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Le triomphe de la vérité

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Ministère du cadre de vie: L’ANLC dénonce un scandale sur 84 motos au


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Jean-Baptiste Elias, Président de l’Autorité Nationale de Lutte contre la Corruption (ANLC)

L’Autorité Nationale de Lutte contre la Corruption (ANLC) à travers son président Jean Baptiste Elias a donné une conférence de presse, ce jeudi 15 mars 2018 à la salle de conférence de l’institution à Cotonou. Au cœur, un dossier d’Appel d’Offre pour l’acquisition de 23 véhicules Pickup et de 84 Motos Cross et des pièces détachées pour le compte d’un Projet au Ministère du Cadre de vie et du Développement Durable.

 Près de six millions de francs Cfa pour acheter une moto Cross Honda XL-125-LEK au profit du ministère du cadre de vie et de développement durable. C’est le dossier principal autour duquel a tourné la conférence de presse du président de l’Autorité Nationale de lutte contre la Corruption (ANLC) Jean Baptiste Elias, qui exige l’annulation du contrat, d’autant plus que les matériaux n’ont pas été réceptionnés. En effet, le président de l’ANLC n’est pas allé du dos de la cuillère pour dénoncer les irrégularités qu’il y a dans le dossier d’Appel d’Offre (DAO) pour l’acquisition de 23 véhicules Pickup et de 84 Motos Cross et des pièces détachées au profit du Ministère du Cadre de vie et du Développement Durable. Selon les explications du conférencier, c’est un ‘’DAO de plus d’un milliard de francs Cfa, signé à la va vite et dans des conditions peu orthodoxes’’.Dans ses propos liminaires, Jean Baptiste Elias a expliqué que le dossier d’appel d’offre comprend deux lots et que c’est le second lot concernant les 84 motos et leurs pièces détachées qui ont attiré l’attention de l’ANLC. A l’en croire, les irrégularités constatés dans ce dossier sont d’abord parties de la publication du dossier d’DAO et surtout des offres proposées par les quatre soumissionnaires. Selon les dires de Jean Baptiste Elias, c’est un quotidien dont l’audience n’est pas trop qualifiée qui a été mis à profit par la personne responsable des marchés publics du ministère du cadre de vie pour la publication du DAO.N’ayant pas pris en compte cet aspect, le président de l’ANLC a précisé que des quatre soumissionnaires enregistrés pour le compte de ce marché, trois ont proposé des offres presque identiques à des niveaux donnés avec des prix approximatifs de 5millions et plus par moto. Le seule soumissionnaire restant est quant à lui resté dans la fourchette de 975.000f tel que l’indique le référentiel des prix du ministère des finances. « Voyant ce grand écart entre les prix, l’ANLC a d’abord consulté le livre des prix référentiels pour comprendre celui des soumissionnaires qui dit la vérité. Nous avons ensuite écrit à ATC Béko, le représentant exclusif de la marque Honda au Bénin, pour connaître le prix d’une moto cross Honda XL125LEK tel qu’exigé par le dossier d’appel d’offre. ATC Béko dans sa réponse à l’ANLC a précisé que la moto commandée est fabriquée par la filiale chinoise de Honda, tandis qu’elle a la version amélioré de la même moto fabriquée au Japon par la maison Honda et dont le prix unitaire serait à 1.475.000f CFA avec une réduction pour l’achat en gros », a précisé le président de l’ANLC. Jean Baptiste Elias a expliqué qu’il en est de même pour les pièces détachées qui sont moins chères chez le représentant de Honda que dans les dossiers des soumissionnaires.

 

328.615.224 FCFA de bénéfices à l’Etat et des démarches de l’ANLC

Le président de l’ANLC retient que, de ses enquêtes, l’achat des 84 motos selon le soumissionnaire sélectionné coûterait plus cher à l’Etat béninois que si on l’achetait chez le représentant exclusif de la marque Honda au Bénin. Il a évoqué une différence de 3.767.121F CFA entre le prix du soumissionnaire et celui de la maison Honda. Ajouté à celui des pièces détachées, Jean Baptiste Elias précise que l’Etat béninois ferait un bénéfice de 328.615.224francs. Il condamne la personne responsable des marchés publics du ministère du cadre de vie et saisit le ministre des finances, le ministre du cadre de vie et l’autorité de régulation des marchés publics. Ce dernier ayant déclaré son incompétence dans la suspension du marché a pour sa part sorti des sanctions administratives contre les personnes concernées. Des sanctions qui varient d’un an à six mois de suspension de la chaîne des marchés publics dans l’administration béninoise. Le ministre des finances quant à lui, a adressé un courrier au ministre du cadre de vie intimant l’ordre de suivre les exigences de l’ANLC dans le dossier. Le ministère des finances, pour montrer sa bonne foi, n’a jamais donné sa disponibilité pour la réception des motos malgré les multiples correspondances du ministère du cadre de vie à ce propos. Le président de l’ANLC dit avoir informé le ministère du cadre de vie de sa démarche d’informer l’opinion publique du dossier et de saisir en plus la justice béninoise afin que des sanctions pénales soient prononcées à l’endroit des personnes impliquées dans ce dossier. Jean Baptiste Elias confirme transmettre le dossier au procureur de la République, ce vendredi, pour la suite. Il a par ailleurs précisé que le silence de l’ANLC n’est pas suspect comme le disent certaines langues mais qu’il ne peut informer l’opinion que des dossiers qui le nécessitent.

Yannick SOMALON

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