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Le triomphe de la vérité

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Gaston Dossouhui, au terme de la visite des magasins et périmètres aménagés: « Nous allons assurer une sécurité alimentaire durable à nos populations »


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Gaston Dossouhui, ministre de l’Agriculture de l’Elevage et de la pêche

Du 28 février au 3 mars 2018, le ministre de l’Agriculture de l’Elevage et de la pêche est allé visiter les magasins de conservation des récoltes et des graines et les périmètres aménagés, tous financés par l’Uemoa. Il était question pour le ministre Gaston Cossi Dossouhoui d’aller constater l’effectivité des réalisations sur le terrain, d’apprécier la qualité des infrastructures et aménagements, de lancer officiellement l’utilisation des magasins en remettant les clés aux utilisateurs et apprécier le niveau de mise en valeur des périmètres aménagés. A cet effet, le ministre et sa délégation sont allés dans les départements du Zou, des Collines, du Borgou et de l’Alibori. Au terme de la tournée, Gaston Cossi Dossouhoui a fait une synthèse générale des travaux. Et pour lui, les réformes en cours amènent désormais à comprendre qu’on ne parlera plus de l’Agriculture au Bénin, mais on va la pratiquer dans toutes ses dimensions.

Monsieur le ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, pendant trois jours, vous avez visité des magasins et des aménagements hydroagricoles financés par l’Uemoa. Au terme de votre tournée, qu’avez-vous retenu ?
«La sécurité alimentaire et la nutrition sont des étapes de développement. Pour les atteindre, il y a lieu d’alimenter un certain nombre de paramètres. Le tout premier des paramètres, c’est celui de la production qui est la disponibilité. La disponibilité passe par la production, par les importations, les dons et legs. Comment allons-nous améliorer la production ? Si l’on prend le riz, si l’on prend les cultures maraîchères, les aménagements hydro agricoles permettent de passer du simple au double en matière de rendements. Ainsi, nous avions demandé et soumis des programmes à l’Uemoa qui a accepté de financer en partie un certain nombre de projets structurants. Chez nous, sur le plan de la disponibilité, il y a des aménagements de 1000 hectares répartis assez judicieusement sur tout le territoire, dans les bassins où les aménagements donneraient une meilleure réponse. Vous et moi avons visité des périmètres de la région d’Agonlin dans le Zou, dans les Collines à Glazoué, à Tchaourou dans le Borgou puis à Malanville dans l’Alibori. A Malanville, sur les 1000 hectares, nous avons 400 hectares aménagés avec la maîtrise totale de l’eau. Sur les 600 autres hectares, nous avons également des aménagements avec maîtrise totale ou partielle de l’eau. Ce qui est important à dire, c’est que sur ces 1000 hectares, nous aurons à installer plus de 3000 promoteurs agricoles qui vont mettre en valeur ces sites. Et passer de 2 à 3 tonnes de riz à 4, 5, 6 tonnes par culture. Là où nous avons la maîtrise totale de l’eau, nous passons à deux cultures l’an ; un peu comme ce que vous venez de voir ici à Malanville. Entre deux cultures, nous pouvons faire la culture intermédiaire de maraîchage. Ce qui veut dire que nous améliorons la disponibilité et nous améliorons aussi la qualité de travail des gens. Le revenu de ces paysans a pour impact direct de changer les conditions de vie des gens. Et le volume brassé permettra de mettre en musique beaucoup d’autres acteurs commerciaux (les transformateurs et les commerçants) pour que nous ayons plus d’activités sur cette terre. Le deuxième déterminant au paramètre essentiel que vise la sécurité alimentaire est la stabilité. Cette stabilité qui veut dire entre autre, rendre le produit disponible sur un long moment. Cela passe par la transformation ; ça passe par le stockage. Or, aujourd’hui, nous avons de gros soucis de captif de surplus de production que nous avons dans les grands bassins de production et avoir les infrastructures pour faire la redistribution dans les zones où la disponibilité est faible. 24 magasins ont été construits dans ce programme. Sur 7 milliards de nos francs, 3 milliards 700 millions ont été investis dans les magasins et plus de 2 milliards pour les aménagements. Pour les magasins, nous avons des magasins de 1000 tonnes à 4000 tonnes. Nous avons un total de 47.000 tonnes. Autrement dit, 126.000 m3 de volume de stockage. C’est formidable et ceci dans trois zones différentes. Les zones de surproductions pour vite capter le surplus, les zones où on doit refaire la redistribution alimentaire qui sont en insuffisance alimentaire et les marchés pour assurer les transactions entre le Bénin et les autres pays, un peu comme le Mali.

Sur le plan de la réalisation de ces infrastructures, quel est votre constat ?
Ce que j’ai remarqué est que les infrastructures sont bien construites. Le maître d’ouvrage délégué qui est l’Agétur a suivi correctement les travaux. Là où il y a quelques réparations, on les ferait. Il reste à définir le réel mode de gestion de ces magasins pour qu’on puisse gagner le pari. Le pari de développement. Ces magasins doivent être des marchés constamment animés où on sent la vie économique, où on a l’assurance que la sécurité alimentaire est en train d’être contrôlée. Par contre, sur les périmètres, nous allons faire des arbitrages parce que les paysans se bagarrent pour avoir au moins chacun une petite bande. Si tant est que les gens ont compris que ces aménagements vont modifier leur vie, on va se battre, on ne compte que sur les financements étrangers. On doit aussi compter sur nos capacités propres, intrinsèques. Ce que j’ai dit partout, c’est que je ne suis plus prêt à faire des réalisations sommaires. L’ère du renouveau marquera d’une empreinte indélébile la métamorphose et la transformation dans le monde rural. Les aménagements vont résister au temps. Le régime de la Rupture partirait, le régime de Talon partirait dans je ne sais combien d’années. Mais les aménagements resteront. C’est une tache indélébile. Et c’est l’option que nous avions prise pour faire des choses structurantes que les populations vont utiliser pendant très longtemps.

Qu’avez-vous constaté chez les bénéficiaires ?
Tout ce que nous avons vu, particulièrement à Malanville, c’est qu’il y a une prise en charge des opérateurs qui exploitent le périmètre pour plus de conscience à l’utilisation judicieuse de ce patrimoine. Dans tous les cas, ce que nous techniciens on doit faire, on le fera. Politiquement, je pense que le pari est gagné. A vous tous, Béninoise et Béninois, je voudrais donner l’assurance que l’Etat veille. Nous ne parlerons plus de l’agriculture mais nous allons pratiquer l’agriculture pour assurer une sécurité alimentaire durable à nos populations ; pour que les revenus de la ménagère et du paysan soient plus améliorés et qu’ils aient la capacité de mieux se vêtir, de mieux se nourrir, d’envoyer leurs enfants aussi à l’école et d’avoir l’assurance que la vie de paysan est la vie qui donne la vie à tout le reste. Nous sommes là pour tenir le tube digestif de tous les Béninois. Nous voulons contrôler ce que nous mangeons. Je vous convie chacun à devenir planteur. Nos gros diplômes ne valent plus rien. En tout cas, je ne serai pas le dernier».

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