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Deux sujets d’actualité ont fait objet d’échanges avec l’Imam de la mosquée centrale Médine II d’Agori Plateau Moutawakil Malik Boukari pour le compte de la rubrique hebdomadaire, INVITE DU LUNDI. Il s’agit du transport des pèlerins du Hadj 2017 et de la fête de la tabaski prévue pour le 1er septembre 2017. Dans un langage franc et véridique, le trésorier général de l’Union islamique du Bénin a salué l’effort du gouvernement tout en l’appelant à revoir le volet relatif aux préparatifs. Par ailleurs, il a prodigué quelques conseils aux fidèles musulmans à l’orée de cette fête. Pour finir, il a donné sa lecture de la gestion faite du pouvoir.
L’EVENEMENT PRECIS : Tous les pèlerins sont partis pour le compte du pèlerinage sur la Mecque sans bruit ni tapage. N’est-ce pas une première qu’enregistre le Bénin, ces 10 dernières années ?
El Hadj Moutawakil Malik Boukari : C’est vrai. Nous remercions beaucoup le Seigneur et le gouvernement. Nous avons vu que le gouvernement a tout mis en œuvre pour la réussite du transport. Des voyages paisibles qu’il faut saluer. On souhaite que cela se poursuive de la sorte, les années à venir. Car, vous n’êtes pas sans savoir que pendant des années les pèlerins ont souvent décrié la façon dont leur voyage s’effectue. Aujourd’hui, s’il y a une virgule à placer, c’est concernant le second volet.
Vous avez des observations à relever sur l’organisation ?
Bien sûr. Il faut revoir le côté des préparatifs et mettre les choses en ordre, un mois avant le pèlerinage pour que celui qui est candidat puisse se présenter et payer son transport afin d’aller sur les lieux tôt. Je crois qu’il y a néanmoins une amélioration, même si certains pensent que ce sont les avions du Chef de l’Etat qui ont servi au transport. Maintenant si c’est le cas, c’est une action sociale à saluer et le Chef de l’Etat devra aussi savoir que ce social mérite des réglages au regard des conditions de vie des populations. Nous voulons lui rappeler qu’il n’est pas dans le commerce mais dans le costume d’un Président de la république. Ensuite, il devra tout faire afin que ces avions puissent servir au pays dans les voyages à l’interne comme c’est le cas dans d’autres pays. Pour revenir aux préparatifs, il faut permettre aux pèlerins de bien se reposer et se préparer pour les prières. On attend que l’année prochaine, nos pèlerins commencent le pèlerinage par Médine. Les convoyeurs doivent éviter de laisser les pèlerins à leur sort. Quant aux prochains candidats, il doit leur faire comprendre que c’est le moment de se préparer.
La fête de la tabaski est prévue pour quand précisément ?
La tabaski n’est pas comme les autres fêtes. Elle a son signe et tout est clair. Elle se célèbre après « araafa » prévue pour le 31 Août. Donc la fête est pour le vendredi 1er septembre. Tant que « araafa » est pour le 31 août, le jour suivant doit être la fête. Beaucoup d’imam et alpha ne maitrisent pas grand-chose. C’est un moment de remerciement. Nos autorités ignorent ces étapes et pensent que tout est ouvert. Nos chefs d’Etat doivent avoir des conseillers spirituels pour mieux les orienter.
Qu’est-ce qu’on devra leur conseiller
Cette fête est particulière et très importante. Nous sommes appelés à célébrer, cette fois-ci, deux fêtes. Je vous l’explique. Très tôt, on sera tous à la place « Idi » pour la prière de 9 heures ensuite aller immoler le mouton dans les domiciles. Après cela, nous nous retrouverons dans les mosquées pour les prières de 13 heures qui sont ordinaires. Ce jour ne vient pas toutes les années et les fidèles doivent quant à eux, prendre le 31 août au sérieux avec un jeûne ferme. C’est une bonne occasion souvent de rémission de péchés et même sur l’année suivante. Mais cela ne doit pas être une raison pour faire la pagaille avec Dieu. Pour la cérémonie, quelques fidèles immolent un animal sain sans faute. C’est réservé à ceux qui ont les moyens. Si tu n’en as pas, ce n’est pas la peine de t’engager. C’est une affaire de sacrifice qui appelle à des bénédictions. Je veux saisir l’occasion pour m’adresser à ceux qui vont voler les animaux pour la fête. Celui qui le fait de cette façon est maudit. Il faut respecter la religion et les saintes écritures. Pour ceux qui ont les moyens de le faire, ils doivent savoir que le mouton doit être divisé en trois parties comme prévu par les textes. Pour cette fête, je demande à la presse publique de nous donner aussi de visibilité comme elle le fait avec les autres congrégations. La retransmission sans frais à payer de nos prières de tabaski. Elle peut choisir une mosquée où l’imam comprend bien l’arabe et le français. Ceci pour mieux expliquer les choses à la communauté mondiale.
Un regard sur la gouvernance actuelle
Le pays manque de prières. Les gouvernants doivent prier pour recevoir la bénédiction divine. On se livre des combats sans suite et Dieu reste fâché contre nous. Or, on tend vers deux ans de gestion. Je veux faire comprendre aux opposants que l’opposition n’est pas un cachot pour insulter le gouvernement et le chef de l’Etat. Il faut plutôt l’aider à savoir quoi faire. Nous devons éviter de chanter que le PAG ne réussira pas. Si Talon échoue durant 5 ans, C’est tout le pays qui a échoué. De l’autre côté, le chef doit aussi savoir qu’il n’est pas là pour des règlements de compte et la vengeance. Il doit travailler avec tout le monde. Il faut éviter les acharnements contre les opérateurs économiques, politiques et autres. Le gouvernement doit ramener la balle à terre pour le bonheur du mandat. Le chef de l’Etat doit gérer le pays démocratiquement. Il doit pouvoir accorder la parole à ses collaborateurs pour le brassage des idées. C’est le seul moyen pour mieux réussir.
Propos recueillis par Emmanuel GBETO
