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Le triomphe de la vérité

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Entretien avec Stanislas Zanhoungbo, président de l’académie ASPA: «Les enfants nous encouragent à continuer notre œuvre de charité »


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Stanislas Zanhoungbo pdt ASPAQualifiée pour la phase finale du tournoi international des centres de formation de football, l’Association sportive du plateau d’Abomey tient la dragée haute. Elle fait des merveilles et rassure sur la qualité de la formation des enfants. En effet, cette équipe des moins de 17ans dont le promoteur est Stanislas Zanhoungbo, multiplie les bonnes performances. Ainsi, après trois sorties, elle totalise 7 points, soit deux victoires et un nul. Et fait du coup, la fierté du football béninois dans ce tournoi des jeunes. Un tournoi au cours duquel les autres représentants béninois peinent à trouver leur marque. Et en marge dudit tournoi, nous avons rencontré le promoteur de ce centre de formation  qui parle de ces ambitions, de sa motivation et de son espoir pour le football du Bénin. Lisez plutôt !

L’Evénement Précis: Qu’est- ce qui a motivé la mise sur pieds du centre ASPA dont vous êtes le président?

Stanislas Zanhoungbo: Pour commencer, laissez-moi-vous dire que je suis un fan du football. C’est l’une des raisons pour lesquelles nous avons décidé de mettre sur pieds l’académie ASPA. En dehors de cette raison, il y en a d’autres. Il s’agit de l’œuvre caritative que j’ai envie de faire. Car, lors d’un voyage que j’ai eu à faire sur Abomey, j’ai eu la chance de tomber dans un tournoi de football dénommé solidarité Sogbo Aliho et j’ai vu des jeunes joueurs qui faisaient du beau football mais dans des conditions un peu déplorables. C’est à partir de là que l’inspiration m’est venue et je me suis demandé pourquoi ne pas assister cette jeunesse ici à Abomey pour leur donner la chance de s’exprimer dans de bonnes conditions, sur des terrains un peu plus adéquats pour la pratique du football. C’est comme ça que nous avons commencé par faire des sélections et nous voilà aujourd’hui. Et je veux dire un sincère merci à mon vice-président, Victorien Aholou qui a essayé de booster l’idée.

Depuis quand avez-vous créé cette académie ?

Il y a de cela 5ans qu’on a démarré cette expérience avec les enfants. Certains ont abandonné. Mais d’autres sont restés.

ASPA participe au tournoi international de football TIC2F qui se tient actuellement. Sans vous flatter, l’équipe est en train de réaliser un bon parcours. Comment  vous vous sentez en tant que promoteur de cette académie ?

Je me sens très bien. Je vois que la vision que nous nous sommes donnée est en train de se réaliser. Ça veut dire que l’idée derrière ce projet de société, qui est de donner la chance aux enfants des zones rurales,est une bonne chose et nous donne aujourd’hui raison.

Quelles sont vos attentes à l’issue de ce tournoi ?

Je sais que le chemin est encore long. Mais nous ambitionnons rester dans la compétition le plus longtemps possible. Pourquoi ne pas soulever le trophée pour confirmer notre qualification ? Je sais que ca va ne pas être facile. Mais je pense qu’on peut y arriver surtout quand je vois comment les gamins se débattent. Les adversaires ne sont pas mal. Et nos joueurs ne le sont pas non plus.

Est-ce qu’on peut dire que gagner le trophée est votre premier objectif à ce tournoi international ?

Oui. Vous savez, notre objectif, ce n’est pas de placer des enfants à l’issue de ce tournoi. Cela ne veut pas dire que quand des recruteurs sont intéressés par nos enfants, on ne va pas les laisser hein. Mais pour nous, placer les enfants, c’est autre chose. L’important pour nous, c’est de gagner le trophée. Il faut qu’on fasse parler de nous. Et cela doit passer nécessairement par une victoire finale. Car, quand vous gagnez, vous attirez plus de regards sur vous. Et dès ce moment, les enfants peuvent avoir des chances pour être placés. Donc, c’est une chose qui vient d’elle-même. On ne force pas çà.

Une académie, c’est des installations. ASPA en a-t-il déjà ?

Pour être honnête, non. Nous n’avons pas encore des immeubles, ni des aires de jeu propre à nous. C’est d’ailleurs pourquoi nous avons nos enfants qui sont en régime externat. Mais nous avons déjà sécurisé des terres à Abomey, au moins 10 hectares. Des terres sur lesquelles nous allons implanter notre académie. Dans notre calendrier, d’ici deux semaines, les travaux vont commencer sur le site. Nous attendons la fin de ce tournoi pour lancer. Nous avons rencontré les responsables du ministère des sports qui nous ont donné une idée sur la construction et sur ce que le ministère des sports attend des centres de formations. Car, nous voulons respecter les normes demandées par les autorités sportives de notre pays.  Et je peux vous dire que nous avons déjà le plan de l’infrastructure. Il ne nous reste qu’à démarrer les travaux.

De combien de pensionnaires dispose le centre, à ce jour ?

Nous avons 58 jeunes à qui nous essayons de donner la chance de pratiquer le football dans de bonnes conditions. Comme je vous l’ai dit, ces jeunes sont encore avec leurs parents. Et nous travaillons de sorte que dans les années à venir, tout jeune qui est avec nous, soit interné. Car, c’est en les internant que nous pouvons bien les encadrer. Ce qui nous permettra d’atteindre notre objectif.

Est-ce que le centre envisage pour le moment de participer par exemple au championnat si le gouvernement ou la fédération décidait d’organiser le championnat des centres ?

Bien sûr que oui.

En avez-vous les moyens ?

Oui. D’abord, vous avez vu ce que les enfants sont en train de faire dans ce tournoi international. C’est un signe prometteur. Ils nous encouragent à ne pas les lâcher. Donc, s’il y a une compétition bien structurée qui nous tend la main, on la saisit. En suite, nous avons un projet de société qui ne se limite pas qu’à la formation des enfants.

A vous entendre, on sent que vous avez de grandes ambitions. Alors dites nous, n’avez-vous pas des craintes, surtout quand on tient compte de la situation dans laquelle se trouve le football au Bénin depuis près de 10ans ?

Moi, je n’ai pas peur. Je sais que les choses vont s’arranger. J’ai foi en nos autorités. Ce qu’il y a, est que la situation n’arrange pas les choses. Car, un pays sans championnat, n’a pas de football et c’est horrible. Cela n’encourage pas les enfants qui adorent jouer au football.

Que diriez-vous pour conclure cet entretien ?

En conclusion, je vais dire merci aux parents qui nous ont fait confiance en nous confiant leurs enfants. Je leur dis aussi que ces enfants se portent bien et nous donnent de la joie ici depuis que nous avons commencé le tournoi. Ils sont en train de montrer que dans les zones rurales, il y a des talents. Et nous, nous sommes fiers d’eux. Pour finir, je demanderai aux parents de nous accompagner avec leur prière afin que nous puissions  terminer la compétition en beauté.

Entretien réalisé par Anselme HOUENOUKPO

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