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Le triomphe de la vérité

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Assemblée nationale: Le budget 2019 soulève la colère des députés


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Le Président Houngbédji lors de la plénière…

Conformément aux dispositions de l’Article 149 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, le questeur principal l’honorable Valentin Aditi Houdé, assisté de son adjoint et des cadres de la questure, ont présenté ce jeudi 20 septembre 2018, à la plénière, les différents compartiments du budget de l’institution pour le compte de l’année 2019. D’une valeur de 27.987.186.403 francs Cfa, soit une augmentation de 99,11% comparativement à celui de l’année dernière, le budget 2019 du Parlement béninois est un budget de transition entre la 7ème et la 8ème législature. Il permettra de ce fait, de faire face outre les charges ordinaires, de payer des primes de sevrage pendant trois mois aux députés non réélus, d’installer les 83 élus de la nouvelle législature à raison de 5millions FCFA comme prime par député, de faire face aux charges du personnel occasionnel, de renforcer des crédits pour l’animation des réseaux des députés et bien d’autres charges. Au terme de sa présentation, le premier questeur a fait savoir à ses collègues, les dispositions de la lettre de cadrage budgétaire du Ministère de l’économie et des finances transmise aux présidents des institutions. Laquelle lettre stipule que « le budget de l’Etat pour la gestion 2019 dont la mise en œuvre devrait permettre de renforcer la stabilité du cadre macroéconomique de notre pays, prendra en compte les engagements à impact financier déjà pris par chaque institution ». Obligation est donc faite à chaque institution de l’Etat de respecter le cadrage fixé dans le cadre de l’affectation des crédits. Prenant la parole le président de la Commission des finances, l’honorable Raphaël Akotègnon a balayé du revers de la main certains aspects de l’exposé du premier questeur qui dans son intervention, avait averti ses collègues que le budget 2019 en l’état, ne donne aucune marge de manœuvre pour les missions parlementaires à l’extérieur du pays. L’adoption du projet de budget général de l’Etat en Conseil des ministres vise à en croire le député Houdé, à contraindre le Parlement à réduire son budget malgré les nouvelles charges. « … Nous avons été surpris de l’accroissement de 99% sans que les indemnités et émoluments du personnel parlementaire n’aient bougé. Il revient à la plénière de faire des amendements ou d’adopter son budget en l’état et au gouvernement de l’intégrer » a clarifié le député Akotègnon.

Les relations Parlement-Gouvernement…

…face aux deux questeurs, les députés Valentin Aditi Houdé et Boniface Yèhouétomè lors de la présentation.

Prenant la parole lors du débat, le député de la minorité parlementaire Nourénou Atchadé a rappelé l’article 144 qui dispose que le budget de l’Assemblée nationale élaboré et adopté est intégré au projet du budget de l’Etat. « Le budget de l’Assemblée nationale fait partie intégrante du budget de l’Etat. Qu’est-ce que nous faisons encore ici si le gouvernement connait déjà le montant de notre budget et l’a déjà intégré dans son budget de l’Etat ? Le gouvernement pouvait encore nous attendre jusqu’au mois d’Octobre, une semaine avant l’ouverture de la session budgétaire prévue pour la deuxième quinzaine du mois d’Octobre … » a-t-il déploré. Il ressort de son intervention que les articles 144 et 145 du Règlement intérieur ont été violés par l’Exécutif. A sa suite, l‘honorable Eric Houndété s’est insurgé contre « le mépris » de l’Assemblée nationale par le pouvoir exécutif. « Nous sommes dans un régime de séparation de pouvoir et les règles sont bien claires. On adopte le budget de l’Assemblée nationale et on demande à l’institution de venir l’adopter. L’Assemblée nationale, c’est les représentants du peuple et non les représentants du Chef de l’Etat et non du ministre des finances» dénonce le premier vice-président. « Ce que vit le parlement actuellement est symptomatique des relations trop poussées qui existent entre elle et le gouvernement depuis un certain temps », a fait constater le député Guy Mitokpè.
Pour les députés membres de la majorité parlementaire, l’Assemblée nationale ne peut pas rester en vase clos pour élaborer son budget et le balancer au gouvernement, étant donné qu’il y a une lettre de cadrage. A en croire les députés Aké Natondé, Orden Alladatin, Edmond Zinsou et autres, le Parlement est une institution intégrante de l’Etat béninois. Ils ont par ailleurs, rassuré leurs collègues de ce que l’adoption du projet de budget de l’Etat en Conseil des Ministres ne saurait empêcher le Parlement d’adopter le sien en bonne et due forme et le transmettre à l’exécutif. « A quoi ça sert de prévoir un budget qui n’est pas exécutable ?» s’est interrogé l’honorable Aké puis solliciter la suspension de la séance jusqu’à ce vendredi afin de permettre aux parlementaires de dialoguer avec le ministère de l’économie et des finances en vue d’un consensus autour des prévisions budgétaires de 2019. Une option que finira par prendre le président de séance, Me Adrien Houngbédji, vu que ses collègues peinent à s’entendre autour de leur budget.

Germin DJIMIDO

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