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Le représentant résidant du Fmi au Bénin, Karim Barhoumi, lors de sa présentation

Conformément à son agenda et en raison de l’importance des médias dans le développement d’un pays, le représentant résident du Fond monétaire international (Fmi) au Bénin, Karim Barhoumi, a organisé une séance d’échanges avec les professionnels des médias sur les risques de plus en plus croissants de dégradation des économies des pays de l’Afrique sub-saharienne. Il a saisi l’occasion pour rassurer des performances économiques du Bénin pour 2019 et surtout du reprofilage de la dette opéré récemment par le gouvernement béninois.

Dans un contexte économique mondial marqué par la chute régulière du cours du baril de pétrole, avec pour conséquence la dégradation des économies des pays à l’échelle mondiale, il est impérieux de garder en esprit l’agenda 2030 et les Objectifs de développement durable qui ne sauraient être atteints dans un climat d’économie délétère. C’est en raison de cela que le Fmi, à travers son représentant au Bénin, Karim Barhoumi, a exposé les risques que courent les économies des pays de l’Afrique sub-saharienne. Selon son exposé, la crise de 2015 a finalement été jugulée par les pays à revenu essentiellement fiscaux. Il a, preuve à l’appui, démontré que selon les études réalisées par le Fmi, la reprise est modeste dans les pays exportateurs de pétrole, tandis que la plupart des autres pays continuent d’afficher une croissance élevée. Dans ces conditions, il est important, selon ses propos, de mettre en place des politiques pouvant permettre de garder le cap. Cela passe, à en croire l’économiste, par un ajustement supplémentaire des recettes afin de réduire les vulnérabilités liées à la dette et créer l’espace nécessaire pour les dépenses de développement. Karim Barhoumi a, face aux journalistes, précisé qu’il est essentiel d’accroitre la résilience et augmenter le potentiel de croissance. A ce niveau, il a rappelé que la mesure à prendre varie selon les pays. Toutefois, il est important pour lui, d’améliorer les cadres de politique économique, de promouvoir la diversification des sources de revenus, d’approfondir l’intégration commerciale et financière, de promouvoir des systèmes d’éducation flexibles et la connectivité numérique et surtout de promouvoir l’investissement privé. En réponse aux inquiétudes des journalistes, Karim Barhoumi a reconnu l’importance des réformes économiques engagées par le gouvernement béninois. Il a rappelé que le rapport Doing Business 2018 n’est pas favorable au Bénin, mais qu’il le sera pour 2019 ‘’car les perspectives sont très bonnes’’. Il est également revenu sur le reprofilage de la dette du Bénin et a salué l’initiative du gouvernement. Il a expliqué les avantages de ce reprofilage à son auditoire et insisté sur les intérêts qui sont prélevés sur les prêts à court et à long termes. « C’est très simple. Vous contractez des dettes que vous remboursez dans une période très courte (18 mois par exemple), mais avec des intérêts colossaux. Ce qui n’arrange pas l’économie du pays dans un contexte où le gouvernement a besoin de moyens pour les projets de développement », a-t-il expliqué avant de poursuivre : « Alors, c’est là l’importance de l’action du gouvernement. Il s’agit de racheter une partie de la dette avec une banque étrangère à qui on rembourse cette fois ci, avec des intérêts raisonnables et surtout à longue durée (4 ans, voir 5 ans). Ce qui, selon le représentant résident du Fmi, permet au pays de souffler et de mieux réorienter ses investissements. Toutefois, il a invité le gouvernement à ne pas baisser sa garde car la proximité du Bénin avec le Nigéria est un facteur de risque permanent pour l’économie béninoise, a-t-il rappelé.

Yannick SOMALON