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Le triomphe de la vérité

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1er Café scientifique sur la prospective à l’UAC: L’ABESEPD recentre le débat sur la pratique du développement prospectif au Bénin


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“Pratique du développement prospectif au Bénin : enjeux et défis”. C’est sur ce thème qu’a porté le premier Café prospectif de l’Association Béninoise des Spécialistes des Etudes Prospectives et du Développement (Abesepd).C’était le mercredi 16 Mai 2018 sur le campus d’Abomey-Calavi dans l’amphithéâtre de l’ex-Flash. Autour de la table face au public, cinq panélistes Dr Mathias Profagi, Dr Aimé Cheffa, Maurice Gbèmènou, le président de l’Abesepd, Fostin Agbéti, avec à leur tête celui qu’on pourrait appeler le père de la prospective au Bénin, le Professeur Albert Tingbé Azalou. Dans son mot introductif, le Président de l’Association a partagé avec le public, les fondements du développement prospectif. « Il n’est de vent favorable pour celui qui ne sait où il va ». C’est avec cette pensée de Sénèque qu’il a mis en relief le souci majeur des sociétés à vouloir regarder au plus loin et de se donner des repères pour mener à bien leur vie. Dès lors, la quête d’un avenir meilleur reste une réalité sociale au fil des âges. Et comme pour répéter leur maître, le Professeur Tingbé Azalou, il précise que « l’homme doit savoir pour prévoir » et « prévoir pour savoir ». De ce point de vue, il pense que chaque génération devra se donner des armes pour anticiper, planifier et s’assurer une destinée voulue. C’est donc ce paradigme du développement prospectif qui fait la centralité de sa communication.

Regard d’experts
Pour le Professeur Albert Tingbé Azalou, le coordonnateur scientifique de la formation du Master professionnel Etudes Prospectives et développement (EPDev), la prospective se révèle comme l’un des paradigmes explicatifs du changement social dès le lendemain de la deuxième guerre mondiale. Selon lui, il s’agit de faire du rêve, une réalité puisqu’en fait, c’est le rêve qui féconde la réalité. Pour ce faire, il appelle à appréhender les défis majeurs de développement et les axes fondamentaux que doit prendre le développement dans chaque domaine du système ESPECT (économie, social, politique, économique, culturel, technologie). Acteur du document vision Bénin 2025-Alafia, il précise que « l’utilité de la prospective réside dans le besoin d’anticiper le futur, au-delà de l’anticiper, de le construire, de choisir et de donner naissance au futur souhaité, au futur désiré ». Selon Dr Mathias Profagi, « tout le monde peut faire la prospection s’il a l’esprit d’entreprise ». Le paneliste Maurice Gbénènou estime que « la prospective n’est pas de la fiction mais de l’anticipation sur l’avenir ». Quant à Dr Aimé Cheffa, « La prospective n’est pas l’apanage des intellectuels mais aussi des non-instruits. C’est une affaire de mentalité. C’est empirique et inné ». Et au Professeur Tingbé Azalou de renchérir, en laissant entendre que « la mise en œuvre de ce concept n’est pas une affaire de peau, mais d’abord une affaire d’attitude et d’éducation qui prend en compte la culture ». Il va au-delà pour partager cette force scientifique du concept qui voit au-delà du noir, sans confondre la divination à la magie. « En prospective, rien n’est mauvais, et on ne se décourage jamais », conclut Professeur Tingbé Azalou.

La Prospective et la Vision Bénin 2025-Alafia

C’est Dr Mathias Profagi qui s’est chargé d’apporter une réponse à ce questionnement du débat. A l’en croire, il s’agit d’un principe d’anticipation que les occidentaux ont tôt compris si bien qu’au lendemain des indépendances, où les peuples africains prennent leur destin en main, c’est à la planification du développement à court terme que ces derniers s’adonnèrent. L’échec de ce mode d’ordonnancement du développement dans les pays africains a été le fait porteur de l’adoption de la planification à long terme. C’est ainsi qu’avec l’appui des Partenaires techniques et financiers, le Bénin, à l’instar d’autres pays africains, s’est donné à cet exercice qui s’est soldé par les stratégies de développement à long terme que traduit la vision Bénin 2025-Alafia, adopté en 2000 par le gouvernement. Il a saisi l’occasion pour présenter les deux évaluations faites sur le concept 11 ans après et récemment en 2017. A la question de savoir si au Bénin, la politique se préoccupe de la prospection, Dr Mathias Profagi répond par l’affirmatif. « La politique s’inspire bien du document Vision Bénin 2025-Alafia, mais elle gère plus le présent que le long terme », a-t-il déclaré.

De l’expertise pour le gouvernement Talon

Somme toute, la vision que le Bénin s’est donnée, à travers ses stratégies de développement à long terme, est laissée pour compte. La bonne gouvernance tarde à être une bonne pratique. L’unité nationale et la paix en période électorale sont menacées. L’économie nationale n’est pas encore prospère, ni compétitive. Le bien-être social est entravé par des mouvements sociaux intermittents et intempestifs dans les secteurs de l’éducation, de la santé, de la justice même si de grands efforts sont en cours en matière d’approvisionnement en eau potable et d’accès à l’énergie. La culture béninoise rayonne mieux de nos jours à l’international. Et, il est important d’attirer l’attention des acteurs politico-administratifs sur la nécessité de développer la culture de la prospective dans tous les domaines d’activité et de l’approprier. « Pour y arriver, la main d’œuvre existe et prête à servir la nation, la République du Bénin », concluent les panélistes.

Emmanuel GBETO

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