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Le triomphe de la vérité

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Invité du Lundi/ Assan Seibou: « Nous voulons faire émerger les jeunes entrepreneurs agricoles »


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Assane Séïbou, Directeur du Centre de partenariat et d’expertise pour le développement durable

Après le pilotage du projet « Bénin Taxi » qui connait des retombées positives dans le secteur de l’emploi des jeunes, le Centre de partenariat et d’expertise pour le développement durable (Ceped), s’offre désormais la mission de valoriser les Centres de promotion et d’entreprenariat agricole (CPEA). Il a mis et réhabilité les CPEA de Kétou et de Zagnanado, pour abriter les jeunes entrepreneurs agricoles sélectionnés dans le cadre du Projet d’appui à la production vivrière et de renforcement de la résilience dans les départements de l’Alibori, du Borgou et des Collines (PAPVIRE-ABC). A travers une interview, le Directeur du Ceped, Assan Séibou, explique cette réalisation par le besoin de promouvoir les CPEA et de donner la même chance de formation aux jeunes n’ayant pas de moyens pour s’en offrir.

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L’Evénement Précis : Qu’est-ce qui a motivé le Ceped à soutenir le PAPVIRE dans sa série de formations ?

Assan Séibou : Nous sommes dans le centre de Kétou qui est un centre d’entreprenariat agricole. C’est un centre financé par l’Etat et des bailleurs, placé sous la direction du Ceped, au niveau du Ministère du plan. C’est un projet qui date de 2012 et dont la mise en place est achevée. Il y a encore quelques unités à équiper mais le centre est entièrement revenu au Ceped. Il devient donc un centre de l’Etat dont le Ceped doit continuer par assurer la gestion. Dès le début de cette année, plusieurs structures de coopération internationale nous ont contactés pour solliciter le centre. C’est le cas du PAPVIRE, le PAÏVO et beaucoup d’autres structures qui nous sollicitent pour leur trouver un cadre de formation de jeunes agriculteurs qu’ils entendent lancer dans l’entreprenariat agricole. Les CPEA sont des centres d’incubation où le jeune apprend en faisant, plutôt qu’apprendre en écoutant ou en regardant faire. Il pratique. Celui qui sort de ce centre pratique l’agriculture après 3 mois de formation dans sa spécialité. C’est ainsi que le PAPVIRE nous a approché avec pour ambition de former 400 jeunes. La capacité d’hébergement du centre est de 120 personnes. Nous avons réparti les stagiaires selon leurs spécialités à Kétou et à Zagnanado. Nous avons en tout, 3 centres dont Kétou et Zagnanado, celui de Daringa  étant en construction. C’est un centre qui se situe dans la commune de Djougou. C’est un centre plus grand que celui de Kétou et de Zagnanado. Nous sommes là dans le cadre du lancement de la série de formations de 400 jeunes entrepreneurs agricoles par le PAPVIRE, pour une durée de 3 mois. Nous espérons qu’ils vont revenir parce que le PAÏVO doit aussi faire ses 3 mois de formation avant la fin de cette année. Nous sommes bousculés par rapport au calendrier, c’est pourquoi nous voulons nous battre pour agrandir la capacité du centre. Si nous avions la possibilité d’héberger 400 personnes, nous l’aurions fait. Les sollicitations ne cessent de venir. Nous nous sommes rendu compte que ceux qui connaissent le centre saisissent l’opportunité qu’il y a pour bénéficier des locaux. C’est pour ça que nous avons encouragé notre ministère à les maintenir pour que les enfants des pauvres puissent aussi se faire former. Les prix que fixent d’autres partenaires dans le cadre de l’organisation de ces séances sont exorbitants et ne permettent pas à tous de s’en sortir. Lors de la visite du centre, les cadres du Ministère de l’agriculture ont découvert des choses qu’ils ne pensaient pas voir ici. C’est pour cette raison que nous devons tout faire pour attirer davantage de monde ici. Il s’agit de relancer le centre et donner la capacité aux paysans de venir se former sur les nouvelles techniques qui viennent changer celles pratiquées autrefois. Il faut alors leur donner le meilleur centre possible et permettre aux investisseurs d’y mettre le peu de moyens pour avoir les mêmes résultats obtenus pour les cadres où ils investissent massivement.

Quelle est la stratégie mise en place par le Ceped pour assurer une gestion efficiente de ces centres ?

Nous sommes conscients que, par le passé, la gestion des structures par l’Etat n’a pas toujours été bien appréciée. Il y a eu des malversations. N’oublions pas aussi qu’aujourd’hui, la communication a connu une ouverture très importante. Même si les centres devraient être laissés au privé, ce ne serait pas dans le bradage. Nous pensons que si nous avons pu conserver des centres comme celui de Sékou et créer des centres agricoles, il faut garder les centres d’enseignement pratique de l’agriculture entre les mains de l’Etat, si on ne veut pas les donner aux enfants de riches qui peuvent s’en sortir. Nous espérons que les CPEA vont prospérer. Nous savons aussi qu’il y a des réformes agricoles dans le pays, qui vont booster les centres de ce genre. Nous gardons espoir. Il faut dire que pendant que des centres seront progressivement installés dans les zones agricoles envisagées par le PAG, les CPEA doivent servir de vannes pour permettre d’avoir la formation, en attendant que les autres soient prêts. On peut faire des réformes qui soient saccadées et qui ne permettent pas au projet de prendre. Les jeunes présents à cette formation sont venus des départements de l’Alibori, du Borgou et des Collines. Ils sont installés pour le compte de l’agriculture et se réjouissent de la pratiquer.  On ne compose pas, ici, pour avoir son diplôme. C’est avec le coupe-coupe et la houe qu’on le décroche. Le jeune plante et on lui donne les rudiments nécessaires pour une meilleure gestion de son plant.

Quelle est la finalité du Ceped dans la relance des activités des CPEA ?

C’est de faire émerger les jeunes entrepreneurs agricoles. L’entrepreneur n’est pas seulement celui qui construit les maisons. Il y en a aussi dans l’agriculture. Tout naît dans l’esprit. C’est l’esprit qui façonne l’Homme et c’est dans l’esprit qu’est tracé son avenir. Si on ne change pas la mentalité des paysans, on n’aurait pas des gens qui vivent de l’agriculture. Nous avons relancé le centre pour apporter le cadre de formation nécessaire pour le changement des comportements dans l’agriculture, apporter les nouvelles techniques dans l’agriculture, permettre aux jeunes de s’aguerrir pour obtenir le financement et trouver des structures qui les accompagnent dans leur installation, comme le fait le PAPVIRE dans le cadre de cette formation.

Quel appel avez-vous à lancer à ceux qui n’ont pas souvent cette initiative ?

Les CPEA sont notre fierté. Nous demandons aux uns et aux autres qui découvrent la réalité de ce centre de faire en sorte pour donner les mêmes chances aux paysans et aux pauvres, en soutenant le CPEA. J’invite aussi les autorités à prendre ce volet en compte. Les centres d’agriculture doivent être accessibles aux enfants de riches, comme ceux des pauvres.

Réalisé par Rastel DAN

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