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L’intervention du conseiller spécial politique de l’ancien président Boni Yayi, Amos Elègbè lors de la dernière étape de la tournée de remobilisation des Fcbe a été on ne peut plus très acerbe envers le président Patrice Talon et son mode de gouvernance. Pour « aucun pays au monde ne fait ce que Talon fait ». A en croire celui qui est qualifié de “l’homme de tous les régimes (sauf le régime du Nouveau Départ-NDLR), le peuple béninois est victime d’un acharnement de la part de celui pour lequel il s’est battu pour hisser au sommet de l’Etat. « Je n’ai jamais vu nulle part au monde, un président élu dans les conditions dans lesquelles le président Talon est élu s’acharner contre son peuple », s’étonne-t-il. A croire Amos Elègbè, « lorsqu’on est accusé d’assassinat et de coup d’Etat et que la justice de son pays déclare un “non-lieu” et que malgré cela le peuple vous fait la grâce de vous élever au niveau le plus élevé, c’est pour que vous vous repentez ». Et là, « vous ne pouvez plus faire certaines choses contre ce peuple » a-t-il fait remarquer. A l’en croire, non seulement le chef de l’Etat, le président Talon ne s’est pas repenti; mais mieux, il s’est mis à « persécuter ce peuple en lui arrachant ce que Dieu lui a donné ». « Ce que les autres ont, que Dieu leur a donné, tu veux leur prendre tout ça. … mais, ça ne peut pas marcher” a-t-il précisé. Le plus ancien de tous les conseillers de l’ancien président Thomas Boni Yayi s’est ensuite appesanti sur le bilan des 16 mois de gestion de l’actuel locataire de la Marina. Et comme on pouvait s’y attendre, le tableau peint par le professeur Amos Elègbè n’est pas du tout reluisant.« Chers amis, chers militants, le président Boni Yayi a fait deux mandats ici au Bénin, soit dix ans de gouvernance. En dix ans, nous avons organisé 20 réunions internationales, nous avons accueilli 120 délégations officielles, je ne parle pas des techniciens. Tout cela faisait tourner notre économie, nos hôtels étaient sollicités, nos marchés sont fréquentés et au-delà de tout ce qu’on pouvait dire, chacun trouvait pour son compte. Mais depuis 16 mois, tout tourne au ralenti parce qu’un groupe d’amis que dirige Talon Patrice, fait tout pour eux. Tout ce qui se fait aujourd’hui reste et demeure l’héritage du gouvernement Boni Yayi », fait constater le conseiller spécial de l’ancien chef d’Etat Bini Yayi, Amos Elègbè qui estime qu’aucun projet de ce gouvernement ne peut être exécuté sans les différentes étapes de la mise en œuvre d’un projet à savoir, la conception, l’étude de faisabilité, la recherche des partenaires etc…« Allez leur dire que le PAG n’est pas un concept à vulgariser. C’est un document d’intentions. Nous savons comment ça se fait et nous l’enseignons », a expliqué le doyen Elègbè. L’homme est revenu sur le budget du PAG qu’il trouve irréalisable et le compare au budget prévision 2018 qui est largement en dessous de celui de 2017. Les audits ciblés contre certains cadres du gouvernement Yayi constituent le point de chute de l’intervention du Doyen Amos Elègbè. « J’ai entendu les gens parler des audits contre Komi Koutché et autres. Moi je vais vous dire pourquoi s’arrêter sur 2013 dans les audits. De 2006 à 2012, lui-même Talon était avec le gouvernement et il sait que si on fouille bien, on risque de tomber sur lui-même. Pourquoi 2013, parce que Koupaki est parti du gouvernement en 2013. C’est bien ça. Alors, tous ceux qui ont géré après 2013 iront en prison et les autres sont bons. Boni Yayi a été le premier à marcher ici contre la corruption et a puni jusqu’à ses proches collaborateurs. Il a envoyé des ministres devant la haute cour de justice pour qu’ils aillent s’expliquer. Mais de la manière dont ça se passe aujourd’hui, c’est injuste », regrette le professeur Amos Elègbè.

Yannick SOMALON