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Le Département des Lettres modernes accueille un nouveau Docteur. Il a pour nom, Kintossou Armand Adjagbo. Le fruit de ses longues années de recherches lui ont permis de décrocher le grade de Docteur ès Lettres, de l’Université d’Abomey-Calavi (Uac) dans l’option Littérature africaine. La soutenance s’est déroulée, le vendredi 21 Avril 2017, dans l’amphithéâtre de l’ex-Faculté des lettres, arts et sciences humaines (Flash) de l’Uac. Ayant porté sur le sujet intitulé : « La poétique de la déchéance dans le théâtre en Afrique Noire francophone de 1990 à 2015 », le travail de l’impétrant dirigé par le Professeur titulaire des Universités du CAMES, Guy Ossito Midiohouan, a reçu à l’unanimité l’acquiescement et l’agrément du jury international. De l’appréciation du Président du jury, Professeur Bienvenu Koudjo de l’Uac, on retient que le texte est très beau et agréable à lire. « On a du plaisir à savoir qu’on a des étudiants qui écrivent encore bien. Félicitations pour cet exercice, qui honore une fois encore notre formation », conclut-il. Du côté des examinateurs, le Professeur Valy Sidibé de l’Ecole normale supérieure d’Abidjan (Côte d’Ivoire), le Professeur Mahougnon Kakpo et le Docteur Kangni Alemdjrodo de l’Université de Lomé (Togo), il ressort que cette thèse répond par sa forme et par son fond, non seulement aux exigences scientifiques, mais aussi aux normes académiques. Par conséquent, sa présentation et sa qualité typologique ne souffrent d’aucun reproche même s’il y a quelques aspects à approfondir. C’est au terme de ces appréciations que le candidat Kintossou Armand Adjagbo a reçu la mention tant attendue des parents et amis ayant pris d’assaut l’amphithéâtre qui était pour la circonstance plein à craquer. Il s’en sort après cinq heures de temps de présentations et de réponses avec la mention, « Très honorable avec les félicitations du jury à l’unanimité ».
Le langage dramatique au cœur de la recherche
La thèse de l’impétrant, Kintossou Armand Adjagbo comporte 402 pages divisées en quatre grandes parties ayant chacune trois chapitres. L’objectif est de savoir comment poétiquement la déchéance se traduit chez ces auteurs dont les œuvres ont été étudiées. La première partie selon le candidat, traite des notions de poétique et de déchéance, de la présentation du corpus et du contexte de publication des œuvres. Il s’en suit une deuxième partie relative à la déchéance morale et faillite de l’humain, suivie de la troisième partie qui met l’accent sur la déchéance sociologique et religieuse. Enfin, la dernière partie du document nous amène sur l’horizon de la déchéance à travers le langage non verbal. Dans son exposé, Kintossou Armand Adjagbo indique l’une des caractéristiques majeures des productions théâtrales en Afrique noire francophone pendant la période 1990-2015 qui se résume au développement des préoccupations relevant de la déchéance. Le langage dramatique étant selon le candidat, à la fois verbal et non verbal, s’est attelé, sur la base des principes de la sociocritique, de l’herméneutique et de l’analyse du discours, à étudier dans quatorze pièces de douze auteurs ressortissants de neuf pays d’Afrique noire francophone, diverses facettes de la déchéance morale, sociale, politique et religieuse en explorant les procédés de leur expression tant au niveau du discours, de l’espace dramatique, de l’espace scénique, du décor sonore, de la gestuelle, des objets scéniques que des personnages. Du speach du candidat, la première partie indique que la poétique des pièces permet d’identifier des éléments de langage verbal et de langage non verbal qui concourent à l’expression de la déchéance aux plans moral, politique, social et religieux. Quant à la deuxième partie qui porte sur la déchéance morale et la faillite de l’humain, elle révèle la manifestation dans les œuvres de viol, de l’adultère, de la prostitution….Il en ressort que le sexe dans ces pièces est utilisé à des fins perverses, vindicatives, ludiques, lucratives, fonctionnant comme une arme de lutte. Par ailleurs, la troisième partie qui s’intéresse à la théâtralisation du chômage, de la destitution des souverains et de la décadence religieuse montre, d’abord, les conséquences néfastes du désœuvrement sur les personnages qui en sont victimes, ensuite, diverses formes de renversements des hommes au pouvoir, et enfin, la détérioration de l’image de la religion. Pour finir, la quatrième partie qui aborde l’expression de lé déchéance à travers les éléments constitutifs du langage non verbal, notamment le décor, les objets scéniques, la gestuelle et certains types de personnages. Elle s’est aussi intéressée à la portée idéologique des pièces étudiées. Le candidat en déduit que le langage non verbal tel qu’utilisé dans les pièces étudiées est un procédé qui concourt davantage à l’expression de déchéance.
Emmanuel GBETO
