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Pdt Nicéphore Soglo

« L’Europe à tout prix ». Le crédo de milliers de jeunes africains traversant la Méditerranée pour l’eldorado en Europe se heurte depuis plusieurs semaines à un véritable bouclier anti-migrant. Plusieurs navires restent bloqués en Méditerranée,  créant ainsi une sérieuse tension dans les pays de l’Union Européenne. Si selon certaines données, près de 630 migrants dont sept femmes enceintes, 11 enfants en bas âge et 123 mineurs isolés ont été dénombrés par l’Ong française « SOS Méditerranée » dans un navire, dans la nuit du 9 au 10 juin 2018, c’est l’Italie qui annonce la fermeture de ses ports avant de dépêcher deux navires pour transborder des rescapés et accompagner le navire bloqué vers Valence, en Espagne. Une situation qui a soumis la Chancelière de la République Fédérale d’Allemagne, Angela Merkel, à deux semaines de réflexion au bout desquelles l’Union Européenne devra trouver des pistes de solutions pour répondre au défi migratoire. Le 23 juin, la France et l’Espagne proposent, avec l’appui de Berlin, des « centres fermés » sur les côtes européennes pour gérer les migrants débarquant de Méditerranée. Le mini-sommet organisé le 24 juin sur les questions migratoires à Bruxelles, a été boycotté par un groupe de pays favorables à une ligne dure sur l’immigration. Pendant ce temps, le bras de fer se poursuit en Méditerrané. Selon certaines sources, un porte-conteneur de l’armateur danois Maersk Line est lui bloqué au large de la Sicile avec 108 migrants secourus. Dans cette attente d’une réponse de l’Italie, plusieurs organisations non gouvernementales dénoncent le refus de certains pays de porter secours aux migrants bloqués en mer et restant à l’écart des opérations de secours. Une situation désastreuse qui pose, une fois encore, le problème de bonne gouvernance des personnes et des biens sur le continent noir. Une problématique souvent soulevée par l’ancien chef d’Etat béninois et vice-président du Conseil des anciens Chefs d’Etats et de Gouvernements africains, Nicéphore Dieudonné Soglo. L’ancien Maire de la ville de Cotonou, amer sur les questions de mal gouvernance des personnes et des biens, a souvent dénoncé le choix opéré par ces jeunes laissant ainsi leurs terres pour un Eldorado en Europe. « Les jeunes, pour le moment, sont attirés par l’Eldorado européen, qui malheureusement est en piteux état avec des attentats à répétition, même à la veille des élections. La Méditerranée est un tombeau et les pays du nord du continent traitent les Noirs comme au temps de la traite négrière. C’est insupportable », a regretté le  président Nicéphore Dieudonné Soglo, dans une interview accordée à votre journal, L’Evénement Précis, le 3 mai 2017. Une tragédie qui se justifie  par le chômage massif des jeunes qui constitue un véritable « baril de poudre dont le détonateur s’appelle emploi ». L’équation est simple selon Soglo: « en 2050, l’Afrique au sud du Sahara, aura une fois et demie la population de la Chine. C’est une richesse et en même temps un défi. Les jeunes en âge de travailler y seront trois fois plus nombreux : 46% de la population aura moins de 16 ans. Comment les nourrir, les loger ? Où seront les emplois ? », étaient les questions de l’ancien Chef d’Etat qui appelait à une réflexion autour de la question. Le Président Nicéphore Soglo convie les dirigeants africains à une gouvernance axée sur l’amélioration des conditions de vie des populations, la création d’emplois aux jeunes, le développement de l’énergie, la promotion de la révolution verte et enfin, la libre circulation des personnes et des biens en Afrique subsaharienne. La question de la souveraineté monétaire, militaire et celle de l’intégration des pays africains tant souhaitée par Nicéphore Dieudonné Soglo, revient au cœur des débats et pourrait être un appel au cœur des dirigeants africains pour une réduction considérable des flux migratoires des jeunes vers l’occident.

Rastel DAN