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Le triomphe de la vérité

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Yantannou Sarki, Président des apiculteurs du Bénin: « Nous allons mener une lutte contre le miel frelaté »


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C’est le tout premier président de la Plateforme nationale des acteurs de la filière apicole au Bénin (PNAFA-Bénin) que nous avons reçu en INVITE DU LUNDI. Il s’agit de Yantannou Sarki, promoteur du Centre International d’agrobusiness et d’écotourisme (Ciat) de N’dali. Dans cette activité depuis les années 1989, il nous décline les défis qu’il entend relever pour plus de visibilité de la filière apicole au Bénin, dans la sous-région et dans le monde.

 

L’Evénement Précis : Vous êtes le premier président élu de la Plateforme nationale des acteurs de la filière apicole au Bénin, quelles sont vos impressions ?

 

Yantannou Sarki : Ouf ! C’est une confiance collective qui nous a été faite et on ne peut qu’être heureux. Nous rassurons nos collègues de notre disponibilité avec le bureau, à porter loin cette filière qui manque de beaucoup d’éléments indispensables pour son rayonnement. C’est une filière porteuse comme les autres mais délaissée dans l’oubliette pour raison de non organisation. Maintenant que cela est effectif par la mise en place de la plateforme nationale, je crois que nous ferons le combat de succès. Nous avons à cet effet, assez de défis à relever et nous les avons précisés dans notre discours  de remerciement.

 

Justement au nombre des défis qui vous attendent au cours de votre mandat, on peut citer la nécessité de doter la filière d’une base de données des producteurs apicoles. Comment pensez-vous y arrivez ?  

Le premier défi à relever est celui de la traçabilité sur des données. Car,  nous travaillons beaucoup, nous installons beaucoup de ruches, et récoltons mais ce n’est chiffré, ce n’est pas archivé. Donc, nous allons actualiser les données par rapport aux producteurs, au secteur apicole, et la production de tous les produits. C’est le premier défi.

 

Vous comptez également restaurer le couvert végétal pour augmenter la productivité des abeilles. Quel mécanisme pensez-vous mettre en place ?

 

C’est là notre second défi. Il faut vous dire que l’apiculture est menacée, parce que les ressources agricoles qui sous-tendent l’apiculture sont en voie de disparition. Je veux parler du couvert végétal et des abeilles. Et là, il faut mener des activités allant dans le sens de la restauration de la ressource abeille et végétale qui est tant bien à la filière apicole qu’à la filière fruitière. Il faut restaurer le couvert végétal pour améliorer le pâturage apicole. Lorsque vous vous lancez dans une filière apicole, cela veut dire que vous allez multiplier  les colonies d’abeilles. Mais il faut travailler en sorte qu’il y ait assez de ressources pour les abeilles. Toute la quantité d’abeilles qui sera mise en élevage appelle à  assez de pollen et de nectar pour maintenir en vie ces abeilles afin d’avoir assez de miel  que nous allons récolter et partager avec les populations et consommateurs. C’est un défi aussi important.

 

Vous n’êtes pas sans savoir que toute réussite appelle à la mobilisation de tous les acteurs autour  des projets.

 

L’une de nos missions a bien rapport à la structuration de la filière. Il s’agit de faire la restitution de la présente  plateforme à la base, mettre en place les structures à la base et prendre les représentants  qui viendront meubler la plateforme nationale. Donc voilà entre autres les défis à relever.

 

Dans votre message de remerciement, quelques minutes après votre élection, vous avez promis l’implication des populations et des acteurs du système éducatif béninois dans la filière. Dites-nous leur rôle à vos côtés ?

 

Nous entendons  faire des démonstrations pour expliquer aux populations, le rôle économique de la filière abeille. Lorsque vous avez des abeilles autour de votre exploitation agricole, vous améliorez votre production céréalière et fruitière, ce qui est très important, et si nous arrivons à le faire comprendre aux gens, ils vont comprendre qu’il y a un intérêt à avoir des abeilles. Donc, nous allons nous fixer comme objectif d’ici 10 ans, chaque producteur agricole doit avoir ces quelques 10 ruches dans son exploitation pour son propre miel de consommation et élément commercial. Nous allons mener une lutte contre le miel frelaté. Je sais qu’il y a  le miel frelaté parce que le bon miel manque. Et la meilleure manière d’avoir de bon miel est de former plus d’apiculteurs et d’équipers. Et pour le faire, cela demande des moyens. C’est pourquoi, nous comptons collaborer de façon franche avec les partenaires  publics et privés, nationaux comme internationaux qui peuvent aussi se professionnaliser en apiculture. On fera des plaidoyers auprès des partenaires privés et publics qui peuvent se spécialiser en apiculture. Nous travaillerons aussi à sensibiliser la jeunesse, les parents d’élèves, les écoles, les acteurs du système éducatif béninois, des universités pour qu’ils fassent de la filière, une spécialité dans les programmes de formation, de façon que les compétences soient dégagées de ces écoles, afin qu’on puisse avoir des spécialistes en santé abeille.

 

Donc le Bénin n’a pas de spécialistes dans le domaine ?

Actuellement, le pays n’en a pas. Quand on parle de vétérinaires au Bénin, c’est destiné au grand bétail, au petit bétail, à l’aviculture, ou aux petits ruminants, alors qu’il doit exister des vétérinaires spécialisés en santé. Il y a par exemple des spécialités où on forme des sélectionneurs d’abeilles. Ils sont des apiculteurs, mais ils se chargent de faire la multiplication des jeunes colonies que les futurs producteurs peuvent acheter et aller installer pour leur production. Voilà les genres  d’animation qui s’imposent à nous pour que d’ici 10 ans, la filière apicole soit beaucoup plus professionnalisée pour améliorer la production, le couvert végétal, la qualité du produit, l’économie nationale. Donc voilà entre autres, les défis qui nous attendent.

 

Comment donner confiance aux bailleurs ?  

Nous avons parlé par exemple de l’actualisation des données sur le secteur. Bientôt, c’est la journée de l’arbre et nous irons vers des bailleurs pour nous accompagner à mettre sous terre  les plantes. Nous allons leur proposer  notre appui en amenant les apiculteurs à aller dans leur domaine planter des arbres.

 

Propos recueillis par Emmanuel GBETO

 

 

 

 

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