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Le triomphe de la vérité

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Grandes actions du chantre de la rupture en 2ans: Talon contre la politique – spectacle, le BMP en soutien de taille


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Patrice Talon,Président de la République

Le Président Patrice Talon gère autrement ses relations politiques. Il n’est pas dans le spectacle, mais dans des actions ciblées et savamment conçues pour des résultats précis. En deux ans de pouvoir, les Béninois attendent en vain, un parti ou une alliance politique, griffée Patrice Talon. Sa méthode est différente.

Déjà deux ans qu’il a accédé au pouvoir. Mais Talon n’a pas encore un parti ou une alliance politique créée de ses propres mains. La rupture est également passée par là aussi, contrairement à ses prédécesseurs, qui n’ont pas tardé à ériger dès leur ascension à la magistrature suprême, leur propre famille politique. Les cas les plus frappants sont ceux de Nicéphore Soglo, qui en complicité avec son épouse, ont rapidement créé le parti la Renaissance du Bénin (RB) pour y converger, de force ou de gré, la marmaille des partisans qui se bousculaient à la porte du palais de la Marina. Il y a eu aussi Boni Yayi, qui s’est précipité à faire jaillir une alliance des entrailles du pouvoir qu’il venait de conquérir en 2006 pour avoir une nette visibilité sur ses réels soutiens politiques et mieux s’engager pour les combats électoraux qui se succèderont après. Beaucoup de Béninois en espéraient de même sans doute de Patrice Talon, pour se conformer à la mode. Mais l’homme joue autrement ses cartes politiques depuis avril 2016. Méfiance et prudence d’un averti des intrigues politiques à la béninoise ? Peut-être que oui.
La raison d’alors qui tentait de tempérer les incompréhensions était liée à sa promesse précoce de ne faire qu’un seul mandat. Il l’avait juré à maintes reprises, devant des sommités nationales et internationales jusqu’à ce fameux entretien d’après le rejet de son projet de révision de la constitution au parlement, le 04 avril 2017, où Patrice Talon a étonnamment reconsidéré sa position. « Je n’ai pas la prétention de dire que mon idéal doit s’imposer, j’appartiens à la nation, j’appartiens au Bénin, le Bénin ne m’appartient pas », a lâché l’homme, affirmant qu’il ne dit pas éprouver une aversion vis à vis de la fonction présidentielle. Tant que les dispositions actuelles le lui autorisent, rien ne l’empêcherait donc d’être sur la ligne de départ en 2021. «Le mandat unique pour moi est un idéal. Je l’ai essayé pour mon pays, il n’est pas passé. La règle générale est valable, y compris pour moi-même», a clairement soutenu Talon pour clore ce débat en ce qui le concerne personnellement. Il ajoutera aussi à l’occasion, que « rien ne sera plus comme avant ». Il y a de cela, un an. Les Béninois ont espéré, de nouveau, un Patrice Talon à la tête ou à la manœuvre d’une grosse nouvelle famille politique, les jours et semaines suivants. Ils sont tous restés sur leur soif. Mais que non ! Talon fait bien de la politique. Avec méthode. Une politique très discrète et savamment arrangée avec et autour de ses nombreux partis et alliances politiques qui se succèdent au fil des jours pour lui assurer leur soutien. Si de mémoire, on n’a encore depuis avril 2016, vu Patrice Talon présent à un congrès de parti politique, de créations de regroupements politiques ou autres activités semblables, l’homme n’est pas pour autant distant de ce beau monde. Ses rencontres avec ceux-ci sont souvent très discrètes et rarement folkloriques. En bon homme d’affaires et super négociant, Talon traite avec le monde politique, avec le même style managérial, selon certaines discrétions. Les discussions sont assez directes et misent sur le partenariat gagnant-gagnant. Genre : « voici ce que je veux de vous. Et voici les moyens dont je dispose ». Reste qu’il a aussi un autre pouvoir qui dicte ses « lois » dans ces deals politiques. Le pouvoir d’Etat avec toutes les prérogatives y afférentes. Bref, le «pouvoir de la chicotte et de la carotte » pour les indélicats soutiens politiques, mêlés à affaires publiques.

Les détenteurs de mandats électifs : enfants chéris
Talon fait des choix dans la collaboration qu’il essaye d’instaurer avec le monde politique béninois. Et sa phrase fétiche qui a fait le tour de la planète l’exprime en mieux. « Gagner les élections au Bénin, n’est pas une question de bilan, il suffit de maîtriser les grands électeurs…. ». L’ancien magnat du coton l’a compris depuis fort longtemps. Depuis qu’il a accédé au pouvoir, il y travaille abondamment. Il s’occupe moins à s’affairer avec des dirigeants et autres barons du monde politique béninois que des élus, convaincus qu’ils lui sont utiles parce que détenant des mandats électifs. Dans le lot, les députés de l’assemblée nationale occupent des places de privilégiés dans les stratégies d’actions politiques du chantre de la rupture. En suscitant la création du Bloc de la majorité parlementaire constitué d’influents députés béninois et de tous les anciens présidents du parlement, avec aux commandes, l’actuel président Me Adrien Houngbédji, Talon s’est doté d’une force politique opérationnelle qui lui facilite aisément la vie à l’assemblée nationale. Les nombreuses réformes qu’il a entreprises et qui sont passées comme une lettre à la poste au palais des gouverneurs en disent long. Même si cela suscite parfois des grincements de dents chez les dirigeants de partis politiques ne détenant aucun mandat électif actuel, Patrice Talon reste accroché à ce format et le nourrit davantage à travers ses nombreuses concertations avec les députés du BMP, parfois en groupe ou individuellement.
Il en fait de même en direction des maires, chefs d’arrondissements et autres élus locaux sur tout le territoire national. Ce n’est pas moins évident de le soupçonner derrière les destitutions de plusieurs maires enregistrées, ces derniers mois, même si cela participe des manœuvres politiques qui s’observent sous tous les cieux. Talon est dans la logique de réussir son mandat à travers ses nombreuses et parfois audacieuses réformes. Et pour y parvenir, il a tracé ses schémas politiques, dont plusieurs aspects échappent encore à l’appréciation collective.
Une seule question continue, cependant, de tarauder les esprits. Talon sera-t-il oui ou non candidat à la présidentielle 2021 ? Si, il y a un an, il avait dit qu’il avisera, il faut désormais imaginer une réponse plus étoffée et proche de la positive en ceci que, les trois ans restants ne pourraient véritablement plus lui permettre de révéler le nouveau Bénin qu’il promet tant aux Béninois. C’est impossible. Tout calcul fait. Il lui faudra donc quelques années de plus. A moins qu’il cède un travail inachevé à son successeur en laissant son peuple sur sa faim, au soir de son mandat actuel dans qui s’achève dans 1095 jours exactement.

Christian Tchanou

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