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Le triomphe de la vérité

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Edmond Houinton, porte-parole de la Conétra-Bac, site Abomey-Calavi: « La Conétra-Bac s’oppose à l’option du forfait »


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Edmond Houinton est le premier porte- Parole de la Conétra-Bac du site de la correction d’Abomey-Calavi. Enseignant des lettres, il est l’invité de votre rubrique hebdomadaire ‘’INVITE DU LUNDI’’. Avec lui, on a abordé les activités liées au baccalauréat 2017. Cette structure n’est pas un syndicat mais plutôt une coordination qui œuvre aux côtés du ministère de l’enseignement supérieur et de l’Office du Baccalauréat pour la bonne organisation de cet examen. Elle lutte pour l’amélioration des conditions des travaux de cet examen et pour la sauvegarde des acquis obtenus au terme de hautes luttes.

L’Evènement Précis : Comment se porte la Conétra-Bac ?

Edmond Houinton : Je voudrais vous rappeler d’entrée de jeu que notre structure n’est pas du syndicalisme comme le pensent certaines personnes. C’est une coordination et on l’appelle coordination nationale des enseignants pour les travaux du baccalauréat entendu Conétra-Bac. Je puis vous dire que la Conétra-Bac se porte très bien. Elle lutte aux côtés des structures à charge de l’organisation du Bac à savoir le ministère de l’enseignement supérieur, l’Office du Baccalauréat… pour défendre les intérêts des enseignants appelés à corriger, à contrôler et à délibérer les résultats du Bac. Du coup, nous intervenons pour l’amélioration des conditions de correction des enseignants sur les différents sites notamment celui de Calavi pour que les choses se passent de façon optimale. Nous avons pour tâche entre autre d’aller rencontrer l’Office du Baccalauréat pour lui dire de vives voix ce que nous pensons pour que la correction du Bac soit une réussite chaque année. Depuis que nous nous sommes rencontrés en 2012 à Bohicon pour participer à un atelier pour parler de la cogestion entre le secondaire et le supérieur pour qu’il ait deux administrateurs délégués qui doivent se voir pour diriger les travaux du Baccalauréat. Nous avons toujours demandé que trois ans après que la DOB (Direction de l’Office du Baccalauréat) organise une rencontre pour évaluer le Bac. Il s’agit à notre avis de voir les forces et les faiblesses de l’examen. Pour ce qui nous concerne sur le site d’Abomey-Calavi , nous sommes en train de finir et il n’y a pas d’incidents majeurs. Presque tous les ateliers ont déjà terminé. A ce jour, il ne reste que les ateliers de Français, de Mathématiques, de Philosophie et d’Allemand.

L’année dernière, la plupart des ateliers ont eu six de correction, mais cette année la moyenne c’est cinq jours…
C’est tombé sur notre tête comme une massue. Cette année, tout a été revu légèrement à la baisse. Qu’il vous souvienne qu’avec la Rupture, le budget de l’Office du Bac a été abattu d’un certain de millions. A cause de cela, la DOB nous a appelés pour nous faire part de la situation. Du coup, les autorités nous ont expliqué que le Français va faire quatre jours plus un (Animation pédagogique), Mathématiques cinq plus un. Il faut faire la remarque qu’à ce niveau les professeurs ne sont pas nombreux par contre les copies augmentent chaque année. La Philosophie c’est cinq plus un. Ce qui est aberrant sur le site d’Abomey-Calavi est qu’en Allemand, ils ne sont que six correcteurs. Ils sont en cinq plus un. Je profite en même temps pour vous parler de nos difficultés. Sur tous les sites, les correcteurs de PCT, de Français et de SVT ont bourdé. Par exemple, si on prend les correcteurs de Français, ils n’ont pas l’habitude de corriger les 152 copies en quatre jours. C’’est très délicat. Pour bien corriger une copie d’un candidat inscrit en Série littéraire, il faut au moins quinze à vingt-cinq minutes. Et si on doit corriger conséquemment, on ne peut pas corriger les 152 copies en quatre jours. C’est impossible. Soyons sérieux, c’est impossible. On a négocié mais cela n’a pas encore pris. En PCT où ils sont à 101 copies en deux jours, ce n’est pas possible si on veut qu’on fasse la correction dans les règles de l’art. Nous avons dû négocier pour qu’on aille à trois jours plus un. Mais à l’arrivée, c’est toujours le statu quo. C’est la même chose en SVT où au dernier jour, chaque correcteur avait plein de copies encore. On leur a dit, quatre plus un jour. Plus un jour, c’est bien écrit sur la Note de service de la DOB. Le dernier jour est dédié à la journée pédagogique demandé par les professeurs depuis 2012. C’est déjà accordé. Nous sommes allés voir les superviseurs. On s’est compris et dernier jour a été restitué. Mais lorsque les états de paiements sont sortis on a découvert le pot-au-rose. Les collègues n’ont pas voulu continuer la correction. Le directeur de l’Office du Bac a dû se déplacer à Calavi le mardi pour venir apaiser. Nous avons aimé cette méthode. Par rapport aux perspectives, nous allons nous revoir avec les structures dont j’ai parlé un peu plus haut. Il s’agit de l’Office du Bac et du ministère de l’enseignement supérieur. Comme c’est la cogestion, nous allons nous voir pour parler et nous entendre sur les réformes pour que les travaux du Bac se passent dans les meilleures conditions. Avant la rentrée prochaine, il y aura un séminaire pour évaluer les activités liées au Bac. Nous allons profiter pour faire part de nos griefs à l’autorité notamment le nombre de jour de correction, la revue à la hausse le taux payé par copie à 1000F, le forfait n’est pas à accepter, le paiement conséquent vu que le Bac béninois est primé partout dans le monde, le coût de l’oral par candidat doit être aussi revu à la hausse… Il nous est agité que le taux du prix par copie est à 400 f Fca ailleurs. Mais les gens ont oublié que les professeurs certifiés au Gabon, en Côte d’Ivoire… sont largement mieux payés par rapport au Bénin. Donc cette comparaison n’est pas bien fondée. Si les salaires peuvent être vus à la hausse comme dans les pays cités, on doit alors revoir le taux de correction par copie. Mais le salaire n’est le même, il ne faut pas qu’on nous clochardise, il ne faut pas qu’on nous brime. Il faut que ce soit clair dans la tête de nos autorités. La copie doit être revue à la hausse pour permettre aux collègues d’être bien dans leur peau à la correction du Bac. Les conditions de correction ne sont pas les meilleures. Nous sommes dans les salles qui ne nous permettent pas corriger aisément. Nous corrigeons dans des taudis ou quand des enfants crient. Cette année par exemple sur le site d’Abomey-Calavi, nous avons débuté la correction au même moment où il y a eu la proclamation du Bepc (Brevet d’étude du premier cycle) dans le même centre. Ce fut très difficile. Il y avait un vacarme terrible aux alentours des salles de correction. Ce qui a déconcentré les correcteurs et les contrôleurs. En Allemand, il faut permettre à ceux qui ont la licence de venir corriger comme en Français où les détenteurs de Licence en Lettres Modernes et en Linguistique viennent corriger.

Dites-nous ce que la Conétra-Bac a acquis cette année et ce que vous pensez du niveau des apprenants.
Nous avons toujours défendu que les acquis soient les acquis. On ne doit pas les modifier ni les remettre en cause. La copie corrigée est à 1000 F et un candidat interrogé est aussi à 1000 F. Il faut maintenant lutter pour qu’il y ait amélioration de ces taux dans l’avenir. Je voudrais que les frais d’hébergement soient revus à la hausse pour ceux qui quittent loin et qui sont pris en compte. Il y a des zones qui dépassent 45km et qui ne sont pas pris en compte dans ce volet. En ce qui concerne le niveau les apprenants. On peut dire qu’ils ont un niveau approximativement moyen. Je pressens qu’on n’aura pas 50% de réussite. Je suis persuadé que ce taux ne sera pas réalisé. Je n’ai pas encore toutes les statistiques mais je sais que les candidats n’ont pas été très performants sur leur copie selon les informations reçues. Mais en Français, la S a beaucoup émergé, la A2 mais D ce n’est pas trop bon. En Philosophie aussi les performances n’ont pas été trop bonnes selon les témoignages des correcteurs. Quand je vais mettre les données bout en bout, on des candidats très moyens mais les résultats au finish ne sont pas élevés.

Quel est le profit du correcteur du Bac au Bénin de façon claire selon les canevas définis ?
Vous touchez là un point très sensible. N’est correcteur du Bac au Bénin que celui qui détient son Capes (Certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement secondaire). En plus, il doit avoir gardé deux années de suite une classe de Terminale. Hormis ceux-ci, il y a les professeurs qui sont détenteurs d’une maitrise et qui ont gardé trois années durant en continu la Terminale. C’est étendu à tous les ateliers. Mais il y a une petite exception à trois ateliers. Il s’agit des sous-commissions de Français, de Philosophie et de Mathématiques où la licence peut corriger parce que dans ces ateliers, il est difficile de trouver des détenteurs de maitrise et de Capes. L’objectif est de l’étendre aussi en Allemand où ils sont très peu à corriger plus de 300 copies par enseignant.

Et la question du forfait…
Merci. Comme je vous l’ai dit, depuis 2012, il a été agité la question du forfait. Mais nous avons été clairs. Il n’est pas question aujourd’hui de parler même si les gens agitent le problème de l’Uémoa (Union économique et monétaire ouest africaine). La conétra-Bac est foncièrement contre le forfait que les autorités veulent imposer aux correcteurs. Quand on parle de forfait, il n’y a plus de l’entrain au travail. Les collègues lambinent et ils ne veulent plus se donner à fond à la tâche. Etant donné que notre Bac est primé et un label dans la sous-région et dans l’international, nous ne voulons plus retomber dans la bassesse. C’est pourquoi nous luttons contre le forfait. C’est pour cette raison que sur les dix cites de correction et de délibération du Bac, la Conétra-Bac a initié une pétition pour lutter contre le forfait.

Un mot pour conclure cet entretien
Je vous remercie très sincèrement dans votre journal pour tout ce que vous faites pour l’enseignement et pour la Conétra-Bac en particulier. Je remercie vos lecteurs aussi pour leur attachement à ce journal. Pour nous à la Conétra-Bac, c’est la défense des acquis des travaux du Bac. Je vous remercie.

Propos recueillis par Mathias Combou

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