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Expliquer le drame de mort mystérieux de poissons sur le lac Toho dans le département du Mono et rassurer les populations sur les dispositions prises pour circonscrire le mal. Tel est l’objectif du point de presse animé par le ministre de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche, Gaston Dossouhoui, assisté de ses techniciens, ce mardi 22 mai 2018, dans la salle de conférence de son cabinet.
« Déjà le jeudi, une pellicule rougeâtre a commencé par encercler la bordure du lac, dans les environs de la route inter-Etat Comé- Lokossa, et comme l’eau ne circule pas, le mouvement du vent a drainé la pellicule dans les profondeurs du lac, causant par la suite la mort de milliers de poissons.» C’est à travers ce témoignage des pêcheurs rencontré dans les alentours du Lac Toho que le ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, Gaston Dossouhoui a expliqué la cause du décès des poissons dont les images circulent sur les réseaux sociaux depuis quelques jours, créant amertume et inquiétude des populations béninoises. A en croire ses explications,le début du drame semblait être, pour les populations riveraines du Lac Toho, qui se sont ruées sur les poissons morts, un don de Dieu. Alors que la situation s’est aggravée dans la journée du samedi et dimanche avec comme bilan, (plus de 40.000) poissons morts et repêchés à la surface du lac au grand dam des populations riveraines et de tout le peuple béninois. Voyant alors la gravité du drame, le ministre Gaston Dossouhoui en compagnie des services compétents de son département, des éléments de la Police Républicaine et des responsables des communes environnantes du Lac, a pris des dispositions d’urgence afin que le drame ne se répercute sur les humains. Entre autres dispositions, le ministre explique avoir instruit les chefs des villages qui ceinturent le Lac Toho afin que les poissons morts soient arrachés chez les bonnes dames en vue d’empêcher une éventuelle intoxication après consommation. Il a également été mis en alerte les hôpitaux , la navigation ainsi que la pêche qui ont été interdite sur le Lac pendant deux semaines, afin d’observer l’évolution de la situation. Néanmoins, le ministre a encore dépêché très tôt dans la matinée de ce mardi 22 mai, une équipe de techniciens de la direction halieutique sur les lieux, pour approfondir les investigations et juger de la portée du drame en attendant les résultats des analyses du Laboratoire Central de la Sécurité Sanitaire des Aliments.
« Le danger est passé »
Après les explications du ministre Gaston Dossouhoui, le chef division suivi biologique et écologique de la direction halieutique du Bénin, Cyrille Aholoukpè, ayant dirigé l’équipe envoyée sur le terrain, dans la matinée, a tenu à rassurer de la fin du drame. En effet, selon les explications de ce dernier, la pellicule constatée à la surface de l’eau est un produit de synthèse qui a été déversé dans le lac. Ce qui a produit une couche onctueuse sur les premiers 1000 m² à partir de la voie inter- Etat Comè-Lokossa. « Ce produit a été létal pour les poissons, les trois premiers jours (du jeudi au samedi) mais sous l’effet de la dilution, sa nocivité a disparu même si elle est encore perceptible à la surface de l’eau », a expliqué le technicien Cyrille Aholoukpè qui a ajouté que le pire est déjà passé.Après ce point fait par la mission dépêchée sur les lieux, ce mardi, le ministre de l’agriculture a tenu à rassurer tout le peuple béninois et surtout les consommateurs des produits halieutiques du Bénin, qu’il n’y a pas péril en la demeure. En effet, le lac Toho, d’une étendue de 21Km2, entre les communes de Houéyogbé, Athiémé et Lokossa (département du Mono) est différent de la lagune Toho, située, dans les arrondissements de Pahou et Todougba dans le département de l’Atlantique et dans lequel se mène une grande activité d’élevage et de commercialisation de poisson. Le ministre Gaston Dossouhoui a précisé qu’il n’y a qu’un seul exploitant sur le lac Toho et dont toute la population halieutique a été décimée par ledit produit mystérieux. « L’Etat veille sur les citoyens et sur les exploitations », a lancé le ministre Gaston Dossouhoui pour apaiser les inquiétudes des uns et des autres.
Yannick SOMALON
