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Le triomphe de la vérité

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Retour sur l’élection à suspens du Bureau de l’Assemblée nationale 7ème législature: Il y a 2 ans, la coalition de Talon propulsait Houngbédji au perchoir


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Il y a deux ans, l’ancien-nouveau président de l’Assemblée nationale béninoise a été élu à la tête de l’Hémicycle béninoise. C’est Après plusieurs heures de tractations que les députés de la 7ème législature ont fini par doter le Bénin d’un nouveau bureau de l’Assemblée nationale. Adrien Houngbédji est élu. Ceci, avec 42 voix contre 41 pour son challenger direct, Komi Koutché.

La joie a gagné le palais des gouverneurs de Porto-Novo, ses environs et tout le pays vers 00h50mn  lorsque le verdict des urnes a proclamé le député Adrien Houngbédji comme le tout nouveau président de l’Assemblée nationale. Ainsi, l’opposition peut se réjouir d’avoir gagné le combat de l’enracinement de la démocratie béninoise avec l’installation du bureau de la 7ème législature. En effet, après 1991 et 1999, Adrien Houngbédji revient pour une troisième fois afin de présider aux destinées du bureau de l’Assemblée nationale pour le compte de la 7ème législature. S’agissant du déroulement de la séance, après l’ouverture de la séance prévue pour 10 heures, les travaux n’ont démarré qu’aux environs de 16h 30mn. Une suspension va intervenir pour permettre de recueillir les candidatures. Plusieurs heures après, c’est aux environs de 23 heures 30 que la séance a repris. Deux listes sont présentées à la plénière. Du point des procurations, la mouvance s’en est sortie avec 17 tandis que l’opposition s’est retrouvée avec 14. Quelques minutes après le point des procurations, le député Marcel de Souza a fait son apparition et a fait annuler sa procuration. Quant à la doyenne d’âge, elle s’est installée aux environs de 23h 30mn. Valentin Djènontin et Essou Pascal ont été désignés comme scrutateurs pour superviser l’élection du bureau. Deux listes étaient en lice pour le compte de cette élection. Le vote a démarré par Zoumarou Wallis de l’alliance Abt. Au terme du scrutin, le candidat de l’opposition Adrien Houngbédji s’en est sorti avec 42 voix contre 41 voix pour Komi Koutché. Rappelons que le Parlement a connu la présence d’un impressionnant dispositif sécuritaire, ce jour-là.

Koutché tombe malgré tout
L’argentier national du Bénin perd l’élection au poste de président de l’Assemblée nationale. Malgré son pouvoir sur les caisses nationales, l’ancien ministre de l’Economie et des finances n’a pas pu réussir face à une opposition soudée autour de l’expérimenté Adrien Houngbédji. C’est l’une des rares fois que Komi Koutché perd une bataille. A la direction générale du Fonds national de la microfinance, il a gagné presque tous les paris. Au ministère de la Communication, il a pu réussir là où tous ses prédécesseurs ont échoué. Il a toujours sa manière d’atteindre ses objectifs et c’est ce qui fait d’ailleurs qu’il était l’un des plus proches collaborateurs du chef de l’Etat. En décembre 2014, au ministère des Finances, il a réussi à ‘’ faire voter’’ le budget général de l’Etat, exercice 2015, sans grande difficulté. Malgré la dent dure de l’opposition contre Yayi Boni, ce budget avait été adopté, presque, à l’unanimité des députés de la 6ème législature. Devant plusieurs situations, il a l’habitude de trouver la solution et certains Béninois souvent disaient qu’il utilise l’argent du contribuable pour avoir la victoire. Lors des élections législatives du 26 avril 2015, Komi Koutché a remporté, contre toute attente, les trois sièges de la 9ème circonscription. Ses adversaires politiques avaient dénoncé, à l’époque, le déploiement de grands moyens (argent) pour gagner. Et pour l’élection du 20 mai, rares étaient ceux qui doutaient de sa victoire, puisqu’on savait que tous les moyens nécessaires, castings et stratégies politiques étaient au rendez-vous pour appâter les députés. Malheureusement, la conviction a pris le dessus.

Du coup la révision de la constitution échoua
Les députés vainqueurs pourront sabler leur champagne car, le plus dur a été fait. Le projet fumiste concocté dans les murs de la mouvance pour détruire la loi fondamentale est désormais du passé. Le peuple qui a veillé jusqu’au petit matin de ce mercredi 20 mai 2015 pour suivre les résultats a jubilé. Il n’est plus permis de tronquer son contrat de 1990. Jamais cela n’est possible. Le projet de révision de la Constitution, quoiqu’encore enfoui dans les placards de l’Assemblée nationale, n’aura plus aucune chance de prospérer. La fin était annoncée pour le locataire du Palais de la Marina, Boni Yayi, autour de qui tout s’effondre. La victoire de ce matin du 20 mai  était celui du peuple béninois qui a une foi inestimable à sa constitution et aux vecteurs cardinaux de sa démocratie. Le rêve de Yayi Boni vient d’être brisé. Du coup sa dernière lutte de voir Lionel Zinsou dans le fauteuil présidentiel aussi s’estompe.

Le rêve irréaliste de l’Argentier national
Komi Koutché était tombé de haut ! Positionné par Yayi Boni, contre vents et marrées, il pensait pourtant prendre le perchoir du Parlement. François Abiola, Nassirou Arifari Bako et Barthélémy Kassa, qui pouvaient légitimement prétendre au fauteuil, ont vu leur jeune collègue chouchouté par le chef de l’Etat se faire punir par l’opposition soudée derrière Me Adrien Houngbédji. Depuis quelques semaines, le jeune ministre de l’Economie et des Finances se prenait déjà pour le président de l’Assemblée nationale ! Il croyait que c’est aussi facile de prendre le perchoir pour devenir la deuxième personnalité de l’Etat. Il n’hésitait pas à bomber le torse pour montrer qu’en tant qu’élu de Yayi, il ne peut rien craindre d’autant que les moyens de l’Etat seront abondamment utilisés. Or, si son mentor n’avait pas arraché des procurations à des ministres et autres députés godillots Fcbe et débauché trois députés And et l’unique député du parti RésoAtao, il n’aurait jamais obtenu 41 voix. Le rêve de Koutché de devenir président de l’Assemblée nationale est alors un rêve irréaliste. Il ne pouvait pas. La marche était trop harassante pour lui. Même si Grégoire Laourou ne disait rien, la nature allait le punir. Le jeune a reçu une belle leçon. Le Parlement, ce n’est pas le Conseil des ministres où il peut jouer au fidèle disciple du roi en traînant sa carapace de numéro 3 du gouvernement. Ceux qui lui ont tracé un destin de président doivent maintenant lui dire un mot pour qu’il revienne sur terre…

 La main invisible était là, ce 20 mai 2015
La haute politique béninoise a parlé ce jour-là. Les manes des ancestres des Béninois aussi avaient donné la direction à suivre. Mais ce jour-là, il y avait une main invisible qui planait sur le Palais des gouverneurs, ce 20 mai 2015 jusqu’au petit matin. L’argent a circulé et les grandes stratégies l’ont emporté. Yayi et ses griots ont pensé que seuls l’argent et le pouvoir pourraient permettre de percher Komi Koutché. Il y avait un homme qui maîtrisait les hautes sphères de la politique béninoise et qui était tapi dans l’ombre pour faire mal. Personne ne voyait venir le danger. Mais avec beaucoup de tacts et de soins, il a étouffé toutes les stratégies du pouvoir en place. En tant que vieux roublard, l’actuel président de l’Assemblée nationale a joué le jeu à fond aussi. Rosine Soglo qui portait peu le régime Yayi dans son cœur n’a eu aucun remord lorsque Adrien Houngbédji, un adversaire d’hier, a été élu.

Les dessous des tractations et les premiers mots du nouveau président

Le président de l’Assemblée nationale du Bénin, 7ème législature s’appelle Me Adrien Houngbédji. Il a été élu par 42 voix sur les 83 votants. Il avait comme challenger, le député Komi Koutché,  Ministre de l’économie, des finances et des programmes de dénationalisation d’alors. Après toute une journée de tractation aussi bien dans le camp de la mouvance présidentielle que de l’opposition au régime en place, la doyenne d’âge a lancé les opérations de vote aux environs de 23 heures pour le poste du président de l’Assemblée nationale. Mais, ce vote n’a pas été possible sans les procurations au niveau des deux tendances au Parlement.
C’est ainsi que pour la mouvance présidentielle, le député Nassirou Arifari Bako a donné procuration à son collègue Komi Koutché, François Abiola à Aké Natondé, Cyprien Togni à Octave Houdégbé, André Okounlola à Sinatoko Kiaré, Jean-Michel Abimbola à Dafia Abiba, David Gbahoungba à Marcel Tchobo, Benoît Dègla à Théophile Yarou, Marcellin Ahonoukoun à Houngnibo Lucien, Eric N’Dah à Gilbert Bagana, Alassane Soumanou à Jean-Eudes Okoundé, Barthélémy Kassa à Adam Bagoudou, Idrissou Bako à Sabaï Katé, Rachidi Gbadamassi à Valentin Djènontin, Gustave Sonon à Pascal Essou, Simplice Codjo Dossou à Mohamed Gibigayé et Sanni Gounou à Nourénou Atchadé soit au total 16 procurations.
Du côté de l’opposition, il y a eu 14 procurations. Le député René Bagoudou a donné procuration à Sacca Lafia, Issa Salifou à Robert Gbian, Djiman Adolphe à Georges Bada, Boniface Yèhouétomè à Janvier Yahouédéou, Blaise Ahahanzo-Glèlè à Luc Atropko, Patrice Nobimè à Candide Azannaï, Jocelyn Dégbey à Gérard Agbénonci, Parfait Houangni à Eric Houndété, Claudine Prudencio à Augustin Ahouanvoèbla, Léon Basile Ahossi à Joseph Djogbénou, Affo Obo Ahmed Tidjani à Wally Zoumarou, Justin Agbodjèté à Valentin Houdé, Jérémie Adomahou à Mathurin Coffi Nago et Sossou Dakpè à Agbénonci Alexis. A l’issu de son élection, le président de l’Assemblée nationale, 7ème législature, n’a pas caché ses impressions. De même que son challenger Komi Koutché qui s’est exprimé.

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