne s’est réalisé comme prévu. Chaque chapelle, jalouse de son identité, a préféré jouer à la ruse, en s’organisant à l’interne pour survivre, malgré l’homogénéité proclamée. Dès lors, les sigles PSD, Force Clé, MADEP, RB, PRD, ont commencé à refleurir alors même que le commun des béninois croyait que chacun d’eux s’était fondu dans l’Union.

Avec la naissance de l’Union progressiste samedi, une seule question se pose : l’UP aura-t-elle le même destin que les autres regroupements ?
A l’étape actuelle, il n’est plus approprié de parler de regroupement. Ce qui a été créé samedi est un parti en bonne et due forme. Ce n’est donc ni une alliance, ni un regroupement. D’ailleurs, avant d’y adhérer, les anciennes formations politiques ont été obligées de prononcer d’abord leur propre dissolution. La charte adoptée à cet effet permet à chaque militant de s’inscrire dans une ligue (des jeunes, des femmes, des travailleurs…) et d’y travailler à la base, dans sa localité. De la sorte, le parti assure un leadership à partir de ses structures de base.
Dans son discours d’ouverture, Bruno Amoussou a bien précisé que « la haute direction du parti sera élue par tous les militants opérant dans nos structures de base. Les mandats dans les instances seront limités à trois afin de donner à chacun la possibilité de contribuer à la réalisation de nos objectifs. Au-delà, notre parti prendra les initiatives appropriées pour la limitation de tous les mandats électifs, que ce soit à l’Assemblée nationale ou dans les collectivités locales. » C’est un message fort qui tranche avec ce que nous avons pu voir jusqu’ici. Sur ce point précisément, nous avons vu dernièrement un chef de parti décider à lui seul de nommer ses vice-présidents, dont certains sont d’illustres inconnus à la base.
Ce que nous avons vu jusqu’ici, c’est le dévoiement du militantisme. Les cadres ne militent pour un parti au Bénin que parce qu’ils en attendent des promotions pour eux et leurs proches. Tous les autres discours sont souvent l’arbre qui cache la forêt. C’est le diagnostic que fait Bruno Amoussou lorsqu’il affirme : « Seuls des groupuscules s’activent dans l’espace politique, à la recherche de leur propre alimentation de survie. Leurs animateurs regardent attentivement l’horizon dans le but de déceler celui qui a des chances de prendre le pouvoir pour s’abriter sous son ombre et ramasser les fruits réservés aux courtisans. » On ne construit aucun pays sur la base de ce type d’opportunisme. Les forces politiques organisées sur ce modèle ne peuvent porter les aspirations du bas peuple.
Avec 29 députés et 33 maires, l’UP est actuellement le plus grand parti et la force politique la plus structurée de notre pays, en attendant la naissance samedi prochain du parti républicain. En même temps, c’est la première force à se conformer aux exigences de la charte des partis.
Question : aura-t-elle les fameux 10% ?
Je crois que oui ! Il n’y a aucun doute à cet égard et pour ceux qui voient loin, à l’allure où vont les choses, elle sera la plus grande bénéficiaire de l’aide de l’Etat aux partis politiques. Si l’on sait que cette aide se chiffre à plusieurs milliards chaque année, il suffit d’imaginer ce qu’elle pourra faire de ses adversaires qui ne seraient pas logés à la même enseigne.
En un mot comme en mille, le parti né samedi n’aura le sort, ni de l’ADEMA, ni de l’UBF encore moins de l’UN. C’est une nouvelle force qui fera date.

Olivier ALLOCHEME

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