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Le triomphe de la vérité

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Tractations pour la création de grands partis dans la mouvance: Le Prd dénonce des malentendus et se retire du Bloc Républicain


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Me Adrien Houngbédji devant les militants

Le Parti pour le renouveau démocratique (Prd) que dirige Me Adrien Houngbédji ne compte plus poursuivre l’aventure avec tous les autres ténors dans le processus de création de la grande formation politique qui sera issue du bloc républicain. A travers un communiqué rendu public ce lundi ? 19 novembre, le parti a annoncé sa décision de suspendre sa participation aux travaux préparatoires du congrès constitutif en vue. Le Prd évoque à cet effet plusieurs raisons.
Mais avant, le parti de Houngbédji a tenu à clarifier les débuts de son implication dans le processus des regroupements politiques lancés par Talon. «A la demande expresse du chef de l’Etat, les partis membres du Bmp (Bloc de la majorité parlementaire) se sont répartis en 3 groupes : l’un autour de l’Union fait la nation, l’autre autour des responsables politiques du Nord (Dynamique unitaire), et le 3ème autour du Prd. » précise le communiqué. C’est ainsi, que le Prd a commencé à remplir les formalités pour se conformer à la nouvelle charte, et pour réunir les personnes désireuses de travailler sous sa bannière. « Alors que ces formalités allaient bon train, il est apparu aux yeux de certains que la répartition en 3 groupes dont l’un a une forte prédominance nordique, rappelait l’ancienne division du pays qui a tant nui a l’unité nationale. Sous la pression amicale du chef de l’Etat, le Prd a accepté de fusionner avec Dynamique unitaire, dans le souci de l’unité nationale », indique le parti. Non sans faire valoir ses exigences au nombre desquelles «le logo du Prd soit maintenu dans le logo du nouveau parti ; le positionnement géographique électoral soit respecté lors des choix des candidats aux élections législatives ; les militants puissent se constituer en courant au sein du nouveau parti ; les termes de l’accord fassent l’objet d’un protocole d’accord écrit, ainsi que l’exigent les statuts du parti (article 85 et 86)… ». Le Prd n’a pas manqué d’éclairer l’opinion publique sur le cas spécifique du logo. « Le Prd a une histoire ; c’est un parti enraciné. Le logo est son signe d’identification par ses électeurs depuis des lustres. Aux yeux des Béninois en général, le Prd est un parti de paix et de tolérance : le logo est son image. La décision de maintenir le logo dans son intégralité a été définitivement validée en plénière devant le chef de l’Etat » fait observer le parti à ce propos. L’accord ainsi ne semble plus suivre le pas dans la suite du processus. «A chacune des réunions qui ont suivi, une partie de l’assistance a voulu remettre en cause la décision prise devant le chef de l’Etat. Pour tenir compte de la persistance de cette tendance, un autre projet de logo a été élaboré et soumis à une réunion de concertation le mercredi 14 novembre. Ce projet n’était plus le ‘’logo intégral du Prd’’. Mais dans un souci de compromis, le Prd l’a accepté », selon le communiqué.
Le Prd fera observer, par ailleurs, qu’à quelques jours du congrès, « des accords se font et se défont, sans qu’aucun document écrit ne vienne les corroborer » et en conclut à « une source d’instabilité et de désordre. » En vue de la préparation de la fusion, il a été demandé aussi à chaque parti de se conformer aux exigences de ses statuts, pour éviter que les décisions soient ultérieurement contestées. « Les statuts du Prd (article 86) disent qu’en cas de fusion, les membres du parti constitueront des courants à l’intérieur du nouveau parti. Or, l’organigramme proposé au Prd n’offre pas cette possibilité », constate également le parti. Mais il préciser, toutefois, qu’il n’a formulé aucune exigence nouvelle et ne demande simplement que le respect des engagements pris et leur concrétisation par un document écrit. »

Talon – Houngbédji : une mésentente subite ?

La fin de la lune de miel entre Talon et Houngbédji pourrait survenir plus tôt que prévu, si les positions actuelles de chaque camp ne varient plus. C’est ce qui semble déjà se dessiner, face à cette espèce de crise qui vient de naitre au sein du Bloc Républicain, actuellement en préparation pour le congrès constitutif devant aboutir à la création de l’un des deux grands partis annoncés autour de Talon. Si Adrien Houngbédji et les siens au Prd en sont arrivés à se fendre d’un communiqué, ce lundi, pour annoncer publiquement leur décision de suspendre leur participation aux travaux préparatoires dudit congrès pour diverses raisons, c’est sans doute pour trancher le débat dans le vif, et se replier. Il n’y a pas meilleure manière pour dire « bye-bye » dans ce groupe hétéroclite d’hommes politiques que Talon, de bonne foi, tente d’unifier, au nom du système partisan.
Du reste, le communiqué du Prd est assez lucide pour en conclure à son retrait pur et simple de la vague des regroupements politique autour de Talon. Même s’il proclame toujours son appartenance au Bloc de la majorité parlementaire et à la mouvance présidentielle, il est évident que les relations entre Houngbédji et Talon prendront désormais une nouvelle tournure. Selon certaines indiscrétions issues de la concertation restreinte qu’aurait tenue le chef de l’Etat et quelques ténors du Bloc Républicain sur le sujet, Talon ne serait pas prêt à soutenir le Prd dans son « aventure solitaire ». Il n’en saurait être autrement de la part du chef de l’Etat, pour ne pas laisser le reste du groupe se disperser dans une succession imprévisible de frustrations, de défections et de colères subséquentes. D’où la crainte d’une mésentente qui pourrait s’établir désormais entre Houngbédji et lui sur la suite de leur collaboration politique à quelques mois des législatives de 2019.
C’est, en tout cas, une nouvelle donne qui apparait dans les relations de ces deux alliés politiques dont la complicité au sommet de l’Etat s’est pourtant accrue, avec l’implication parfois jugée « démesurée» d’Adrien Houngbédji, de sa position du président du parlement, dans le soutien des actions du gouvernement, depuis deux ans et demie déjà que Talon est au pouvoir.
Quelle sera désormais la qualité des rapports entre l’exécutif et le législatif pour les quelques mois qui restent à cette 7ème législature ? Comment vont-ils s’entendre pour l’organisation des actions politiques sur le terrain ? Talon pourra-t-il encore s’abreuver des conseils de Houngbédji pour peaufiner ses stratégies de quadrillage électoral ? Quels regards porteront désormais les autres ténors du Bloc Républicain sur les rapports Talon-Houngbédji, s’ils évoluent, malgré tout, avec le même élan que celui connu depuis avril 2016 ? Le duel entre les candidats du Bloc Républicain et ceux du Prd pourrait-il être évité dans les fiefs de Houngbédji ? Autant de questions que suscite la décision du Prd de se soustraire des regroupements politiques qu’appelle Talon de tous ses vœux dans son camp.

Le ministre d’Etat Abdoulaye Bio Tchané surpris !

Le ministre d’Etat, Abdoulaye Bio Tchané, l’un des ténors et hommes forts du Bloc Républicain, se serait dit surpris face à la décision du retrait du Prd des travaux préparatoires du congrès du grand parti unifié en gestation. Une décision qui a quitté l’étape de rumeur pour devenir vraie avec le communiqué de confirmation rendu public ce lundi par le parti de Me Adrien Houngbédji, lui-même. C’est un acte qui vient, en tout cas, secouer ce bloc et qui ne manquera pas de faire réagir d’autres ténors qui y sont restés fidèles, les jours à venir.

COMMUNIQUE DU PRD

(Suite à sa décision de suspendre sa participation aux travaux préparatoires du Congrès du Bloc Républicain)
Pour une bonne information de ses militants, le PRD tient à faire un rappel des faits suivant leur ordre chronologique :
1- A la demande expresse du Chef de l’Etat, les partis membres du BMP (Bloc de la Majorité Parlementaire) se sont répartis en 3 groupes : l’un autour de l’Union fait la Nation, l’autre autour des responsables politiques du Nord (Dynamique Unitaire), et le 3ème autour du PRD.
Suite à cette directive, le PRD a commencé à remplir les formalités pour se conformer à la nouvelle charte, et pour réunir les personnes désireuses de travailler sous sa bannière.
2- Alors que ces formalités allaient bon train, il est apparu aux yeux de certains que la répartition en 3 groupes dont l’un a une forte prédominance nordique, rappelait l’ancienne division du pays qui a tant nui a l’unité nationale. Sous la pression amicale du Chef de l’Etat, le PRD a accepté de fusionner avec Dynamique Unitaire, dans le souci de l’unité nationale.
3- Toutefois, avant d’accepter cette proposition, le PRD a exigé
a) que son logo soit maintenu dans le logo du nouveau parti ;
b) que son positionnement géographique électoral soit respecté lors des choix des candidats aux élections législatives ;
c) que ses militants puissent se constituer en courant au sein du nouveau parti ;
d) et enfin que les termes de l’accord fassent l’objet d’un protocole d’accord écrit, ainsi que l’exigent les statuts du parti (article 85 et 86). En contre partie, le PRD a consenti à ne pas revendiquer le leadership du nouveau parti.
4- Pourquoi le logo ? Parce que le PRD a une histoire ; c’est un parti enraciné. Le logo est son signe d’identification par ses électeurs depuis des lustres. Aux yeux des Béninois en général, le PRD est un parti de paix et de tolérance : le logo est son image.
La décision de maintenir le logo dans son intégralité a été définitivement validée en plénière devant le Chef de l’Etat. A cette occasion le PRD a rendu public un communiqué pour remercier et prendre date.
Or, à chacune des réunions qui ont suivi, une partie de l’assistance a voulu remettre en cause la décision prise devant le Chef de l’Etat.
Pour tenir compte de la persistance de cette tendance, un autre projet de logo a été élaboré et soumis à une réunion de concertation le mercredi 14 novembre. Ce projet n’était plus le ‘’logo intégral du PRD’’. Mais dans un soucide compromis, le PRD l’a accepté.
Il a donc été validé à cette réunion. Il devait être soumis à la plénière du samedi 17 novembre 2018. Il ne l’a pas été. Ci dessous photo du logo validé à la réunion de concertation du 14 novembre.

Le projet de logo accepté par le PRD et validé à la réunion du 14 Novembre.

Au total, le PRD n’a eu aucune exigence nouvelle ; au contraire il a fait des concessions. Il demande le respect des engagements pris.
5- Le positionnement géographique électoral : Il a été convenu entre les partis que leurs positionnements géographiques respectifs seront respectés, c’est-à-dire que chacun positionnera les candidats de son fief. Ce fut même le 1er point d’accord. Il ne fut l’objet d’aucune contestation.
Or, à la séance plénière du 17 novembre, il a été suggéré que le nouveau parti sera dirigé collégialement par 17 personnes, dont seulement 4 PRD, et que les décisions seront prises par consensus ou à la majorité des 2/3. Quatre sur dix septne forment pas le tiers des dirigeants. Cela signifie en clair que le PRD sera minoritaire dans les instances dirigeantes et que les candidats aux élections seront désignés par les 2/3 c’est-à-dire contre le PRD.
Il s’agit donc d’une perspective certaine de violation de la règle de respect des positionnements géographiques.
Au total et là encore, le PRD n’a exprimé aucune exigence nouvelle. Au contraire, il a été confronté à une volonté manifeste de ne pas respecter les positionnements géographiques.
6- A quelques jours du congrès, on constate que les accords se font et se défont, sans qu’aucun document écrit ne vienne les corroborer. Il y a là une source d’instabilité et de désordre.
C’est pourquoi en respect des dispositions des articles 85 et 86 de ses statuts, le PRD a demandé qu’un protocole d’accord écrit atteste de ce qui a été convenu.
7- Les courants à l’intérieur du parti : En vue de la préparation de la fusion, il a été demandé à chaque parti de se conformer aux exigences de ses statuts, pour éviter que les décisions soient ultérieurement contestées.
Les statuts du PRD (article 86) disent qu’en cas de fusion, les membres du parti constitueront des courants à l’intérieur du nouveau parti.
Or, l’organigramme proposé au PRD n’offre pas cette possibilité.
Participer à la création d’un parti sur la base de malentendus, serait suicidaire.
Au total, le PRD n’a formulé aucune exigence nouvelle. Il demande simplement le respect des engagements pris et leur concrétisation par un document écrit.
Les clarifications demandées par le PRD sur ces différents points, visent à apaiser le malaise grandissant dans ses rangs.
En attendant ces clarifications, le PRD a décidé de suspendre sa participation à la création du nouveau parti.
Le PRD soutient l’action du Gouvernement du Président Talon, et est membre du Bloc de la Majorité Parlementaire.
Le PRD est un parti de tolérance et de dialogue. Il reste ouvert à la médiation du Chef de l’Etat sur les points de divergence.

Christian TCHANOU

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