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Le triomphe de la vérité

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Déclaration du Président du MesB, François Abiola : «Le président Talon est dans ses droits de se représenter en 2021 »


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François Abiola okLe président du Mouvement espoir du Bénin (MesB), François Abiola était l’invité de l’émission « Sous le grand Baobab » de Radio Tokpa, le dimanche 23 avril 2017. A l’occasion,  l’ancien 1er ministre sous le régime Yayi, a abordé plusieurs questions dont le récent rejet du projet de révision de la constitution introduit au parlement par le président Talon.

 

Radio Tokpa : Le rejet du projet de révision de la constitution récemment introduit par le président Talon au parlement a suscité diverses réactions. Qu’elle en était la vôtre ?

Prof. François Abiola Les gens ont fait des amendements. Il faut être honnête. Chez moi, les gens ont opté pour la recevabilité. Donc, je ne sais pas la part de Boni Yayi, ni celle du président Soglo dans ce que le président a dit. Au moins, madame Soglo avait déjà dit qu’elle ne voterait pas. Donc, c’est politique. Mais la lecture politique, on la fera plus tard. Ce qui m’a marqué, c’est qu’on lit en notre président de la République, une sincérité et une détermination.

 

Sur la question du mandat unique. Quelle est la position  du MesB

 On avait rejeté cette proposition. Lors de notre congrès, on a dit qu’il valait  mieux ne pas opter pour le mandat unique. Pour nous, il vaut mieux garder le statu quo. Car l’article 42 est clair. Selon cet article, en aucun cas, nul ne peut faire deux mandats. Il vaut mieux garder les 5ans renouvelables une fois. Si quelqu’un ne veut pas faire deux mandats, il finit et ne revient plus. Hollande, aujourd’hui, n’est pas candidat aux élections en France. Si c’est au Bénin, il le serait, puisque rien ne l’empêche de l’être.

 

Parlant du président Hollande, est-ce que son retrait n’est pas lié à ses contre performances à la tête de la France ?

Peut-être. Mais, ce qui est remarquable, c’est qu’il a tiré les conséquences de sa gouvernance. Si vous l’avez suivi, il a dit, « si je n’arrive pas à baisser le taux de chômage, je ne serai plus candidat ».  Ce qu’il a respecté. Mais vous savez, il y a deux mois, les choses allaient bien. Peut-être si c’est maintenant, il allait déposer sa candidature.

 

Que dites-vous du système partisan qu’a proposé le président Talon ?

On dit souvent  « quand tu tombes, ne regarde pas là où tu es tombé. Cherche plutôt là où tu as trébuché ». Quand on regarde la commission Djogbénou qui a déjà travaillé sur la constitution,  quand vous lisez le rapport, il est apparemment irréprochable. Vous vous rappelez que c’était le Professeur Aïvo qui l’a lu. C’était très bien séquencé. Rétablir l’équilibre du pouvoir, renforcer le système partisan et renforcer l’indépendance de la justice. Et la partie qui m’intéressait moi, c’était le système partisan. Lorsque vous voyez tout ce qu’il avait lu, le jour-là, c’était parfait. Ils ont mis le mandat unique entre parenthèses pour dire qu’ils ne se sont pas entendus et qu’il appartenait au chef de l’Etat de trancher. La question qu’on se pose est ce qui s’est passé entre le rapport de cette commission et la rédaction du projet de la constitution.

Cette commission là est une commission de proposition. Et elle a fait des propositions que je trouve excellentes. Mais qu’on nous dise celui qui a rédigé le projet de révision de la  constitution. Est-ce que celui là s’est après rapproché des autres ? Pourquoi alors unanimement, les collègues universitaires se sont ligués contre la rédaction ? Je n’ai pas vu un seul qui ait dit qu’il est d’accord parmi ceux qui font le droit. Et quand vous suivez le député Guy Mitokpè sur la forme, il  est resté constant (je le salue au passage).

 

La démission de Candide Azannaï du gouvernement Talon, qu’en dites-vous ?

Voilà un ministre qui part du gouvernement. Et son  représentant à l’assemblée annonce, à sa suite, qu’il le suit. Une position difficile dans le contexte actuel. C’est une preuve de courage et de fidélité à saluer. C’est comme moi aussi, à l’époque où on me conseillait d’être candidat,  mon mentor, lui, chantait sur tous les toits qu’il ne sera pas candidat. Et promettait çà pratiquement à tout le monde. Et moi, je clamais naïvement ma candidature à tous. Quand finalement, il prit la décision de   me faire  partir, je m’y opposai par souci de loyauté jusqu’au 6 avril. C’est rare dans notre pays. C’est pour cela que je dis que, dans la forme, ce monsieur m’a impressionné. Ça  veut dire que son titulaire doit faire beaucoup attention à lui et respecter parfois ce qu’il dit. Quand on parle du système partisan, on parle de la transhumance. C’est un des aspects. Quelle décision le ministre Azannaï va  prendre aujourd’hui alors qu’il y a un jeune qui se mouille avec lui. Cela m’amène à vous raconter l’histoire du MADEP, à ceux qui aiment ce parti.

J’avais promis ne plus jamais en parler. Vous connaissez le contexte de l’époque où Fagbohoun avait des problèmes judiciaires avec Yayi Boni. Je ne veux pas rentrer dans ce que chacun de nous avait pu faire à l’époque. Le président Yayi Boni,  au moment de ces brouilles, me dit, un jour, professeur : «  je veux te nommer ministre. Viens avec moi. Parce qu’on se connait à Dakar, tu as été excellent à l’école ». Je lui ai répondu  que dans la 21ème circonscription, je ne serai plus jamais élu député. Qu’il fallait  libérer Fagbohoun. Ce qui fut fait. Et le président Yayi Boni fait les consultations pour le gouvernement. Il dit Abiola, c’est moi. Madep, proposez nous quelqu’un. C’est là où Kint Aguiar (paix à son âme) est venu. J’étais Madep, mais ministre particulier de Yayi Boni. Nous avions convenu de demander à Fagbohoun s’il était vraiment d’accord ? Si vous vous rappelez, pendant que les autres prenaient service, le 28 ou le 29, nous, on était à Adja-ouèrè. On n’a pas pris service le même jour.  Parce que je dis, Kint, ne prenons pas. Allons voir Fagbohoun, voir s’il est vraiment d’accord. Je le disais par loyauté. Il accepta. Malgré qu’on n’ait pas pris service, le président Yayi Boni nous a invités au 1er conseil des ministres. Je dis encore à Kint, avant de partir, allons dire à Foagbohoun qu’on veut aller dans le gouvernement. Nous sommes allés effectivement voir Fagbohoun qui nous a dit que nous sommes ses ministres. Qu’il fallait qu’on aille dans le gouvernement. On est donc parti en conseil des ministres. Et quand on a fini, c’était un samedi, on est revenu chez lui et on a sauté champagne, on a bu chez lui à haie vive. Et la nuit, j’entends qu’un comité avec Fagbohoun s’est réuni pour dire qu’ils ne sont par au courant de notre nomination. Alors, j’ai appelé Kint et je lui ai dit, tu as écouté ? À partir d’aujourd’hui, moi je ne suis plus du Madep. Il dit non, c’est la  politique. Je lui ai dit que je suis un professeur international et que je viens de former 1000 personnes dans le monde. J’arrête tout de suite. Et j’ai arrêté ».

 

Certains ont traité la dernière intervention du Chef de l’Etat de sortie inopportune….

Moi, Je n’ai pas dit cela. Il aurait pu faire une sortie centriste aussi hein. Mais, c’est tellement sincère ce qu’il dit. Mais 2021 c’est dans 4 ans. Or moi, j’ai dit, les élections dans notre pays se gagnent à 6 mois ou 3 mois. Ah oui !

Il a donc encore du temps…

Non. C’est-à-dire que ce sont les actions que vous allez mener à 6 ou 3 mois, dans la dernière ligne droite qui vous permettent de gagner les élections chez nous. Alors, de maintenant en 2021, que Dieu nous prête longue vie, il y a beaucoup de temps. Là où il veut aller, ce n’est pas un jeu facile.

Le président Talon estime que le coton se porte mieux aujourd’hui malgré qu’il n’y mette pas d’argent. Or, beaucoup de sous avaient été injectés dans le Coton par le passé. Est-ce que vous faites la même lecture que le chef de l’Etat ?

S’il dit ça, je pense que c’est la réalité. Il ne peut pas faire économie de vérité à ce niveau. Même si c’était 400 000 tonnes, ce que monsieur Adjovi avait rectifié et parle de 420 000 tonnes au finish. On ne peut que s’en réjouir. Nous étions partis de 270 000 tonnes en 2010 à plus de 320 000 tonnes, je crois. Il ne faut pas l’oublier. Nous avons eu du mal à arriver à ce chiffre-là. Maintenant, si aujourd’hui on est à 400 000 tonnes, moi je me réjouis et je suis content pour le Bénin.

A vous entendre, vous avez parlé du respect de la parole donnée. Le président Patrice Talon avait promis faire un mandat. Aujourd’hui, il semble qu’on est en train de déplacer un peu les choses. Qu’est- ce que vous en pensez ?

Légalement, il est dans ses droits. L’article 42 de la constitution, à l’état actuel, dit que le mandat est 5 ans, renouvelable une fois. Vous parlez de sa parole donnée. Est-ce qu’il n’avait pas lié çà à la constitution ? Ensuite, il a dit qu’il avisera. On ne sait pas encore dans quel sens il va aviser. Je vous ai dit tout à l’heure que c’est les 6 mois qui déterminent la suite. Peut-être qu’en fin décembre 2020, il va nous dire qu’il est candidat. Et s’il le dit, la constitution lui permet çà. Maintenant, il faut voir s’il avait dit qu’il fera un seul mandat quelle que soit l’issue du projet de révision de la constitution. Ce sont ces archives qu’il faut aller consulter. Et s’il n’a jamais dit çà, il a le droit d’aviser et de dire qu’il ira ou qu’il n’ira pas.

 Transcription: L’Evénement Précis

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