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Le triomphe de la vérité

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Recadrage des deux blocs politiques autour de Talon: Des dissensions surgissent déjà : le cri d’alarme de Sèhouéto


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Les esprits commencent à s’échauffer dans les bastions se réclamant de la majorité présidentielle. Les dernières intégrations de formations politiques dans les blocs constitués autour de Patrice Talon créent déjà des frustrations énormes qui s’exposent sur la place publique. « C’est avec une stupéfaction que nous avons appris par les médias, le ralliement de notre parti au regroupement politique dit Bloc Dynamique unitaire. Ce comportement est contraire aux coutumes de l’Udbn et viole en tous points de vue les textes qui fondent notre parti …. » Déclaration cinglante des militants Udbn Atlantique Littoral ce lundi. Ils ont mis en garde la présidente de ce parti, la députée Claudine Prudencio, avec à la clé un ultimatum d’un mois pour « revenir à la raison ». Avertissement : « Au cas où Mme Claudine Prudencio et le bureau politique vont s’entêter à continuer l’acte de trahison en cours, nous leur rappelons que la jeunesse constitue une arme redoutable imprévisible dont ils découvriront l’expression… ».
Ce week-end, une réunion importante a également réuni des responsables à divers niveaux de l’alliance ABT autour de leur leader charismatique, Abdoulaye Bio Tchané, où de vives protestations contre l’appartenance de cette alliance au bloc Dynamique unitaire, ont été ouvertement exprimées. Le pire pour les contestataires, c’est d’assister à la disparition totale de leur chère alliance, avec son logo au profit de celui du Prd qui pourrait s’imposer à la nouvelle formation politique unifiée en gestation. Le Prd était également en concertation à travers sa direction exécutive nationale, ce même week-end, et s’est d’ailleurs réjoui de la prédominance obtenue du parti et de son logo, suivant les accords conclus.
Ce n’est visiblement que le début d’une vague de protestations qui pourraient aboutir à des dissensions massives au niveau de ces deux blocs politiques, à l’allure où vont les choses. Si depuis quelques semaines, les premières configurations n’avaient pas suscité autant de remous, la rencontre initiée par Patrice Talon avec des têtes de pont des deux blocs pour faire des recadrages et régler les cas Prd, Udbn, Ber et autres partis laissés en rade, connait ainsi ses premiers couacs. D’aucuns avaient craint que cela arriverait tôt ou tard. Tout leur donne déjà raison. Les leaders de ces nombreux partis qu’on tente d’unifier semblent avoir sous-estimé la volonté réelle de leurs militants à la base dans cette audacieuse et précoce option politique sur laquelle, ils se sont jeté corps et âmes.
Patrice Talon, prônant depuis qu’il est au pouvoir, la réforme système partisan qu’il tente ainsi d’instaurer dans le monde politique béninois, n’a certainement pas fait peser encore dans la balance les profonds clivages et querelles de clocher qu’entretiennent, ouvertement ou en silence, certains de ces nombreux partis politiques. Même si les nouvelles lois sur la Charte des partis politiques et le Code électoral semblent réconforter et rassurer le Chef de l’Etat sur les efforts qu’il déploie ainsi pour réaménager de fond en comble la famille politique béninoise, il doit prendre en compte ces premières réactions hostiles qui laissent entrevoir des bribes d’échec à l’horizon. Les législatives 2019 qui s’approchent à grands pas constituent, en tout cas, un test grandeur nature pour Patrice Talon et tous ceux qui partagent sa vision. A s’y mal prendre, le résultat pourrait se révéler catastrophique dans les urnes.

Le cri d’alerte de Lazare Sèhouéto

Les remous que connaissent déjà certaines formations politiques à la suite de leur fusion avec le bloc « Dynamique unitaire » ne laissent pas indifférent Lazare Sèhouéto, conseiller politique du chef de l’Etat. Dans un message qu’il a publié hier sur les réseaux sociaux, il a appelé les uns et les autres à voir les choses avec réalisme. « Le vrai problème n’est pas celui des identités agité ici et là, plus par orgueil que par une préoccupation pour les résultats électoraux. Avec la barrière de 10%, il serait bien naïf de ne pas se mettre le maximum de chance son côté. Chaque suffrage exprimé compte», a-t-il fait savoir, entre autres. Lire ci-après l’intégralité de ses propos.

« Tirons leçons de ce qui se passe là… C’est vrai, ce serait honteux que des gens d’expérience comme ceux qui animent notre bloc se battent autour de sigles et de logos. S’ils ne l’ont pas fait, il faut leur savoir gré et ne pas croire que cela va de soi. Cela ne va nullement de soi. Au-delà des bavardages autour de l’identité (qui n’est évidemment pas immuable), il s’agit de se poser la question technique de savoir si, le temps disponible et les dispositions nécessaires sont prises afin que l’électeur généralement analphabète s’approprie puis intériorise un logo. Entre le logo du PRD et celui d’un autre parti ou un tout nouveau logo, lequel pourra être reconnu, avec le moins d’efforts possible par la majorité des électeurs. Déployer des efforts sur 70% des électeurs me semble plus parcimonieux qu’en faire sur les 100%. Le vrai problème n’est pas celui des identités agité ici et là, plus par orgueil que par une préoccupation pour les résultats électoraux. Avec la barrière de 10%, il serait bien naïf de ne pas se mettre le maximum de chance son côté. Chaque suffrage exprimé compte.
Aussi, s’est-il toujours et clairement confirmé qu’un débat mal posé ne débouche sur aucune conclusion intelligente. Il s’agit d’abord d’avoir en esprit et comme boussole, les prochaines élections, qui auront lieu dans quelque 7 mois. De ce point de vue, l’opposition a une longueur d’avance. Le logo ‘’cauris’’, maintenu par le parti FCBE lui permet de réduire au maximum les déperditions au sein de son électorat et mieux, il pourra même bénéficier des ‘’erreurs’’ des votants qui cherchent à poser leur estampille sur ce qu’ils connaissaient et qu’ils reconnaissent. Ce n’est pas une question spéculative, mais empirique.
Il reste que nos amis d’à côté se saisissent de la question sous deux prismes: le temps disponible et la situation cognitive de l’ensemble des électeurs.
Quant à nous, au Bloc Progressiste, nous ne sommes pas sortis de l’ornière. Loin s’en faut ! Qu’il s’agisse de l’appellation ou du logo, notre premier repère doit être l’électeur et non autres considérations, pour justes ou satisfaisantes qu’elles pourraient être, pour le sommet.
Voilà la substance de ce que je pense. »

Lazare Sèhouéto

Christian TCHANOU

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