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Le triomphe de la vérité

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Festival des Arts Mahi et d’IléIfè(FAMI): Le coup de gueule de Paterne Tchaou !


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Paterne Tchaou

Paterne Tchaou, journaliste, spécialiste des questions des Arts et de la Culture, promoteur culturel, vient de griffer l’Etat béninois et les maires du département des Collines. Et pour cause, ils inspirent, pour lui, dans leurs faits et gestes, indifférence et passivité sur le financement public des activités culturelles. Un fait qui enterre progressivement la vie artistique et culturelle au Bénin, et qui a de fâcheux impacts sur la 2ème édition du Festival des Arts Mahi et d’IléIfè (FAMI), qui se tient du 11 au 15 avril 2018, dans le département des Collines. Lisez plutôt l’interview qu’il nous a accordée, à ce sujet.

L’Evénement Précis : Fami 2018, ça redémarre. Que retient-on des grandes activités qui meublent la programmation de cette année ?

Paterne Tchaou : Permettez-moi de vous remercier pour cette occasion que vous m’offrez. La deuxième édition du Festival des Arts Mahi et d’IléIfè(FAMI) qui se tient du 11 au 15 avril 2018 programme quatre grandes activités : les prestations artistiques de groupes folkloriques, la réalisation de documentaires radiophoniques sur les rythmes en promotion : Goumbé, Guèlèdè, Tchingoumin et Toba, les visites touristiques et le concours départemental d’écriture dénommé Plumes des Collines.

De Savalou, l’événement se délocalise à Dassa cette année. Comment expliquez-vous cette option ?
Non, ce n’est pas ça. Le FAMI a un village du festival installé à Savalou. Mais la programmation prend en compte toutes les communes du département des Collines, c’est-à-dire Ouèssè Wogoudo, Savè, Glazoué, Dassa-Zoumè, Savalou et Bantè. Cette option nous permet de créer le marché des spectacles vivants que nous ambitionnons. Elle est plus souple parce qu’elle permet à chaque artiste d’animer chez lui. L’ambition c’est de réussir à installer un village par commune. Mais c’est une question de budget après tout.

Fami a pour principale vocation, la valorisation des cultures mahi et idaatcha. Cela suppose l’implication d’office des communes de la région. Vous vous en êtes plaint, l’année dernière. Que retient-on de l’apport des communes, cette année ?

Le FAMI, ce n’est pas seulement les Mahi et les Idaatcha. C’est toutes les communautés de l’aire Nagot c’est-à-dire Tchaabè, Itcha, Ifè, Yoruba et Idaatcha. Elles partagent ensemble avec les Mahi, le département des Collines. Cela implique toutes les six communes du département mais malheureusement, nous déplorons toujours l’accompagnement des Mairies. Les autorités ne nous soutiennent toujours pas. Ils nous réclament encore des demandes d’autorisation de manifestation alors que l’État central même a démissionné dans l’accompagnement financier de l’action culturelle. C’est révoltant parfois quand vous évaluez à votre propre niveau l’investissement matériel, financier, moral et intellectuel que vous faites sans le moindre regard de ceux qui sont garants de la société. La culture est transversale à tous les objectifs de développement durable (ODD). Je ne sais donc pas pourquoi les responsables communaux ne prennent pas sérieusement en compte le potentiel culturel afin de permettre au Bénin d’atteindre ses objectifs avant le délai. Sur le plan financier, matériel et moral, les Mairies du département des Collines à l’instar de l’État central n’ont rien apporté au FAMI 2018.

Reprécisez-nous les principaux objectifs de Fami, s’il vous plait.
Les objectifs du FAMI se résument comme suit :
Le FAMI poursuit la promotion des arts et cultures du département des Collines. Le FAMI veut valoriser les artistes traditionnels du département des collines.
Le FAMI veut contribuer à la valorisation de la diversité culturelle, qui est une opportunité et non une menace.

Un coup de gueule, ou juste un appel pour conclure cet entretien?
J’interpelle la conscience de nos autorités politiques et administratives du pays et du département des Collines. Elles doivent comprendre que la culture est notre porte de sortie. Il n’y a pas autre chose. Qu’elles ne cherchent pas ailleurs. Regardez seulement l’impact négatif que nous enregistrons dans la sous-région suite à l’affaire Kinninssi qui n’est pas un vodoun originel. Alors qu’attendons-nous à montrer au monde ce qu’il y a de meilleur et de positif dans notre culture ? C’est maintenant que le train du développement redémarre, ne le ratons plus.

Interview réalisée par Donatien GBAGUIDI

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