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Le triomphe de la vérité

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Edito: La contrattaque par le bio


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Publiée en cette fin d’année 2017, une information du quotidien français Le Monde est presque passée inaperçue du grand public. Selon une étude réalisée par l’association Que Choisir, les vins de Bordeaux contiennent toujours des résidus de pesticides mais trois fois moins que lors de tests en 2013. L’association a fait rechercher 177 molécules dans 38 grands crus de Bordeaux (des millésimes datant de 2014) et dans deux vins non classés (un de 2014 et un de 2015). Et ce que l’on redoutait est arrivé. « La plupart des bouteilles que nous avons analysées sont contaminées et contiennent d’une à six molécules », écrit Que Choisir. « Au total, 11 composés chimiques de synthèse différents ont été détectés », selon l’association. En 2013, un test portant sur 92 bouteilles en provenance de toute la France avait ainsi démontré « une contamination générale des vins. Ceux issus du Sud-Ouest n’étaient pas en reste : trente-trois molécules différentes avaient été détectées, dont deux interdites en France », souligne l’association, soit « trois fois plus qu’aujourd’hui ».
A quoi sert donc cette information ?
Une bonne partie des vins que vous avez achetés en supermarché est remplie de pesticides toxiques. Ce sont pour l’essentiel des résidus de pesticides utilisés dans l’agriculture intensive. Les produits de la viticulture intensive sont mis en bouteille dans les fermes viticoles et envoyés à travers le monde comme vins de table. La plupart des consommateurs béninois qui prennent d’assaut ces produits de l’industrie occidentale ignorent cette réalité. C’est même un signe de distinction et de classe que d’aller prendre son vin dans un supermarché, alors même que nous achetons ainsi des produits qui nous envoient à l’hôpital avec des cancers et plus tard à la tombe. C’est pourtant connu. Les aliments que nous mangeons recèlent 90% des poisons qui finissent par nous tuer. Pour rester en bonne santé et vivre longtemps, il vaut mieux manger et boire sain. Mais voilà qu’une bonne partie des denrées alimentaires industrielles sortent contaminés depuis les usines.
L’un des cas les plus emblématiques de cette contamination généralisée, reste l’eau de robinet. Une étude de l’association Que Choisir, publiée en janvier 2017 montre que 2,8 millions de Français boivent une eau non conforme. Sous cette appellation aseptisée d’ « eau non conforme », se cachent des substances toxiques comme les pesticides, les nitrates, les bactéries et l’arsenic. Il est question du vin et de l’eau, mais il en est de même de la plupart des produits agro-alimentaires déversés sans contrôle dans notre pays et qui atterrissent dans nos assiettes.

Quelles opportunités pour le Bénin ?

La mise en application des Accords de partenariat ACP-UE ouvre largement nos marchés à ces produits importés. Mais la réciproque, heureusement est désormais possible. Autrement dit, la question n’est plus de savoir si les vins d’origine française ou sud-africaine pourront atterrir plus facilement dans nos supermarchés : c’est déjà fait et même en quantité. La question est désormais de savoir ce que les industriels béninois font ou feront pour profiter de cette faille technologique qui tue à petits feux la population aussi bien chez nous qu’en Europe.
Ces failles constituent en effet une aubaine pour tous ceux qui veulent créer de la valeur ajoutée. Car, les pesticides créent une véritable psychose dans les pays développés. Et pour cause, ils sont responsables d’une bonne partie des cancers d’origine alimentaire que les Européens fuient avec effroi. C’est d’ailleurs ce qui explique le succès des produits bio, c’est-à-dire tous ces produits fabriqués sans recours aux pesticides et autres engrais chimiques. Ils jouissent d’une réputation de produits naturels, dont les risques pour la santé sont limités.
Voilà là où l’Afrique, et plus particulièrement le Bénin, peut oser contrattaquer pour espérer aller sur le marché européen, français en l’occurrence. Avec le psychodrame de l’eau potable qui est en train de toucher une frange importante de la population, un industriel béninois serait bien inspiré de détecter les régions les plus touchées dans les pays européens pour y envoyer l’eau de montagne béninoise dont la réputation de pureté est établie. Bien entendu, on peut s’appuyer sur d’autres produits qui permettront de faire des chiffres d’affaires tout en aidant à équilibrer quelque peu notre balance commerciale constamment déficitaire.

Par Olivier ALLOCHEME

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